En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Surge, Venetorum civitas, et gaude, quia gloria Paterni hodie circumfulsit te, alléluia.
Lève-toi, ville des Vénètes, et réjouis-toi, parce que la gloire de Patern aujourd’hui t’entoure de son éclat, alléluia.
Telle est la première antienne de l’office de saint Patern, premier évêque de Vannes, patron principal du diocèse.
Une autre antienne est digne d’intérêt, la quatrième :
Benedicite, caeli, Dominum, rorate ad Paterni imperium, alleluia.
Bénissez, cieux, le Seigneur, faites tomber la rosée au commandement de Patern, alléluia.
On reconnaît le cantique Benedicite que cette antienne introduit aux laudes, avec ses deux bénédictions de la pluie : « Benedicite, omnis imber et ros… Benedicite, rores et pruina… » Rorate fait référence à la rosée, mais par extension à la bruine, bref au crachin breton, et c’est pourquoi on prie saint Patern pour obtenir la pluie…
Cette antienne est du 4e mode, mais le mot Rorate reçoit la mélodie du Rorate de l’introït du quatrième dimanche de l’Avent, qui est celle de tant de mélodies du premier mode…
Pardon sant Erwan, par Anne Auffret (chant), Daniel Le Féon (bombarde), et l’abbé Loïc Le Griguer, organiste de la cathédrale de Tréguier. CD Pardoniou, Coop Breizh, 2001, repris dans le coffret « Les plus beaux cantiques de Bretagne » qui contient les trois CD de ces interprètes. La peinture est « Le pardon de Kergoat » de Jules Breton (qui ne l'était pas).
Pan eo hirie ho pardon, sant Erwan venniget, Pedit evit ho proiz, evit ar Vretoned. Hirie an holl Vretoned ho ped a galon vat : Roit de'e, aotrou Sant Erwan, roit de'e holl o mennad.
Puisque aujourd’hui, c’est votre pardon, saint Yves béni, Priez pour vos compatriotes, priez pour les Bretons. Aujourd’hui les vrais Bretons vous prient de bon cœur. Donnez-leur, Monsieur saint Yves, donnez-leur à tous ce qu’ils désirent.
Pa zeu Miz Mae da vleuniañ el liorzhoù ar vro, Miz Mae, miz ma Mamm Santel, pa zeu miz Mae en-dro, Me 'glev war-zu Landreger ar pemp kloc’h bras o son, Kleier Erwan ha Tual o c’hervel d'ar pardon.
Quand le mois de mai fleurit dans les jardins du pays, Mois de mai, mois de ma sainte Mère, quand mai est de retour, J’entends du côté de Tréguier, les cinq grandes cloches sonner, Les cloches d’Yves et de Tugdual appelant au pardon.
Gwechall 'oa e Landreger ur bez eus ar c’haerañ, Bez sant Erwan Helouri, graet gant dug ar vro-mañ. Eno an holl Vretoned a zeue da bediñ, Eno 'roe sant Erwan mennad da bep hini.
Autrefois il y avait à Tréguier un tombeau des plus beaux, Le tombeau de saint Yves Hélory, construit par le duc de ce pays. Là tous les Bretons venaient pour prier, Là, saint Yves exauçait les vœux de chacun.
Eno 'z eus bet burzhudoù, 'vel ne oa bet gwelet Nag en Breizh, nag en Bro-c’hall, testoù ‘zo da lâret : Eno rouaned ar vro a zeue diarc’hen, Da glask ivez o mennad digant Tad ar beorien.
Là il y eut des miracles comme on n'en a jamais vu Ni en Bretagne ni en France ; il y a des témoins pour le dire. Là les rois du pays venaient pieds nus Pour demander l'objet de leurs vœux au Père des pauvres.
Na pegen kaer eo gwelet, en devezh ar pardon Parrouzoù koant Bro-Dreger gant o frosesion ! Roit de'e pezh a c’houlennont, o ma sant binniget : N’eus ket d’ho karet gwelloc’h e-touez ar Vretoned.
Comme il est beau de voir, autour du pardon Les jolies paroisses du pays de Tréguier, avec leurs processions. Donnez-leur ce qu’ils demandent, ô mon saint béni, Il n’y en a pas pour mieux vous aimer parmi les Bretons.
On trouvera ici l’intégralité des 16 strophes originelles (en plus du refrain). Le cantique a été écrit par l’abbé Jean-François Le Pon pour la fête de saint Yves de 1880, afin de célébrer la reconstruction du tombeau qui avait été détruit à la Révolution. Voici la traduction des trois dernières strophes :
Elle va en s’affaiblissant, hélas, la foi en Bretagne : On ne respecte plus Dieu ni sa Sainte Loi, Redites encore à vos compatriotes, ô mon saint béni, Qu’il faut obéir à Dieu pour avoir du bonheur.
Dites-leur de marcher droit vers le Paradis Et d’être de vrais chrétiens comme leurs ancêtres. Oh ! Alors nous verrons revenir parmi nous La paix et la loyauté et avec elles la joie.
Venons tous donc, Bretons, au tombeau de saint Yves, Venons tous lui dire nos inquiétudes et notre prière ; Et avec la foi vive dans nos cœurs et la volonté de Dieu, Nous verrons encore des miracles autour du nouveau tombeau.
Saint Venant fut un martyr de la persécution de Dèce, en 250, dans sa ville de Camerino. Il avait 15 ans. Emilio Altieri, de vieille noblesse romaine, fut nommé évêque de Camerino en 1627, trois ans après avoir été ordonné prêtre (à la nonciature de Varsovie) et peu avant d’être nommé gouverneur de l’Ombrie. En 1670 (il a presque 80 ans) il devient pape sous le nom de Clément X. Il confie l’église médiévale romaine Saint-Jean du Marché (démolie en 1928) à la confrérie de Camerino, et inscrit saint Venant au calendrier romain, faisant composer pour sa fête des oraisons et des hymnes, dont celle des matines :
Le noble athlète du Christ persiste à réprouver les idoles des Gentils, et, blessé de l’amour de Dieu, ne compte pour rien ce qui met sa vie en danger.
Loris revínctus ásperis, E rupe præceps vólvitur : Spinéta vultum láncinant ; Per saxa corpus scínditur.
Étroitement lié, Venant est précipité du haut d’une roche, et, dans sa chute les épines déchirent son visage, ses membres sont brisés par les pierres.
Dum membra raptant Mártyris, Languent siti satéllites ; Signo crucis Venántius E rupe fontes élicit.
Tandis qu’ils traînent le Martyr, les satellites souffrent de la soif ; Venant, par le signe de la croix, fait jaillir une fontaine du rocher.
Bellátor o fortíssime, Qui pérfidis tortóribus E caute præbes póculum, Nos rore grátiæ írriga.
O combattant très courageux, qui procurâtes à vos perfides bourreaux un breuvage sorti de la pierre, versez sur nous la rosée de la grâce.
Sit laus Patri, sit Fílio, Tibíque Sancte Spíritus : Da per preces Venántii Beáta nobis gáudia. Amen.
Gloire soit au Père, au Fils, et à vous, Esprit-Saint : accordez-nous, par les prières de Venant, les joies de la béatitude suprême. Amen.
Dom Alcuin Reid est un bénédictin connu comme un authentique spécialiste de la liturgie. En 2005 il a publié sa thèse « Le développement organique de la liturgie », avec une préface du cardinal Ratzinger. Puis il a publié plusieurs livres traduits en plusieurs langues, et il a prononcé de nombreuses conférences. Son nom apparaît plus de 6000 fois sur le site « New Liturgical Movement ».
En 2012 il a fondé un prieuré bénédictin dans le diocèse de Toulon, bénéficiant de la bienveillance de Mgr Rey pour la liturgie traditionnelle. Il en est le prieur, mais il est seulement diacre, et la communauté a besoin d’un prêtre. Ce que trois visiteurs monastiques successifs ont reconnu, le dernier en décembre 2021. Mais Mgr Rey a refusé, pour se conformer à la dictature bergoglienne qui interdit notamment aux évêques d’utiliser l’ancien pontifical.
Comme aucune autre solution ne paraissait possible, dom Alcuin Reid s’est fait ordonner prêtre secrètement en avril par un évêque en communion avec Rome, à l’extérieur du diocèse de Toulon, et en a informé Mgr Rey. Lequel vient de suspendre le père Reid, ainsi que le moine qui a été ordonné diacre, de tout ministère.
Qui a procédé aux ordinations ? Le secret paraît bien gardé. On peut rappeler que le 11 juillet 2021 un autre moine bénédictin, du Barroux, non loin de Brignoles, était ordonné prêtre par le cardinal Gerhard Müller…
A Vila-real, en Espagne, saint Pascal, de l'Ordre des Frères Mineurs, confesseur, homme d'une innocence et d'une pénitence admirables. Le pape Léon XIII l'a déclaré patron céleste des congrès eucharistiques et des confréries du Très Saint Sacrement.
Le roi Charles III fit édifier une nouvelle église en 1767. Il commanda sept retables dont plusieurs furent réalisés par Tiepolo… qui ont été transférés au musée du Prado…
Le « gonfalon » de saint Ubald à Gubbio. Signé en bas à gauche Sinibaldo de Pérouse, daté en bas à droite 1503.
Dans sa main gauche il tient un livre avec l’antienne : « Sacerdos et Pontifex, et virtutum opifex, pastor bone in populo, ora pro nobis Dominum. » Ô prêtre et pontife, qui accomplit toutes vertus, bon pasteur pour ton peuple, prie le Seigneur pour nous.
Le corps desséché de saint Ubald, dans la basilique de Gubbio qui porte son nom. Des photos en gros plan ici, avec un article selon lequel la conservation de son corps aurait été facilitée par une terrible maladie de peau dont il souffrit les deux dernières années de sa vie.
• Comment saint Ubald (1129-1160), né à Gubbio, chanoine de Gubbio, évêque de Gubbio, mort à Gubbio, est devenu saint Thiébaut de Thann, en Alsace.
Allelúia, allelúia. La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance ; la droite du Seigneur m’a exalté.
L’alléluia Dextera Domini est dit du quatrième mode parce que son jubilus se termine sur fa-mi. Mais il commence comme un premier mode, et les trois terminaisons Dei, virtutem et Domini sont également du premier mode. Ce qui lui donne un air un peu étrange. Les deux dextera sont en opposition, le premier descendant, le second ascendant, tous deux introduisant Dei et Domini sur des formules à peu près identiques, avant exaltavit me qui donne tout son sens à la mélodie du jubilus qui s’exalte.
Michael Haydn composa d’innombrables (jolis) motets liturgiques pour la cathédrale de Salzbourg. Ils se ressemblent tous, mais celui sur l’alléluia Dextera Domini sort peut-être du lot.
Miráre utrúmlibet, et élige quid ámplius miréris, sive Fílii benigníssimam dignatiónem, sive Matris excellentíssimam dignitátem. Utrímque stupor, utrímque miráculum. Et quod Deus féminæ obtémperet, humílitas absque exémplo: et quod Deo fémina principétur, sublímitas sine sócio. In láudibus vírginum singuláriter cánitur, quod sequûntur Agnum quocûmque íerit. Quibus ergo láudibus iúdicas dignam, quæ étiam præit? Disce, homo, obedíre; disce, terra, subdi; disce, pulvis, obtemperáre. De Auctóre tuo loquens Evangelísta: Et erat, inquit, súbditus illis. Erubésce, supérbe cinis! Deus se humíliat, et tu te exáltas? Deus se homínibus subdit, et tu dominári géstiens homínibus, tuo te præpónis Auctóri ?
Étonne-toi de ce que tu veux, et choisis ce qui va t’étonner le plus : ou bien la condescendance si bienveillante du Fils, ou bien la transcendance si excellente de la mère. Double stupeur, double merveille : d’une part, humilité sans précédent, Dieu obéit à une femme ; et d’autre part, sublimité sans égale, une femme commande à Dieu. A la louange de ceux qui sont vierges, on chante à titre unique : « Ceux-là escortent l’Agneau partout où il va. » De quelles louanges juges-tu digne celle qui même le précède ? Homme, apprends à obéir ; terre, apprends à te soumettre ; poussière, apprends à obtempérer. L’évangéliste, parlant de ton Auteur, dit : « Et il leur était soumis. » Rougis, cendre orgueilleuse ! Dieu s’abaisse, et toi, tu t’élèves ? Dieu se soumet aux hommes, et toi, t’efforçant de dominer les hommes, tu te préfères à ton Auteur ?
Saint Bernard, De laudibus Virginis Matris, 1 : lecture des matines.
Annonciation dite d’Oustioug, Novgorod, début du XIIe siècle (238x138 cm).
Aujourd’hui dans le calendrier romain c’est la fête de saint Robert Bellarmin. Dans le calendrier monastique c’est la « commémoration des saints martyrs et autres saints dont les reliques sont conservées dans les églises de notre ordre ». La congrégation de France a un office propre, où l’on trouve aux matines cet extrait d’un sermon de saint Jean Chrysostome sur la seconde épitre de saint Paul aux Corinthiens.
Les sépultures des serviteurs du Crucifié sont plus splendides que les palais des souverains, et ce n'est pas seulement par la grandeur et la beauté des constructions, supérieures, on le sait, à tous les bâtiments impériaux; mais, ce qui est bien plus glorieux, par l'empressement des peuples qui s'y réunissent. Celui qui porte la pourpre se rend à ces tombeaux pour les baiser; il dépose son faste, il supplie les saints de lui servir d'appui auprès de Dieu; c'est pour se faire d'un fabricant de tentes, d'un pêcheur, et encore sont-ils morts, des protecteurs, qu'il est là en prières, ce souverain portant diadème. Oserez-vous donc, répondez-moi, regarder comme mort le Maître de ces hommes, celui dont les serviteurs, même quand ils ont cessé de vivre, sont les protecteurs des rois de la terre? Ces spectacles, on ne les voit pas seulement dans Rome, on les voit aussi à Constantinople. Car le fils de Constantin-le-Grand n'a pas cru pouvoir faire un plus grand honneur à son père que de le déposer sous les portiques du pêcheur ; ce que sont les portiers des souverains dans leurs palais, les souverains le sont, pour les pêcheurs, dans leurs sépultures. Les pêcheurs, comme maîtres de la résidence, occupent l'intérieur; les empereurs se trouvent trop honorés d'avoir leur place près de la porte et de servir ainsi à montrer, même à des infidèles, que des pêcheurs au jour de la résurrection obtiendront sur eux la supériorité. S'il en est ainsi maintenant dans les sépultures, à bien plus forte raison en sera-t-il de même, dans la résurrection ; bouleversement complet ; les empereurs sont devenus des domestiques, des serviteurs; les sujets sont élevés à la dignité de souverains ou plutôt à une dignité bien plus haute encore. La vérité elle-même fait foi que ce n'est point par flatterie que les choses se passent ainsi car le voisinage des saints profite à la gloire des empereurs. Car bien plus augustes que toutes les sépultures impériales sont ces tombeaux des saints : d'une part, complète solitude, d'autre part, la foule qui se presse.
Voulez-vous faire la comparaison entre les cours des empereurs et ces tombeaux? Nouvelle preuve de la même victoire. D'un côté, beaucoup de gens pour écarter le peuple; d'un autre côté, beaucoup d'amis qui invitent, qui attirent à eux les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les esclaves, les hommes libres; d'un côté , un appareil terrible; d'un autre côté, une joie ineffable. Mais pourtant c'est un plaisir que de voir l'empereur, dans son manteau d'or, la couronne en tête, et, à ses côtés, généraux, magistrats, préfets, tribuns, centurions, prêteurs? Oui, mais nos spectacles à nous sont tellement plus augustes, tellement plus redoutables, que les autres, en comparaison, n'ont plus l'air que d'un jeu de théâtre et d'une puérilité. Il vous suffit de franchir nos seuils pour que le seul aspect du lieu transporte votre pensée vers le ciel, vers le Roi d'en-haut, vers l'armée des anges, vers le trône sublime, vers la gloire inaccessible. Il ne s'agit plus d'un préfet qui a pouvoir de mettre l'un en liberté, de charger l'autre de fers; les ossements de nos saints n'ont pas cette pauvre et misérable puissance ; ils en ont une autre, et celle-là est bien plus considérable. Ils arrêtent les démons, ils les torturent; ils affranchissent des plus tristes liens ceux qui étaient enchaînés. Quoi de plus redoutable que ce tribunal? On ne voit personne; personne n'est là déchirant visiblement les flancs du démon, et cependant ce sont des voix, des cris déchirants, des coups de fouet, des gémissements arrachés par les tortures, des langues de feu, le démon ne pouvant pas résister à cette merveilleuse puissance. Ceux qui ont été revêtus de corps triomphent de puissances incorporelles; de la poussière, des os, de la cendre causent les déchirements de ces natures invisibles. Voilà pourquoi on ne fait pas de voyages pour voir des palais d'empereurs; mais une foule d'empereurs ont fait des voyages pour assister à un pareil spectacle. C'est que les signes, les symboles du jugement à venir apparaissent dans les temples de nos saints; les ossements des martyrs nous annoncent les démons frappés de verges, les hommes purifiés, affranchis. Vous Voyez la puissance des saints même après leur mort.