La divine Écriture nous apprend qu’il ne suffit pas d’exalter les vertus de ceux qui sont dignes de louanges, mais qu’il faut encore louer leurs parents : la vertu, transmise comme un héritage de pureté sans tache, sera par là plus éclatante dans ceux que nous louerons. Quel autre but en effet a pu avoir le saint Évangéliste en ce passage, sinon d’anoblir saint Jean-Baptiste en parlant de ses parents, de ses miracles, de ses vertus, de sa mission, de son martyre ? C’est ainsi que la mère de Samuel, Anne, est glorifiée ; c’est ainsi qu’Isaac reçoit de ses parents cette illustration de la piété qu’il transmit à sa postérité.
Zacharie était donc prêtre, et de plus, prêtre de la classe d’Abia, c’est-à-dire illustre entre les illustres. « Et sa femme, est-il dit, était d’entre les filles d’Aaron ». Ce n’est donc pas seulement à ses parents, mais à ses ancêtres, que remonte l’illustration de saint Jean ; ce n’était pas par les honneurs de la puissance séculière, mais par la religion qu’était vénérable la lignée de sa famille. De tels ancêtres convenaient au précurseur du Christ : il ne devait pas recevoir en naissant, mais tenir de ses pères et avoir comme un héritage, la foi à l’avènement du Seigneur pour la prêcher.
« Ils étaient tous deux justes devant Dieu, est-il dit, marchant sans reproche dans les commandements et toutes les lois du Seigneur ». Que répondront à cela, ceux qui cherchent des excuses pour leurs péchés et prétendent que l’homme ne peut vivre sans pécher souvent ? Ils s’appuient sur un petit verset du livre de Job : « Personne n’est exempt de tache, pas même celui qui n’a vécu qu’un jour sur terre ». On peut leur demander d’abord de définir ce que veut dire : un homme sans péché ; est-ce de n’avoir jamais péché, ou d’avoir cessé de pécher ? S’ils pensent qu’être sans péché, c’est n’avoir jamais péché, j’y consens. Car « tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu ».. Mais s’ils nient que celui qui a corrigé ses anciens égarements, et qui a transformé sa vie de sorte qu’il a cessé de pécher, puisse s’abstenir de péché, je ne peux être d’accord avec eux, puisque nous lisons : « Le Seigneur a tellement aimé l’Église qu’il l’a fait paraître devant lui une Église glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais qu’il l’a faite sainte et immaculée. »
Saint Ambroise, leçon des matines.
Commentaires
On s'émerveille de cette transmission dans notre héros, Henri d'Anselme qui n'a pas oublié de mentionner les valeurs qui lui "ont été transmises".