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Le blog d'Yves Daoudal - Page 323

  • Notre commerce

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  • Signe des temps

    La mort d’Elisabeth II a coïncidé avec la publication de statistiques indiquant que le Royaume-Uni avait perdu sa cinquième place dans le classement des économies mondiales, au profit de l’Inde, qui était colonie britannique au temps de sa jeunesse.

  • Accord Hongrie-Serbie

    Lu sur RT France :

    A Belgrade le 9 septembre, la Serbie et la Hongrie ont célébré un partenariat sur le gaz, renforcé par des accords commerciaux. En ces temps de crise énergétique, la Hongrie permettra de fait à la Serbie d'utiliser ses stocks de gaz russe. La Russie fournira en effet du gaz supplémentaire à la Hongrie, qui le revendra ensuite à la Serbie.

    Le président serbe Aleksandar Vucic a exprimé sa «reconnaissance» vis-à-vis de Budapest. «Nous allons pouvoir accueillir l'hiver nettement plus facilement et plus calmement», s'est félicité le chef d'Etat.

    Lors d'une conférence de presse, la présidente hongroise Katalin Novak a tenu à dénoncer les décisions européennes quant au maintien des sanctions contre la Russie, liées à l'opération militaire russe en Ukraine lancée le 24 février.

    A rebours de ses partenaires de l'Union européenne, qui ont réduit leur dépendance à l’égard du gaz russe, la Hongrie du Premier ministre Viktor Orban a signé un accord avec Gazprom le 31 août, en vue d'une livraison supplémentaire pour les mois de septembre et d’octobre.

  • Belgrade capitale anti-LGBT

    Nouvelle manifestation à Belgrade hier contre l'europride pourtant interdite le 27 août par le gouvernement. Voir à 3 minutes les moines et les moniales derrière leur propre banderole.

    Après les icônes sacrées qui défilent d'abord, après les religieux, la foule (et, à 3 minutes, celle du.. Kosovo) :

    Autre vidéo (avec notamment les motards contre la gaypride) :

    Addendum

    "En présence de dizaines de milliers de fidèles réunis dans la prière, Sa Sainteté le Patriarche de Serbie Porphyre a célébré un office d’intercession à la Mère de Dieu, le 11 septembre 2022, sur le parvis la cathédrale Saint-Sava de Belgrade, l’office étant destiné à la préservation du caractère sacré du mariage et de la famille, l’harmonie et la paix dans le peuple serbe."

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  • Le Très Saint Nom de Marie

    Lu dans « Les vies des saints et fêtes de toute l’année, par le R.P. Ribadenéira, traduction française par M. l’Abbé E. Darras, ouvrage dédié à Monseigneur l’Evêque de Quimper », 1857. Je n’ai pas trouvé de qui est la citation.

    Rapportons encore ce que disait un père du Nom si doux dont nous célébrons la fête : « O Vierge Marie, s'écriait-il, la très-sainte Trinité vous a donné un nom qui, après celui de votre Fils béni, est au-dessus de tout nom ; en l'entendant prononcer, toute créature s'agenouille au ciel, sur la terre et dans les enfers, et toute langue confesse la grâce, la gloire, la vertu de ce Nom sacré. Car après celui de Jésus, il n'y en a pas qui soit aussi puissant, et qui porte aux hommes tant de secours : il soulage ceux qui sont accablés, il guérit les infirmes, il éclaire les aveugles, il amollit les cours durs, il rend la joie à ceux qui sont tristes, il donne la force à ceux qui combattent, il nous délivre tous du joug du démon. La gloire de votre Nom, ô illustre Vierge, ne se répandit qu'à demi pendant que vous étiez encore sur la terre ; mais après votre assomption dans les cieux, elle remplit tout l'univers par la prédication des apôtres, et éclaira le monde entier. La puissance et l'excellence de votre Nom, ô bienheureuse Vierge Marie, est si grande, qu'à son invocation le ciel et la terre se réjouissent, les anges sont heureux, les démons tremblent, et tout l'enfer est troublé dans ses profondeurs. »

    *

    En 1888 une chapelle de Saint-Pétersbourg fut frappée par la foudre et réduite en cendres. On trouva cependant une icône intacte, celle de la Mère de Dieu joie de tous ceux qui souffrent. Des pièces de monnaie du tronc voisin étaient tombées sur l'image et s'y étaient incrustées. On fit alors des icônes de "la Mère de Dieu joie de tous ceux qui souffrent, avec des pièces". En voici une qui détaille très bien les catégories de "ceux qui souffrent" et auxquels la Mère de Dieu apporte son aide, et la joie.

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  • 14e dimanche après la Pentecôte

    L'antienne de communion.

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    Primum quǽrite regnum Dei, et ómnia adjiciéntur vobis, dicit Dóminus.

    D’abord, cherchez le Royaume de Dieu, et tout vous sera ajouté, dit le Seigneur. Math. VI, 23.

    C’est le dernier mot de l’Évangile. Il est bien à sa place au moment de la communion. L’Église le suggère comme l’attitude à réaliser pour que le Christ Jésus puisse, par le sacrement, nous transformer en Lui et nous faire jouir des fruits de son Esprit : ce qui est à proprement parler le Royaume de Dieu en nous.

    LA MÉLODIE. - C’est une invitation très douce avec une pression délicate sur quaerite et, sur Dei, un bel élan de joie qui passe sur omnia où il se mêle à une nuance d’insouciance ou, pour mieux dire, d’abandon. On y sent l’âme libérée de tout souci et heureuse de l’être. Le dicit Dominus est une vénération très gracieuse et très aimante du Seigneur.

    Dom Ludovic Baron

    Avec deux versets du psaume 36 (curieusement cités selon la « Néo-Vulgate » sur la vidéo, seul le deuxième est différent) :

    Noli æmulari in malignantibus, neque zelaveris facientes iniquitatem.

    Ne sois pas l’émule des méchants, ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité.

    Spera in Domino, et fac bonitatem, et inhabita terram, et pasceris in divitiis ejus.

    Espère dans le Seigneur, et fais le bien, et habite la terre, et tu seras nourri de ses richesses.

  • Saint Nicolas de Tolentino

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    Tableau de l’église Saint Maurice de Fribourg, dans le quartier de l’Auge, commenté par Martin Nicoulin dans son livre sur l’église de l’Auge et ses saints, paroisse Saint-Maurice, 2016.

    Premier autel adossé au mur latéral sud, un tableau du célèbre Gottfried Locher, peint vers 1784 selon les spécialistes. Un homme vêtu de la coule des Augustins, avec une étoile sur le cœur, flotte entre terre et ciel. Sa main droite bénit une corbeille de pains portée par des anges. Sa gauche porte un lys blanc. Un archange en habit rouge distribue ce pain aux hommes. Appuyé sur son bâton, un vieillard essaye d’attraper un de ces merveilleux morceaux. Un autre séraphin lance une ceinture sacrée pour tirer des êtres des flammes du purgatoire. Au premier plan, une femme assise porte sur sa robe bleue un petit enfant nu et mort. Elle aussi attend un miracle. L’homme vêtu de la coule des Augustins, avec une étoile sur le cœur s’appelle Nicolas de Tolentino. Il est le premier saint sorti de l’ordre de Saint-Augustin. Il occupe la première place dans le cœur des moines de cette congrégation comme saint François pour les franciscains ou saint Dominique pour les dominicains.

    Sa vie est belle comme un concert de Mozart. Un petit village près d’Ancône en Italie. Un couple gémit sur sa stérilité et fait un pèlerinage à Bari auprès du grand saint Nicolas. Exaucé, il donne à leur nouveau-né le prénom de Nicolas. Très jeune, la vie monastique attire le petit Nicolas. Après une vie de bohème religieuse, celui-ci en 1279 s’installe au couvent de Tolentino chez les ermites de Saint-Augustin. Là, pendant 30 ans, il mène une vie religieuse parfaite. Il pratique le jeûne et l’abstinence, il exerce l’humilité et la charité. Dans ce monastère de la petite ville, ce moine doux prêche l’évangile et illumine les fidèles. Il est guéri d’une grave maladie en mangeant du pain trempé dans l’eau sous le sourire de la Sainte Vierge. Parce qu’il a du cœur et de la générosité, il applique aux autres ce remède merveilleux. Ce moine a une tendresse particulière pour les âmes qui souffrent au purgatoire et célèbre des messes pour leur délivrance. Avec lui, le pain se change en fleurs, des perdrix rôties reprennent leur envol. Il meurt en odeur de sainteté après avoir assisté au concert des anges en 1305.

    A Avignon, le pape Jean XXII ouvre son procès de canonisation en 1325. Exactement 664 personnes y viennent témoigner, 371 dépositions sont retenues et 300 miracles sont racontés. Ce procès de canonisation est réclamé par l’Ordre des Ermites de Saint-Augustin, un ordre encore très jeune qui se cherche un saint patron et une légitimité. Les Augustins se montrent plus fidèles à la papauté que leurs rivaux les franciscains. Mais Nicolas de Tolentino sera proclamé saint seulement en 1446. Pourquoi a-t-il fallu tant de temps ? L’Eglise est secouée par une véritable tempête. C’est le grand schisme d’Occident. Entre 1409 et 1417, trois papes règnent en même temps. L’Eglise retrouve son unité le 11 novembre 1417 à Constance où un Concile dépose l’antipape Jean XXIII et élit Martin V. Les Augustins de l’Auge ont connu ce pape puisqu’il a passé à Fribourg en 1418. Son successeur, Eugène IV est un moine augustin. Il achève l’unité de l’Eglise encore mise à mal par le concile de Bâle. Une poignée de dissidents y nomment le dernier des antipapes, un duc de Savoie, Félix qui se fait couronner dans la cathédrale de Lausanne où il abdiquera aussi quelques années plus tard. Au concile de Florence, il opère une union sans lendemain entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe de Constantinople. A Rome, il achève le procès de canonisation de Nicolas de Tolentino le 5 juin 1446 et le déclare saint et fixe la date de sa fête au 10 septembre. Ainsi, Nicolas de Tolentino est le premier saint de cet ordre. Un pape a dit que le plus beau miracle de saint Nicolas de Tolentino est d’avoir reconstitué l’unité de l’Eglise. Il apparaît comme un symbole de la renaissance spirituelle de l’Eglise après le grand schisme.

    Saint Nicolas de Tolentino accomplit une pluie de miracles. Il guérit les malades et ressuscite les enfants. Les fameux pains de saint Nicolas de Tolentino font des merveilles. En 1447, un incendie menace le palais Saint-Marc mais grâce au pain de saint Nicolas, Venise est préservée. En signe de reconnaissance, la Ville construit une chapelle en son honneur. A Gênes, une tempête furieuse menace de couler tous les bateaux arrimés au port. L’archevêque de la ville jette un pain et la mer se calme aussitôt. En 1526, le feu ravage une ville du diocèse de Tolède en Espagne. On y jette un pain et la catastrophe cesse. Les filles du Roi d’Espagne enferment le pain rescapé dans un reliquaire. Ce pain miraculeux guérit le prince grand électeur de Cologne encore mise à mal par le concile de Bâle.

    Chaque 10 septembre, l’Auge fête saint Nicolas de Tolentino. Accompagnés par l’orgue, les moines et les fidèles chantent les litanies en son honneur :

    « Saint Nicolas de Tolentino, priez pour nous
    Honneur des ermites de Saint Augustin, priez pour nous
    Diamant de la perfection religieuse...
    Grand ami des anges...
    Faiseur de grands miracles...
    Avocat particulier pour les âmes du purgatoire...».

    Puis l’officiant bénit les pains. A la maison, le fidèle prend ce pain trempé dans l’eau. Mais avant, il récite trois Pater noster et Ave Maria. Il termine en récitant cette oraison à Dieu, retrouvée dans un livre de la bibliothèque du couvent :

    « Nous vous prions par l’intercession et mérites de votre grand ami saint Nicolas de Tolentino que vous daigniez semblablement donner la même vertu à ce pain bénit duquel nous usons au nom de votre fidèle serviteur Nicolas afin que nous puissions obtenir votre sainte grâce et miséricorde, et être exempts en cette vie de tous maux et périls, de la peste venimeuse, maladies et autres malheurs et après cette vie des peines éternelles et du feu de l’enfer. ».

    Cette tradition a duré longtemps. En 1878, c’était le père Gachet, un boulanger de la Lenda qui avait l’honneur de cuire au four ces minuscules brioches que les Augeois nommaient les "torlentins".

  • A Marioupol

    80 jours après le début de leur construction par l'armée russe, trois immeubles (278 appartements) sont terminés. Les premières familles ont reçu leurs clefs ce matin.



  • En Californie

    Le tribunal fédéral du district central de Californie a accordé vendredi dernier une injonction préliminaire contre l'application d'une loi exigeant que les médecins participent à des suicides assistés contre leur gré. Le tribunal a considéré en effet que l’obligation pour les médecins objecteurs de conscience d’orienter leurs patients vers un médecin euthanasieur était une réelle « participation » à l’euthanasie. C’est exactement ce que souhaitaient le Dr Leslee Cochrane et la Christian Medical et Dental Association (16.000 membres) qui l’appuyait, et cela mérite d’être souligné, car cette décision de protection complète de l’objection de conscience est prise dans un des Etats les plus en pointe dans la culture de mort.

    La Californie a légalisé le « suicide assisté » en 2015 avec la loi sur « l'option de fin de vie ». Cette loi précisait que les médecins pouvaient choisir de ne pas participer et ne pouvaient pas être sanctionnés pour avoir « refusé d'informer » un patient de son « droit » au « suicide assisté » ou pour avoir refusé d'orienter le patient vers un médecin tueur.

    Mais en 2021 a été votée et est entrée en vigueur une loi qui stipule que si la « participation » au « suicide assisté » reste « volontaire », les médecins ont l’obligation d'orienter les patients vers quelqu'un d'autre.

    Le tribunal a en fait appliqué à cette affaire la jurisprudence de la Cour suprême qui en 2018 avait jugé que les médecins n’avaient pas à violer leurs croyances pour donner des informations sur les fournisseurs d’avortement.

    Toutefois, si le jugement représente une victoire pour la liberté religieuse et l'éthique médicale, la question est loin d'être réglée, souligne LifeSiteNews. Car le gouvernement Biden, qui est un gouvernement de combat pour la culture de mort et toutes les perversions, entend annuler les réglementations fédérales qui prévoient des protections de conscience pour les professionnels qui ne veulent pas s'engager dans « l'avortement, la stérilisation et certains autres services de santé », « le suicide assisté, l'euthanasie ou le meurtre par pitié » et pour « les organisations de soins ayant des objections morales ou religieuses au conseil ou à l'orientation vers certains services ».

  • Saint Pierre Claver

    s-l500.jpgDans le calendrier liturgique c’est aujourd’hui une férie, avec mémoire du martyr saint Gorgon. Mais « en certains lieux » c’est la fête de saint Pierre Claver, notamment en Colombie puisqu’il est le saint patron de ce pays. Jésuite né en Catalogne en 1580, Pierre Claver, qui a passé 40 ans à Carthagène auprès des esclaves africains qui arrivaient à ce port, a été canonisé en 1888 par Léon XIII qui l’a nommé patron universel des missions auprès des Noirs.  Naturellement on en fait aujourd’hui le patron des « migrants » sans Dieu et l’Osservatore romano de François est allé jusqu’à en faire le précurseur de Black Lives Matter. Ainsi va le monde dans sa dégringolade vers l’abîme. Voici un extrait d’un article de la revue jésuite Christus, qui est un résumé du procès de canonisation.

    Dès que Claver apprenait la venue d'un bateau, il était dans une telle joie qu'il disait des messes pour celui qui lui avait donné la nouvelle. Il se renseignait sur la nationalité des arrivants et trouvait des interprètes ; s'il n'y en avait plus, il en faisait rechercher en dehors de la ville. Avec le temps, il constitua un corps complet d'interprètes, environ dix-huit, plus ou moins multilingues. Il recueillait des aumônes auprès de ses dévots et, avec les interprètes, allait au marché acheter des cadeaux pour les Noirs. Puis il se rendait en barque vers les bateaux.
    Dès l'abord, au milieu des interprètes, il donnait la bienvenue aux esclaves, prenant chacun dans ses bras. Il leur disait qu'il était comme un père pour tous. Il leur assurait qu'on n'allait pas les tuer mais se servir d'eux, et que, s'ils se comportaient bien, on se comporterait également bien avec eux. Il s'étendait beaucoup là-dessus, car, comme le confirment d'abondants témoignages, on leur faisait croire chez eux qu'on les tuerait pour leur extraire de la graisse et peindre les bateaux avec leur sang. Voilà pourquoi ils arrivaient au bord du désespoir et se laissaient mourir de faim ou se jetaient à la mer. Claver leur disait que Dieu les avait amenés pour qu'ils Le connaissent et pour faire d'eux ses fils.
    Claver cherchait à savoir s'il y avait des malades graves ou des nouveau- nés en péril. Il allait vers eux, les lavait, les soulageait avec ce qu'il leur avait apporté : boissons et friandises. Puis il leur demandait s'ils avaient reçu le baptême. Si tel n'était pas le cas, au milieu des interprètes, il les préparait le mieux possible et, avec toute la solennité requise, les baptisait. Ceux qui étaient déjà baptisés, ils les instruisait. A tous, il apposait les huiles.
    C'est dans les fermes où l'on tenait les esclaves en quarantaine, en attendant qu'ils soient récupérés pour être vendus ou transférés dans le sud, que commençait l'instruction chrétienne. Claver trouvait des vêtements pour les hommes et surtout pour les femmes, car toutes étaient nues. Il mettait d'un côté les hommes et de l'autre les femmes, les malades étant à part avec le meilleur confort possible. Il faisait apporter des chaises pour qu'y prennent place ses interprètes et que cette démonstration d'autorité pousse les esclaves à devenir chrétiens. Il les instruisait avec force mimiques, en sorte qu'ils participent avec enthousiasme. Il leur faisait souvent répéter les gestes jusqu'à ce qu'ils les incorporent. Il leur montrait aussi des tableaux très schématiques, où apparaissaient des Noirs aux caractéristiques soit désirables soit repoussantes, selon ce qu'il voulait inculquer. Il passait du groupe à l'individu.
    Ces instructions, ils les répétait plusieurs jours de suite, de façon très personnelle, expliquant ce qu'est la foi et comment faire des actes de foi. Il encourageait aussi les Noirs à espérer voir Dieu au ciel ; il leur parlait « avec des mots si ardents et de si vives explications qu'on aurait dit qu'il enflammait les esprits et brûlait leurs âmes avec les sûres espérances de la gloire qu'ils devaient atteindre au moyen du baptême ».
    Ensuite, il les portait à faire des actes d'amour au nom de Dieu et leur disait aussi « comment par Dieu et par son amour on devait beaucoup s'aimer les uns les autres en éprouvant pour tout prochain et compagnon la même affection qu'on avait pour soi-même ». Et il donnait des exemples très concrets pour mieux partager le repas, bannir les inimitiés qu'ils avaient conçues dans leur terre d'origine ou celles surgies durant le voyage, renoncer aux vengeances. Il demandait que ceux qui avaient été ennemis se pardonnent et s'embrassent, « se traitant comme des frères et des enfants de Dieu ». Il concluait en disant que dans la charité se trouvait le résumé de toute la loi des chrétiens. La cérémonie du baptême devait être la plus solennelle et agréable possible, mais aussi la plus imagée et personnalisée. D'où le tableau du Noir non baptisé en enfer et du beau Noir lavé par l'eau du baptême provenant du sang du Christ en croix. D'où les questions auxquelles chacun devait répondre s'il voulait être baptisé : « De qui est cette eau ? De Dieu. » « De qui restera-t-il enfant s'il la reçoit ? De Dieu. » « Où ira-t-il avec cette eau ? Au ciel. » « Tout enflammé de l'amour de Dieu — dit un des interprètes noirs —, il les baptisait en versant l'eau sur leur tête avec un pichet en verre. Aussitôt, il ordonnait qu'on leur mît au cou une médaille de plomb présentant Jésus d'un côté et Marie de l'autre. Après les avoir tous baptisés, il se mettait à genoux face à l'autel et restait en prière un long moment : il rendait grâces à Dieu pour la faveur qu'il lui avait faite d'avoir voulu se servir de lui comme d'un instrument afin que les infidèles reçoivent l'eau du baptême. Après les avoir tous pris dans ses bras, il les saluait en leur disant de se rappeler comment ils étaient avant de recevoir le saint baptême, car à présent ils étaient dans la grâce de Dieu, ils étaient ses enfants adoptifs et héritiers de la gloire. »
    Le jour suivant, il revenait de bon matin et leur faisait prendre conscience que, comme ils étaient enfants de Dieu, ils devaient éviter de L'offenser, mais qu'étant faibles, s'ils péchaient, ils avaient la confession comme remède. Les jours de fête, il les emmenait à la messe. « Et la mauvaise odeur était si forte que les femmes espagnoles ne pouvaient la supporter et sortaient de l'église. »