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Le blog d'Yves Daoudal - Page 729

  • Saint Gildas

    L'édition du propre de Vannes imprimée en 1848 touchait à sa fin, lorsque Mgr Bécel, évêque de Vannes en 1876, voulant donner satisfaction au désir qui lui avait été maintes fois manifesté, de voir dans le nouveau missel et le nouveau bréviaire figurer les noms des bienheureux qui avaient disparu depuis le XVIIe siècle, publia avec l'approbation du Saint-Siège un nouveau propre diocésain. Saint Gildas y eut une place de choix ; et c’était justice. N'avait-il pas été pour le diocèse de Vannes où se trouvait sa tombe, un apôtre ardent, un infatigable fondateur de monastères. Sept paroisses l'avaient choisi pour patron : Ruis, Auray, Peneslin, Gâvres, Gueltas, Loqueltas et Bohal ; plusieurs chapelles, d'autre part, lui étaient dédiées.

    Du rite semi-double, le nouveau propre de Vannes élevait l’office de saint Gildas au rite double de deuxième classe, ce qui permettait de célébrer sa fête au jour même de sa mort. « Deux anciennes hymnes, écrivait alors M. l'abbé Chauffier, ancien élève de l'Ecole des Chartes, deux anciennes hymnes bretonnes, des antiennes bretonnes, des antiennes propres au Magnificat et au Benedictus, les leçons du Ier nocturne, extraites de l'épître aux Philippiens, chap. III, et la légende du saint au IIe nocturne, forment avec l’oraison un ensemble qui donne un cachet particulier à cet office. »

    Saint Gildas de Ruis et la société bretonne au VIe siècle, par J. Fonssagrives, chanoine honoraire de Paris, aumônier de l’Association générale des Etudiants catholiques de Paris, 1908.

    Voici l’hymne de laudes, avec la traduction donnée par le chanoine Fonssagrives.

    Beate Gildasi Pater,
    Audi preces quas fundimus,
    Fac quam fovebas ferveat
    Fides apud nos integra.

    Bienheureux Père Gildas, écoutez les prières que nous vous adressons, faites brûler en nous, bien entière, cette foi que vous réchauffiez jadis.

    Uti seges nos insiti
    Tuo labore crescimus,
    Dignare larga desuper
    Nos irrigare dextera.

    Daigne d'en haut votre droite arroser abondamment la moisson qui croit en nous, et qui est le fruit de votre labeur.

    De sedibus quas incolis
    Vultu pio nos respice ;
    Tuosque cives quæsumus
    Semper benignus adjuva.

    Des demeures que vous habitez, jetez sur nous un regard compatissant et ne cessez pas, comme nous vous en supplions, de secourir avec bienveillance nos compatriotes.

    Tanti Deus da filios
    Patris sequi vestigia,
    Da per preces Gildasii
    Æterna nobis gaudia.

    Donnez, ô mon Dieu, aux enfants d'un tel père, de marcher sur ses traces. Accordez-nous, par les prières de Gildas, les joies éternelles !

    Præsta Pater piissime,
    Patrique compar Unice,
    Cum Spiritu Paraclito,
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Exaucez-nous, Père très miséricordieux ; Fils unique égal au Père exaucez-nous; Esprit exaucez-nous, vous qui régnez dans tous les siècles. Ainsi soit-il !

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    Le tombeau de saint Gildas en l’abbatiale romane de Saint-Gildas de Rhuys.

  • 3e dimanche après l’Epiphanie

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    Mirabántur omnes de his, quæ procedébant de ore Dei.

    Tous étaient dans l’admiration de ce qui sortait de la bouche de Dieu.

    La brève antienne de communion de la messe de ce dimanche n’est pas prise de l’évangile du jour, qui est de saint Matthieu, mais de saint Luc, 4,22. Le contexte n’est pas du tout le même. En Luc, ce sont les habitants de Nazareth qui sont dans l’admiration de l’explication de l’Ecriture que fait Jésus dans leur synagogue. En commentaire de l’évangile de ce dimanche, ce sont les habitants de Capharnaüm qui sont dans l’admiration devant les miracles que fait Jésus de sa seule parole.

    Le texte de saint Luc dit exactement (et c’est la traduction littérale du grec) :

    omnes (…) mirabantur in verbis gratiæ, quæ procedebant de ore ipsius.

    tous (...) étaient dans l'admiration devant les paroles de la grâce qui sortaient de sa bouche.

    On remarque que l’expression « les paroles de la grâce », qui évoquait la prédication, a été remplacée par « cela », qui désigne toute parole, donc ici précisément les paroles de guérison. Surtout, on remarque que « ipsius » a été remplacé par « Dei » : on souligne que Jésus est Dieu, et que s’il accomplit de tels miracles c’est parce qu’il est Dieu.

    Tout cela se retrouve magnifiquement dans la brève mélodie. Les neumes de mirabantur expriment clairement l’admiration, et pour évoquer « cela » qui sort de la bouche de Dieu la mélodie passe du 8e mode, avec la dominante en do illustrée par mirabantur, au 7e mode, avec la dominante en ré, un ton au-dessus, illustrée par de his puis –debant de o-. Puis l’antienne s’incline en une profonde révérence sur Dei.

    Par les moniales d'Argentan, sous la direction de dom Gajard, 1971:
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  • BHL et la démocratie

    Dans le cadre de sa « croisade » (sic) pour une Union européenne fédérale et débarrassée des populismes, Bernard Henri Lévy a écrit une « pièce de théâtre » qu’il joue tout seul et qu’il va interpréter partout où il peut.

    Or voici qu’il découvre les limites de la démocratie si le peuple ne vote pas comme il faut et si la populace à gilet jaune se met en travers du mouvement de l’histoire :

    Le populisme est d’abord une forme de découragement démocratique. Nos démocraties sont devenues folles et beaucoup de gens sont déboussolés. Mais arrêtons de sacraliser le peuple. En Europe, le peuple ne doit pas être le seul souverain ! Ou, s’il l’est, il doit l’être comme tous les autres souverains: avec des limites, des bornes à sa toute-puissance. La démocratie a besoin de transcendance.

    L’athée que je suis croit à la force des religions, à la force de l’inspiration, à ce qui dépasse les hommes. Si l’on répète: le peuple, le peuple, le peuple… on va tout droit vers une crise de civilisation. Le peuple a aussi ses caprices et les leaders démagogues flattent son bon plaisir.

    Le peuple ne doit pas être le seul souverain, la démocratie a besoin de transcendance. En effet. Et voici BHL qui parle comme Jean-Paul II ? Hélas non. Car l’athée qu’il est ne fait aucunement appel à une véritable transcendance, pas même à la loi naturelle qui transcende la démocratie (Antigone). Sa seule référence soi-disant transcendante est idéologique. Pauvre « transcendance » qui n’est que le diktat du politiquement correct européiste…

  • Invasion Day

    Il y a eu aujourd’hui en Australie de grandes manifestations (des dizaines de milliers de personnes) dénonçant la fête nationale de la « Journée de l’Australie » qui marque l’arrivée des premiers colons en 1788 et qui est donc le « Jour de l’Invasion ».

    Les manifestants, essentiellement de jeunes blancs, dénoncent le « génocide » des aborigènes, brandissent des pancartes disant que c’est un jour de deuil et non un jour de fête, que « l’Australie est une scène de crime » et que cette terre a été volée aux aborigènes.

    Ce n’est certes pas entièrement faux, mais ce mouvement qui se répand partout de refus d’assumer l’histoire pour des raisons idéologiques devient insupportable.

    Si ces gens-là sont conséquents, qu’ils « retournent » donc en Angleterre. Et qu’ils récupèrent les quartiers pakistanais au nom du droit des indigènes…

    Coïncidence, les archéologues qui fouillent un vaste lieu de sépulture près de la gare d’Euston à Londres ont retrouvé hier les restes du capitaine Matthew Flinders, le premier navigateur et explorateur à faire le tour du continent australien et à populariser le nom du pays.

    On suppose qu’il va être condamné pour crime contre l’humanité et que ses restes vont être brûlés en place publique à Melbourne.

    N.B. Il faudra aussi apprendre aux jeunes écervelés qui se déguisent en aborigènes que le politiquement correct appelle cela de l'"appropriation culturelle" et que c'est gravement répréhensible.

  • Prix LGBT Notre Dame

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    Je rappelais jeudi qu’il y a à l’université Notre-Dame de l’Indiana un groupe LGBT officiellement reconnu par la direction. Il s’appelle PrismND. Il y aussi GALA-ND/SMC (Gay and lesbian alumni/ae of the University Notre-Dame and Saint Mary’s College) qui se dit « organisation nationale » et qui englobe « les amis, les familles et les soutiens » des invertis de Notre-Dame. GALA-ND/SMC apporte un « soutien financier, moral et stratégique » à PrismND. Et organise tous les deux ans la remise du prix Thomas A. Dooley, qui « honore des personnes qui, par leur inspiration religieuse, ont fait preuve de courage, de compassion et d'engagement personnel pour faire progresser les droits humains et civils des Américains gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres ».

    Ce prix, accompagné d’un chèque de 1.000 $ au profit d’une organisation de bienfaisance au choix du lauréat, est décerné cette année au P. James Martin, et lui sera remis « virtuellement à New York » le 30 mars lors d’un dîner de gala à Notre-Dame.

    On espère que François félicitera publiquement ce désormais célèbre confrère jésuite qu’il a nommé consultant du dicastère de la communication du Saint-Siège.

    Parmi les titulaires précédents du prix, il y a Sœur Jeannine Gramick, co-fondatrice de Dignity, organisation de « catholiques gays et lesbiennes », et de New Way Ministry qui milite pour l’ordination des femmes et la reconnaissance des invertis dans l’Eglise ; et Gene Robinson, le premier « évêque » épiscopalien « marié » à un homme (il avait d’abord divorcé d’avec sa femme, et depuis il a divorcé aussi d’avec son « mari »…).

  • Sainte Bathilde

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    La tunique (funéraire) de sainte Bathilde, en lin, avec des broderies de soie imitant la joaillerie byzantine. (Musée Alfred Bono de Chelles)

    Bathilde, la petite esclave saxonne devenue reine des Francs de Neustrie et des Burgondes et mère de trois rois. La notice du bréviaire de Paris de 1680, que dom Guéranger reproduit et traduit, est un résumé de la première Vita de sainte Bathilde, rédigée peu après sa mort, dépourvue des additions hagiographiques ultérieures. L’abbaye de Chelles avait un office de sainte Bathilde avec quelques antiennes et répons propres, ainsi que les hymnes et quatre proses (car il y avait une octave de la fête de la fondatrice).

    Le propre de France des bénédictins a gardé une mémoire de sainte Bathilde qui prime la mémoire de saint Polycarpe, avec une oraison qui est la même que celle de sainte Elisabeth de Hongrie. C’est une variation sur le classique « terrena despicere et amare cælestia » (mépriser les choses de la terre et aimer les choses célestes), qu’on trouve dans plusieurs oraisons dont la collecte du commun des saintes femmes, et qui a été totalement banni par la néo-liturgie, qui montre ainsi qu’elle est la liturgie d’une néo-religion.

    Bathilde naquit en Angleterre de la race des Saxons ; des pirates la vendirent à Archambaud, Maire du palais, qui lui confia l’emploi de présenter la coupe; et après la mort de sa femme, il lui offrit sa main. Bathilde, pour éviter cette alliance, s’enfuit dans la retraite ; mais bientôt les excellentes qualités de son esprit et de son corps la firent épouser par Clovis II, sans qu’elle s’y attendît. Elle employa tout son zèle à lui recommander les pauvres et les Églises : ce dont le Roi fut si charmé, qu’il lui donna pour l’aider dans ses œuvres de piété l’abbé Génésius, qui fut dans la suite évêque de Lyon. A la mort de Clovis, elle fut chargée de la tutelle de ses trois fils, Clotaire, Childéric et Thierry, dont le plus âgé avait à peine atteint sa cinquième année ; mais, aidée du conseil de Chrodobert, évêque de Paris, et de saint Ouen de Rouen, elle gouverna avec une rare sagesse le royaume et le palais.

    Elle fit un grand nombre de règlements excellents; sur les instances des Évêques, elle abolit les ordinations simoniaques ; elle défendit de vendre les chrétiens aux étrangers, et de les conduire hors du pays pour les vendre ; elle en racheta elle-même plusieurs de l’esclavage, à ses propres frais. Elle excita le zèle des évêques et des abbés à conserver ou à rétablir la discipline régulière dans les monastères de Saint-Denys, Saint-Germain, Saint-Pierre, Saint-Médard, Saint-Aignan, Saint-Martin et plusieurs autres. Elle bâtit un monastère à Gorbie sur la Somme, et celui de Chelles sur la Marne. Puis, laissant le gouvernement du royaume à Clotaire qui était déjà adulte, elle prit elle-même, dans ce dernier monastère, l’habit de la religion; et là, sous l’obéissance de l’abbesse Bertille, elle parut un modèle de perfection et un sujet d’admiration. Elle y mourut en la cinquante-cinquième année de son âge.

    Tuórum corda fidélium, Deus miserátor, illústra : et, beátæ Bathíldis précibus gloriósis ; fac nos próspera mundi despícere, et cælésti semper consolatióne gaudére. Per Dóminum.

    Dieu de miséricorde, éclairez les cœurs de vos fidèles, et, touché des glorieuses prières de sainte Bathilde, faites-nous mépriser les prospérités du monde et jouir sans cesse des consolations célestes.

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  • Conversion de saint Paul

    Allelúia, allelúia. ℣. Magnus sanctus Paulus, vas electiónis, vere digne est glorificándus, qui et méruit thronum duodécimum possídere. Allelúia.

    Alléluia, alléluia. Le grand saint Paul, ce vase d’élection [Act. 9,15], est vraiment digne de gloire, lui qui mérita d’occuper le douzième trône. Alléluia.

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    Par les moines de l’abbaye Saint-Benoît de São Paulo :

  • En Inde

    Le nouveau ministre de la Justice de l’Etat du Madhya Pradesh, PC Sharma, a déclaré mardi que les procès liés à de fausses accusations contre les musulmans et les chrétiens seront abandonnés.

    Ceci fait suite à une déclaration du nouveau ministre en chef de l’Etat, Kamal Nath, au pouvoir depuis le 17 décembre suite à des élections où le parti du Congrès a renversé les nationalistes hindous du BJP qui gouvernaient depuis 15 ans. Kamal Nath avait annoncé l’abandon des poursuites judiciaires liées à des « accusations à caractère politique ». Il s’agissait de se concilier le parti des dalits (BSP) qui menaçait de lui retirer son soutien s’il ne revenait pas sur les procès intentés aux dalits sous le règne du BJP. Le spectre a été étendu à divers autres cas, dont les cas religieux, grâce à l’action du P. Anand Muttungal, coordinateur de la Fédération nationale chrétienne, qui a obtenu une audience de PC Sharma et lui a fait valoir qu’il y avait eu plus de 400 procédures pour conversions forcées sous le règne du BJP et qu’aucune n’avait été étayée par la moindre preuve. Et qu’il s’agissait d’« accusations à caractère politique », les chrétiens étant vus, non sans raison, comme des soutiens du parti du Congrès.

    Naturellement, le BJP hurle que cela va « encourager les missionnaires à faire des conversions », et qu’il se battra becs et ongles contre le retrait des procédures.

    Il y a 0,3% de chrétiens au Madhya Pradesh.

  • En Autriche

    Le ministre autrichien de l'Intérieur, Herbert Kickl, du FPÖ, est au centre d’une intense polémique parce qu’il a déclaré avant-hier soir à la télévision :

    « Je crois au principe selon lequel la loi doit suivre la politique et non la politique la loi. Or il existe des constructions juridiques étranges, certaines très anciennes, nées dans des contextes très différents et qui nous empêchent de faire ce qu'il faut. »

    Et il a ajouté qu’il souhaitait « mener un débat » sur le sujet.

    L’opposition libérale et sociale-démocrate a vu dans ces propos une attaque contre la Convention européenne des droits de l'homme. Le chef de l'Etat Alexander Van der Bellen lui-même s’est fendu d’un tweet vengeur : « La Convention européenne des droits de l'homme occupe depuis 59 ans un rang constitutionnel en Autriche. La mettre en cause serait mettre fin au consensus fondamental de la Deuxième République. »

    « Le ministre de l'Intérieur a gravement porté atteinte à l'Etat de droit en Autriche », déclare le SPÖ, alors que Herbert Kickl avait pris soin de préciser que son propos s’inscrivait naturellement dans le respect de l’état de droit.

    Aujourd’hui, le président du Tyrol, Markus Abwerzger (FPÖ), a pris la défense du ministre : «  Si vous souhaitez que les demandeurs d’asile ayant un casier judiciaire avec voies de fait, harcèlement sexuel, infraction aux stupéfiants, restent en Autriche, vous pouvez tranquillement prendre le train de l’horreur. Trois récents assassins présumés étaient des demandeurs d’asile avec un tel casier judiciaire. »