Graduel dit des séquences de Notker, Einsiedeln, v. 960-970.
Graduel dominicain du XIIIe siècle, université Columbia, New York.
Roráte, cæli, désuper, et nubes pluant justum : aperiátur terra, et gérminet Salvatórem.
Cieux, répandez votre rosée ; que les nuées pleuvent le Juste ! Que s’ouvre la terre et qu’elle donne naissance au Sauveur.
Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum ejus annúntiat firmaméntum.
Les cieux racontent la gloire de Dieu : le firmament annonce les œuvres de ses mains.
On a l’habitude d’entendre l’introït Rorate à la messe du 4e dimanche de l’Avent (et en semaine aux « messes Rorate » là où c’est la tradition), mais cet introït est et a toujours été celui du mercredi des quatre temps de l’Avent (qui existait même avant la liturgie de l'Avent), comme en témoignent les plus anciens manuscrits (voir l’indication « Feria quarta » sur les photos). Et c’était une messe très solennelle : à Rome, le pape allait la célébrer à Sainte-Marie-Majeure. Les chants de cette messe, sauf l’offertoire (et l’alléluia puisqu’il n’y a pas d’alléluia aux féries de l’Avent, encore moins aux quatre temps) sont devenus ceux du 4e dimanche parce que ce dimanche n’avait pas de liturgie propre. Saint Léon le Grand terminait toujours ainsi ses sermons des dimanches avant les quatre temps : « Jeûnons donc mercredi et vendredi ; et samedi, veillons ensemble dans l’église du bienheureux Apôtre saint Pierre, afin qu’aidés du suffrage de ses mérites, nous puissions obtenir ce que nous demandons, par notre Seigneur Jésus-Christ, qui vit et règne avec le Père et le Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. » Cette veille du samedi se terminait par la longue messe du samedi des quatre temps (avec toutes les ordinations), si tard dans la nuit, ou si tôt le dimanche, qu’elle faisait office de messe du dimanche.
Par le chœur de maîtres de chapelle dirigé par le chanoine Jeanneteau, le 28 juillet 1982 à l’abbaye de Fontevraud :