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Le blog d'Yves Daoudal - Page 148

  • 20e dimanche après la Pentecôte

    Omnia, quæ fecísti nobis, Dómine, in vero judício fecísti, quia peccávimus tibi et mandátis tuis non obœdívimus : sed da glóriam nómini tuo, et fac nobíscum secúndum multitúdinem misericórdiæ tuæ.

    Tout ce que vous avez fait, Seigneur, c‘est par un juste jugement que vous l’avez fait : car nous avons péché contre vous, et à vos commandements nous n’avons pas obéi. Mais donnez gloire à votre Nom et traitez-nous selon l’immensité de votre miséricorde.

    Voici l'introït de ce dimanche, selon le Graduel du roi Matthias (1480, Bibliothèque nationale de Budapest), par le chœur hongrois Saint-Ephrem.

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    Le texte de l’introït est un résumé de la longue prière d’Azarias au chapitre 3 du livre de Daniel. La miniature de la lettrine, a priori très mystérieuse, est censée en illustrer la partie qu’on peut appeler pénitentielle, résumée dans la première moitié de l’introït.

    Au centre il y a le globe du cosmos, avec les eaux du dessus et du dessous, et la terre habitée. Dans la partie supérieure c’est le ciel divin, et entre les deux une horloge, qui peut symboliser le temps qui passe et donc les fins dernières (la mort est très présente), mais sans doute davantage « l’horloge de la sagesse », selon le titre d’un livre d’Henri Suso alors célèbre : l’horloge de la sagesse divine qui règle l’univers, et elle se trouve en effet entre Dieu et le cosmos. Du monde divin sortent trois flèches de la colère divine, des punitions infligées aux hommes pécheurs. Sur la première est inscrit : Ira Dei, la colère de Dieu. Sur la deuxième : Furor principis, la fureur de l’empereur qui jette les jeunes Hébreux dans la fournaise. Sur la troisième a priori Mutatio populi, mais il faut sans doute lire « imminutio », qui se trouve dans la prière d’Azarias : « imminuti sumus plus quam omnes gentes, sumusque humiles in universa terra hodie propter peccata nostra », nous sommes diminués plus que tout autre peuple, nous sommes humiliés sur toute la terre aujourd’hui à cause de nos péchés.

    Le soldat représente le fléau de la guerre (et il porte précisément un fléau), la femme représente la misère et le chagrin, et le tableau est complété par un cadavre.

  • Saint Calixte

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    Saint Calixte (à droite) avec le pape Innocent II et saint Laurent, mosaïque de la basilique Sainte Marie du Trastevere, XIIIe siècle.

    On ne savait à peu près rien du pape Calixte 1er, sinon qu’il était le successeur de Zéphyrin, qu’il aménagea les catacombes qui portent son nom, qu'il fut à l'origine de ce qui deviendrait les quatre temps (jeûne le samedi qui précède les moissons, les vendanges, la cueillette des olives), qu’il construisit la basilique Saint-Marie du Transtévère, qu’il fut tué et jeté dans un puits en 222 puis enterré au cimetière de Calépode, que son culte fut fervent à Rome au cours des siècles qui suivirent, et donc qu’il était considéré comme un grand pape.

    Or au milieu du XIXe siècle on découvrit un texte en grec intitulé Philosophumena, ou réfutation des hérésies, qui dans son livre 9 contient un ahurissant pamphlet contre Calixte Ier. L’auteur (sans aucun doute le premier antipape Hippolyte, qui deviendra le martyr saint Hippolyte…) accuse Calixte de diverses hérésies, d’être « un imposteur et un bandit », le chef d’une secte immonde que lui, l’auteur, a chassée de l’Eglise, mais qui continue de faire des ravages…

    Une analyse fouillée de ce que les Philosophumena reprochent à Calixte a permis de retrouver en partie ce qui faisait la grandeur de ce pape, et qui était intolérable pour le rigoriste extrémiste qui avait écrit le pamphlet : Calixte avait notamment établi que les péchés d’adultère et de fornication pouvaient être remis après due pénitence (ce que Tertullien dénonça également), qu’il n’y avait pas à faire accomplir une pénitence publique à ceux qui revenaient de l’hérésie pour les péchés commis hors de l’Eglise, qu’il ne suffisait pas qu’un évêque ait commis un péché mortel pour qu’il soit déposé, que les patriciennes pouvaient se marier avec des esclaves, ce que la loi civile interdisait et que Hippolyte considérait comme une abomination (Calixte établissait ainsi la distinction entre la loi ecclésiastique et la loi civile, et la primauté de la première sur la seconde).

    D’autre part Hippolyte se plaint que Calixte l’accuse de « dithéisme », et affirme que c’est Calixte qui est hérétique, car il aurait inventé une nouvelle forme de sabellianisme (ou modalisme : les « Personnes » de la Trinité ne sont que différents modes du Dieu unique). Mais ce qui est attesté est que dans ses œuvres Hippolyte verse dans le subordinatianisme (le Fils, créé par le Père, est subordonné au Père)… Et, vu le culte dont il jouira, il est plus que probable que Calixte ait professé la doctrine catholique de la Trinité (ce qui n’était d’ailleurs pas évident à l’époque).

  • La persécution

    Le 5 octobre, le tribunal de Rivne a classé l'affaire du secrétaire du diocèse de Rivne de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, l'archiprêtre Viktor Zemlyanyi, en raison de l'expiration du délai de prescription de la procédure.

    Les « faits » dataient de 2015. L’archiprêtre était accusé d’« incitation à la discorde interreligieuse » pour avoir alors distribué des brochures qui « ont humilié les sentiments religieux » des membres de l'Eglise du patriarcat de Kiev et de l’Eglise orthodoxe ukrainienne autocéphale.

    Mais le bureau du procureur régional a aussitôt fait appel de la décision du tribunal de Rivne…

    *

    Le 9 octobre, jour de la fête de saint Jean le Théologien, le métropolite Nicodème de Jitomir a consacré une nouvelle église qui lui est dédiée dans le village de Korotski. La construction du sanctuaire avait commencé en septembre 2019.

    *

    Lors de la première divine liturgie célébrée par deux prêtres de l’Eglise du pouvoir dans l’église de Nosovka volée aux fidèles de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, aucun participant n’a communié : il s’agissait donc seulement de curieux. Une vidéo montre des paroissiens demandant aux prêtres comment ils peuvent communier après avoir commis un péché mortel en volant l’église. Un prêtre répond que cette accusation est un péché contre le Saint-Esprit. L’autre dit que c’est la communauté qui a décidé le transfert, qui a voté pour cela. Les fidèles désignent alors du doigt les paroissiens qui sont réunis pour prier devant la clôture, et lui disent : « Montrez-nous donc la communauté qui a voté ». Et le prêtre reste silencieux.

    Puis une militante a écrit sur Facebook : « Attention ! Attention ! L'heure de vérité a sonné ! L'Église orthodoxe d'Ukraine a besoin de votre soutien. Venez dimanche 15 octobre à 9 heures à l'église centrale de Nosovka pour le service festif. Témoignez de votre loyauté envers l’État et de votre civisme. Gloire à l'Ukraine ! »

    Dans une autre publication, elle qualifie les paroissiens qui prient devant la clôture de « vilaine chose qui attend les libérateurs russes » et ose prétendre qu’ils sont payés 1000 hryvnias (26 €) chacun...

    La charmante dame qui appelle à témoigner de son civisme en allant au service festif :

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    *

    La police refusant obstinément d’enquêter sur les provocations incessantes aux abords de la laure des Grottes de Kiev, le tribunal a fini par ordonner une enquête sur quatre dossiers d’« interférence illégale avec la célébration d’un rite religieux », et sur l’affaire d’une agression à la bonbonne de gaz.

    Les avocats ont également déposé une plainte pour « actions visant à attiser la haine religieuse, commises par un groupe organisé ».

    Ils préparent d’autre part une déclaration au Bureau d'enquête de l'État sur la commission d'une infraction pénale par les officiers de police du quartier de la laure, parce que ceux-ci n’ont toujours pas enquêté sur la tentative de perturbation du culte le 18 septembre, alors que le tribunal l’avait ordonné.

    *

    Selon le média ukrainien en ligne LB (initiales de « Rive gauche »), le projet de loi d’interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne a été inscrit à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Parlement. Selon LB, la demande adressée au président du Parlement n’a été signée ni par le président du parti Serviteur du peuple ni par son adjoint, pour « ne pas faire pression » sur leurs collègues…

  • Au Conseil de l’Europe

    Parmi les 12 résolutions adoptées par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe cette semaine en sa « session d’automne », il y en a une, forcément, sur les dangers de l’extrême droite, et il y en a deux contre la Russie.

    La première, adoptée hier, était une nouvelle condamnation de la « guerre brutale d’agression contre l’Ukraine », qui commençait par la reconnaissance de « l’Holodomor » comme un acte de génocide perpétré par la Russise (donc par Poutine, et si ce n’est lui c’est donc son frère), demandait la constitution d’un tribunal international spécial pour condamner les « crimes contre l’humanité » commis par les Russes en Ukraine « depuis 2014 », et déclarait contribuer «  par son expertise et ses conseils, à renforcer la capacité institutionnelle du Parlement ukrainien et à consolider la résilience démocratique de l'Ukraine » : un vrai gag, quand on sait que l’opposition est interdite au Parlement comme dans les médias. (Sans parler de la persécution linguistique, et de la persécution religieuse...)

    La seconde résolution, adopté aujourd’hui, édicte que la Russie est « une dictature de fait » (c’est une première : jusqu’ici le seul dictateur en Europe était Loukachenko), redit que qu’il faut un tribunal international spécial pour condamner les crimes des dirigeants russes en Ukraine « depuis février 2014 », et demande aux Etats membres de « reconnaître Vladimir Poutine comme illégitime après la fin de son mandat présidentiel actuel et à rompre tout contact avec lui, à l’exception des contacts à caractère humanitaire et visant à établir la paix».

    On prend les paris ?

    Au fait, cette résolution a été adoptée à l’unanimité des 43 parlementaires présents. A y regarder de plus près, on voit qu’il n’y avait aucun représentant hongrois, ni serbe, ni bosniaque, mais qu’il y avait 11 (onze) Ukrainiens. 11 sur 43… L’Ukraine est subitement devenue un grand quart de l’Europe…

  • Finalement ce n’était pas Poutine

    Grand émoi hier dans le monde politico-médiatique : l’héroïque journaliste Marina Ovsiannikova qui à la télévision russe avait brandi une pancarte contre la guerre en Ukraine a été empoisonnée par Poutine. En plein Paris où elle s’est réfugiée.

    Hier, le parquet faisait savoir en effet qu’il ouvrait une enquête pour « suspicion d’empoisonnement », parce que Marina Ovsiannikova avait été hospitalisée après avoir fait un malaise, ce qui laissait « craindre un empoisonnement », selon les habitudes du Kremlin. D’ailleurs l’AFP avait précisé qu’en entrant chez elle la journaliste avait « découvert de la poudre ».

    Aujourd’hui on apprend que les analyses n’ont révélé aucun poison, et Marina Ovsiannikova a démenti avoir trouvé une poudre suspecte chez elle.

  • Encore un…

    Encore un qui n’aurait pas dû être là. Le Tchétchène qui a assassiné un professeur ce matin au lycée Gambetta d’Arras n’aurait pas été sur le sol français si l’Etat… appliquait la loi et les décisions de justice.

    Sa famille, venue clandestinement de Russie, habitait Rennes en 2014. Le jour où elle devait être expulsée, les lobbies immigrationnistes (nommément le Mrap, la Cimade et RESF) avaient fait échouer l’opération, arguant du fait qu’elle visait des enfants scolarisés. Dont le petit Mohammed, qui avait alors 10 ans. La famille ira ensuite à Arras, le petit Mohammed deviendra élève du lycée, puis il se « radicalisera », sera fiché S, sera incarcéré en 2019 pour un projet d’attentat, et, toujours là en 2023, tuera un professeur, blessant deux autres personnes avec son couteau.

    Les responsables sont 1 : l’Etat (nommément et explicitement Manuel Valls, ministre de l'Intérieur), 2 : les « associations » (et le parti communiste).

  • Ils ne sont pas français

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    C'est ce que l'on sait depuis longtemps, mais il est bon de s'en souvenir chaque fois qu'on nous dit que telle ou telle proportion d'émeutiers de banlieue ou de voyous incarcérés sont des "Français". (Ce que ne dit pas Michel Auboin est que beaucoup ne se disent pas français mais "musulmans", à savoir membres de l'oumma, la nation de l'islam.)

  • Puni

    Comme on s’y attendait, le parti socialiste européen (PSE) a suspendu hier ses membres slovaques affiliés au Smer, le parti de Robert Fico, en raison d’une « divergence claire » qui « se dessine » sur les « valeurs ». Mais sur sa lancée le PSE a aussi suspendu le parti Hlas. Lequel gémit : « Hlas s’est vu accorder le statut de membre associé du PSE dans le plein respect de tous les principes et n’a jamais porté atteinte aux valeurs sociales-démocrates ». Mais Hlas est coupable de vouloir former une alliance gouvernementale avec le Smer et surtout avec « l’extrême droite », le parti national slovaque.

    Le groupe parlementaire européen des socialistes et démocrates (S&D) a donc fait savoir qu’il allait proposer la suspension de ses trois membres slovaques… dont un n’est pas membre du Smer… (Hlas, récente scission du Smer, n’a pas encore de députés européens.)

    Robert Fico a déclaré qu’il ne changerait pas de ligne.

  • Ukronazis canadiens

    L’affaire du vieux nazi acclamé par tout le Parlement canadien continue de faire des vagues. Les Canadiens découvrent petit à petit l’ampleur du culte nazi dans leur pays, ou plutôt ukronazi, puisqu’il s’agit essentiellement du nazisme ukrainien : pas moins de 2.000 combattants de la division SS Galicie avaient été exfiltrés au Canada par les Anglais après la guerre.

    Aujourd’hui on découvre que, ces sept dernières années, le gouvernement canadien a donné 2,2 millions de dollars de subventions à des organisations « ukrainiennes ». Dont 1,5 million au « Congrès des Ukrainiens du Canada », qui n’a jamais caché ses hommages à la division SS Galicie et a notamment conféré sa « médaille du mérite » au vieux nazi par qui le scandale a éclaté.

    Un autre bénéficiaire est le journal The New Pathway Ukrainian News (La nouvelle Voie – Nouvelles Ukrainiennes), qui avait fait campagne pour défendre la statue de Roman Choukhevytch à Edmonton dans l’Alberta.

    Roman Choukhevytch fut l’un des principaux organisateurs de l’OUN de Bandera. En 1941 il fut mis par les nazis à la tête du bataillon « Rossignol », sous la supervision d’un officier allemand, Theodor Oberlander, celui qui fusillera 46 personnes dans la cour du château de Nazaire-en-Royans en 1944, puis sera ministre d’Adenauer, et député jusqu’en 1965…

    Après avoir massacré des milliers de juifs entre Lvov et Vinnitsa, le bataillon Rossignol refondé et renommé « 201 » fut envoyé en Biélorussie, où il participa à ces atrocités très méconnues : plus de 650 villages connurent le sort d’Oradour-sur-Glane. Roman Choukhevytch se vantait de tuer 40 villageois pour un homme blessé dans son bataillon.

    Puis il retourna en Galicie et devint le commandant en chef de l’UPA, l’armée bandériste au drapeau noir et rouge, donc le principal responsable des massacres de Galicie et Volhynie (100.000 morts polonais et juifs).

    Malgré les demandes des plus influentes organisations juives d’enlever le buste (et Dieu sait si elles sont influentes...), il est toujours là : il est sur un terrain privé, devant l’entrée de la « maison nationale » de l’Association de la Jeunesse ukrainienne.

    Roman Choukhevytch a été honoré du titre de « héros de l’Ukraine » en 2007, avant même Bandera (2010).

  • Routine

    L’actrice Whoopi Goldberg a rencontré François hier et a visité une exposition de photos au Vatican. « Intitulée "Changements", l'exposition montre les changements dramatiques causés par le changement climatique sur la terre, les animaux et les êtres humains, ainsi que la façon dont les pauvres et les minorités sont les plus touchés », nous apprend Vatican News.

    Et donc Vatican News a interrogé l’actrice, militante multicarte de toutes les idéologies à la mode, notamment pour l’avortement. Elle explique qu’elle voulait depuis longtemps remercier le pape pour son engagement envers les « gays », les « divorcés remariés », etc.

    Le message du pape, dit-elle, c’est : « Les gays, vous pouvez ne pas être d'accord, mais nous savons tous que Dieu ne fait pas d'erreurs, alors il doit y avoir un truc. » « Il dit que nous devons aimer tout le monde », et sa position est que le comportement sexuel d'une personne n'est « franchement pas votre affaire ».

    En 2016, Whoopi Goldberg avait salué l’inculpation des militants pro-vie qui prouvaient que le Planning familial vendait des organes de fœtus : « Je suis ravie qu’ils se fassent botter le derrière ».

    En 2022, lorsque l’archevêque de San Francisco Mgr Cordileone a interdit de communion Nancy Pelosi, Whoopi Goldberg a dit : « Ce n’est pas ton boulot, mec, ce n’est pas à toi de prendre cette décision. »