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Politique française - Page 154

  • Bayrou : ça ne s’arrange pas

    Le même jour, François Bayrou se prononce pour le gel du corps électoral en Nouvelle-Calédonie (donc pour l’exclusion civique d’un certain nombre de ses concitoyens dont le seul crime est de travailler en Nouvelle-Calédonie), et pour le Téléthon, car, dit-il, le seul débat légitime est le débat civique, or il y a une loi qui permet les recherches sur l’embryon…

    Une profession de foi antinationale et antidémocratique et une profession de foi de culture de mort en une seule journée, et qui se contredisent l'une l'autre, bravo l’héritier de la démocratie chrétienne.

  • Rififi à l’UMP

    La commission des lois de l’Assemblée nationale a adopté hier soir le projet de loi constitutionnel (r)établissant le « gel » du corps électoral en Nouvelle-Calédonie à la date de 1998. Comme cela était prévisible, plusieurs membres UMP de la commission se sont opposés au texte. Christian Vanneste a souligné qu’il s’agissait d’une « atteinte profonde aux fondements de notre République », et Thierry Mariani y voit une « aberration », tandis que d’autres faisaient remarquer que de toute façon le Congrès ne pourrait pas être réuni avant les élections. Bref, le texte n’a pu être adopté que grâce aux voix du PS et de l’UDF, ce qui laisse augurer un débat pour le moins difficile lorsqu’il arrivera en discussion à l’Assemblée, le 13 décembre.

    D’après Le Monde daté de ce jour, cette question a fait l’objet d’une très vive passe d’armes entre Sarkozy et Villepin lors du petit déjeuner de la majorité de mardi. Sarkozy aurait dit qu’il ne voulait pas de ce texte, parce qu’il n’a rien à y gagner alors que « le Front national va en faire son miel ». Villepin aurait répliqué qu’il s’agit d’un engagement du président de la République et qu’on «  ne renie pas la parole de l’Etat pour de petits intérêts de circonstance ».

    Une fois de plus, voilà le Front national au centre du débat politique. Ce serait en effet un argument de poids en faveur de Jean-Marie Le Pen si l’UMP-UDF-PS-PC votait un texte destiné à faire avancer la Nouvelle-Calédonie vers l’indépendance… Et ce n’est pas un hasard si ce sont les députés UMP chargés de rabattre les électeurs du Front national qui montent au créneau pour crier casse-cou. On notera aussi cette confidence au Monde d’un député UMP : « Comment expliquer qu’on va empêcher les Français installés outre-mer depuis des années de voter alors qu’il est question, ici, d’accorder le droit de vote aux étrangers ? »

    Le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, est une fois de plus en situation difficile. Il a reconnu qu’il y avait une « difficulté » au sein de la majorité, mais il prétend que la divergence porte uniquement sur une question de procédure : certains auraient préféré que la navette commence par le Sénat et non par l’Assemblée nationale. Explication évidemment ridicule, même en s’en tenant aux propos publics des uns et des autres.

    Rappelons qu’il s’agit d’un texte élaboré par le gouvernement Jospin, après que le gel eut été cassé par le Conseil constitutionnel. Il fut ensuite voté par l’Assemblée nationale et le Sénat, mais la réunion du Congrès fut reportée (à cause du projet de réforme du Conseil supérieur de la magistrature qui faisait partie de la même charrette).

  • Toujours plus de « stages » !

    « On va devoir aller beaucoup plus loin, à l'évidence, sur les stages », a déclaré le Premier ministre, à l'occasion d'une table ronde organisée mercredi dans une ANPE parisienne. Constatant une nouvelle fois les difficultés des jeunes à entrer dans la vie active, Dominique de Villepin a évoqué l'éventuelle création d'une « bourse des stages », insistant sur la nécessité d'être « beaucoup plus volontariste » pour « créer des opportunités » pour les jeunes en quête d'emploi. Et d’insister sur l'importance d'assurer une « égalité des chances » face aux stages (sic).

    Jacques Delors, président du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion (Cerc), dont le rapport doit servir de base à la Conférence sur l'emploi et les revenus du 14 décembre, a récemment affirmé que l'insertion des quelque 190.000 jeunes sortis sans diplôme du système éducatif ne se fera qu'au prix d'un gros effort de formation permanente, avec des « stages coûteux ».

    Mais oui. Les stages, comme l’avaient montré les gouvernements socialistes, restent le meilleur moyen de faire baisser les statistiques du chômage. Certes, c’est très « coûteux ». Mais ce sont les contribuables qui paient.

    Mais plus ils paient, moins il se crée d’emplois…

  • Le 31 décembre des musulmans

    Le CFCM estime que les conditions ne sont « pas réunies pour un déroulement normal du sacrifice rituel 2006 ». Il « redoute que son déroulement ne soit gravement perturbé et appelle chaque partie concernée à prendre la mesure de la situation et les conséquences qui peuvent en découler ».

    Le problème est que l’Aïd el Kébir tombe cette année le 31 décembre, et qu’il y a donc un risque de d’indisponibilité des médecins vétérinaires, des abattoirs, et des difficultés de mobilisation des forces de l’ordre… Il peut en résulter un surcoût allant jusqu’à 80 euros par mouton, là où on pourra l’abattre, se plaint le CFCM.

    Fouad Alaoui, vice-président du CFCM, va jusqu’à dénoncer « une volonté implicite de pousser les gens à ne pas faire le sacrifice »…

    Et voilà un exemple de l’islam religion d’Etat grâce à la création du CFCM. Alors que la République laïque devrait pour le moins faire la sourde oreille et laisser se débrouiller les sectateurs d’une religion étrangère qui vient perturber nos fêtes traditionnelles, le chef du bureau des cultes au ministère de l’Intérieur fait savoir que « l’administration met en place un dialogue permanent pour arriver au maximum de solutions pratiques », et il ajoute : « Nous voudrions que les choses arrivent par la conciliation plutôt que par la réquisition. »

    Autrement dit, l’Etat est prêt à réquisitionner des vétérinaires et des abattoirs, en pleine fête du jour de l’an, pour permettre aux musulmans de massacrer leurs moutons. Le « dialogue » sur ce sujet est déjà une belle victoire de l’islam. La réquisition serait une victoire éclatante, et une incitation à l’escalade des revendications. Merci Sarkozy.

  • Marine sur le Caillou

    Lors d’une conférence de presse tenue à Nouméa, Marine Le Pen a souligné que le projet de réforme constitutionnelle visant à geler le corps électoral en Nouvelle-Calédonie est, comme le dit le FN local, une marche vers l’indépendance : « Le fait d’avoir permis que ce texte arrive à l’Assemblée démontre évidemment la volonté du gouvernement du monter une marche supplémentaire vers l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie . » Or, a-t-elle ajouté, « les grands principes de la République française ne sont négociables nulle part sur le territoire français ». Le Front national réclame un référendum local, et Marine Le Pen envisage d’appeler « les exclus du vote à ne plus payer leurs impôts », puisqu’ils ne sont plus considérés comme citoyens. Elle a indiqué qu’elle allait écrire à tous les parlementaires pour leur demander de rejeter ce texte « parfaitement anticonstitutionnel » (le texte a été rejeté par le Conseil constitutionnel en 1999).

    D’autre part, Marine Le Pen a affirmé qu’elle voyait son père en tête au premier tour de la présidentielle : « L’ensemble de la classe politique vient sur le terrain du Front national. Ca s’appelle une victoire idéologique, et Mitterrand disait que les victoires idéologiques précèdent toujours les victoires politiques. »

  • La représentativité attendra

    Au cours de la discussion du projet de loi de modernisation du dialogue social, les députés de gauche ont défendu un amendement visant à inscrire dans le Code du travail la réforme de la représentativité syndicale prônée par le Conseil économique et social. A savoir que la représentativité s’apprécie selon les résultats obtenus aux élections et non sur des critères qui n’ont rien à y voir ; ce qui paraît une lapalissade mais constitue une véritable révolution en France.

    Paradoxalement, c’est la gauche, jusqu’ici opposée à toute modification, qui a élaboré et défendu cet amendement, et la droite, qu’on supposait vouloir mettre un terme à une situation de type soviétique, qui s’y oppose : l’UMP a rejeté l’amendement, avec le soutien du Premier ministre qui s’est dit « personnellement favorable » à la réforme mais juge urgent d’attendre pour la mettre en œuvre…

    Il est vrai que le Medef y est hostile, le syndicat patronal se montrant ainsi conservateur au sens où l’on qualifiait ainsi les durs de la nomenklatura soviétique. Sans doute a-t-il peur de perdre lui aussi, par la suite, son monopole de représentativité des patrons…

  • Gollnisch ne peut pas gagner en justice…

    A l’audience du procès Gollnisch contre Queyranne, le procureur a demandé la relaxe en faveur du président du conseil régional, ainsi que des six autres présidents de groupes poursuivis. Ben voyons…

    Rappelons les faits. C’est le juge d’instruction en charge de l’affaire de la conférence de presse « controversée » qui avait renvoyé en correctionnelle ces sept diffamateurs de Bruno Gollnisch, tandis qu’il rendait une ordonnance de non-lieu dans les poursuites contre le délégué général du Front national. Malgré cette ordonnance, Bruno Gollnisch est néanmoins passé en jugement, et voici que le procureur demande la relaxe des diffamateurs…

    Le texte qu’avait lu Jean-Jack Queyranne, au nom des présidents de groupes, était violemment diffamatoire, puisqu’il disait que les « propos » reprochés à Bruno Gollnisch « nous renvoient aux pires moments de notre histoire : ceux où un régime faisait du racisme et de l’antisémitisme une politique d’Etat excluant des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants pour finir par les conduire dans les camps de la mort ».

    Mais le procureur Bertrand Reynaud considère que qu’il faut replacer cette déclaration « dans son contexte » et qu’elle est « proportionnée par rapport à la gravité des propos tenus par Bruno Gollnisch ». Rappelons que la Licra s’est retirée du procès sur les « propos » en question en constatant que Bruno Gollnisch ne niait ni les crimes nazis ni les chambres à gaz.

    Quoi qu’il en soit, le procureur avait un autre tour dans son sac. Il a demandé la relaxe d’abord « pour des raisons de droit compte tenu d’une erreur de fondement dans la qualité de M. Gollnisch ». Car, selon lui, « tous les éléments du dossier ont montré que c’était bien en sa qualité d’élu du FN que Bruno Gollnisch avait été mis en cause et non en tant que simple particulier ».

    Bref, Gollnisch a toujours tort. Quand il fait valoir qu’il a tenu sa conférence de presse en tant qu’élu politique, dans sa permanence politique, l’université le chasse pour avoir tenu une conférence de presse en tant qu’universitaire, et quand il demande réparation à la justice en tant que citoyen, on lui rétorque qu’il est un élu…

    Les jugements des deux procès seront rendus le 18 janvier.

  • L’immigration « stable »

    A l’issue de la réunion à Matignon du comité interministériel de contrôle de l’immigration, le gouvernement a annoncé que « l’immigration légale reste stable depuis deux ans », autour de 200.000 personnes par an, et même qu’il y a eu une baisse de 2,8% entre 2004 et 2005. L’ensemble des données statistiques sur 2005 et les trois premiers trimestres de 2006 montrent selon le gouvernement que « ces deux années sont caractérisées par l’amorce d’une véritable diminution de certains flux migratoires, au premier rang desquels l’asile, mais aussi, et dans une moindre mesure, le regroupement familial ». Grâce à qui ? Mais à Sarkozy, bien sûr.

    Dans un communiqué, Jean-Marie Le Pen a dénoncé « le mensonge permanent sur l’immigration » en provenance du tiers monde. « C’est une lamentable farce, souligne-t-il : l’immigration régulière est une goutte d’eau dans l’océan de l’immigration clandestine. Une stabilisation de ces entrées ne change rien au torrent migratoire. »

    On le voit clairement, par exemple avec les demandes d’asile. Elles sont en baisse, nous dit-on, et la France vient de perdre sa peu enviable première place mondiale des pays de demandes d’asile. Elle est passée deuxième derrière les Etats-Unis. Mais elle est encore devant le Royaume Uni, l’Allemagne et le Canada. Et s’il y a un peu moins de demandes, le nombre de personnes obtenant le statut de réfugié augmente…

    Le gouvernement se félicite aussi d’avoir « doublé » le nombre des reconduites à la frontière : leur nombre est passé de 10.000 à 20.000. Mais c’est dérisoire, quand Sarkozy lui-même évalue à 100.000 le nombre d’immigrants illégaux arrivant chaque année, évaluation évidemment sous-estimée (et l’on ne nous dit pas quelle proportion des expulsés revient aussitôt en France…). La dernière estimation en date du nombre total de clandestins est celle de Dominique de Villepin, quand il était ministre de l’Intérieur. Il n’avait pas craint d’affirmer que le nombre de clandestins se situait dans une fourchette de 200.000 à 400.000 personnes. Soit l’équivalent de deux à quatre ans d’immigration illégale selon ce que dit aujourd’hui Sarkozy : on se moque du monde.

    Jean-Marie Le Pen souligne aussi : « Au moment même où la Chambre régionale des comptes montre que le Samu social de Paris est dans une situation catastrophique à cause de l’afflux de clandestins, tenter de faire croire aux Français que l’immigration est stabilisée relève de la provocation. »

    En effet, chacun a pu voir à la télévision ou lire dans les journaux que les comptes du Samu social sont plombés par l’hébergement en hôtel des clandestins, qui lui a coûté 24 millions d’euros en 2004, et 37 millions en 2006. A part ça, l’immigration reste stable…

  • Le fiasco de la « 2e chance »

    En juin 2005, Dominique de Villepin lançait son projet « Défense 2e chance », pour les jeunes en rupture scolaire et sociale. Il assignait à ce dispositif de formation, sous la houlette d’anciens militaires, la tâche de former « 20.000 jeunes en 2007 » (sur les 60.000 qui sortent du système scolaire sans diplôme ni qualification). Quelques mois plus tard, Michèle Alliot-Marie parlait aussi de « 20.000 jeunes à partir de 2007, 10.000 dès 2006 ». L’Epide (Etablissement public d’insertion de la Défense ), qui gère la chose, fait savoir qu’il accueille aujourd’hui 976 jeunes dans les onze centres qui ont été ouverts. En ajoutant ceux qui ont terminé le parcours (409…), les exclus et les démissionnaires…, l’Epide dénombre 1.869 jeunes qui sont passés par ces centres. Le projet « Défense 2e chance », c’était aussi, comme tout le reste, un effet d’annonce.

  • Rwanda : l’aventure Bruguière

    La chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda saisie du procès du colonel Bagosora, accusé d’être le cerveau du génocide de 1994, a admis en preuve le rapport du juge Bruguière qui accuse l’actuel président du Rwanda Paul Kagame d’être impliqué dans l’attentat qui a coûté la vie au président de l’époque. Ce rapport pourra être « utile » pour l’appréciation du « contexte » du génocide, a affirmé le juge norvégien président de cette chambre.

    Mais dans le même temps l’un des anciens soldats de la rébellion tutsi, mis en cause par le juge Bruguière, s’insurge contre ce qu’il lit dans le rapport, et « réfute catégoriquement » tout ce qui lui est attribué dans ce texte. Dans une lettre au juge, il répond point par point. Il semble établi qu’il n’était pas à Kigali le jour de l’attentat. Le plus grave est sans doute ce qu’a découvert Libération : sur le procès verbal d’audition il est précisé que « les réponses du témoin, dans un excellent français, fourmillent de détails ». Or le journaliste de Libération est tombé sur un homme qui « parle à peine le français ». Selon ce que lui a dit ce Rwandais, le greffière lisait un texte et lui demandait de confirmer ou d’infirmer… Et alors qu’il a nié connaître ceux qui ont tiré sur l’avion, le rapport confirme qu’il les connaissait…

    La France joue un très mauvais feuilleton.