Les Béatitudes

Le dimanche, dans la divine liturgie de saint Jean Chrysostome, pendant la procession de la petite entrée (celle de l’évangéliaire), on chante les Béatitudes, précédées de l’invocation du bon Larron : « Dans ton Royaume souviens-toi de nous Seigneur, quand tu viendras dans ton Royaume. »

Voici ces béatitudes chantées par le chœur d’hommes du monastère Sainte-Elisabeth de Minsk, qui est un monastère féminin mais abrite nombre d’activités religieuses, dont quatre chœurs différents (et même cinq en tout). Et aussi un important atelier d’icônes. On voit précisément ici une belle iconostase, montrant que la grande tradition de l’icône russe est revenue. (C’est l’une des… 12 églises édifiées dans le monastère depuis sa fondation en 1996 par des religieuses venues surtout de Saint-Pétersbourg.)

Après chaque béatitude le chœur reprend l’invocation « souviens-toi de nous Seigneur, quand tu viendras dans ton Royaume », ce qui n’est pas requis par la liturgie mais explique sa longueur, qui peut être nécessaire si la procession est longue (il ne doit y avoir aucun silence dans la liturgie byzantine). Le chœur est dirigé par Prokofiev (Eugène).

Dans ton royaume, Souviens-Toi de nous, Seigneur, lorsque tu viendras dans Ton Royaume.

Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux.

Bienheureux les affligés, car ils seront consolés.

Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre.

Bienheureux les affamés et assoiffés de justice, car ils seront rassasiés.

Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

Bienheureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

Bienheureux les pacificateurs, car ils seront appelés les fils de Dieu.

Bienheureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux.

Bienheureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, et qu’on vous persécutera, et qu'on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi.

Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux.

4e dimanche après la Pentecôte

Le propre de la messe de ce jour par la schola des Pères lazaristes de Paris en 1959.

Introït

Dóminus illuminátio mea et salus mea, quem timebo ? Dóminus defénsor vitæ meæ, a quo trepidábo ? qui tríbulant me inimíci mei, ipsi infirmáti sunt, et cecidérunt.
Si consístant advérsum me castra : non timébit cor meum.

Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je ? Le Seigneur est le défenseur de ma vie, de quoi tremblerai-je ? Mes ennemis qui me suscitent des maux, ce sont eux qui se sont affaiblis et sont tombés.
Si des armées rangées en bataille s’élèvent contre moi : mon cœur n’aura pas de frayeur. (Psaume 26.)

 

Graduel

Propítius esto, Dómine, peccátis nostris : ne quando dicant gentes : Ubi est Deus eórum ? ℣. Adjuva nos, Deus, salutáris noster : et propter honórem nóminis tui, Dómine, líbera nos.

Soyez apaisé, Seigneur, quant à nos péchés, afin que les nations ne disent point : Où est leur Dieu ? Venez à notre aide, ô Dieu, notre Sauveur, et pour l’honneur de votre nom, Seigneur, délivrez-nous. (Psaume 78.)

 

Alléluia

Allelúia, allelúia. Deus, qui sedes super thronum, et júdicas æquitátem : esto refúgium páuperum in tribulatióne. Allelúia.

Alléluia alléluia. O Dieu, qui siégez sur votre trône et jugez avec équité, soyez le refuge des pauvres dans la tribulation. Alléluia. (Psaume 9.)

 

Offertoire

Illúmina óculos meos, ne umquam obdórmiam in morte : ne quando dicat inimícus meus : Præválui advérsus eum.

Éclairez mes yeux, en sorte que jamais je ne m’endorme dans la mort, et que mon ennemi ne dise pas : J’ai prévalu contre lui. (Psaume 12.)

 

Communion

Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus : Deus meus, adjútor meus.

Le Seigneur est mon ferme appui, mon refuge et mon libérateur ; mon Dieu est celui qui m’aide. (Psaume 17.)

Nativité de saint Jean Baptiste

 Tropaire

Проро́че и Предте́че прише́ствия Христо́ва, досто́йно восхвали́ти тя недоуме́ем мы, любо́вию чту́щии тя: непло́дство бо ро́ждшия и о́тчее безгла́сие разреши́ся сла́вным и честны́м твои́м рождество́м, и воплоще́ние Сы́на Бо́жия ми́рови пропове́дуется.

Prophète et Précurseur de la venue du Christ, nous ne pouvons te louer dignement, nous qui t'honorons avec amour: par ta glorieuse et vénérable nativité la stérilité d'une mère et le mutisme d'un père ont cessé, tandis qu'est annoncée au monde l'incarnation du Fils de Dieu.

Kondak

Пре́жде непло́ды, днесь Христо́ва Предте́чу ражда́ет, и той есть исполне́ние вся́каго проро́чества: Его́же бо проро́цы пропове́даша,/ на Сего́ во Иорда́не ру́ку положи́в, яви́ся Бо́жия Сло́ва проро́к, пропове́дник вку́пе и Предте́ча.

La stérile de jadis enfante en ce jour le Précurseur du Christ, et il est l’accomplissement de toutes les prophéties ; car à celui que tous ils avaient annoncé il imposa la main dans les flots du Jourdain, et du Verbe divin s'est de la sorte montré Prophète, Prédicateur en même temps que Précurseur.

Mégalynaire

Велича́ем тя, Предте́че Спа́сов Иоа́нне, и чтим е́же от непло́дове пресла́вное рождество́ твое́.

Nous te magnifions, Jean le Précurseur du Sauveur ; la stérile enfante, et nous-mêmes nous te célébrons en ce jour de ta glorieuse Nativité.

Le mois du péché

Déclaration du métropolite Antoine de Boryspil et Brovary, chancelier de l’Eglise orthodoxe ukrainienne.

Les persécuteurs de l'Église ne révèlent jamais les véritables raisons de leurs actions. En général, les actions contre l'Église sont officiellement motivées par des raisons juridiques formelles, etc., mais la vérité finit toujours par éclater.

Récemment, le ministère de la Culture, qui est à l'avant-garde des pressions exercées sur l'Église, a publié sur ses pages officielles de médias sociaux, outre des messages concernant une nouvelle exigence d'expulsion de la communauté de l'Eglise orthodoxe ukrainienne de son monastère, son logo aux couleurs de l'arc-en-ciel pour célébrer le "Mois de la fierté", accompagné du slogan "L'égalité est l'un des principaux fondements de la liberté". Qu'est-ce que cela signifie ?

Selon les ouvrages de référence, le "Mois des fiertés LGBT" est un mois, généralement juin, consacré à la célébration de la fierté des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transsexuels (LGBT), au mouvement des droits LGBT et à la glorification de la culture LGBT. Il est logique de se demander quel type de "culture" le ministère de la culture promeut.

Si cette institution combat délibérément l'Église, son clergé et ses croyants, tout en promouvant la "culture" du péché, explicitement condamnée dans les Écritures, alors tout devient clair. En d'autres termes, l'Église est persécutée non pas pour ce que les faux médias lui attribuent, l'Église est persécutée parce qu'elle reste l'Église du Christ, parce qu'elle continue à mettre en garde contre le péché, parce qu'elle prêche le salut des âmes humaines.

Et c'est dans ce cas que nous ne pouvons pas rester silencieux, malgré toutes les menaces et les répressions possibles. Car ce que promeut le ministère de la Culture n'est pas une simple immoralité, c'est un véritable péché qui crie vers le Ciel : L'Éternel dit : Parce que le cri de Sodome et de Gomorrhe est grand, et parce que leur péché est très grave... (Gen. 18:20). Est-il nécessaire de rappeler comment s'est terminée l'histoire de ces villes ?

Quelqu'un pourrait objecter : De quoi parlez-vous ? Il y a une guerre en cours, du sang est versé, et vous parlez de quelques logos arc-en-ciel ! Mais nous nous souvenons de l'Écriture : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l'âme, mais craignez plutôt Celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne (Matt. 10:28). Il ne s'agit pas ici d'une cruauté mythique du Seigneur : la personne qui choisit le péché mortel se prive de la protection divine et s'attire des ennuis et des malédictions.

Nous avons également devant nous l'exemple de nombreux pays, où tout a commencé par un symbolisme "arc-en-ciel" inoffensif, à première vue, et où, au fil du temps, même les Églises locales ont succombé à la pression de la "société progressiste", ont commencé à marier des couples pécheurs dans les églises et à ordonner des représentants des minorités sexuelles en tant que "prêtres" et "évêques".

C'est précisément ce que les promoteurs des drapeaux "arc-en-ciel" voudraient faire du christianisme dans le monde entier, et c'est pour cette raison que la véritable Église est persécutée. Des petites concessions aux plus grandes, de l'acquiescement silencieux à la complicité directe dans l'illégalité, jusqu'à la participation à l'iniquité, voilà ce que les "progressistes" qui luttent pour l'"égalité" veulent de l'Église. "L'égalité est l'un des fondements essentiels de la liberté", proclame le ministère de la Culture. Mais il s'agit essentiellement d'une égalité dans le péché et d'une liberté par rapport aux commandements de Dieu.

Mais pour l'avenir de nos enfants, pour ne pas subir le sort de la Sodome et de la Gomorrhe bibliques, nous ne devons pas rester silencieux.

Que le Seigneur nous protège de toutes les actions du malin, qu'il préserve notre troupeau dans les jours d'épreuve !

La persécution

Zelensky annonce de nouvelles mesures pour « l’indépendance spirituelle de l’Ukraine ». Sic, et ce n’est pas, en effet, la première fois :

« Nous avons tenu une réunion sur l'indépendance spirituelle de l'Ukraine. Nous poursuivons le travail dans ce domaine, et de nouvelles étapes seront franchies. Il est évident qu'il ne peut y avoir de liens véritablement spirituels avec un État terroriste et avec ceux qui justifient le meurtre d'Ukrainiens et couvrent le mal. Nous en arriverons au point où toutes les dépendances à l'égard de la Russie seront détruites. »

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Le conseil municipal de Khmelnytskyï a décidé de l’utilisation des parcelles illégalement enlevées à l’Eglise orthodoxe ukrainienne lors de ses réunions des 4 avril et 24 mai. Là où se trouve la chapelle des saints Adrien et Nathalie sera construit un jardin d’enfants. Le terrain de la paroisse Saint-Georges est donné à l’armée. Les autres sont donnés à l’Eglise du pouvoir.

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Golovko s’énerve. Mykhaylo (sic) Golovko, c’est le président du conseil régional de Ternopil. Il demande une fois de plus au conseil des ministres et au ministère de la Culture d’annuler le contrat avec la laure de Potchaïev et de confier le monastère aux autorités régionales. Il rappelle :

« Nous avons organisé cinq réunions d'urgence du conseil régional et nous nous sommes adressés au gouvernement, au Parlement et au ministère de la Culture pour leur demander d'annuler l'accord. Ils ne nous entendent pas, ne nous voient pas… »

Alors le conseil régional va lancer un nouvel appel à Kiev, pour que la région devienne propriétaire de la laure. « Et nous trouverons un moyen de chasser l'Eglise russe de là, nous trouverons un moyen de rompre le contrat. »

Il se plaint que le Parlement « ne veuille pas examiner un projet de loi visant à interdire l'église ennemie de Goundiaïev » (c’est le patronyme du patriarche Cyrille de Moscou). Il ajoute que les députés « profitent » du fait que l’espace médiatique est bloqué pour ne rien faire, et que le Parlement est devenu « impénétrable, car tout y est bétonné et barricadé en raison de la loi martiale »…

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Le 20 juin, le conseil municipal de Nijyn (région de Tchernihiv) n’a pas pu adopter la résolution interdisant les activités de l’Eglise orthodoxe ukrainienne et la privant des parcelles sur lesquelles les églises sont construites. Car des fidèles sont venus protester que ce projet était illégal. Une adjointe a indiqué qu’elle était d’accord et a demandé que le texte soit retiré de l’ordre du jour. Après une heure et demie de discussion le texte a été mis au vote. Il a manqué deux voix pour qu’il soit adopté.

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Le clergé et les fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne d'Irkliyiv, dans la région de Tcherkassy, ont fermement réagi au soi-disant vote de la soi-disant « réunion de la communauté religieuse » organisée en catimini le 2 juin pour « transférer » la cathédrale à l’Eglise du pouvoir. L’archevêque Jean de Zolotonochsk a écrit une lettre à la chaîne de télévision Suspilne:

« Notre communauté religieuse, conformément à la législation ukrainienne et à ses statuts, est composée de clercs, d'ecclésiastiques et de laïcs - membres de l'assemblée paroissiale - qui ont atteint l'âge de 18 ans, qui reconnaissent la force contraignante des statuts de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, qui participent régulièrement aux offices, se confessent et reçoivent la communion, qui obéissent canoniquement au recteur et qui ne sont pas sous le coup d'une interdiction ou d'un jugement ecclésiastique interdisant la pleine participation à la vie liturgique. L'assemblée paroissiale de l'entité juridique "Paroisse de la cathédrale de la Sainte-Trinité de l'Eglise orthodoxe ukrainienne du village d’Irkliyiv" a une composition fixe, approuvée par le responsable du diocèse de Tcherkasy de l'Église orthodoxe ukrainienne.

« Aucune action visant à modifier la juridiction canonique de la paroisse n'a eu lieu », poursuit l’évêque, ajoutant que les croyants ont averti l'administration régionale de l'illégalité de l'organisation « de toute réunion de villageois ou d'autres réunions en leur nom, qui ne peuvent avoir aucune conséquence juridique ou factuelle en ce qui concerne la communauté religieuse ». Et il rappelle que dans le procès-verbal de la dernière réunion paroissiale, tenue le 31 mai 2023, les membres de la communauté ecclésiale « ont confirmé à l'unanimité la subordination de la paroisse de la cathédrale de la Sainte-Trinité de Irkliyiv à l'Église orthodoxe ukrainienne, au métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine Onuphre et au Saint-Synode de l'Église orthodoxe ukrainienne. »

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Une centaine de paroissiens de la cathédrale de la Transfiguration de Bila Tserkva (région de Kiev) se sont rassemblés aujourd’hui devant la mairie pour protester contre le projet du « transfert » de la cathédrale à l’Eglise du pouvoir. Ils ont enregistré un appel vidéo :

« Notre église, notre maison, l'endroit où nous avons grandi, va être enlevée et donnée à une communauté religieuse inexistante, même si elle est enregistrée. Comment allez-vous nous regarder dans les yeux si vous nous enlevez notre maison ? Ne méritons-nous pas d'y aller tous les dimanches et de prier pour notre Etat, pour nos maris, pour nos enfants qui sont maintenant à la fois à la guerre et dans les hôpitaux, de prier pour les défunts ?

« Tous ceux qui ont grandi dans cette ville se souviennent de l'état dans lequel se trouvait notre cathédrale lorsqu'elle a été cédée à notre communauté. Il y avait un club de sport et même des latrines dans le chœur. Elle était vide, sans dôme, sans plancher. Nous avons des photos et il y a encore des gens en vie qui avaient enlevé les ordures de leurs propres mains. Aujourd'hui, notre église est dans le meilleur état des monuments architecturaux de la région de Kiev. Avant la guerre, un comité a remercié notre doyen, l'archimandrite Alexis, pour l'état idéal de la cathédrale. »

Les fidèles rappellent que la communauté de la cathédrale de la Transfiguration de Notre Sauveur mène un important travail social : elle fournit quotidiennement des déjeuners et des dîners chauds aux nécessiteux, les aide à se vêtir, travaille avec un grand groupe de personnes qui luttent contre l'alcoolisme et la toxicomanie, et organise des cours pour les enfants handicapés. Il y a une semaine, la communauté a collecté et envoyé environ 40 tonnes d'aide humanitaire aux habitants de la région de Kherson, qui ont souffert de l'explosion de la centrale hydroélectrique de Kakhovska.

Ils soulignent que les 14 paroisses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne de Bila Tserkva constituent « une grande force » prête à défendre ses droits légitimes.

Le maire, à l’entrée de l'hôtel de ville, a déclaré qu’il n’avait pas le temps de parler. Il a dit toutefois que le comité exécutif de la ville avait confié la cathédrale de la Transfiguration à l'« Église orthodoxe russe du patriarcat de Moscou » (sic), mais que les conseillers annulaient maintenant cette décision.

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Le conseil régional d’Odessa a décidé de ne pas examiner la question de l’interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Le vice-président a déclaré qu'« il n'est pas opportun d'examiner cette question maintenant » et que « les guerres de religion ont été les plus sanglantes de l'histoire de l'humanité ». Seuls 8 conseillers (du parti de Porochenko) ont voté en faveur de l’inscription de la question à l’ordre du jour.

Manouchian au Panthéon

Intéressant article d’un historien de gauche, Sylvain Boulouque, sur le site de gauche Slate, concernant la panthéonisation de Missak Manouchian, sous le titre :

L'entrée de Manouchian au Panthéon est un non-sens historique

Extraits :

Le premier non-sens repose sur la contradiction entre l'intention du militant Missak Manouchian et de ses camarades, militants communistes et internationalistes, refusant les frontières et l'idée même de patrie. Leur parti affichait une solidarité sans faille avec l'URSS, la «seule patrie des travailleurs».

Missak Manouchian est certes un martyr de la Résistance, il ne s'agit pas de le contester. Il a été assassiné, comme ses camarades, en tant que résistant communiste, le 21 février 1944. En revanche, son action a été des plus hasardeuses au regard des règles de la clandestinité et de son rôle réel dans les FTP-MOI.

C'est parce que Missak Manouchian est un parfait stalinien –terme qui faisait à cette date la fierté des militants– qu'il applique parfaitement la ligne du Parti et de Staline et qu'il accepte de prendre la direction du groupe de combattants, début août 1943.

En mars et en juillet 1943, les brigades spéciales de la préfecture de police de Paris ont déjà procédé à plusieurs vagues d'arrestations dans les milieux de la MOI. La majeure partie des membres encore en liberté est surveillée. La tâche des policiers est rendue d'autant plus facile que les combattants respectent difficilement les règles de clandestinité et de prudence, illustrant l'insouciance tragique de ces militants.

Par exemple, Missak Manouchian contrevient aux règles en retournant sur les lieux de son attentat en mars 1943 pour en mesurer les conséquences. Sa fréquentation des restaurants et ses rencontres dans des lieux publics sans la moindre discrétion mettent en danger plusieurs de ses contacts.

Enfin, alors qu'il pouvait se sentir surveillé par les inspecteurs de la brigade spéciale, Missak Manouchian les a indirectement conduits vers le chef militaire des FTP-MOI, avec qui il avait un rendez-vous clandestin, Joseph Epstein. Missak Manouchian, pourtant armé, ne s'est pas servi de son arme pour tenter d'éviter son arrestation et celle de Joseph Epstein, à la gare d'Évry-Petit Bourg (Essonne), le 16 novembre 1943.

Idée fixe

Le commissaire Thierry Breton est allé jusqu’en Californie pour répéter aux chefs des réseaux sociaux qu’ils devaient se plier à la dictature de l’UE sous peine de mort (européenne).

C’est Elon Musk qui est plus que jamais dans le collimateur. Et le commissaire européen, au siège de Twitter, lui a lancé un ultimatum, les yeux dans les yeux (sauf que Musk était à New York…) : Twitter doit renforcer ses moyens d’ici le 25 août pour respecter la nouvelle législation européenne sur les contenus en ligne.

Elon Musk a déjà dit à Paris la semaine dernière que « s’il y a une loi » il l’appliquera. Je ne sais pas quel sens il donne à ce propos, mais le plus évident est que pour lui le « règlement » de l’UE n’est pas une loi. Et sans doute plus généralement qu’il ne reconnaît pas de « lois » ou assimilées d’une entité qui n’est pas un Etat.

Le « règlement » en question date en fait du 19 octobre 2022. Certains articles devaient entrer en vigueur le 16 novembre suivant, et le reste le 17 février 2024. Mais on a manifestement accéléré le processus (sans modifier le texte).

Pour rappel, le règlement est introduit par une présentation en 156 paragraphes, et comporte 93 articles. C’est une sorte de caricature de l’inflation totalitaire de l’UE.

Vigile de la Nativité de saint Jean Baptiste

La divine Écriture nous apprend qu’il ne suffit pas d’exalter les vertus de ceux qui sont dignes de louanges, mais qu’il faut encore louer leurs parents : la vertu, transmise comme un héritage de pureté sans tache, sera par là plus éclatante dans ceux que nous louerons. Quel autre but en effet a pu avoir le saint Évangéliste en ce passage, sinon d’anoblir saint Jean-Baptiste en parlant de ses parents, de ses miracles, de ses vertus, de sa mission, de son martyre ? C’est ainsi que la mère de Samuel, Anne, est glorifiée ; c’est ainsi qu’Isaac reçoit de ses parents cette illustration de la piété qu’il transmit à sa postérité.

Zacharie était donc prêtre, et de plus, prêtre de la classe d’Abia, c’est-à-dire illustre entre les illustres. « Et sa femme, est-il dit, était d’entre les filles d’Aaron ». Ce n’est donc pas seulement à ses parents, mais à ses ancêtres, que remonte l’illustration de saint Jean ; ce n’était pas par les honneurs de la puissance séculière, mais par la religion qu’était vénérable la lignée de sa famille. De tels ancêtres convenaient au précurseur du Christ : il ne devait pas recevoir en naissant, mais tenir de ses pères et avoir comme un héritage, la foi à l’avènement du Seigneur pour la prêcher.

« Ils étaient tous deux justes devant Dieu, est-il dit, marchant sans reproche dans les commandements et toutes les lois du Seigneur ». Que répondront à cela, ceux qui cherchent des excuses pour leurs péchés et prétendent que l’homme ne peut vivre sans pécher souvent ? Ils s’appuient sur un petit verset du livre de Job : « Personne n’est exempt de tache, pas même celui qui n’a vécu qu’un jour sur terre ». On peut leur demander d’abord de définir ce que veut dire : un homme sans péché ; est-ce de n’avoir jamais péché, ou d’avoir cessé de pécher ? S’ils pensent qu’être sans péché, c’est n’avoir jamais péché, j’y consens. Car « tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu ».. Mais s’ils nient que celui qui a corrigé ses anciens égarements, et qui a transformé sa vie de sorte qu’il a cessé de pécher, puisse s’abstenir de péché, je ne peux être d’accord avec eux, puisque nous lisons : « Le Seigneur a tellement aimé l’Église qu’il l’a fait paraître devant lui une Église glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais qu’il l’a faite sainte et immaculée. »

Saint Ambroise, leçon des matines.

Alexandre Kachpourine

Décidément la grande école russe de piano est toujours féconde. Ce jeune homme de 27 ans, Alexandre Kachpourine, en est un nouveau fleuron. Il joue admirablement le 20^e concerto de Mozart, un Mozart à la fois viril et subtil (avec des cadences originales), avec l’orchestre de la Philharmonie de Saint-Pétersbourg sous la direction de son chef Vladimir Altschuler. C’était mardi soir.

Le bis vaut encore plus le détour. A 1h17’08. C’est la Fantaisie K 397 du même Mozart. Chaque note, chaque phrase est pensée. L’interprétation est personnelle, mais tout est naturel. Cette œuvre est inachevée. D’habitude elle est jouée avec la fin discrète qui fut ajoutée par August Eberhard Müller et qui figure dans toutes les éditions. Alexandre Kachpourine finit autrement. Il reprend les arpèges du début, ce que fait aussi Mitsuko Ushida (et personne d’autre à ma connaissance), mais la pianiste japonaise joue seulement les arpèges. Le Russe reprend le dernier, trois fois, en le variant, comme s’il ne savait pas comment finir, car si l’on a commencé en ré mineur le dernier arpège est (plus ou moins) dans la tonalité très éloignée de la majeur, et il ajoute quelques notes, très mozartiennes, qui finissent sans finir, ce qui convient très bien à cette pièce. Bravo.

L'Ubu woke du Titanic

Il n’a pas voulu « faire comme les autres qui embauchent d’anciens militaires sous-mariniers, des hommes blancs dans la cinquantaine ». Il a voulu avoir « des jeunes intelligents, motivés, impliqués dans des approches totalement nouvelles, surtout utilisées dans l’industrie aérospatiale, plus en lien avec l’aviation que l’océan »… « Nous utilisons une manette de jeu vidéo pour que n'importe qui puisse piloter. »