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Le blog d'Yves Daoudal - Page 421

  • Fratelli vaticani

    François a institué une Fondation Fratelli Tutti au Vatican, afin, dit-il, « d’encourager les initiatives liées à la spiritualité, à l’art, à l’éducation et au dialogue avec le monde, autour de la Basilique Saint-Pierre et dans l’étreinte de sa colonnade ».

    C’est une initiative du cardinal Mauro Gambetti, archiprêtre de la basilique saint-Pierre, qui en est nommé président. (C’est lui qui a récemment interdit les messes non concélébrées dans la basilique.)

    Les dix objectifs de la Fondation ont l’air d’être le fruit d’un pipotron de la pensée unique sans Dieu. Qu’on en juge par le seul point  6 : la Fontation Fratelli Tutti « nourrit les initiatives visant à favoriser le développement d’un humanisme fraternel, à travers la promotion des principes de liberté, d’égalité et de fraternité, conditions pour construire un “amour universel” qui reconnaît et protège la dignité des personnes »… (Euh… non, il paraît que ce n’est pas un document de la Grande Loge de France…)

  • Vendredi des quatre temps

    La messe du vendredi des quatre temps de l’Avent poursuit en quelque sorte celle du mercredi : Isaïe fait une nouvelle prophétie messianique, et, après l’Annonciation, l’évangile est celui de la Visitation. L’introït souligne que le Seigneur est proche, et l’antienne de communion annonce solennellement avec les mots du prophète Zacharie : « Voici que le Seigneur va venir. »

    Cette année, cet accent est considérablement renforcé par le fait que nous sommes le 17 décembre, donc le premier jour des antiennes particulières des laudes et des heures, chaque jour différentes, et aussi le premier jour des grandes antiennes O.

    Antiennes du jour :

    Constantes estóte, videbitis auxílium Dómini super vos. (II Par. 20,17)
    Soyez persévérants, et vous verrez le secours du Seigneur sur vous.

    Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : veni, et éripe me, Dómine, ad te confúgi. (Psaume 24,1)
    Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme, venez et délivrez-moi ; vers vous je me suis réfugié, Seigneur.

    Veni, Dómine, et noli tardare: relaxa facinora plebi tuæ Israël. (Psaume 142,9)
    Venez, Seigneur, et ne tardez pas ; remettez les péchés d’Israël, votre peuple. 

    Deus a Libano véniet, et splendor ejus sicut lumen erit. (Habacuc 3,4)
    Dieu viendra du Liban, et sa splendeur brillera comme ta lumière. 

    Ego autem ad Dóminum aspíciam, et exspectábo Deum Salvatórem meum (Michée 7,7).
    Pour moi, je porterai mes regards sur le Seigneur, et j’attendrai le Dieu, mon Sauveur.

    Antienne O (au Magnificat) :

    O Sapiéntia, quæ ex ore Altíssimi prodiísti, attíngens a fine usque ad finem, fórtiter suavitérque dispónens ómnia : veni ad docéndum nos viam prudéntiæ

    O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence.

  • Et maintenant saint Michel

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    Les fanatiques antichrétiens qui s’appellent par antiphrase « Libre Pensée » avaient saisi la justice pour que soit enlevée la statue de saint Michel qui se trouve place Saint-Michel, devant l’église Saint-Michel, aux Sables-d’Olonne. La justice leur a donné raison, appliquant strictement et en l’occurrence ubuesquement la loi de 1905, puisque la statue a été installée en 2018 : inauguration en présence d’un détachement de parachutistes, dont saint Michel est le saint patron, et les tordus dont la Pensée est tristement captive n’y peuvent rien. La commune a six mois pour enlever la statue.

    Bonne réaction du maire Yannick Moreau :

    Au nom du bon sens et de la ville des Sables d’Olonne, j’ai décidé ce matin de faire appel du jugement du tribunal administratif de Nantes et de demander dans l’attente de la décision d’appel un sursis à exécution. Les tribunaux de notre pays ont pourtant autre chose à faire que d’instruire les demandes abusives de laïcistes radicaux complices de la « cancel culture » qui cherchent à déboulonner un par un les attachements culturels millénaires qui ont forgé notre identité collective. Au lendemain d’un acte de vandalisme inacceptable sur une statue municipale de la Vierge Marie et à la veille des fêtes de Noël, ces attaques contre nos racines et notre culture chrétiennes sont insupportables.

  • Saint Eusèbe de Verceil

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    Le tombeau de saint Eusèbe en la cathédrale de Verceil.

    La grande estime qui se développa autour d'Eusèbe explique son élection en 345 à la chaire épiscopale de Verceil. Le nouvel évêque commença immédiatement une intense œuvre d'évangélisation sur un territoire encore en grande partie païen, en particulier dans les zones rurales. Inspiré par Athanase - qui avait écrit la Vie de saint Antoine, initiateur du monachisme en Orient -, il fonda à Verceil une communauté sacerdotale, semblable à une communauté monastique. Ce monastère donna au clergé de l'Italie du Nord une empreinte de sainteté apostolique significative (…).

    Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que le Père. Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IVe siècle - surtout avec saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur. (…) C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres évêques d'Orient et d'Occident : comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers, comme Osius de Cordoue.

    A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un monastère avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques. Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques. En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme. Il mit fin à l'exil de ces évêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. (…)

    La relation entre l'évêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires. Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone". Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour. Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'évêque aux sanctae plebes non seulement de Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novare, Ivrée et Tortone, c'est-à-dire de ces communautés chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie. Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre : Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Eglise, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour : etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere". Signe évident que la relation de l'évêque avec sa ville ne se limitait pas à la population chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Eglise - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.

    Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'évêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe. L'Eglise de Verceil traversait un moment difficile : elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens". Dans la même Lettre, l'évêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe : "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Eglise". L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'évêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie : "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son Eglise". De fait, Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal monastique de la contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Elie. Tout d'abord - note Ambroise -, l'évêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles monastiques, bien que vivant dans la ville". L'évêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel. Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.

    Benoît XVI

  • Oh, quelle découverte…

    Les syndicats français viennent de découvrir quelque chose d’ahurissant et qui les fait bondir : Solidarność n’est pas de gauche ! Et tous en chœur, CFDT, CFTC, CGT, FO et UNSA, ils saisissent la Confédération européenne des syndicats (CES), pour la suspension, voire l’exclusion, de ce syndicat qu’ils ont tellement soutenu jadis et qui n’est pas ce qu’ils croyaient…

    « Nous sommes révoltés de voir en France le nom de Solidarność servir d’alibi pour l’extrême droite, une trahison du combat que la CFDT a mené à vos côtés, il y a quarante ans », a écrit Laurent Berger (CFDT) au président de Solidarność, Piotr Duda. Et Philippe Martinez, le chef de la CGT, ose dire de même : « Votre positionnement actuel est une insulte à celui que vous adoptiez il y a quarante ans. » Mais il y a 40 ans, comme aujourd’hui, Solidarność était la figure de proue de l’anticommunisme, alors que la CGT était une courroie de transmission du parti communiste, partenaire du parti communiste polonais qui persécutait Solidarność, sous les ordres du parti communiste de l’URSS qui était le vrai patron de la CGT…

    Ce qui est en cause est le site francophone de la publication Tygodnik Solidarność, en bref Tysol. On a pu y lire un éloge d’Eric Zemmour, et un entretien avec Marine Le Pen dénonçant les attaques de Bruxelles contre la Pologne. Mais il est curieux de faire semblant de découvrir tout à coup la ligne de Tysol (cf. par exemple ici)…

    Interrogé par Le Monde, le porte-parole de Solidarność Marek Lewandowski non seulement défend Tysol, mais s’indigne des « reproches qui lui sont faits », et il dénonce… la Confédération européenne des syndicats : « Il n’y a pas de "valeurs communes" à la CES, au sein de laquelle nous sommes systématiquement ostracisés ». La CES se focalise sur des « valeurs gauchistes » alors que « l’enseignement social de l’Eglise catholique est, depuis le début, au cœur des valeurs de Solidarność ». Au sujet de l’entretien de Marine Le Pen, Marek Lewandowski considère qu’elle « dit des choses qui sont très proches de Solidarność », en particulier sur le fait « que l’Union européenne devrait être construite sur la base d’Etats-nations souverains »…

  • La blague du jour

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    Et la co-lauréate Maria Ressa a commencé ainsi son discours :

    Je me tiens devant vous en tant que représentant de tous les journalistes du monde entier qui sont contraints de faire de grands sacrifices pour tenir la ligne, pour rester fidèles à nos valeurs et à notre mission : vous apporter la vérité et demander des comptes au pouvoir.

  • Le covidien

    "Dévot assidu et sans pitié pour le pécheur."

    Joli billet de Gianfranco Amato sur les adeptes de la nouvelle religion.

  • Ho omicron !

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    Les données sur le tweet.

  • Mercredi des quatre temps

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    Graduel dit des séquences de Notker, Einsiedeln, v. 960-970.

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    Graduel dominicain du XIIIe siècle, université Columbia, New York.

    Roráte, cæli, désuper, et nubes pluant justum : aperiátur terra, et gérminet Salvatórem.
    Cieux, répandez votre rosée ; que les nuées pleuvent le Juste ! Que s’ouvre la terre et qu’elle donne naissance au Sauveur.

    Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum ejus annúntiat firmaméntum.
    Les cieux racontent la gloire de Dieu : le firmament annonce les œuvres de ses mains.

    On a l’habitude d’entendre l’introït Rorate à la messe du 4e dimanche de l’Avent (et en semaine aux « messes Rorate » là où c’est la tradition), mais cet introït est et a toujours été celui du mercredi des quatre temps de l’Avent (qui existait même avant la liturgie de l'Avent), comme en témoignent les plus anciens manuscrits (voir l’indication « Feria quarta » sur les photos). Et c’était une messe très solennelle : à Rome, le pape allait la célébrer à Sainte-Marie-Majeure. Les chants de cette messe, sauf l’offertoire (et l’alléluia puisqu’il n’y a pas d’alléluia aux féries de l’Avent, encore moins aux quatre temps) sont devenus ceux du 4e dimanche parce que ce dimanche n’avait pas de liturgie propre. Saint Léon le Grand terminait toujours ainsi ses sermons des dimanches avant les quatre temps : « Jeûnons donc mercredi et vendredi ; et samedi, veillons ensemble dans l’église du bienheureux Apôtre saint Pierre, afin qu’aidés du suffrage de ses mérites, nous puissions obtenir ce que nous demandons, par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. » Cette veille du samedi se terminait par la longue messe du samedi des quatre temps (avec toutes les ordinations), si tard dans la nuit, ou si tôt le dimanche, qu’elle faisait office de messe du dimanche.

    Par le chœur de maîtres de chapelle dirigé par le chanoine Jeanneteau, le 28 juillet 1982 à l’abbaye de Fontevraud :


    podcast

  • Vox clara ecce intonat

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    Bréviaire de la Bibliothèque bodléienne (Oxford, MS. Laud Misc. 284), 1190. On peut voir qu'il manque un mot dans la deuxième strophe...

    L’hymne des laudes au temps de l’Avent, traduction Académie de Chant grégorien (Gerald Messiaen), Namur, chantée par les moniales d’Argentan.


    podcast

    Vox clara ecce íntonat,
    obscúra quæque íncrepat:
    pellántur éminus sómnia;
    ab æthre Christus prómicat.

    Une voix éclatante retentit
    qui menace toute obscurité
    qu'au loin s'enfuient les songes
    du ciel le Christ s'avance.

    Mens jam resúrgat tórpida
    quæ sorde exstat sáucia;
    sidus refúlget jam novum,
    ut tollat omne nóxium.

    Qu'à l'instant l'esprit engourdi s'éveille
    des impuretés qui le souillent
    déjà un astre nouveau resplendit
    pour enlever tour méfait.

    E sursum Agnus míttitur
    laxáre gratis débitum;
    omnes pro indulgéntia
    vocem demus cum lácrimis.

    D'en-haut l'Agneau est envoyé
    pour remettre gratuitement notre dette ;
    tous devant tant d'indulgence,
    mêlons nos larmes à nos chants.

    Secúndo ut cum fúlserit
    mundúmque horror cínxerit,
    non pro reátu púniat,
    sed nos pius tunc prótegat.

    Lorsqu'il brillera de nouveau
    et que le monde sera saisi de terreur,
    qu'il ne nous punisse pas pour nos péchés,
    mais nous protège avec tendresse.

    Laus, honor, virtus, glória
    Deo Patri et Fílio,
    Sancto simul Paráclito
    in sæculórum sǽcula. Amen.

    Louange, honneur, puissance et gloire
    à Dieu le Père et à son Fils,
    ainsi qu’au saint Paraclet,
    dans les siècles des siècles.