Au cours de la discussion du projet de loi de modernisation du dialogue social, les députés de gauche ont défendu un amendement visant à inscrire dans le Code du travail la réforme de la représentativité syndicale prônée par le Conseil économique et social. A savoir que la représentativité s’apprécie selon les résultats obtenus aux élections et non sur des critères qui n’ont rien à y voir ; ce qui paraît une lapalissade mais constitue une véritable révolution en France.
Paradoxalement, c’est la gauche, jusqu’ici opposée à toute modification, qui a élaboré et défendu cet amendement, et la droite, qu’on supposait vouloir mettre un terme à une situation de type soviétique, qui s’y oppose : l’UMP a rejeté l’amendement, avec le soutien du Premier ministre qui s’est dit « personnellement favorable » à la réforme mais juge urgent d’attendre pour la mettre en œuvre…
Il est vrai que le Medef y est hostile, le syndicat patronal se montrant ainsi conservateur au sens où l’on qualifiait ainsi les durs de la nomenklatura soviétique. Sans doute a-t-il peur de perdre lui aussi, par la suite, son monopole de représentativité des patrons…