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Le blog d'Yves Daoudal - Page 321

  • Totenkopf

    De temps en temps on voit une photographie de soldat ukrainien avec un insigne en forme de tête de mort : le « Totenkopf », qui était largement utilisée par les nazis, particulièrement par les SS-Totenkopfverbände chargés de la gestion des camps de concentration et qui furent à l’origine de la division SS Totenkopf.

    Comme c’est courant, on n’y fait plus guère attention. Sauf quand on la voit juste derrière le président Zelensky… C’était l’autre jour à Izioum, dans l’oblast de Kharkov. Zelensky parade dans la ville, encadré par un imposant dispositif de protection, notamment un soldat de chaque côté, et un autre derrière, qui lui tourne le dos pour surveiller un éventuel danger venant de l’arrière. Et l’on voit sur son gilet pare-balle, juste au-dessus de l’épaule de Zelensky sur la photo, la tête de mort...

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    La photo avait été mise en ligne par la présidence ukrainienne, mais après de nombreuses remarques sur les réseaux sociaux et un article de Grayzone sur la question, elle a été discrètement retirée.

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    Grayzone fait remarquer que ce n’est pas exactement le Totenkopf : on lui a ajouté un casque, pour faire plus militaire… Mais la référence au nazisme est claire jusque dans le nom de l’entreprise qui fabrique l’insigne : R3ICH, et qui précise qu’il peut être porté dans les opérations de combat sur zone. (C’est seulement 6$ mais le succès est tel que R3ICH est en rupture de stock pour le moment. Vous pouvez vous rabattre sur le T-shirt Walkyrie, par exemple, ou un insigne Walhalla.)

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    Et Grayzone a remarqué un détail encore plus significatif. Sur le casque, qui a donc été ajouté, il y a la clef passe-partout qui était l’emblème de la division Leibstandarte SS Adolf Hitler. Laquelle avait notamment sévi dans la région de Kharkov où on l’appelait « le bataillon chalumeau » parce que sa spécialité était d’incendier les villages russophones…

    Sympa, non ?

  • De plus en plus fort…

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    C’est sur Euractiv, l’un des plus importants sites européistes. On remarque que l’avortement est qualifié, comme c’est le cas de plus en plus souvent, de « soin de santé fondamental ».

    On s’empresse bien sûr de lire l’article pour savoir quels sont les courageux représentants de la société civile hongroise qui osent dénoncer l’atroce décret du dictateur hongrois.

    Surprise : c’est une seule organisation…. qui n’est pas hongroise.

    Il s’agit du réseau européen de la Fédération internationale du Planning familial.

    Bref, du lobby mondial qui défend son industrie d’assassinat des bébés.

    Et qui n’a même pas d’adresse en Hongrie… Le contact est Irène Donadio, à…. Bruxelles…

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Cum in sua æstimatióne tam húmilis esset María, nihilóminus et in promissiónis credulitáte magnánimis,ut quæ nihil áliud quam exíguam sese reputábat ancíllam, ad incomprehensíbile hoc mystérium nullátenus se dubitáret eléctam, et veram Dei et hóminis Genetrícem créderet mox futúram. Agit hoc nimírum in córdibus electórum grátiæ prærogatíva divínæ, ut eos nec humílitas pusillánimes fáciat, nec magnanímitas arrogántes: magis autem cooperéntur sibi, ut non solum nulla ex magnanimitáte subíntret elátio, sed hinc máxime provehátur humílitas: ut inveniántur eo ámplius timoráti, et largitóri múnerum non ingráti, ac vicíssim ex occasióne humilitátis pusillanímitas nulla subrépat; sed quo minus de sua quisque vel in mínimis præsúmere consuévit, eo ámplius étiam in magnis quibúsque de divína virtúte confídat.

    Marie, si humble soit-elle dans sa propre estime, est néanmoins magnanime dans sa foi en la promesse, elle ne se tient pour rien d’autre qu’une petite servante, mais elle ne doute nullement qu’elle soit choisie pour ce mystère incompréhensible, et elle croit qu’elle sera bientôt la véritable mère de l’Homme-Dieu. C’est en effet ainsi qu’agit, dans les cœurs des élus, le privilège de la grâce divine : l’humilité ne les rend pas peureux, ni la grandeur arrogants. Bien plus, ces vertus travaillent de concert, non seulement pour écarter tout élèvement dans la grandeur, mais surtout pour y promouvoir l’humilité. Ainsi, par là, les élus se trouvent à la fois plus remplis de crainte et de reconnaissance envers le donateur des grâces, et, d’autre part, aucune pusillanimité ne s’insinue en eux sous prétexte d’humilité. Que l’on se confie donc d’autant plus en la force divine dans les grandes choses, que l’on a moins l’habitude de présumer de soi, même dans les petites !

    Saint Bernard, sermon pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption, 13, lecture des matines.

  • Non à l’OTAN...

    La scène se passe à Sculeni, en Moldavie, à la frontière roumaine. Des Moldaves s’opposent au passage vers l’Ukraine d’un convoi militaire de pays de l’OTAN. Drapeau américain en tête. Et les gros plans sur les conducteurs montrent qu’il n’y a manifestement pas que le drapeau qui est américain. Comme on a vu récemment sur les réseaux sociaux un soldat qui racontait la victoire de l’Ukraine à Izioum dans un anglais à fort accent américain de souche…

  • Ukraine

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    Alors que les Ukrainiens ont bombardé la cour d’appel de Kherson, assassiné le procureur général de la République de Lougansk et son adjointe (curieuse idée de la justice), ainsi qu’un adjoint au maire de Berdiansk et sa femme, les médias planétaires annoncent uniquement la découverte d’une « fosse commune » près d’Izioum. En fait « une fosse commune » de 443 tombes : sic. Une nouvelle preuve de la sauvagerie russe...

    C’est un sinistre remake des « fosses communes » de Marioupol, qui étaient également des tombes individuelles où chaque victime est identifiée soit par son nom soit par un numéro qui pourra permettre l’identification. La différence est qu’il y a eu beaucoup plus de victimes à Marioupol.

    Ces victimes sont des victimes des Ukrainiens. Et doublement.

    D’abord parce que l’armée ukrainienne, et tout spécialement ses bataillons nazis (à Izioum comme à Marioupol) privilégie la guerre urbaine, prenant les habitants comme boucliers humains et transformant les habitations civiles en postes de tir. Et parce que les autorités ukrainiennes ont caché à la population que l’armée russe avait prévu un corridor humanitaire, tandis qu’elles-mêmes tardaient obstinément à évacuer les civils qui le voulaient vers l’intérieur du pays.

    Ensuite parce que l’armée ukrainienne et les autorités civiles laissaient les morts dans les appartements et dans les rues. C’est seulement lorsque les troupes sont parties de la ville (autour du 1er avril) que les nouvelles autorités ont pu donner une sépulture aux victimes civiles et aussi aux soldats ukrainiens tués. Ces personnes sont mortes en mars pendant la bataille d’Izioum. Il y a aussi des tombes de personnes tuées depuis lors. Et celles-là forcément par des roquettes ukrainiennes. Ces roquettes (américaines et françaises) que l’armée ukrainienne envoie tous les jours dans les villes qu’elle a perdues et qui font tous les jours des victimes (depuis huit ans dans le Donbass).

    Ci-dessous la tombe d’un certain Vladimir, mort le 17 mai (lors d’un intense bombardement ukrainien).

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    Ci-dessous la tombe d’un soldat ukrainien (BCY) « inconnu ».

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    Et maintenant ils violent les tombes pour trouver des "preuves" des "crimes" russes...

    Addendum

    Parmi les tombes d'Izioum il y a celle du major ukrainien Alexeï Kovalenko, tué le 10 avril à bord de son avion de chasse. L'armée de Lougansk a voulu donner le corps à ses proches, mais en raison des menaces du SBU à l'encontre de la famille du pilote, les négociations ont échoué et la dépouille a dû être enterrée. Ce n'est évidemment pas le seul cas.

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  • Ubu laïcard

    La cour administrative d’appel de Nantes a confirmé que la statue de saint Michel, sur la place Saint-Michel, parvis de l’église Saint-Michel, aux Sables-d’Olonne, devait être enlevée en vertu de la loi de 1905.

    Pour cela elle a nié le caractère culturel, historique, traditionnel et artistique de la statue (puisque les ronds de cuir sont spécialisés dans tous ces domaines), et a nié que le parvis soit un parvis (afin de ne pas permettre à la statue de bénéficier de l’exception concernant les parvis…).

    (Vu sur RT France)

  • Dénonce tes parents

    Affiche du panneau d’annonces dans une école d’Odessa (ville en majorité russophone), en conformité avec la loi qui oblige à parler ukrainien sur tout le territoire ukrainien, avec la loi de dérussification et la loi martiale :

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    Dis au professeur

    ★ Si tu as de la famille en Russie

    ★ Si tes parents parlent russe à la maison

    ★ Si tes parents regardent la télé en russe

    ★ Si tes parents disent du mal de Volodymyr Zelensky.

  • L’étincelle et la patience

    La messe de ce jour est du commun des martyrs. L’épitre est le passage du livre de la Sagesse sur les martyrs qui ont paru mourir dans les souffrances mais qui sont aujourd’hui dans la paix et qui brilleront aux yeux des hommes au temps du jugement :

    Fulgébunt justi, et tamquam scintíllæ in arundinéto discúrrent.

    Les justes brilleront, et comme des étincelles dans les roseaux courront de tout côté.

    Voici la traduction selon la « Bible de la liturgie », que François a imposé même à ceux qui veulent garder la liturgie traditionnelle (et qui ne la gardent donc plus de ce point de vue) :

    Au temps de sa visite, ils resplendiront : comme l’étincelle qui court sur la paille, ils avancent.

    Comme d’habitude, c’est une traduction du grec, et non du texte de la liturgie latine. Une traduction qui pourrait être celle d’un logiciel de traduction automatique de grec ancien classique, alors que le grec biblique n’est pas du grec ancien classique. Et l’on impose un texte absurde, aussi absurde que la vieille plaisanterie : « la vodka est bonne mais la viande est avariée » traduisant « Spiritus quidem promptus est, caro autem infirma ».

    Personne n’a jamais vu une étincelle qui court sur la paille. Une étincelle enflamme la paille, elle n’a pas le temps de courir. En outre, le mot calami, qui a donné chaume en français, veut dire d’abord « chaume ». Mais on n’a jamais vu d’étincelle courir à travers le chaume.

    Certes, c’est le mot grec masculin calamos qui veut dire roseau, et non le féminin calami. Mais il n’est pas rare de voir l’un pris pour l’autre, et déjà en grec ancien classique (Bailly donne l’exemple de Xénophon). Le traducteur latin a compris que le sens imposait les roseaux. Car le texte nous donne cette belle image poétique qui a toujours illuminé la liturgie des martyrs (elle se trouve aussi, deux fois, dans l’office) : les âmes des justes, devenues pure lumière, scintilleront comme des feux follets qui parcourent vivement les roseaux des marais de ci de là en toute liberté.

    Quelle tristesse d’avoir détruit cette image.

    *

    L’évangile est le passage de saint Luc qui se termine ainsi :

    In patientia vestra possidebitis animas vestras.

    C’est dans (par) votre patience que vous posséderez vos âmes.

    La « Bible de la liturgie » impose :

    C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.

    On pourrait penser que c’est encore une traduction automatique du grec, mais non. Car si on peut interpréter psychas par vies ou par âmes, le verbe ktaomai veut dire acquérir (des biens) et surtout posséder, au sens le plus littéral d’être propriétaire. Le Christ ne nous donne pas une recette pour garder la vie dans les persécutions, mais pour posséder nos âmes, pour obtenir la maîtrise de notre âme : c’est en exerçant assidument la vertu de patience qu’on peut devenir maître de son âme, pacifier son âme. Patience qui vient de Dieu, comme le souligne saint Augustin (sermon 335 des martyrs) en citant le psaume 61 : ab ipso patientia mea : c’est de Lui que provient ma patience. Jésus dit : Dans votre patience que je vous donnerai, vous posséderez vos âmes.

    C’est ainsi que le texte a toujours été compris, comme en témoigne même sur le plan profane le Trésor de la langue française de Jean Nicot (1606) : « Posséder son âme en paix, expression tirée de l'Écriture : elle est du style simple, comme du style soutenu. Posséder son âme ne se dit que dans la traduction de ce passage : In patientiâ vestrâ possidebitis animas vestras. »

  • Saints Corneille pape, et Cyprien évêque, martyrs

    Extrait du début de l’exposé de saint Cyprien sur l’oraison dominicale.

    Lorsque nous prions, que notre voix soit réglée par la décence et le respect. Souvenons-nous que nous sommes en présence de Dieu et que nous devons plaire à ses regards divins par l’attitude de notre corps et le calme de notre parole. L’insensé pousse de grands cris; l’homme respectueux prie avec modestie.

    Le Seigneur nous ordonne de prier en secret, dans des lieux solitaires et reculés, même dans nos chambres. C’est là ce qui convient le mieux à la foi. Nous savons, en effet, que Dieu est présent partout, qu’il voit et entend tous ses enfants, qu’il remplit de sa majesté les retraites les plus secrètes, selon cette parole : Je suis avec vous, ne me cherchez pas au loin (Jér., XXIII). Quand l’homme se cacherait au centre de la terre, dit encore le Seigneur, est-ce que je ne le verrais pas ? est-ce que je ne remplis pas et la terre et le ciel ? Et plus loin : Les yeux du Seigneur regardent partout les bons et les méchants (Prov., XV).

    Quand nous nous réunissons pour offrir avec le prêtre le divin sacrifice, prions avec recueillement. Gardons-nous bien de jeter à tous les vents des paroles sans suite et de formuler tumultueusement une demande dont la modestie doit faire tout le prix. Dieu n’écoute pas la voix, mais le cœur. Il n’est pas nécessaire de l’avertir par des cris, puisqu’il connaît les pensées des hommes. Nous en avons une preuve dans cette parole du Seigneur : Que pensez-vous de mauvais dans vos cœurs (Luc, XV) ? Et dans l’Apocalypse : Toutes les Églises sauront que c’est moi qui sonde les cœurs et les reins (Ap., II).

    Anne, dont nous trouvons l’histoire au premier livre des Rois, se soumit à cette règle, et en cela elle fut une figure de l’Eglise. Elle n’adressait pas au Seigneur des paroles bruyantes, mais, recueillie en elle-même, elle priait silencieusement et avec modestie. Sa prière était cachée, mais sa foi manifeste ; elle parlait, non avec la voix, mais avec le cœur. Elle savait bien que Dieu entend des vœux ainsi formulés ; aussi, grâce à la foi qui l’animait, elle obtint l’objet de sa demande. C’est ce que nous apprend l’Écriture : Elle parlait dans son cœur et ses lèvres remuaient; mais sa voix n’était pas entendue; et le Seigneur l’exauça (I Reg., I). Nous lisons de même dans les psaumes : Priez du fond du cœur, priez sur votre couche et livrez, votre âme à la componction (Ps. IV). L’Esprit-Saint nous donne le même précepte par la bouche de Jérémie : C’est par la pensée que vous devez adorer le Seigneur.

  • Notre Dame des douleurs

    Chanté par les moines de l'abbaye Saint Maurice et Saint Maur de Clervaux.

    Stabat Mater dolorosa
    iuxta Crucem lacrimosa
    dum pendebat Filius.

    Elle se tenait, dans la douleur,
    près de la croix, en larmes,
    tandis que son Fils était suspendu.

    Cuius animam gementem,
    contristatam et dolentem,
    pertransivit gladius.

    Âme gémissante,
    triste et dolente,
    qu’un glaive traversa.

    O quam tristis et afflicta
    fuit illa benedicta
    Mater Unigeniti.

    Ô que triste et affligée,
    fut cette femme bénie,
    Mère du Fils Unique !

    Quæ mærebat, et dolebat,
    Pia Mater dum videbat
    nati pœnas incliti.

    Elle gémissait et se lamentait,
    la tendre Mère en voyant
    les souffrances de son célèbre Fils.

    Quis est homo, qui non fleret,
    Matrem Christi si videret
    in tanto supplicio ?

    Quel est l’homme qui ne pleurerait
    s’il voyait la Mère du Christ
    dans un si grand supplice ?

    Quis non posset contristari,
    Christi Matrem contemplari
    dolentem cum Filio ?

    Qui pourrait ne pas s’affliger
    contemplant la mère du Christ
    souffrant avec son Fils ?

    Pro peccatis suæ gentis
    vidit Iesum in tormentis
    et flagellis subditum.

    Pour toutes les fautes humaines,
    elle vit Jésus dans la peine
    et sous les fouets meurtri.

    Vidit suum dulcem natum
    moriendo desolatum,
    dum emisit spiritum.

    Elle vit l'Enfant bien-aimé
    mourir tout seul, abandonné,
    et soudain rendre l'âme.

    Eia Mater, fons amoris,
    me sentire vim doloris
    fac, ut tecum lugeam.

    Ô Mère, source d'amour,
    fais-moi sentir la force de ta douleur
    que je pleure avec toi.

    Fac, ut ardeat cor meum
    in amando Christum Deum,
    ut sibi complaceam.

    Fais que brûle mon cœur
    dans l'amour du Christ mon Dieu :
    et ne cherche qu'à lui plaire.

    Sancta Mater, istud agas,
    crucifixi fige plagas
    cordi meo valide.

    Sainte Mère, fais cela
    grave les plaies du Crucifié
    en mon cœur très fortement.

    Tui nati vulnerati,
    tam dignati pro me pati,
    pœnas mecum divide.

    De ton Fils blessé,
    qui daigna souffrir pour moi
    partage avec moi les tourments.

    Fac me tecum pie flere,
    Crucifixo condolere,
    donec ego vixero.

    Donne moi de pleurer tendrement avec toi,
    de compatir au Crucifié,
    au long de mon existence !

    Iuxta Crucem tecum stare,
    et me tibi sociare
    in planctu desidero.

    Près de la croix, avec toi rester
    et m'associer avec toi,
    dans le deuil, voilà mon désir.

    Virgo virginum præclara,
    mihi iam non sis amara :
    fac me tecum plangere.

    Vierge des vierges, toute pure,
    Ne me sois pas défavorable ;
    fais que je me lamente avec toi.

    Fac ut portem Christi mortem,
    passionis fac consortem,
    et plagas recolere.

    Donne moi de porter la mort du Christ,
    fais moi l’associé de sa passion,
    et le gardien de ses plaies.

    Fac me plagis vulnerari,
    fac me Cruce inebriari
    et cruore Filii.

    Laisse moi être blessé de ses plaies,
    m’enivrer de la croix
    et du sang de ton Fils.

    Flammis ne urar succensus
    per te, Virgo, sim defensus
    in die iudicii

    Contre les flammes dévorantes
    par toi, Vierge, que je sois défendu
    au jour du jugement.

    Christe, cum sit hinc exire,
    da per Matrem me venire
    ad palmam victoriæ.

    Ô Christ, à l'heure de partir,
    puisse ta Mère me conduire
    à la palme de la victoire.

    Quando corpus morietur,
    fac ut animæ donetur
    paradisi gloria.

    À l'heure où mon corps va mourir,
    fais que soit donnée à mon âme
    la gloire du paradis.