En certains lieux c’est aujourd’hui la fête de l’impératrice sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. C’est notamment le cas à Liverpool, comme je le vois dans un ordo britannique. Mais je ne vois rien qui relie Liverpool à sainte Hélène : aucune chapelle ou église de la ville ne porte son nom…
Voici l’un des principaux récits de la découverte de la Croix par sainte Hélène, que l’on doit à Rufin d’Aquilée (grand traducteur de pères grecs en latin et continuateur de l’Histoire ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée).
Elle apprit, par révélation, que la croix avait été enfouie dans un des caveaux du sépulcre de Notre Seigneur, et les anciens de la ville, qu'elle consulta avec grand soin, lui marquèrent le lieu où ils croyaient, selon la tradition de leurs pères, qu'était ce précieux monument ; elle fit creuser en ce lieu avec tant d'ardeur et de diligence, qu'elle découvrit enfin ce trésor que la divine Providence avait caché dans les entrailles de la terre durant tout le temps des persécutions, afin qu'il ne fût point brûlé par les idolâtres, et que le monde, étant devenu chrétien, lui pût rendre ses adorations.
Dieu récompensa cette sainte impératrice beaucoup plus qu'elle n'eût osé l'espérer : car, outre la Croix, elle trouva encore les autres instruments de la Passion, à savoir les clous dont Notre Seigneur avait été attaché, et le titre qui avait été mis au-dessus de sa tête. Cependant, une chose la mit extrêmement en peine les croix des deux larrons, crucifiés avec Lui, étaient aussi avec la sienne, et l'Impératrice n'avait aucune marque pour distinguer l'une des autres. Mais saint Macaire, alors évêque de Jérusalem, qui l'assistait dans cette action, leva bientôt cette nouvelle difficulté. Ayant fait mettre tout le monde en prière, et demandé à Dieu qu'il lui plût de découvrir à son Église quel était le véritable instrument de sa Rédemption, il le reconnut par le miracle suivant une femme, prête à mourir, ayant été amenée sur le lieu, on lui fit toucher inutilement les deux croix des larrons ; mais dès qu'elle approcha de celle du Sauveur du monde, elle se sentit entièrement guérie, quoique son mal eût résisté jusqu'alors à tous les remèdes humains et qu'elle fût entièrement désespérée des médecins. Le même jour, Macaire rencontra un mort qu'une grande foule accompagnait au cimetière. Il fit arrêter ceux qui le portaient et toucha inutilement le cadavre avec deux des croix ; aussitôt qu'on eut approché celle du Sauveur, le mort ressuscita.
Sainte Hélène, ravie d'avoir trouvé le trésor qu'elle avait tant désiré, remercia Dieu d'une grande ferveur, et fit bâtir au même lieu une église magnifique ; elle y laissa une bonne partie de la Croix, qu'elle fit richement orner ; une autre partie fut donnée à Constantinople ; enfin le reste fut envoyé à Rome, pour l'église que Constantin et sa mère avaient fondée dans le palais Sessorien (demeure de l'Impératrice) près du Latran qui a toujours depuis le nom de Sainte-Croix-de-Jérusalem.
Commentaires
J'ai une question, à propos de la fête de Sainte Hélène, et si une personne charitable pouvait m'éclairer, elle serait la bienvenue :
Dans mes missels de Saint Pie V, je ne vois aucune date pour Sainte Hélène. Bref, quand fête-t-on la Sainte Hélène ? (le 18 août est la Saint Agapit)
@ Ysengrin
Sainte Hélène a toujours été nommée dans le martyrologe romain au 18 août, mais seul le premier nommé est celui qui est commémoré par la liturgie, et le premier nommé est saint Agapit. (Sauf exceptions locales, si par exemple l’église est dédiée à sainte Hélène.)
Voici une traduction de l’ancien martyrologe romain à la date du 18 août :
A Préneste, (aujourd'hui Palestrina), l'anniversaire de saint Agapit, martyr. Agé de quinze ans seulement, et brûlant d'amour pour le Christ, il fut arrêté par ordre de l'empereur Aurélien et tout d'abord battu très longtemps à coups de nerfs de bœuf; il souffrit ensuite de plus cruels supplices sous le préfet Antiochus ; l'empereur le fit exposer aux lions, qui ne lui firent aucun mal; enfin frappé par le glaive des exécuteurs, il reçut la couronne du martyre.
A Rome, les bienheureux prêtres Jean et Crispe. Durant la persécution de Dioclétien, ils donnèrent charitablement la sépulture à un grand nombre de saints, aux mérites desquels ils furent ensuite associés, pour partager avec eux les joies de l'éternelle vie.
De plus, à Rome, les saints martyrs Hermas, Sérapion et Polyène. Après avoir été trainés sur des chemins étroits, rocailleux et raboteux, ils rendirent leurs âmes.
En Illyrie, les saints martyrs Flore et Laure, tailleurs de pierres. Sous le préfet Licion, après le martyre de leurs maîtres Procule et Maxime, ils endurèrent tous deux divers tourments et furent jetés dans un puits profond.
A Myre, en Lycie, les saints martyrs Léon et Julienne.
A Metz, en Gaule, saint Firmin, évêque et confesseur.
A Rome, sur la voie Lavicane, sainte Hélène, mère du très religieux empereur Constantin le Grand, qui le premier protégea l'Eglise et favorisa son extension, donnant ainsi l'exemple aux autres princes.
Et ailleurs, beaucoup d'autres saints martyrs, confesseurs et saintes vierges.
Dans le nouveau martyrologe :
L'an 330, sainte Hélène, mère de Constantin. Convertie du paganisme avec son fils, elle fit un pèlerinage aux Lieux Saints où elle eut la joie de découvrir et de vénérer les précieuses reliques de la Croix du Sauveur, et où elle fit construire une basilique.
@ Yves Daoudal
Un grand merci pour vos explications.