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Rwanda : l’aventure Bruguière

La chambre du Tribunal pénal international pour le Rwanda saisie du procès du colonel Bagosora, accusé d’être le cerveau du génocide de 1994, a admis en preuve le rapport du juge Bruguière qui accuse l’actuel président du Rwanda Paul Kagame d’être impliqué dans l’attentat qui a coûté la vie au président de l’époque. Ce rapport pourra être « utile » pour l’appréciation du « contexte » du génocide, a affirmé le juge norvégien président de cette chambre.

Mais dans le même temps l’un des anciens soldats de la rébellion tutsi, mis en cause par le juge Bruguière, s’insurge contre ce qu’il lit dans le rapport, et « réfute catégoriquement » tout ce qui lui est attribué dans ce texte. Dans une lettre au juge, il répond point par point. Il semble établi qu’il n’était pas à Kigali le jour de l’attentat. Le plus grave est sans doute ce qu’a découvert Libération : sur le procès verbal d’audition il est précisé que « les réponses du témoin, dans un excellent français, fourmillent de détails ». Or le journaliste de Libération est tombé sur un homme qui « parle à peine le français ». Selon ce que lui a dit ce Rwandais, le greffière lisait un texte et lui demandait de confirmer ou d’infirmer… Et alors qu’il a nié connaître ceux qui ont tiré sur l’avion, le rapport confirme qu’il les connaissait…

La France joue un très mauvais feuilleton.

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