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  • Quand Sarkozy débloque

    Comme on l’avait noté, la décision de Nicolas Sarkozy de débloquer la participation n’est pas nouvelle : il l’avait déjà fait en 2004 lorsqu’il était ministre de l’Economie.

    A l’époque, remarque Marc Touati (ACDEFI), la croissance avait connu un rebond sur quelques mois, pour retomber ensuite. Ce qui se produira de nouveau, sans effet bénéfique à long terme.

    En outre, le regain provisoire de consommation « se perdra en partie » en produits importés, ce qui limitera l’impact sur la croissance globale et sur l’emploi, et sera mauvais pour la balance extérieure.

    Enfin, rappelle Mathieu Kaiser (Paribas), l’essentiel des sommes débloquées en 2004, loin d’être dépensées, ont été réinvesties dans d’autres produits d’épargne. Or, en 2008, les ménages auront encore plus de raisons d’épargner que de consommer, en raison du ralentissement de l’activité.

  • Les fanatiques de l’avortement

    Trois personnes dont un chirurgien responsable d’une clinique ont été placées en détention provisoire, vendredi, suite aux perquisitions menées dans quatre cliniques de Barcelone « soupçonnées » de pratiquer des avortements illégaux, jusqu’à sept ou mois de grossesse, pour des tarifs allant de 3.000 à 6.000 euros. C’est un reportage de la télévision danoise, diffusé fin 2006, qui avait attiré l’attention sur ces pratiques.

    En France, deux lobbies fanatiques, la CADAC (coordination des associations pour le droit à l’avortement) et l’ANCIC (Association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception) « assurent leur solidarité » aux cliniques de Barcelone qui « prennent en charge les situations des “clandestines“ hors la loi des autres pays », et en profitent pour dénoncer le fait que « la France exclut la notion de difficultés psycho-sociales dans la définition de la santé de la mère » (« difficultés » qui doivent permettre de pratiquer une « interruption médicale de grossesse » jusqu’à la naissance)...

  • Soudan : l’instit graciée

    « Suite à la médiation de la baronne Sayeeda Warsi et lord Nazir Ahmed », le président du Soudan a « gracié » ce matin l’institutrice anglaise qui avait laissé des enfants appeler Mahomet un ours en peluche.

    Emprisonnée le 25 novembre, elle avait été condamnée à 15 jours de prison à compter de son arrestation, et à être ensuite expulsée. Il s’agit donc plutôt d’une libération anticipée. Car on doute qu’elle reste au Soudan...

  • Mouvement des démocrates identitaires

    François Bayrou a enterré l’UDF et officiellement créé le Mouvement démocrate, dit MoDem. Mais il n’a plus que trois députés. En revanche il a 27 sénateurs (sur les 30 UDF). Mais leur chef de file, Michel Mercier, n’était pas présent aux débats de samedi et n’est pas monté à la tribune dimanche...

    « J’ai toujours trouvé que centriste ça rimait avec triste, a notamment déclaré François Bayrou. L’enjeu était qu’on ne désigne plus par référence à la droite et la gauche, mais qu’on nous désigne par notre identité ». A savoir « démocrates ». Il n’y a en effet pas plus précis comme identité que celle-là...

  • Bruno Julliard, la ligne directe

    Bruno Julliard a annoncé qu’il quitterait la présidence de l’Unef lors de la réunion du collectif national qui aura lieu le 8 décembre. Ce jour-là, « Jean-Baptiste Prévost, vice-président, sera le seul candidat à l’élection à la présidence, et il sera élu. »

    Voilà qui est rondement mené...

    Bruno Julliard, fils du maire socialiste du Puy-en-Velay, quitte la présidence de l’Unef pour se retrouver... à la mairie de Paris. Il sera sur les listes de Delanoë aux municipales. Comme candidat ... « d’ouverture ». Sic. Sous prétexte qu’il n’a pas gardé sa carte du PS pendant qu’il était président de l’Unef.

  • A Lyon, Gollnisch passe la main

    Comme il l’avait annoncé à la suite de son quadruple pontage coronarien, Bruno Gollnisch a confirmé samedi qu’il quittait la direction de la fédération du Rhône du Front national, et il a présenté son successeur, Christophe Boudot et son « équipe rajeunie et renouvelée », avec lesquels il a inauguré une nouvelle permanence.

    « Je dois lever le pied, il me faut renoncer à un certain nombre de responsabilités, j’ai donc souhaité passer la main à la direction de la fédération du Rhône », a souligné Bruno Gollnisch lors d’une conférence de presse. Mais cela n’entame en rien sa détermination et ses combats : vice-président exécutif du Front national, député européen, il reste aussi président du groupe FN au conseil régional Rhône-Alpes.

    Pour ce qui concerne les municipales, il laisse entendre qu’il ne sera pas candidat en position éligible, et que les listes seront conduites par Christophe Boudot. Mais il précise que le choix ne sera définitif qu’après la décision de la commission d’investiture du Front national.

    En ce qui concerne ces municipales à Lyon, Bruno Gollnisch souligne que cette fois les partisans de Charles Millon seront sur les listes de UMP de Dominique Perben, ainsi que les partisans de Philippe de Villiers. Pour Christophe Boudot, il est clair que ce ralliement de toute la « droite » derrière Perben « ouvre un boulevard aux candidats du FN ».

  • Lève les yeux

    Leva Jerusalem oculos tuos, et vide potentiam regis : ecce Salvator venit solvere te a vinculo.

    Lève les yeux, Jérusalem, et vois la puissance du roi : voici que le Sauveur vient te libérer de tes chaînes.

    (antienne du Magnificat)

  • Une petite observation

    En reprenant Spe Salvi, je me suis aperçu qu’il y avait là une première : c’est la première encyclique, depuis le concile Vatican II, qui ne donne aucune citation du concile, qui ne fait aucune allusion à ce concile.

    C’est d’autant plus remarquable qu’une partie importante de l’encyclique aborde des thèmes traités dans la constitution Gaudium et Spes.

    Mais voilà. Cette constitution pastorale, « L’Eglise dans le monde de ce temps », qui prétendait « esquisser quelques-uns des traits fondamentaux du monde actuel » et même répondre à des questions « urgentes », ignorait totalement, en 1965, le communisme qui étendait sa dictature et son esclavage sur un tiers de la planète.

    Dans son encyclique, Benoît XVI met le communisme à sa place dans l’histoire de la profanation de l’espérance, montre comment Lénine avait dû élaborer (et avec quelles conséquences) ce que Marx avait oublié d’indiquer (tout simplement ce que l’on fait après la révolution…), et souligne que la véritable erreur de Marx est le matérialisme. Il n’y a rien non plus sur le matérialisme dans Gaudium et Spes. Ou plutôt c’est pire : le mot y apparaît une fois, pour signaler en passant que la vie de beaucoup de nos contemporains est « imprégnée de matérialisme pratique ».

    On relève aussi dans l’encyclique qu’« une autocritique de l’ère moderne » est « nécessaire », et qu’il « convient » qu’à cette autocritique « soit associée aussi une autocritique du christianisme moderne ».

    On mettra ces considérations en perspective avec ce qui était au cœur du discours de Paul VI le 7 décembre 1965, à savoir le jour même de la signature de la constitution Gaudium et Spes :

    « L'Eglise du Concile, il est vrai, ne s'est pas contentée de réfléchir sur sa propre nature et sur les rapports qui l'unissent à Dieu : elle s'est aussi beaucoup occupée de l'homme, de l'homme tel qu'en réalité il se présente à notre époque : l'homme vivant, l'homme tout entier occupé de soi, l'homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l'intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité. (…)

    « L'humanisme laïque et profane enfin est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le Concile.

    « La religion du Dieu qui s'est fait homme s'est rencontrée avec la religion (car c'en est une) de l'homme qui se fait Dieu.

    « Qu'est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver ; mais cela n'a pas eu lieu. La vieille histoire du bon Samaritain a été le modèle et la règle de la spiritualité du Concile. Une sympathie sans bornes pour les hommes l'a envahi tout entier. La découverte et l'étude des besoins humains (et ils sont d'autant plus grands que le fils de la terre se fait plus grand), a absorbé l'attention de notre Synode.

    « Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes, qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme : nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l'homme.

    « Et dans l'humanité, qu'a donc considéré cet auguste Sénat, qui s'est mis à l'étudier sous la lumière de la divinité ? Il a considéré une fois encore l'éternel double visage de l'homme : sa misère et sa grandeur, son mal profond, indéniable, de soi inguérissable, et ce qu'il garde de bien, toujours marqué de beauté cachée et de souveraineté invincible. Mais il faut reconnaître que ce Concile, dans le jugement qu'il a porté sur l'homme, s'est arrêté bien plus à cet aspect heureux de l'homme qu'à son aspect malheureux. Son attitude a été nettement et volontairement optimiste.

    « Un courant d'affection et d'admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne. Des erreurs ont été dénoncées. Oui, parce que c'est l'exigence de la charité comme de la vérité mais, à l'adresse des personnes, il n'y eut que rappel, respect et amour. Au lieu de diagnostics déprimants, des remèdes encourageants ; au lieu de présages funestes, des messages de confiance sont partis du Concile vers le monde contemporain : ses valeurs ont été non seulement respectées, mais honorées ; ses efforts soutenus, ses aspirations purifiées et bénies. »

    Quiconque vient de lire Spe salvi trouvera le contraste violent.

    On dira qu’en faisant cela je ne me conforme pas à la volonté de Benoît XVI d’élaborer une « herméneutique de la continuité ».

    Je ne le crois pas. Et cela pour deux raisons.

    La première est que ce passage du discours de Paul VI est l’expression et a été un moteur de « l’esprit du concile », esprit de rupture avec la tradition. Ce n’est pas moi qui porte atteinte à une herméneutique de la continuité, c’est Paul VI, et ceux qui se sont servis de ce passage (qui est objectivement une interprétation forcée du texte de Gaudium et Spes, surtout, évidemment, si on l’isole de ce que Paul VI dit avant et après).

    La seconde raison est que ce même pape, Benoît XVI, qui veut à très juste titre une herméneutique de la continuité (à laquelle s’est déjà attaché Jean-Paul II sous divers rapports), et qui dans son motu proprio sur la messe évoque la continuité de l’évolution liturgique, est la même personne qui à plusieurs reprises a dénoncé le fait que pour la première fois dans l’histoire on ait confié à des experts le soin de fabriquer une liturgie.

    L’herméneutique de la continuité ne va pas sans une « autocritique du christianisme moderne ».

  • Ad te

    La liturgie de l’Avent, qui commence en ce dimanche qui est le premier jour de l’année liturgique, annonce la triple venue du Christ : sur terre à Bethléem, dans le secret de l’âme du fidèle, et en gloire à la fin du temps.

    Donc le Seigneur vient : adventus Domini – ce qui veut même dire plus précisément : l’arrivée du Seigneur.

    Pourtant, les deux premiers mots de la messe du premier dimanche de l’Avent (et de l’année) paraissent indiquer un mouvement inverse : Ad te. Vers toi j’élève mon âme.

    Je dois prendre l’initiative. Le Seigneur vient, mais il ne s’impose pas. Je n’ai pas grand chose à faire : juste élever vers lui mon regard intérieur. L’introït de ce dimanche est le début du psaume 24, où on lit aussi : oculi mei semper ad Dominum. Mes yeux sont toujours tournés vers le Seigneur. Telle est la voie que le Seigneur m’indique, tels sont ses sentiers, pour reprendre un autre verset du même psaume.

    Je regarde vers le Seigneur, parce que le Seigneur arrive. Si un ami vient me voir, je ne regarde pas ailleurs. Je regarde vers lui, avant même qu’il arrive, afin de me préparer à la rencontre. Car c’est à une rencontre que nous sommes conviés. Une rencontre entre deux personnes, la personne divine du Dieu qui se fait homme et la personne humaine dont le regard sur ce prodige, la communion à ce mystère, va lui permettre de devenir Dieu.

    Et c’est cette rencontre qu’expriment les deux « ad » de la liturgie : ad te, et ad-ventus. Il vient vers moi, si je regarde vers lui.

    On peut constater que dans ad-ventus, le « ad » indique un mouvement déjà accompli : il est déjà arrivé. Ce n’est pas le cas pour le « ad » qui me concerne. Je dois regarder vers lui. C’est pourquoi la liturgie commence par ce « ad ». Dieu a déjà fait le premier pas (et d’ailleurs tous les autres). A moi de me réveiller, comme dit saint Paul dans l’épître, c’est l’heure de se réveiller, et d’ouvrir les yeux du cœur.

    ....

    Autre façon d’exprimer ce double mouvement. Benoît XVI, dans son homélie des premières vêpres du premier dimanche de l’Avent : « Chaque homme est appelé à espérer en correspondant à l’attente que Dieu a sur lui. »

     

  • La Belgique s’enfonce dans la crise

    Yves Leterme a de nouveau démissionné de sa fonction de « formateur » d’un nouveau gouvernement. Nommé une première fois le 15 juillet, il avait démissionné le 23 août. Après un mois d’« explorations » menées par Herman Van Rompuy, le président de la Chambre des représentants, le roi l’avait de nouveau chargé de cette mission, qui s’avère une mission impossible, tant le fossé est grand entre Flamands et francophones. Le roi devrait désigner aun nouveau formateur. La Belgique n’a plus de gouvernement depuis près de six mois. (Les Belges ne s’en portent pas forcément plus mal, mais c’est la survie du « royaume », fabriqué par les francs-maçons en 1830, qui est menacée.)

    Note : le premier « roi des Belges », Léopold Ier (Léopold de Saxe-Cobourg Gotha) avait été initié dans une loge de Berlin. Une franc-maçonnerie belge s’organisa dès l’indépendance, et dès février 1833 le Grand Orient de Belgique était placé « sous la protection spéciale » de Léopold Ier.