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Le blog d'Yves Daoudal - Page 532

  • 23e dimanche après la Pentecôte

    Par rapport à saint Marc et à saint Luc, saint Matthieu résume l'épisode de la guérison de l'hémorroïsse et de la résurrection de la fille du "chef".

    De ce fait, il souligne le parallélisme entre les deux miracles, qui ont un même point central : le toucher. La femme malade sera guérie si elle touche le vêtement de Jésus. La jeune fille ressuscite quand Jésus lui prend la main. Le chef lui avait demandé de venir lui « imposer la main ». Un geste qui deviendra essentiel dans plusieurs sacrements. Le Verbe incarné agit par le contact de son corps. Ce contact, par les sacrements, donne la vie. Car le sang, c'est la vie : l'hémorroïsse perdait peu à peu sa vie. Et la résurrection de la jeune fille montre que le contact avec le Christ peut nous rendre la vraie vie à tout moment : « Lève-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera » (Ephésiens, 5, 14).

    Il est intéressant de constater que sur les 35 occurrences du verbe « toucher » (haptomai) dans les évangiles, presque toutes concernent des guérisons (ou des résurrections). Il n’y a que quatre exceptions : quand on présente des petits enfants à Jésus « pour qu’il les touche », quand les pharisiens disent à propos de la pécheresse : « S’il savait qui est cette femme qui le touche », quand le Ressuscité dit aux apôtres : « Touchez-moi », pour constater qu’il n’est pas un fantôme, et quand le Ressuscité dit à Marie Madeleine : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père. »

    En fait, les deux premiers emplois peuvent s’assimiler à la guérison : on le fait toucher les enfants pour qu’il leur transmette sa bénédiction et que tout aille bien pour eux, et la pécheresse touche Jésus parce qu’elle vient se convertir. Il reste les deux emplois, après la Résurrection, qui paraissent contradictoires. Mais les deux sont sur des plans très différents. Le premier vise seulement à provoquer une constatation matérielle : Jésus ressuscité a un vrai corps. Et il n’est pas dit, d’ailleurs, que les apôtres aient osé le toucher, comme s’ils allaient encore douter de sa parole…

    Il reste donc comme emploi vraiment étonnant le « Noli me tangere », dernier emploi du mot dans les évangiles. C’est celui qui fait passer du sens terrestre du toucher (celui qu’exercent les apôtres s’ils le touchent) au sens spirituel du toucher. Longtemps esclave de la sensualité, devenue apôtre des apôtres, Marie Madeleine doit savoir que c’est par participation au Royaume qu’elle touchera, non plus le Jésus de chair, mais le Verbe de Dieu.  C’est ce que chante saint Jean au début si impressionnant de sa première épître : « Ce qui était depuis le Principe, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché concernant le Verbe de la Vie… »

  • La messe interdite

    Le Conseil d’Etat a rejeté les recours, à cause du « risque » de contamination…

    Quelques heures avant, le Premier ministre Castex proclamait :

    « Sur cette liberté (du culte) la République ne transige pas. »

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Accéssi, inquit, ad prophetíssam, et in útero accépit et péperit fílium. Quod María prophetíssa fúerit, ad quam próxime accéssit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradíxerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophético affláta spíritu elocúta est. Quid enim ait ? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si ánimum accommodáveris univérsis eius verbis; non útique per dissídium negáveris eam fuísse prophetíssam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m’approchai de la prophétesse, dit-il. Elle conçut et enfanta un fils. » Que Marie soit cette prophétesse dont Isaïe s’approche par une prescience spirituelle, nul ne le niera s’il a présentes à la mémoire les paroles que Marie prononça sous une inspiration prophétique. Que dit-elle en effet ? « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur : il s’est penché sur son humble servante, et désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Si vous accordez votre âme à toutes ses paroles, vous ne nierez assurément point, par discorde, qu’elle ait été prophétesse, celle sur qui « l’Esprit du Seigneur est venu et que la puissance du Très-Haut a prise sous son ombre. »

    Commentaire de saint Basile sur Isaïe, lecture des matines.

  • L’urgence du moment

    J’apprends que le 20 octobre dernier a été créé l’ONED : Observatoire national de l’extrême droite.

    Le président est Thomas Portes, « communiste et CGT de père en fils », devenu chef de cabinet du maire communiste de Champigny-sur-Marne en 2019, un an avant que les électeurs mettent fin à 70 ans de communisme dans cette commune. Il faut donc bien que Thomas Portes s’occupe. Et l’urgence, c’est de surveiller l’extrême droite, coupable d’un nombre extravagant d’attentats sur le territoire.

    « Parmi les membres du conseil d’administration on retrouve un membre du fantomatique mouvement de Benoît Hamon Générations.s, une LFI, une EELV rescapée de l’opposition à Hénin Beaumont. Parmi les soutiens on trouvera la charmante Danièle Obono, députée gabono-française de LFI qui s’est illustrée lors de ses démêlées avec l’hebdomadaire Valeurs actuelles, Clémentine Autain, Manon Aubry députée européenne LFI etc. »

    La naissance de l’Observatoire a été saluée par L’Humanité et Politis.

  • En Chine

    Au matin du 2 novembre, deux prêtres du diocèse de Baoding de l’Eglise clandestine, ainsi que plus d’une dizaine de séminaristes et de religieuses, ont été kidnappés par des agents gouvernementaux. Quelques heures plus tard, deux séminaristes ont été relâchés.

    Le même jour, l’ancien vicaire général de Baoding, le P. Lu Genjun, a également été enlevé.

    Un prêtre fait remarquer que cela se passe peu après la prorogation de l’accord secret entre le Vatican et la Chine communiste.

    Le diocèse de Baoding, 500.000 fidèles, est un bastion de l’Eglise clandestine. Son évêque, Mgr Jacques Su Zhimin, a été arrêté en 1997 et l’on n’a aucune nouvelle de lui depuis lors.

    Son coadjuteur, Mgr François An Shuxin, après avoir passé dix ans en prison, a accepté de rejoindre l’Eglise officielle et il est depuis 2010 l’évêque officiel de Baoding, ce qui a provoqué une profonde déchirure parmi les fidèles.

  • Il faut être patient…

    Hashim Thaçi, le parrain du Kosovo, est tombé. Il y a plus de 20 ans qu’on sait ce qu’il fit à la tête de l’UÇK, ses trafics divers, mais surtout les trafics d’organes humains prélevés sur des prisonniers serbes qui étaient ensuite achevés. Auteur de l’indépendance du Kosovo, « Premier ministre » puis « président », il était à la tête d’un Etat mafieux, mais il avait toujours eu le soutien de l’ONU et de l’Union européenne, dont nombre de fonctionnaires bénéficiaient des largesses du pouvoir contre leur silence. Même le rapport accablant du Conseil de l’Europe, en 2010, avait été enterré.

    Il a fallu attendre que par on ne sait quel miracle le tribunal spécial de la Haye sur les crimes de guerre au Kosovo décide, en juin dernier, d’accuser Hashim Thaçi de « crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, y compris meurtre, disparition forcée de personnes, persécution et torture ».

    Hier il a démissionné de la présidence du Kosovo, et il a été incarcéré à La Haye.

    Rappelons que l’ineffable Kouchner traitait d’imbéciles et de criminels ceux qui osaient parler des prélèvements d’organes.

  • Un cardinal…

    L’Angleterre est soumise à un nouveau confinement depuis hier, et les messes publiques sont interdites. Des évêques avaient écrit à des députés pour leur demander d’intervenir pour demander sur quelles bases précises cette décision avait été prise, et des députés avaient averti que ce serait une attaque sans précédent contre la liberté religieuse, si n’étaient pas fournies des preuves de contaminations dans les églises.

    Le 3 novembre, l’épidémiologiste Christ Whitty, médecin chef pour l’Angleterre, et sir Patrick Vallance, chef des conseillers scientifiques du gouvernement, avaient témoigné devant une commission parlementaire qu’il n’y avait pas de bases scientifiques pour fermer les églises.

    Le lendemain, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, publiait une lettre aux fidèles où il leur demande d’obéir aux autorités civiles, citant saint Paul dans son épître à Tite… Et expliquant que « nous le faisons en solidarité avec tant d’autres auxquels sont imposées des restrictions qui impactent sévèrement leurs vies ».

    Il n’y a pas un mot de religieux dans la lettre, mais un regret face au « manque fondamental de compréhension [de la part des autorités] de la contribution essentielle des communautés de foi au bien être, à la résilience et à la santé de notre société ». Sic.

  • Le dictateur

    En 2016, François avait décidé que l’évêque diocésain était désormais tenu de consulter le Saint-Siège avant d’accorder la reconnaissance canonique à un nouvel institut religieux… diocésain : « La consultation préalable du Saint-Siège doit être entendue comme nécessaire ad validitatem pour l’érection d’un institut diocésain de vie consacrée, sous peine de nullité du décret d’érection de l’institut même. »

    C’était une façon de contrôler que des évêques un peu distraits ne reconnaissent inconsidérément des communautés un peu trop traditionnelles (au sens le plus large), d’autant que ce sont elles qui recrutent.

    Mais cela ne suffisait pas. François vient de modifier carrément le canon 579, lequel indique maintenant que les évêques doivent avoir « l’accord écrit du Siège apostolique ».

    En bref il n’y a plus d’instituts religieux de droit diocésain, il n’y aura plus que les instituts de droit papal, si du moins le pape trouve le temps de les approuver. Le pape, c’est-à-dire sa Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, qui est aux mains de virulents modernistes.

    Ainsi va l’Eglise synodale selon François...

  • Aspice Domine, quia facta

    ℟. Aspice Domine, quia facta est desolata civitas plena divitiis, sedet in tristitia domina Gentium: * Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.
    ℣. Plorans ploravit in nocte, et lacrimae ejus in maxillis eius.
    ℟. Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.

    Regarde, Seigneur, la cité pleine de richesses est devenue une désolation, la maîtresse des nations se tient dans la tristesse. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu. Pleurant, elle pleure dans la nuit, et ses larmes coulent sur ses joues. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu.

    Ce répons des matines (« de prophetis » comme le sont normalement ceux de novembre) s’inspire librement des deux premiers versets des Lamentations de Jérémie (sauf le ℣ qui est exactement le début du deuxième verset).

    On le trouve ici dans un lectionnaire du XIIe siècle, qui donne donc les lectures des matines (ici Ezéchiel, comme toujours aujourd’hui) et, ce qui est assez rare me semble-t-il, surtout à cette époque, les répons notés.

    Screenshot_2020-11-05 Lectionnaire, avec notation en neumes, renfermant principalement des vies, de saints .png

    (BnF)

  • Leur Europe

    A en croire l’AFP, « le Parlement européen et les Vingt-Sept ont conclu “un accord historique” pour conditionner l'obtention de fonds de l'UE au respect par les gouvernements des principes de l'État de droit ». (Ce qu’ils osent appeler l’état de droit, qui prétend interdire par exemple aux Polonais de réformer leur système judiciaire datant du communisme, ou aux Hongrois de rejeter la propagande de Soros.)

    « Selon l'accord provisoire trouvé entre les négociateurs du Parlement européen et les États, les pays de l'Union qui ne respectent pas l'État de droit (indépendance de la justice, liberté de la presse...) pourraient perdre l'accès aux fonds européens. »

    En réalité il s’agit d’un accord entre le Parlement européen et l’ambassadeur allemand Michael Clauss, censé représenter les 27 parce que l’Allemagne occupe la présidence tournante de l’UE.

    L’accord historique doit maintenant être adopté par les 27 gouvernements…

    Judit Varga, ministre hongroise de la Justice, a aussitôt réagi sur Twitter : « Le Parlement européen fait de nouveau partie du problème et non de la solution. S’il ne peut pas aider dans la lutte contre la Covid et le redémarrage de l’économie de l’UE, au moins il devrait arrêter son chantage politique et idéologique sur des Etats membres. »

     

    Addendum

    Selon EUobserver, "l’accord final prévoit que les fonds européens pourront certes être suspendus ou réduits en cas de violations de l’État de droit, mais seulement si celles-ci affectent de manière suffisamment directe la bonne gestion du budget de l’UE ou les intérêts financiers de l’Union". S'il en est ainsi il ne reste quasiment rien des exigences de la Commission et du Parlement.