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  • Les Danois reviennent en force

    Bonne nouvelle : le peuple danois revient en force dans le combat contre la dictature européenne.

    Dans une affaire concernant… l’Irlande, la Cour européenne de Justice a rendu un arrêt, le 25 juillet, selon lequel les épouses de citoyens membres de l’UE, qui ne sont pas elles-mêmes citoyennes de l’UE, ne peuvent pas se voir refuser le droit de vivre en Irlande. Et ce au nom de la règle de la libre circulation, qui ne souffre aucune restriction. L’arrêt fait naturellement jurisprudence dans toute l’Union européenne. Notamment au Danemark, qui a la politique d’immigration la plus restrictives de l’UE.

    Le 28 juillet, plusieurs couples se sont adressés au ministère danois de l’Intégration pour que le rejet de leur demande d’installation au Danemark en tant que couples soit réexaminé (beaucoup de ces couples vivent à Malmö, en Suède, à une demi-heure de route de Copenhague).

    Le ministre danois de l’Immigration, Birthe Ronn Hornbech, a annoncé que tout le système d’immigration serait revu (pour devenir conforme aux règles européennes). Ce qui a aussitôt provoqué cette réaction du Parti du peuple danois : « Le gouvernement doit dire à l’UE que c’était une condition pour l’adhésion du Danemark à l’UE que de pouvoir conduire de façon indépendante notre politique d’immigration. » Et d’ajouter que le Danemark doit être exempté de tout ce qui concerne la politique européenne de justice.

    Or le Parti du peuple danois fait partie de la coalition gouvernementale, qui s’écroule s’il se retire.

    Le 29 juillet, un conseiller de l’ancien Premier ministre Poul Nyrup Rasmussen dénonçait dans le Jyllands-Posten le fait que la Cour européenne usurpait le travail des hommes politiques élus. « Cette pratique est un problème démocratique… Les juges fabriquent de nombreuses politiques parce que les hommes politiques les laissent faire. Des décisions politiques qui devraient être de la responsabilité des représentants élus sont laissées à la Cour. »
    Dans les jours suivant, le Jyllands-Posten a publié des articles dénonçant les pratiques européenne et en appelant au respect de la souveraineté danoise.

    Le 4 août, le Parti du peuple danois a fait paraître, dans différents journaux, une pleine page intitulée : « Qui fait la loi au Danemark ? La Cour Européenne de Justice ou les Danois ? »

    Face à cette offensive, le Premier ministre Anders Fogh Rasmussen, effectuant un virage à 180 degrés par rapport à ce qu’avait d’abord dit son ministre de l’Intégration, a assuré que la politique danoise d’immigration resterait ferme, et que « le gouvernement ne restera pas inactif quand les règles de regroupement familial sont vidées de leur contenu par la porte de derrière ».

    Mais il ne dit pas comment il a l’intention de réagir, constate Pia Kjærsgaard, la présidente-fondatrice du Parti du peuple danois. En fait, dit-elle, « la politique d’immigration est jetée par-dessus bord. »

    Une conséquence de cette affaire est que le référendum sur les exemptions danoises est reporté sine die. (Le traité de Lisbonne a quant à lui été ratifié par voie parlementaire.)

    Le gouvernement avait en effet l’intention d’organiser un référendum en septembre pour mettre fin aux exemptions danoises concédées par l’UE en 1993 et qui avaient permis d’obtenir un vote positif sur le traité de Maastricht : le Danemark pouvait ne pas participer à la coopération policière et judiciaire, à la citoyenneté européenne, à la politique étrangère et de défense commune, et à l’Union monétaire et économique (ce qui est l’essentiel du traité).

    Fin juin, déjà, après le référendum irlandais et l’onde de choc qu’il a provoquée, le gouvernement danois laissait entendre que le référendum serait sans doute repoussé. Cette fois, c’est officiel, et il n’est pas repoussé, il est annulé : « Nous avions originellement envisagé l’ouverture d’une discussion sur l’UE, et peut-être même (sic) un référendum. Mais à cause du non irlandais, ce n’est plus le cas. » Il précise : « A l’heure actuelle il est trop tôt pour décider d’une date, spécialement depuis que la question irlandaise n’a pas été résolue. »

    Mais il n’y a pas de question irlandaise à résoudre. Le traité a été rejeté et il est mort. Point final.
    Anders Fogh Rasmussen ne dit pas un mot de l’affaire qui agite le pays, mais il est bien évident que c’est elle qui a conduit à l’abandon du référendum, car, dans le contexte actuel, le non serait massif.

    C’est beau, la démocratie…

    (Merci à François Desouche. Le blog Gates of Vienna suit cette affaire de près. Voir ici le dernier article, et à la fin de l’article les liens vers les articles précédents.)

  • Sainte Hélène

    En certains lieux c’est aujourd’hui la fête de l’impératrice sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. C’est notamment le cas à Liverpool, comme je le vois dans un ordo britannique. Mais je ne vois rien qui relie Liverpool à sainte Hélène : aucune chapelle ou église de la ville ne porte son nom…

    Voici l’un des principaux récits de la découverte de la Croix par sainte Hélène, que l’on doit à Rufin d’Aquilée (grand traducteur de pères grecs en latin et continuateur de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée).

    Elle apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux du sépulcre de Notre Seigneur, et les anciens de la ville, qu'elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu'était ce précieux monument ; elle fit creuser en ce lieu avec tant d'ardeur et de diligence, qu'elle découvrit enfin ce trésor que la divine Providence avait caché dans les entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu'il ne fût point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût rendre ses adorations.

    Dieu récompensa cette sainte impératrice beaucoup plus qu'elle n'eût osé l'espérer : car, outre la Croix, elle trouva encore les autres instruments de la Passion, à savoir les clous dont Notre Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine les croix des deux larrons, crucifiés avec Lui, étaient aussi avec la sienne, et l'Impératrice n'avait aucune marque pour distinguer l'une des autres. Mais saint Macaire, alors évêque de Jérusalem, qui l'assistait dans cette action, leva bientôt cette nouvelle difficulté. Ayant fait mettre tout le monde en prière, et demandé à Dieu qu'il lui plût de découvrir à son Église quel était le véritable instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant une femme, prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement les deux croix des larrons ; mais dès qu'elle approcha de celle du Sauveur du monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté jusqu'alors à tous les remèdes humains et qu'elle fût entièrement désespérée des médecins. Le même jour, Macaire rencontra un mort qu'une grande foule accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha inutilement le cadavre avec deux des croix ; aussitôt qu'on eut approché celle du Sauveur, le mort ressuscita.

    Sainte Hélène, ravie d'avoir trouvé le trésor qu'elle avait tant désiré, remercia Dieu d'une grande ferveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique ; elle y laissa une bonne partie de la Croix, qu'elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l'église que Constantin et sa mère avaient fondée dans le palais Sessorien (demeure de l'Impératrice) près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem.

  • La Société du Pape Paul VI

    Sur son blog « The hermeneutic of continuity », le P. Tim Finigan nous apprend qu’un de ses confrères, le P. Shaun Middleton, a écrit un bref article dans le journal catholique The Tablet pour proposer la création d’une Société du Pape Paul VI, afin de préserver les traductions anglaises de 1974, la communion dans la main, l’abolition des tables de communion, etc. Le P. Finigan a d’abord pensé que c’était une plaisanterie, car le P. Middleton est connu pour son sens de l’humour (il est connu aussi pour célébrer la messe londonienne du prétendu Caucus catholique romain du Mouvement chrétien gay et lesbien…), mais il a dû se rendre à l’évidence que le P. Middleton était sérieux, car il exprime sa préoccupation face à la « réforme dans la réforme »…

    Alors le P. Finigan ajoute son commentaire :

    « Peut-être que dans quelques années nous verrons la création d’une telle société. Je voudrais alors être magnanime. La Latin Mass Society et d’autres groupes traditionalistes se battent depuis des années dans l’opprobre et la suspicion. Au contraire, nous devons réserver un bon accueil à la Société du Pape Paul VI et lui offrir une application large et généreuse des normes permettant la messe avec toutes les innovations liturgiques en vigueur jusqu’au règne de Benoît XVI.

    « La messe pourrait être programmée une fois par mois à 4 heures de l’après-midi chaque fois dans une paroisse différente. (Il serait préférable de ne pas l’annoncer si elle risque de paraître s’écarter des réformes de Benoît XVI.) En certains endroits, il serait possible d’ériger une paroisse personnelle pour le rite des années 70, mais seulement si le conseil presbytéral est entièrement d’accord.

    « La SSPVI devra apporter ses propres calices en terre cuite, ses hosties de pizza, ses vêtements en polyester, ses guitares et ses livres de cantiques. Il lui faudra également apporter une planche à repasser ou quelque chose dans ce genre pour célébrer la messe face au peuple. Le prêtre qui doit prêcher devra, évidemment, mettre un point d’honneur à ne rien dire contre la Messe latine traditionnelle. »

    Parmi les commentaires que ce billet a suscités, il y en a un qui souligne qu’il faudra s’assurer que le prêtre soit « idoine », et il donne un exemple de prêtre non idoine : « Désolé, P. Machin, mais vous avez suivi les rubriques à la lettre. Ça ne va pas aller… »

    Un autre remarque que le P. Finigan a oublié de préciser que les membres de la SPPVI devront prouver qu’ils forment un « groupe stable » pour obtenir leur messe. Ou plutôt, dans le sens de leur liturgie, qu’ils forment un groupe instable…

    (via le Forum catholique)

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    Celui qui est l’esclave de Mammon (des richesses) devient aussi l’esclave de celui qui par sa perversité a été préposé au gouvernement des choses de la terre, et appelé par le Seigneur le prince de ce monde. Par ces paroles : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », le Seigneur nous montre quels sont les deux seigneurs, Dieu et le démon. Or il faut nécessairement que l’homme haïsse l’un et qu’il aime l’autre, qu’il se soumette à l’un et méprise l’autre. En effet celui qui est l’esclave de l’argent souffre une dure servitude, car enchaîné par sa cupidité, il subit l’esclavage du démon, mais il ne l’aime pas, de même que celui que sa passion unit à la servante d’un autre est soumis à une cruelle servitude, sans qu’il ait aucune affection pour celui dont il aime la servante. Remarquez que le Sauveur dit : « Et il méprisera l’autre », et non pas « il le haïra ». Car il n’est peut-être pas un homme qui puisse haïr Dieu dans sa conscience. Mais on peut le mépriser, c’est-à-dire ne pas le craindre lorsque sa bonté nous inspire une confiance présomptueuse.

    (Saint Augustin, Explication du Sermon sur la montagne, ch. 14, dans la version donnée par saint Thomas d’Aquin dans la Catena Aurea.)

    Sur Mammon, voir aussi ma note de l’an dernier.

  • Les clandestins du chantier du centre de rétention...

    Trois immigrés clandestins ont été interpellés la semaine dernière sur le chantier d’extension du... centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne. Ils travaillaient pour l'une des entreprises sous-traitantes ayant passé le marché avec le ministère de la Défense…

    Jeudi a été interpellé à son tour le patron de l’agence d’intérim qui les employait. C’est un Turc, qui a reconnu avoir recruté des dizaines d’étrangers en situation irrégulière et leur avoir fourni de faux papiers…

  • Nouvelle condamnation de Skyrock

    Le Conseil supérieur de l’audiovisuel « a décidé de prononcer une sanction pécuniaire de 200 000 euros à l'encontre de la S.A. Vortex en ce qui concerne le service de radio dénommé "Skyrock" ». La décision, qui date du 22 juillet, a été publiée sur le site du CSA le 8 août.

    Le CSA « a considéré que la diffusion à l'antenne de "Skyrock", le 13 septembre 2007 entre 21h07 et 21h37, de propos décrivant des actes sexuels de façon crue, détaillée et banalisée, constitue une violation de la délibération du 10 février 2004 qui prévoit qu'aucun service de radiodiffusion sonore ne doit diffuser entre 6 heures et 22h30 de programmes susceptibles de heurter la sensibilité des auditeurs de moins de seize ans ».

    Le Conseil a « relevé que ce nouveau manquement était de même nature que celui qui avait motivé une sanction de 50 000 euros le 31 janvier 2006 concernant "Skyrock" ».

    (Via FDS)

    On constate que le CSA ne paraît pas s'émouvoir des émissions de télé-réalité qui versent de plus en plus dans le voyeurisme, quand ce n'est pas dans la prostitution et le proxénétisme, comme c'est le cas en ce moment avec Secret Story, où l'on promet une forte somme d'argent à un faux couple pour faire croire qu'il est un vrai couple, preuves explicites à l'appui...

  • Antisémitisme…

    Sammy Ghozlan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), ne chôme pas en cette mi-août.

    Il y a eu l’affaire des « débardeurs antisémites », reproduisant un panneau interdisant aux juifs l’accès à un parc de Lodz en Pologne pendant l’occupation allemande. Un panneau en allemand et en polonais, sur un vêtement vendu et sans doute créé par des Chinois qui ne se sont pas demandés ce que l’inscription signifiait… Sur plainte du BNVCA, une information judiciaire a été ouverte pour « provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale ».

    Et voici la « vidéo antisémite », faisant défiler de nombreuses personnalités juives ou supposées telles, sur la « chanson antisémite » de Georgius « La noce à Rebecca ».

    Sammy Gozlan a déposé plainte contre Dailymotion et l’auteur de la vidéo, et il va déposer plainte contre YouTube qui la diffuse aussi.

    Le BNVCA a saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) pour lui demander « un plus grand contrôle de Dailymotion, voire sa fermeture en cas de récidive » et a demandé au gouvernement « des mesures sévères contre Dailymotion et ses dirigeants qui hébergent la diffusion de ces vidéos illégales et antisémites sans en contrôler leur contenu au préalable ».
    Patrick Gaubert, président de la Licra, et Michel Tubiana, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, dénoncent également ce retour de l’antisémitisme « qui se ressource dans les pires périodes de l'Histoire », comme dit le second.

    Pour remettre un peu les choses en place, voici ce que l’on peut lire sur le site Du Temps des cerises aux Feuilles mortes, qui reproduit le texte de la chanson incriminée :

    On a reproché à Georgius le texte de cette chanson, reprise par la suite par Fernandel, qui, hors contexte, peut être considérée comme antisémite. - Particulièrement lors de l'épuration qui a suivi la deuxième Grande Guerre (voir à : Georgius-Chronologie, à partir de 1945). - Ceux qui l'ont fait ne connaissait tout d'abord pas Georgius qui, tout au long de sa carrière a régulièrement fait appel à des musiciens et des compositeurs d'origine juive (ou non-juive : cela lui était tout à fait indifférent - ce qui comptait, c'était le talent) et dont la chanson Il travaille du pinceau mérite d'être citée et recitée comme étant la plus antihitlérienne qu'on ait pu enregistrée (lire le texte, ça en vaut la peine : traiter ce peintre en bâtiment de beau salaud, fallait le faire, surtout en 1939 [musique de Ackermans, soit dit en passant]) et puis, ensuite, c'était mal connaître le milieu juif parisien de l'époque qui a adopté d'emblée cette Noce au point où, lors de certains mariages juifs, il s'en trouvait toujours un pour la chanter. Et on reprenait en chœur le refrain, chose impensable de nos jours. Comme quoi...

  • Soljenitsyne œuvre toujours

    La mairie de Moscou a décidé de rebaptiser la rue Bolchaïa kommunistitcheskaïa (Grande rue communiste) du nom d’Alexandre Soljenitsyne, et d’y apposer une plaque commémorative.

    La législation de la ville prévoit actuellement qu'une rue ne peut porter le nom d'une personnalité que si celle-ci est décédée depuis plus de dix ans, mais cette disposition va être modifiée, indique le journal Kommersant.

    Le quotidien Vedomosti relève pour sa part que « le changement de nom souligne la victoire de l'auteur de L'archipel du Goulag et de Une journée d'Ivan Denissovitch sur l'idéologie contre laquelle il a lutté »

  • Benoît XVI et l’Assomption

    En attendant d’avoir la traduction de l’homélie du Saint Père sur l’Assomption, on peut en lire la synthèse sur le site Eucharistie miséricordieuse. Extraits :

    « Devant le triste spectacle de tant de fausse joie et en même temps de beaucoup de douleur angoissante qui envahit le monde, nous devons apprendre de Marie à devenir des signes d'espérance et de consolation, nous devons annoncer par notre vie la résurrection du Christ ».

    « Chaque homme veut devenir céleste, très heureux, et un jour il n'y aura plus ni pleur, ni souffrance, ni mort. Aujourd'hui un grand mystère nous est proposé : le Christ a vaincu la mort, seul l'Amour est tout-puissant. Seul l'Amour nous permet d’entrer dans le royaume de la vie. Marie y est entrée derrière son fils. »

    « Demandons à Marie aujourd'hui le don de la foi, qui nous fait vivre dans cette dimension entre l’infini et le fini, qui transforme le perception du temps : notre vie n'est pas engloutie dans le passé mais elle est attirée vers l'avenir, vers Dieu, où le Christ nous a précédés et derrière Lui, Marie. Notre vie de chaque jour, bien que marquée d'épreuves et de difficultés, s'écoule comme un fleuve vers l'océan divin, vers la plénitude de la joie et de la paix. Notre mort n'est pas la fin mais l'entrée dans la vie qui ne connaît pas la mort. Marie, conduis nous vers la patrie de la béatitude ! ».

  • Saint Joachim

    Or, à la fête de la Dédicace, Joachim alla à Jérusalem avec ceux de sa tribu, et quand il voulut présenter son offrande, il s'approcha de l’autel avec les, autres. Mais le prêtre, en le voyant, le repoussa avec une grande indignation ; il lui reprocha sa présomption de s'approcher de l’autel en ajoutant qu'il était inconvenant pour un homme, sous le coup de la malédiction de la loi, de faire des offrandes au Seigneur, qu'il ne devait pas, lui qui était stérile et qui n'avait pas augmenté le peuple de Dieu, se présenter en compagnie de ceux qui n'étaient pas infectés de cette souillure.

    Alors Joachim tout confus, fut honteux de revenir chez lui, de peur de s'entendre adresser les mêmes reproches par ceux de sa tribu qui avaient ouï les paroles du prêtre. Il se retira donc auprès de ses bergers, et après avoir passé quelque temps avec eux, un jour qu'il était seul, un ange tout resplendissant lui apparut et l’avertit de ne pas craindre (il était troublé de cette vision) : « Je suis, lui dit-il, un ange du Seigneur envoyé vers vous pour vous annoncer que vos prières ont été exaucées, et que vos aumônes sont montées jusqu'en la présence de Dieu. J'ai vu votre honte, et j'ai entendu les reproches de stérilité qui vous ont été adressés à tort. Dieu est le vengeur du péché, mais non de la nature, et s'il a fermé le sein d'une femme c'est pour le rendre fécond plus tard d'une manière qui paraisse plus merveilleuse, et pour faire connaître que l’enfant qui naît alors, loin d'être le fruit de la passion, sera un don de Dieu. (…) Eh bien ! Anne, votre femme, vous enfantera une fille et vous l’appellerez Marie. Dès son enfance, elle sera, comme vous en avez fait vœu, consacrée au Seigneur; dès le sein de sa mère, elle sera remplie du Saint-Esprit ; elle ne restera point avec le commun du peuple, mais elle demeurera toujours dans le Temple du Seigneur, afin d'éviter le moindre mauvais soupçon. Or, de même qu'elle naîtra d'une mère stérile, de même elle deviendra, par un prodige merveilleux, la mère du Fils du Très-haut, qui se nommera Jésus, et qui sera le salut de toutes les nations. Maintenant voici le signe auquel vous reconnaîtrez la vérité de mes paroles : quand vous serez arrivé à Jérusalem à la porte Dorée, vous rencontrerez Anne, votre femme; et en vous voyant elle éprouvera fine joie égale à l’inquiétude qu'elle a ressentie de votre absence prolongée. »

    Quand l’ange eut parlé ainsi il quitta Joachim. Or, Anne tout en pleurant dans l’ignorance de l’endroit où était allé son mari, vit lui apparaître le même ange qu'avait vu Joachim ; et il lui déclara les mêmes choses qu'il avait dites à celui-ci, en ajoutant que, pour marque de la vérité de sa parole, elle allât à Jérusalem, à la porte Dorée où elle rencontrerait son mari qui revenait. D'après l’ordre de l’ange, tous deux vont au-devant l’un de l’autre, enchantés de la vision qu'ils avaient eue, et assurés d'avoir l’enfant qui leur avait été promise. Après avoir adoré le Seigneur, ils revinrent chez eux, attendant joyeusement la réalisation de la promesse divine. Anne conçut donc, enfanta une fille et lui donna le nom de Marie.

    (Légende dorée, d’après saint Jérôme, d’après le Protévangile de Jacques)