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Le blog d'Yves Daoudal - Page 1427

  • Samedi des quatre temps de carême

    La messe de ce jour fut longtemps l’une des plus solennelles de l’année : c’est une messe d’ordinations à la basilique Saint-Pierre de Rome. Avant saint Grégoire le Grand, elle comportait douze lectures en grec et en latin. Saint Grégoire en réduisit le nombre à six (y compris l’évangile), ce qui est toujours le cas, du moins s’il y a des ordinations, et aux messes conventuelles. C’était une de ces messes-vigiles qui duraient toute la nuit (pannychis) et se terminaient au lever du jour. C’est pourquoi l’évangile est le même que celui de demain : il n’y avait pas d’autre messe que celle de la longue veillée (qui venait après un jour complet de jeûne…), et les anciens sacramentaires indiquaient : « Dominica vacat ».

    L’évangile de la Transfiguration est en rapport avec la « station » du jour, comme c’est normalement et plus ou moins clairement le cas dans les messes anciennes. Ici, c’est parce que, si trois apôtres assistent à la Transfiguration, saint Pierre est le seul à parler, et il  témoignera de cet épisode dans sa seconde épître.

    Mais le choix de cet évangile pour ce jour a une autre justification, qui apparaît en pleine lumière, montre dom Pius Parsch, si l’on s’en tient aux plus anciennes messes de carême : premier dimanche, mercredi des quatre temps, samedi des quatre temps. Dimanche, c’était le jeûne du Christ. Mercredi, le jeûne de Moïse et d’Elie. Aujourd’hui, Moïse et Elie sont avec Jésus sur la montagne. Le jeûne des 40 jours conduit à la Transfiguration, qui est une figure anticipée de Pâques.

  • L’avortement en cas de viol ?

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    Elle a été élue Miss Pennsylvanie 2014. Et sa première pensée, et parole, a été de remercier Dieu de l’avoir gardée en vie.

    Car Valerie Gatto est l’enfant d’un viol. Selon l’idéologie très dominante, sa mère (que le violeur allait tuer quand une lumière l’a fait fuir) aurait dû avorter. Mais elle était chrétienne et elle l’a gardée.

    « Je sais que Dieu m’a mise là pour un projet. Et c’est pour cela que ma mère et moi avons été sauvées », dit-elle.

    (Médias Presse Info, Zenit)

  • A vomir

    Dominique Voynet, qui ne se représente pas à la mairie de Montreuil parce qu’elle sait qu’elle serait très méchamment battue, va laisser un dernier mauvais souvenir en inaugurant, demain, en compagnie du gratin LGBT, un square au nom de Jean Le Bitoux, activiste de l’extrême gauche homosexualiste, fondateur de Gai Pied en 1979, mort du sida en 2010.

    Dans sa jeunesse, il faisait partie de ces gauchistes pour qui la pédophilie fait partie de la révolution sexuelle. D'où la pertinence d'un square à son nom, où les petits enfants pourront apprendre qui est le monsieur... Dans les années 90, il se fait connaître comme le promoteur de la reconnaissance de la déportation homosexuelle dans les camps nazis. Il crée le Mémorial de la Déportation Homosexuelle, pour défendre une cause qui n’existe pas, car aucun Français, en dehors de l’Alsace-Moselle annexée, ne fut déporté pour homosexualité. On le voit tenter de perturber diverses cérémonies de commémoration de la déportation.

    Il n’est pas intéressant de savoir que ce personnage obtint de Bertrand Delanoë, maire de Paris, une subvention de 100.000 €, en 2002, pour travailler à un projet de Centre d’archives et de documentation homosexuelles de Paris. Dont le seul résultat tangible fut un soi-disant « rapport de préfiguration » de 80 pages rédigé par des consultants. Puis il partit pour de nouvelles aventures...

  • L’extrémisme de la culture de mort

    Le « Centre pour les droits reproductifs » (sic : vérification faite, il s’agit bien de la reproduction par femelles humaines) a déposé une nouvelle requête, mardi, devant le Comité des droits de l’homme (et de la femelle reproductrice) des Nations Unies pour dénoncer la législation irlandaise qui interdit l’avortement pour raisons médicales. (Le premier des droits reproductifs de la femelle humaine est en effet de tuer le produit de la reproduction.)

    La requête est déposée au nom de Siobbhan Whelan, qui a été obligée d’aller en Angleterre pour avorter, après avoir appris que l’enfant qu’elle portait était atteint de trisomie 13.

    Le Centre demande au Comité des droits de l’homme de l’ONU de « tenir l'Irlande responsable de la violation des droits fondamentaux de Siobhan en l'ayant soumise à un traitement cruel, inhumain et dégradant, d'interférer dans sa vie privée, et de l'avoir discriminée en raison de son sexe ».

    Sic. C’est l’inquisition de la culture de mort idéologique, cruelle, inhumaine et dégradante, jusqu’au délire. J’ai beau chercher, je ne vois pas où est la discrimination selon le sexe…

  • La miséricorde profanée

    En 1979 Jean Borella avait publié un maître livre intitulé La charité profanée. Il faudrait aujourd’hui étudier le thème de la miséricorde profanée. A partir du livre du cardinal Kasper, louangé par François dès son premier angélus, et tout ce qui a suivi jusqu’à maintenant (avec un martèlement qui devient obsessionnel) et va sans doute s’épanouir lors des synodes.

    En réalité, il existe déjà un livre sur le sujet, il date du XVIIe siècle et il est néanmoins d’actualité. Qu’on en juge par cette citation, qui fait parler un jésuite :

    « Hélas! me dit le Père, notre principal but aurait été de n'établir point d'autres maximes que celles de l'Evangile dans toute leur sévérité; et l'on voit assez par le règlement de nos mœurs que, si nous souffrons quelque relâchement dans les autres, c'est plutôt par condescendance que par dessein. Nous y sommes forcés. Les hommes sont aujourd'hui tellement corrompus, que, ne pouvant les faire venir à nous, il faut bien que nous allions à eux: autrement ils nous quitteraient; ils feraient pis, ils s'abandonneraient entièrement. Et c'est pour les retenir que nos casuistes ont considéré les vices auxquels on est le plus porté dans toutes les conditions, afin d'établir des maximes si douces, sans toutefois blesser la vérité, qu'on serait de difficile composition si l'on n'en était content; car le dessein capital que notre Société a pris pour le bien de la religion est de ne rebuter qui que ce soit, pour ne pas désespérer le monde. »

    On aura remarqué : « sans toutefois blesser la vérité ». La doctrine officielle ne change pas, mais on ne s’en occupe plus. Elle n’a plus aucune utilité concrète. Elle n’existe plus qu’à titre documentaire. Seule compte la praxis de la miséricorde.

    Mais on aura remarqué aussi qu’il n’y pas le mot « miséricorde » dans cette citation. Le jésuite du XVIIe siècle parle de « condescendance ». Même le jésuite caricatural de Pascal (il s’agit en effet des Provinciales) n’aurait jamais employé le mot de « miséricorde » pour expliquer qu’on va permettre aux gens de vivre dans ce qui est objectivement un péché mortel. Il savait encore que la miséricorde est un mode de l’amour de Dieu, pas un arrangement entre humains qui mettent la vérité de l’Evangile au placard.

  • Vendredi des quatre temps de carême

    C’est l’évangile de la « piscine probatique ». Il semble que lorsque l’évangile fut traduit en latin on ne savait plus de quoi il s’agissait. Plusieurs manuscrits importants (que suit la Vulgate de Stuttgart) disent qu’“il y a à Jérusalem, sur la Probatique, une piscine”. Super Probatica : traduction littérale du grec. Mais en grec épi, qui veut surtout dire en effet “sur”, peut vouloir dire aussi “près de” : « près de la “Probatique” », c’est-à-dire près de la (porte) des brebis. A l’époque du Christ tout le monde comprenait (en grec). Mais par la suite, comme le mot “porte” était sous-entendu, on ne savait plus. Du coup les traductions latines ont gardé “probatique” comme un nom propre, ce qu’il était de fait, sans comprendre ce que voulait dire « Sur la des brebis ». D’autant que sur le plan symbolique il n’est pas indifférent qu’il s’agisse de la porte par laquelle passent les brebis, quand la piscine symbolise le baptême.

    Quant au nom hébraïque de la piscine, il est, dit le texte grec, Bethesda. Un nom qu’on ne trouve nulle part ailleurs, mais dont le sens est clair : Bet-hesda : la maison de la miséricorde (l’araméen hesda étant une forme de l’hébreu hesed). Car c’est dans la maison de la miséricorde que le pécheur obtient le salut par le baptême. Le nom est curieusement devenu Bethsaida dans tous les manuscrits latins, sans doute par assimilation avec le nom du village de Pierre, André et Philippe – qui veut dire maison de la pêche, ce qui après tout n’est pas hors sujet… Quant aux traductions (?) modernes elles ont inventé « Bezatha », sous prétexte qu’on ne voit Bethesda nulle part ailleurs alors qu’il y a non loin de ce lieu une vallée de Bezatha…

    On remarque que les textes grecs et latins disent : « Il y a à Jérusalem ». La phrase commence par ce verbe au présent. C’est un indice de l’ancienneté de l’évangile de saint Jean. Si cet évangile avait été écrit après la destruction de Jérusalem, comme le prétendent aujourd’hui la plupart des exégètes, on n’aurait pas « il y a », mais « il y avait ».

    Cet évangile a été choisi à cause de la piscine (du baptême) en ce jour du deuxième scrutin des catéchumènes, parce que c’est aussi le 38e jour avant Pâques et que l’homme guéri était malade depuis 38 ans.

    Saint Augustin a donné une longue explication symbolique de ces 38 ans, dont j’ai donné l’essentiel en 2010. L’homme était infirme parce que 40 est le nombre de la pénitence parfaite, et qu’il lui manque 2 : les deux préceptes de l’amour de Dieu et du prochain. Et c’est grâce à ces deux préceptes que l’homme est guéri.

    Jésus lui donne trois ordres : lève-toi, prends ton grabat, et marche, poursuit saint Augustin. En lui disant « Lève-toi », il le guérit, mais les deux autres ordres, pris à la lettre, n’ont guère de sens : on ne voit pas pourquoi Jésus lui demande de partir sur le champ. Or ces mots sont répétés : trois fois, et même quatre fois. C’est qu’en lui disant « prends ton grabat », il lui donne le commandement de l’amour du prochain, et en lui disant « Marche », il lui donne le commandement de l’amour de Dieu. Parce que le grabat est son prochain : le grabat était son prochain qui le portait, maintenant c’est à lui de porter son prochain : « portez les fardeaux les uns des autres ». Et en lui disant de marcher, il le conduit vers Dieu qui est Amour. Preuve en est qu’il le retrouve ensuite au Temple : une fois guéri, l’homme est allé dans le lieu saint, dans le lieu de la Présence de Dieu.

  • Bravo le Salon Beige

    Le conseil Famille et Société de la Conférence des évêques de France a annulé l’intervention de la fanatique idéologue du genre Fabienne Brugère lors de la journée nationale de formation (sic) des délégués diocésains à la pastorale familiale du 19 mars.

    Cette annulation fait suite (explicitement) à la supplique à Mgr Pontier lancée par le Salon Beige. La Croix s'en étrangle et c'est savoureux.

    Bravo le Salon Beige.

    Et heureusement que je n’ai pas de chapeau, parce que je serais obligé de le manger : j’avais écrit qu’on pouvait toujours signer cette supplique, en sachant que ça ne sert à rien…

  • L’avortement discrètement banni des hôpitaux publics en Turquie

    Selon le professeur Cansun Demir, président de la société turque des obstétriciens et gynécologues, les hôpitaux d’Etat ont dû arrêter tous les avortements, alors que la loi les permet jusqu’à la dixième semaine.

    Ce qui s’est passé est que, tout simplement, le code de rémunération de l’avortement a disparu du système informatique…

    Et cela sans aucune base légale, tonne Cansun Demir, dénonçant une « atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés »…

    Le ministère de la Santé rejette la réclamation et rappelle que l’avortement est toujours autorisé jusqu’à la dixième semaine. Mais il ne dit rien du code informatique…

    En 2012, Erdogan avait dit que l’avortement est un « meurtre », et c’est alors que le délai avait été raccourci à dix semaines.

    (Selon Hurriyet, repris par Gènéthique)

  • De Jésus à Noé

    Le Qatar, Bahrein et les Emirats arabes unis ont interdit la projection de la super-production hollywoodienne Noé. D’autres pays pourraient leur emboîter le pas, dont l’Egypte. Car l’université Al Azhar a fait savoir que ce film est “contraire à la foi et aux fondamentaux de la loi islamique (Charia)” :

    “Al-Azhar renouvelle son refus de toute projection d'une production représentant Allah, ses prophètes et messagers, ainsi que les compagnons du prophète Mahomet.”

    En 2004, Al Azhar n’avait rien dit lors de la sortie de La Passion du Christ de Mel Gibson… qui avait fait un tabac en Egypte et dans tous les pays musulmans (sauf le Koweït et Bahreïn où il avait été interdit)…

    Certains avaient alors salué cette avancée d’Al Azhar qui mettait fin à un interdit désuet… D’autant que la seule déclaration qu’on avait pu arracher à un responsable de l’université était ce propos de Ali Samman, le vice-recteur chargé du dialogue avec les autres religions monothéistes : "Nous ne sommes pas d'accord avec ce film, mais Al Azhar n'est pas un organisme de censure."

    Comme on le voit aujourd’hui, l’interdit sur la représentation des prophètes de l’islam est toujours en vigueur.

    Mais pourquoi donc avoir laissé passer La Passion du Christ, où était représenté Jésus, prophète bien plus important que Noé, et en outre la passion de Jésus, alors que l’islam enseigne que Jésus n’est pas mort sur la croix ?

    La réponse est que le film avait été dénoncé comme « antisémite » par les lobbies juifs, et avait fait l’objet d’une campagne sans précédent contre une œuvre cinématographique. Si les juifs sont à ce point contre le film, les musulmans ne peuvent pas être contre. Si le film est antisémite, il est contre Israël, donc il est bon pour les Arabes… Tel était le raisonnement des dirigeants des pays arabes, et aussi de l’université Al Azhar.

    Avec Noé, c’est tout différent. Les lobbies juifs sont muets. L’interdiction est donc de nouveau de mise…

  • Jeudi de la première semaine de carême

    L’évangile est celui de la Cananéenne dont la fille est tourmentée par le démon (Matthieu 15, 21-28).

    Par le fait qu’il s’agisse d’une païenne, et par son dénouement, l’épisode est très proche de celui de la guérison du serviteur du centurion, que saint Matthieu a raconté sept chapitres plus haut.

    Dans les deux cas, Jésus fait l’éloge de la foi de la personne païenne, et guérit à distance en disant : que soit fait selon ta volonté (volonté qui, par la foi, rencontre donc la volonté divine qui épouse la volonté humaine).

    Toutefois, la structure profonde du récit fait davantage penser aux Noces de Cana, dans l’évangile de saint Jean. Jésus répond durement à sa Mère, comme il répond durement à la Cananéenne, parce que « mon heure n’est pas encore venue ». A Cana parce que c’est avant sa « vie publique », face à la Cananéenne, en territoire païen, parce que l’évangélisation des païens sera le rôle de l’Eglise. (Le centurion, quant à lui, était à Capharnaum, et il était un « ami de notre peuple », selon les juifs en saint Luc.)

    D’autre part, les « chiens » et les « miettes qui tombent de la table » font penser à la parabole du riche et de Lazare, en saint Luc. La Cananéenne qui mendie la guérison de sa fille comme une miette de pain qui tombe de la table des juifs est un peu l’alter ego du mendiant dont les chiens lèchent les ulcères.

    D’autre part, si l’on pense à l’évidente signification eucharistique du récit des Noces de Cana – l’eau changée en vin comme le vin sera changé en sang du Christ – on peut voir par allusion une correspondance avec les miettes de pain (du pain des fils) qui figurent la guérison de la fille possédée – et l’Eglise souligne que le Christ est tout entier présent dans chaque miette du pain eucharistique (aux multiplications des pains Jésus demande de soigneusement ramasser les morceaux qui restent)…

    L’antienne de communion de cette messe est alors la conclusion de tout ceci :

    Panis, quem ego dédero, caro mea est pro sǽculi vita.

    Le pain que moi je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde.