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Le blog d'Yves Daoudal - Page 474

  • En Hongrie

    Le Parlement hongrois a adopté par 157 voix (sur 199) une loi de protection des droits des enfants qui interdit la promotion des relations contre nature, la « déviation de l’identité de genre » et le « changement de sexe » aux moins de 18 ans. De ce fait sont interdites les publicités comme celle de Coca Cola qui montrant deux hommes s’embrassant avait choqué les Hongrois en 2019, mais aussi et surtout les immondes livres pour enfants, et encore la propagande des associations dans les écoles.

    Le parti Jobbik, pourtant dans l’opposition, a voté en faveur du texte, particulièrement parce que la promotion du « changement de genre » et de toutes les sortes d’orientations sexuelles » ne doit pas être permise dans les écoles.

    On remarque que l’ensemble des députés des groupes Fidesz et KDNP (chrétiens démocrates, faisant partie de la coalition gouvernementale), le député de la minorité allemande, et Jobbik, ne font que 151. Donc 6 autres députés de l’opposition ont voté le texte.

    La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe avait demandé aux parlementaires hongrois de ne pas adopter le texte :

    « Les modifications législatives proposées vont à l'encontre des normes internationales et européennes en matière de droits de l'homme. Il est trompeur et faux de prétendre qu'ils sont introduits pour protéger les enfants. »

    Sic. Pour l’heure je n’ai pas vu de réactions officielles de l’UE. Mais ça ne saurait tarder…

  • Sainte Germaine de Pibrac

    Il y eut d’abord une fête de saint Guy, auquel furent adjoints Modeste et Crescence. Ce sont les saints qui ouvrent le martyrologe aujourd’hui. La messe propre existe toujours, mais la fête n’a plus que le rang de mémoire.

    Le martyrologe du jour se termine ainsi :

    A Pibrac, au diocèse de Toulouse, sainte Germaine Cousin vierge. Elle demeura toute sa vie occupée à la garde des troupeaux, vécut dans l'humilité et la pauvreté et endura avec une très grande patience de nombreuses épreuves; elle s'en alla enfin vers l'époux céleste et opéra après sa mort de nombreux et éclatants miracles. Elle a été inscrite au nombre des saintes vierges par le souverain pontife Pie IX.

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    Ce tableau fut peint en 1856 par Ingres et deux de ses élèves et offert à l’église Saint-Etienne de Sapiac, qui est aujourd’hui un quartier de Montauban, ville d’origine du peintre. Il s’agit d’un ex voto, suite à la guérison d’un neveu de sa femme, deux ans après la béatification de Germaine. On voit la jeune bergère en prière, avec ses moutons et sa houlette, et sa quenouille. Important instrument car lorsqu’elle allait à la messe c’est la quenouille fichée en terre qui gardait les moutons et éloignait les loups. Le tableau fait également référence, comme la plupart des représentations de sainte Germaine, au miracle des roses, analogue à celui des deux sainte Elisabeth : sa marâtre la voyant partir avec du pain qu’elle allait donner aux pauvres la poursuivit et lui fit dénouer son tablier : il en tomba un bouquet de fleurs alors qu’on était en hiver. On remarque que Ingres, comme tous les autres « portraitistes » de Germaine, ne peut pas se résoudre à montrer que la bergère était de naissance gravement infirme d’une main. C’est pourtant en partie grâce à quoi on la reconnut quand on découvrit par hasard son corps, intact, plus de 40 ans après sa mort.

    N.B. On peut lire un scan non corrigé de la vie de sainte Germaine par Louis Veuillot ici (merci à la Bibliothèque nationale).

  • L’Argentine pourrie

    Les députés argentins ont adopté le 11 juin à une écrasante majorité (207 contre 11 et 7 abstentions), un projet de loi qui réserve 1% des postes de l’administration publique aux personnes « transgenres, transsexuelles ou travesties », et prévoit des incitations à l'embauche pour les personnes LGBT+ dans les entreprises privées.

    La loi porte le nom de « Diana Sacayán-Lohana Berkins », deux travestis paraît-il célèbres là-bas.

    Rappelons que l’Argentine est ce pays où depuis le 30 décembre dernier l’avortement est permis aux « femmes et personnes qui ont d’autres identités de genre qui leur permettent d’être enceintes ».

  • Saint Basile le Grand

    Εἰς πᾶσαν τὴν γῆν ἐξῆλθεν ὁ φθόγγος σου, ὡς δεξαμένην τὸν λόγον σου, δι' οὗ θεοπρεπῶς ἐδογμάτισας, τὴν φύσιν τῶν ὄντων ἐτράνωσας, τὰ τῶν ἀνθρώπων ἤθη κατεκόσμησας, Βασίλειον Ἱεράτευμα, Πάτερ Ὅσιε, Χριστὸν τὸν Θεὸν ἱκέτευε, δωρήσασθαι ἡμῖν τὸ μέγα ἔλεος.

    Ta voix a retenti par toute la terre, qui a reçu ton enseignement, par lequel tu as exposé les vérités divines, expliqué la nature des êtres et redressé les mœurs humaines. Royal sacerdoce, bienheureux Père, prie le Christ Dieu de nous accorder sa grande miséricorde.

    Apolytikion chanté le 1er janvier dans la liturgie byzantine. Saint Basile est mort le 1er janvier 379 (le 14 juin est la date de son ordination épiscopale). Son nom veut dire « royal », et son surnom lui fut donné de son vivant. Il était le petit-fils de sainte Macrine l’Ancienne, le fils de saint Basile l’Ancien et de sainte Emmélie, le frère de saint Grégoire de Nysse, saint Pierre de Sébaste et sainte Macrine la Jeune. Il est le grand organisateur du monachisme byzantin, saint Benoît lui-même s’y réfère dans sa Règle, et il est l’auteur de livres de tout premier plan, dont le Traité du Saint-Esprit qui prouve la divinité de la troisième Personne, et les Homélies sur l'Hexaemeron (la création). La divine liturgie usitée pendant le carême (et le 1er janvier) porte son nom.

  • 3e dimanche après la Pentecôte

    Jacta cogitátum tuum in Dómino : et ipse te enútriet. ℣. Dum clamárem ad Dóminum, exaudívit vocem meam ab his, qui appropínquant mihi.

    Jette ta pensée dans le Seigneur, et lui-même te nourrira. ℣. Tandis que je criais vers le Seigneur, il a exaucé ma voix pour me délivrer de ceux qui s’approchent (pour m’attaquer).

    Le « corps » du graduel de cette messe fait directement écho à l’épître, quand saint Pierre dit : « omnem sollicitúdinem vestram proiciéntes in eum, quóniam ipsi cura est de vobis » (vous déchargeant sur lui de tous vos soucis, car c’est lui qui prend soin de vous). Le propos de l’apôtre est manifestement inspiré par le psaume (mais la deuxième partie fait aussi allusion à Sagesse 6,8).

    Le corps du graduel ne garde que la première partie du verset 23 du psaume 54, dans la version du psautier romain, qui a « cogitatum » : a priori seulement « la pensée ». Mais dans le contexte il s’agit des soucis, des préoccupations, des inquiétudes : mérimnan, dit le grec, et dans le psautier gallican (celui de la Vulgate) le mot a été traduit par « curam » : souci, inquiétude.

    Le « verset » quant à lui ne se trouve pas tel quel dans le psaume 54, quelle que soit la version. Il reprend des expressions des versets 17 à 19 de ce psaume, mais dans une version plus proche du psautier gallican que du psautier romain, et avec « dum clamarem » et « exaudivit » empruntés au psaume 4…

    C’est une pièce joyeuse, parce que j’ai déjà jeté mes préoccupations dans le Seigneur et qu’il m’a exaucé (au passé, comme dans le psaume 4, alors que c’est au futur dans le psaume 54).

    Par les moines de Silos :

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  • Saints Basilide, Cyrin, Nabor et Nazaire

    Par décision de Benoît XIII en 1729, les martyrs qui étaient célébrés ce jour furent supplantés par Jean de Saint-Facond (pour retrouver mes notes sur lui taper Facond dans « Rechercher », ici à gauche).

    Il s’agissait à l’origine de trois solennités distinctes, qui finirent par être regroupées en une seule. Et qui était importante, puisqu’elle avait sa messe propre, qui est celle des saints Nabor et Nazaire (martyrs milanais et non romains).

    L’antienne de communion combine deux versets du psaume 78, dans la version du Psautier romain :

    Posuérunt mortália servórum tuórum, Dómine, escas volatílibus cæli, carnes Sanctórum tuórum béstiis terræ : secúndum magnitúdinem bráchii tui pósside fílios morte punitórum.

    Commentaire du cardinal Schuster :

    L’antienne pour la Communion est tirée du même psaume que l’introït. « Ils jetèrent les cadavres de vos serviteurs en pâture aux oiseaux de proie ; ils donnèrent les chairs de vos fidèles à dévorer aux bêtes féroces. Par votre bras puissant, régnez sur les fils des suppliciés ».

    Les fils des suppliciés, c’est nous, rejetons éclos sur une terre arrosée du sang, ou plutôt, comme le dit Tertullien, éclos du sang même des martyrs, qui est semen Christianorum. Reconnaissant donc la noblesse de notre origine, nous prions le Seigneur de prendre possession de nous, c’est-à-dire de faire que son règne sur nous soit total, incontesté et pacifique. Adveniat regnum tuum.

  • Ben alors...

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  • En Caroline du Nord

    Le Sénat de Caroline du Nord a adopté hier une loi qui interdit l’avortement pour raison « de race, de sexe ou d’un diagnostic prénatal de trisomie 21 ».

    Le texte ayant déjà été adopté par les députés, il va se retrouver sur le bureau du gouverneur Roy Cooper. Mais celui-ci a déjà rejeté plusieurs lois restreignant l’avortement.

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    Jaden, trisomique de 13 ans, témoignant devant la commission juridique de la chambre des députés de Caroline du Nord: "Je sais dans mon cœur que je suis un enfant de Dieu et j'aime ma vie."

     

    Addendum 25 juin: le gouverneur a opposé son veto.

  • Covid et avortement

    Nombre record d’avortements en Angleterre et Pays de Galles en 2020 : 209.917, (contre 207.384 en 2019, moins de 190.000 jusqu’en 2016).

    La directrice du British Pregnancy Advisory Service l’explique par « la légalisation de l’avortement précoce à domicile » : en mars 2020, les gouvernements britannique et gallois ont autorisé l’utilisation à domicile de la pilule abortive, afin de limiter la transmission du Covid. Les difficultés de la vie quotidienne engendrées par les mesures de « lutte contre la pandémie » et la peur panique d’une partie de la population ont conduit également à l’augmentation des avortements.

    Une bonne et intéressante nouvelle toutefois : le taux d’avortement des moins de 18 ans est tombé de 16,5 pour 1.000 en 2010 à 6,9 pour 1.000 en 2020. C’est vraiment une énorme diminution, alors que la culture de mort est toujours largement dominante.

  • Puis la Pologne, bien sûr

    La Commission européenne a ouvert mercredi une procédure contre l’Allemagne, suite à une décision de la Cour constitutionnelle qui remettait implicitement en cause le dogme de la primauté du droit européen. On apprend que le même jour, elle a envoyé une lettre aux ministres polonais des Affaires européennes et de la Justice pour leur demander de retirer une motion du gouvernement devant le Tribunal constitutionnel visant à contrôler la constitutionnalité de certaines parties des traités de l’UE.

    « La Commission est préoccupée par cette motion, car elle conteste des principes fondamentaux du droit de l’UE, en particulier la primauté du droit de l’UE », a souligné un porte-parole de la Commission.

    Réaction du ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro : « C’est la Constitution polonaise qui décide que la demande peut être soumise au Tribunal constitutionnel ; aucun État ni aucune organisation extérieure ne peut interdire au Premier ministre polonais de demander à un tribunal constitutionnel de résoudre une question qui soulève des doutes du point de vue de la Constitution polonaise. »

    Si la motion n’est pas retirée d’ici un mois, la Commission se réserve « le droit d’engager les procédures appropriées en vertu des traités si nécessaire. » Et la Pologne serait automatiquement condamnée.

    En fait ce n’est pas en vertu des traités, car le dogme de la primauté du droit européen sur le droit national, y compris constitutionnel (qui nie donc toute souveraineté) ne se trouve pas littéralement dans le traité européen. Mais c’est la jurisprudence constante de la Cour de Justice de l’UE, interprétant le traité. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, cela ne date pas de Maastricht ou d’Amsterdam, mais de 1964 (le fameux « arrêt Costa »). C’était donc inclus en filigrane dans le traité de Rome. (Et c’est pourquoi Jean-Marie Le Pen avait eu raison de voter contre le traité de Rome, qui portait en germe toute la dictature de l’UE en faisant croire qu’il s’agissait seulement de libre échange économique.)