Notre ministre « chargée des Affaires européennes » s’est énervée aujourd’hui contre Luigi Di Maio, le vice-Premier ministre italien (Mouvement 5 étoiles), qui est venu à Strasbourg, devant le Parlement européen, pour enregistrer un message dans la perspective des élections européennes, et qui a commis ce crime de lèse majesté de ne pas pénétrer dans le Temple de l’européisme pour y faire un minimum de dévotions.
Mais la dame, qui n’est pourtant pas un perdreau de l’année mais une routière chevronnée du Quai d’Orsay, dit vraiment n’importe quoi tellement elle ne supporte pas qu’on ait une autre conception de l’Europe que celle qu’elle a contribué à imposer au cours des dernières décennies.
"Les partis nationalistes sont des agrégations d'égoïsmes nationaux qui ne conduisent pas un projet européen."
Deux ou trois erreurs ou mensonges en une seule phrase. Les partis qu’elle appelle « nationalistes », qui pour la plupart ne se définissent pas ainsi, pensent au bien commun du peuple qu’ils représentent : ce n’est pas de l’égoïsme, c’est un élément fondamental de la charité politique. La meilleure preuve en est donnée par le Groupe de Visegrád, rassemblant des « nationalistes » qui, en outre, représentent des pays qui ont d’anciens et profonds contentieux, et qui travaillent main dans la main pour une autre Europe. Car ils ont en effet un « projet européen », comme les autres partis « populistes ». C’est un aspect du totalitarisme de l’UE de prétendre que ceux qui ne sacrifient pas à l’Europe selon les traités actuels n’ont pas de projet européen, comme s’il y avait un seul et unique projet européen possible.
"Ils veulent investir l'Union européenne pour la détruire de l'intérieur. Ce n'est pas quelque chose que nous allons laisser faire."
Ce langage de guerre civile est celui de Mme Loiseau (de proie). Ce n’est pas celui des partis populistes, qui veulent seulement participer aux élections pour faire valoir leurs idées. Ce langage est celui de son gouvernement qui prétend que les Gilets jaunes sont des séditieux voulant détruire la République. Mais les vrais ennemis de la démocratie sont ceux qui veulent maintenir coûte que coûte la dictature européiste. Ils ne vont pas laisser faire ? Et que feront-ils s’ils deviennent minoritaires ? Un coup d’Etat militaire ?
"J'ai été un peu surprise de voir le vice-Président du Conseil italien venir à Strasbourg, mais ne pas entrer dans le Parlement européen, et poser devant les caméras devant le bâtiment pour dire qu'il critiquait le Parlement européen dans sa position sur le budget italien."
Il ose poser devant le Temple, non pour aller y sacrifier, mais pour critiquer la religion qui s’y pratique. C’est un blasphème. Et un blasphème pire encore si l’on se souvient… des heures les plus sombres qui sont l’alpha et l’oméga du débat politique :
"Strasbourg est la ville de toutes les meurtrissures du XXe siècle et de la réconciliation européenne. Peut-être M. Di Maio est-il trop jeune pour le savoir. Il est encore temps qu'il l'apprenne."
Un peu de mépris et de condescendance en prime pour le Rital qui vient nous narguer.
Et enfin :
"Je crois qu'il se fait du mal et qu'il fait du mal à la démocratie en attaquant Strasbourg." "Strasbourg est la capitale de la démocratie européenne."
Etrange démocratie, quand même, que celle d’un Parlement qui passe le plus clair de son temps à faire progresser la subversion idéologique et qui, en dehors du « budget de l’Union », n’a d’autre rôle politique que d’adopter des lois déjà décidées et définies à Bruxelles par des gens non élus…