Missus est Angelus ad Vírginem ; vírginem carne, vírginem mente, vírginem professióne, vírginem dénique, qualem descríbit Apóstolus, mente et córpore sanctam ; nec nóviter, nec fortuíto invéntam, se a saéculo eléctam, ab Altíssimo præcógnitam, et sibi præparátam, ab Angelis servátam, a Pátribus præsignátam, a Prophétis promíssam. Ut pauca loquar de plúribus, quam tibi áliam prædixísse Deus vidétur, quando ad serpéntem ait : Inimicítias ponam inter te et mulíerem ? Et si adhuc dúbitas an de María díxerit, audi quod séquitur : Ipsa cónteret caput tuum. Cui hæc serváta victória est, nisi Maríæ ?
L’ange fut envoyé à la Vierge : vierge de corps, vierge d’esprit, vierge par état ; vierge enfin telle que l’Apôtre la dépeint : « sainte de corps et d’esprit. » Elle ne fut pas trouvée au dernier moment, ni par hasard ; mais élue dès avant les siècles, connue d’avance par le Très-Haut, qui se l’est préparée, gardée par les anges, préfigurée depuis les patriarches, promise par les prophètes. Pour me limiter à quelques textes parmi d’autres : qui Dieu aurait-il annoncé sinon elle quand il dit au serpent : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme » ? Peut-être te demandes-tu encore si c’est de Marie qu’il a parlé ? Écoute ce qui suit : « Elle t’écrasera la tête. » A qui cette victoire a-t-elle été réservée, sinon à Marie ?
Lecture des matines : saint Bernard, deuxième sermon sur Missus est. On peut souligner l’art de saint Bernard en le mettant en vers :
Missus est Angelus ad Vírginem :
vírginem carne
vírginem mente
vírginem professióne
vírginem dénique
(qualem descríbit Apóstolus, mente et córpore sanctam)
nec nóviter nec fortuíto invéntam
se a saéculo eléctam
ab Altíssimo præcógnitam
et sibi præparátam
ab Angelis servátam
a Pátribus præsignátam
a Prophétis promíssam.