Sur son blog « The hermeneutic of continuity », le P. Tim Finigan nous apprend qu’un de ses confrères, le P. Shaun Middleton, a écrit un bref article dans le journal catholique The Tablet pour proposer la création d’une Société du Pape Paul VI, afin de préserver les traductions anglaises de 1974, la communion dans la main, l’abolition des tables de communion, etc. Le P. Finigan a d’abord pensé que c’était une plaisanterie, car le P. Middleton est connu pour son sens de l’humour (il est connu aussi pour célébrer la messe londonienne du prétendu Caucus catholique romain du Mouvement chrétien gay et lesbien…), mais il a dû se rendre à l’évidence que le P. Middleton était sérieux, car il exprime sa préoccupation face à la « réforme dans la réforme »…
Alors le P. Finigan ajoute son commentaire :
« Peut-être que dans quelques années nous verrons la création d’une telle société. Je voudrais alors être magnanime. La Latin Mass Society et d’autres groupes traditionalistes se battent depuis des années dans l’opprobre et la suspicion. Au contraire, nous devons réserver un bon accueil à la Société du Pape Paul VI et lui offrir une application large et généreuse des normes permettant la messe avec toutes les innovations liturgiques en vigueur jusqu’au règne de Benoît XVI.
« La messe pourrait être programmée une fois par mois à 4 heures de l’après-midi chaque fois dans une paroisse différente. (Il serait préférable de ne pas l’annoncer si elle risque de paraître s’écarter des réformes de Benoît XVI.) En certains endroits, il serait possible d’ériger une paroisse personnelle pour le rite des années 70, mais seulement si le conseil presbytéral est entièrement d’accord.
« La SSPVI devra apporter ses propres calices en terre cuite, ses hosties de pizza, ses vêtements en polyester, ses guitares et ses livres de cantiques. Il lui faudra également apporter une planche à repasser ou quelque chose dans ce genre pour célébrer la messe face au peuple. Le prêtre qui doit prêcher devra, évidemment, mettre un point d’honneur à ne rien dire contre la Messe latine traditionnelle. »
Parmi les commentaires que ce billet a suscités, il y en a un qui souligne qu’il faudra s’assurer que le prêtre soit « idoine », et il donne un exemple de prêtre non idoine : « Désolé, P. Machin, mais vous avez suivi les rubriques à la lettre. Ça ne va pas aller… »
Un autre remarque que le P. Finigan a oublié de préciser que les membres de la SPPVI devront prouver qu’ils forment un « groupe stable » pour obtenir leur messe. Ou plutôt, dans le sens de leur liturgie, qu’ils forment un groupe instable…
(via le Forum catholique)
Commentaires
Sans oublier la colombe en polystyrène pour les intentions de prière, l'orgue bontympan pour le morceau reggae "Jésus t'aime", le tam-tam géant pour que les enfants participent à la cacophonie, les danse mystiques au milieu de l'église par de pseudo religieuses en délire, et, fin du fin, le Notre Père version starmania, avec chorégraphie idoïne (les bras en l'air, les bras à gauche, tous en rythme) et déclamation du prêtre avec des trémolos dans la voix et les yeux exorbités levés au ciel...
J'ajoute avoir vu tout ce fourbi dans diverses messes "progressives", et cela donne soit l'envie de partir en courant dans le pire des cas, soit un fou-rire irrépréssible et nerveux. Oui, cela reste une célébration de l'Eucharistie, mais nous ne sommes pas loin des célébrations de certaines églises évangéliques américaines. Quatre heures de prêche enflammé, de types en transe gigotant dans les allées, et de hurlements mystiques. Se lever et hurler "Alleluia! Jesus Lord!" est une expérience intéressante à défaut d'être digne.
En tout cas ce billet m'aura beaucoup fait rire, et je le dis sans animosité pour ceux qui aiment copier les américains dans ce qu'ils ont de plus mauvais. Après tout, s'ils y trouvent leur compte ? Mais devant la pauvreté débilitante des chants modernes et la désinvolture générale que l'on croyait disparue avec notre "Pote Jésus (yeah!)", je prefère les messes traditionnelles, merci beaucoup.
Oui, c'est très drôle, mais cela est en dessous de la réalité.
Il faut se souvenir de la démolition de la décoration intérieure des églises, des bancs de communion, des autels, de la destruction des oeuvres d'art que les populations avaient payés pour décorer leur sanctuaire, tout cela au frais des catholiques, alors que cet argent manque par ailleurs.
Il faudrait y ajouter le cynisme et la moquerie pour les droits des fidèles. Car bien sûr les droits des catholiques étaient (sont ?) foulés aux pieds par des fanatiques obtus (par exemple : ils confondent liberté religieuse et liberté de conscience, comme les intégristes d'ailleurs).
Mépris du droit, de la justice c'est le dénominateur commun de ces loufoques.
Cet article est réjouissant.
Le renversement des postures doit donner à réfléchir à bien des catholiques (progressistes ou modérés, journalistes et religieux) qui ont laissé faire cette injustice contre la messe de saint Pie V et les drames qui s'en sont suivis (condamnation injuste de Mgr Lefebvre en 1977). Si certains de ces catholiques avaient donné la main à ces pestiférés attachés à la tradition de l'Eglise, sans doute n'en serions nous pas là.
Mais, un tel article, montre aussi que le vent tourne. Merci à Benoit XVI.