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Liturgie - Page 97

  • 5e dimanche après Pâques

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    Allelúia. Exívi a Patre, et veni in mundum : íterum relínquo mundum, et vado ad Patrem. Allelúia.

    Allelúia. Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père. Alléluia.

    Le texte du second alléluia de la messe de ce dimanche est la phrase clé de l’évangile qui suit immédiatement le chant : l’annonce par Jésus de son Ascension.

    La mélodie du verset est étonnante : c’est celle de l’alléluia, indéfiniment répétée. Et cette mélodie répète elle-même un motif qu’on trouve 15 fois. Selon un schéma imposé par les quelque 42 climacus : sans aucun doute un record.

    En outre, cette mélodie est calée dans le haut de la gamme, et si solidement accrochée à la dominante (ré) qu’elle ne descend à la tonique que dans les formules finales.

    Bref, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui une musique répétitive, et planante, en ce sens qu’elle plane dans les hauteurs. Jésus dit qu’il est sorti du Père pour venir dans le monde et qu’il laisse le monde pour aller au Père, mais la musique montre qu’il n’a jamais quitté le Père. Il s’est fait homme tout en restant l’un de la Trinité. Il est remarquable que la mélodie ne cherche en aucune manière à illustrer la descente d’auprès du Père et la remontée vers le Père, ni le contraste entre la kénose et la glorification. L’Ascension, c’est jeudi prochain, mais Jésus parle déjà depuis le ciel, dans la divine et éternelle contemplation. Là où nous devons le rejoindre, dès maintenant, dans nos prières et nos actions.

    Par les moines de Solesmes en 1952-53 :


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  • Saint Patern

    Surge, Venetorum civitas, et gaude, quia gloria Paterni hodie circumfulsit te, alléluia.

    Lève-toi, ville des Vénètes, et réjouis-toi, parce que la gloire de Patern aujourd’hui t’entoure de son éclat, alléluia.

    Telle est la première antienne de l’office de saint Patern, premier évêque de Vannes, patron principal du diocèse.

    Une autre antienne est digne d’intérêt, la quatrième :

    Benedicite, caeli, Dominum, rorate ad Paterni imperium, alleluia.

    Bénissez, cieux, le Seigneur, faites tomber la rosée au commandement de Patern, alléluia.

    On reconnaît le cantique Benedicite que cette antienne introduit aux laudes, avec ses deux bénédictions de la pluie : « Benedicite, omnis imber et ros… Benedicite, rores et pruina… » Rorate fait référence à la rosée, mais par extension à la bruine, bref au crachin breton, et c’est pourquoi on prie saint Patern pour obtenir la pluie…

    Cette antienne est du 4e mode, mais le mot Rorate reçoit la mélodie du Rorate de l’introït du quatrième dimanche de l’Avent, qui est celle de tant de mélodies du premier mode…

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  • Saint Bernardin de Sienne

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    Histoire de saint Bernardin de Sienne, par l'abbé Berthaumier, 1862 (livre I ch. 7)

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    L'un des portraits de saint Bernardin de Sienne par Sano di Pietro, peintre de Sienne qui avait 38 ou 39 ans à la mort de saint Bernardin.

  • Saint Yves

    Pardon sant Erwan, par Anne Auffret (chant), Daniel Le Féon (bombarde), et l’abbé Loïc Le Griguer, organiste de la cathédrale de Tréguier. CD Pardoniou, Coop Breizh, 2001, repris dans le coffret « Les plus beaux cantiques de Bretagne » qui contient les trois CD de ces interprètes. La peinture est « Le pardon de Kergoat » de Jules Breton (qui ne l'était pas).

    Pan eo hirie ho pardon, sant Erwan venniget,
    Pedit evit ho proiz, evit ar Vretoned.
    Hirie an holl Vretoned ho ped a galon vat :
    Roit de'e, aotrou Sant Erwan, roit de'e holl o mennad.

    Puisque aujourd’hui, c’est votre pardon, saint Yves béni,
    Priez pour vos compatriotes, priez pour les Bretons.
    Aujourd’hui les vrais Bretons vous prient de bon cœur.
    Donnez-leur, Monsieur saint Yves, donnez-leur à tous ce qu’ils désirent.

    Pa zeu Miz Mae da vleuniañ el liorzhoù ar vro,
    Miz Mae, miz ma Mamm Santel, pa zeu miz Mae en-dro,
    Me 'glev war-zu Landreger ar pemp kloc’h bras o son,
    Kleier Erwan ha Tual o c’hervel d'ar pardon.

    Quand le mois de mai fleurit dans les jardins du pays,
    Mois de mai, mois de ma sainte Mère, quand mai est de retour,
    J’entends du côté de Tréguier, les cinq grandes cloches sonner,
    Les cloches d’Yves et de Tugdual appelant au pardon.

    Gwechall 'oa e Landreger ur bez eus ar c’haerañ,
    Bez sant Erwan Helouri, graet gant dug ar vro-mañ.
    Eno an holl Vretoned a zeue da bediñ,
    Eno 'roe sant Erwan mennad da bep hini.

    Autrefois il y avait à Tréguier un tombeau des plus beaux,
    Le tombeau de saint Yves Hélory, construit par le duc de ce pays.
    Là tous les Bretons venaient pour prier,
    Là, saint Yves exauçait les vœux de chacun.

    Eno 'z eus bet burzhudoù, 'vel ne oa bet gwelet
    Nag en Breizh, nag en Bro-c’hall, testoù ‘zo da lâret :
    Eno rouaned ar vro a zeue diarc’hen,
    Da glask ivez o mennad digant Tad ar beorien.

    Là il y eut des miracles comme on n'en a jamais vu
    Ni en Bretagne ni en France ; il y a des témoins pour le dire.
    Là les rois du pays venaient pieds nus
    Pour demander l'objet de leurs vœux au Père des pauvres.

    Na pegen kaer eo gwelet, en devezh ar pardon
    Parrouzoù koant Bro-Dreger gant o frosesion !
    Roit de'e pezh a c’houlennont, o ma sant binniget :
    N’eus ket d’ho karet gwelloc’h e-touez ar Vretoned.

    Comme il est beau de voir, autour du pardon
    Les jolies paroisses du pays de Tréguier, avec leurs processions.
    Donnez-leur ce qu’ils demandent, ô mon saint béni,
    Il n’y en a pas pour mieux vous aimer parmi les Bretons.

    On trouvera ici l’intégralité des 16 strophes originelles (en plus du refrain). Le cantique a été écrit par l’abbé Jean-François Le Pon pour la fête de saint Yves de 1880, afin de célébrer la reconstruction du tombeau qui avait été détruit à la Révolution. Voici la traduction des trois dernières strophes :

    Elle va en s’affaiblissant, hélas, la foi en Bretagne :
    On ne respecte plus Dieu ni sa Sainte Loi,
    Redites encore à vos compatriotes, ô mon saint béni,
    Qu’il faut obéir à Dieu pour avoir du bonheur.

    Dites-leur de marcher droit vers le Paradis
    Et d’être de vrais chrétiens comme leurs ancêtres.
    Oh ! Alors nous verrons revenir parmi nous
    La paix et la loyauté et avec elles la joie.

    Venons tous donc, Bretons, au tombeau de saint Yves,
    Venons tous lui dire nos inquiétudes et notre prière ;
    Et avec la foi vive dans nos cœurs et la volonté de Dieu,
    Nous verrons encore des miracles autour du nouveau tombeau.

  • Saint Venant

    Saint Venant fut un martyr de la persécution de Dèce, en 250, dans sa ville de Camerino. Il avait 15 ans. Emilio Altieri, de vieille noblesse romaine, fut nommé évêque de Camerino en 1627, trois ans après avoir été ordonné prêtre (à la nonciature de Varsovie) et peu avant d’être nommé gouverneur de l’Ombrie. En 1670 (il a presque 80 ans) il devient pape sous le nom de Clément X. Il confie l’église médiévale romaine Saint-Jean du Marché (démolie en 1928) à la confrérie de Camerino, et inscrit saint Venant au calendrier romain, faisant composer pour sa fête des oraisons et des hymnes, dont celle des matines :

    Athléta Christi nóbilis
    Idóla damnat Géntium,
    Deíque amóre sáucius
    Vitæ perícla déspicit.

    Le noble athlète du Christ persiste à réprouver les idoles des Gentils, et, blessé de l’amour de Dieu, ne compte pour rien ce qui met sa vie en danger.

    Loris revínctus ásperis,
    E rupe præceps vólvitur :
    Spinéta vultum láncinant ;
    Per saxa corpus scínditur.

    Étroitement lié, Venant est précipité du haut d’une roche, et, dans sa chute les épines déchirent son visage, ses membres sont brisés par les pierres.

    Dum membra raptant Mártyris,
    Languent siti satéllites ;
    Signo crucis Venántius
    E rupe fontes élicit.

    Tandis qu’ils traînent le Martyr, les satellites souffrent de la soif ; Venant, par le signe de la croix, fait jaillir une fontaine du rocher.

    Bellátor o fortíssime,
    Qui pérfidis tortóribus
    E caute præbes póculum,
    Nos rore grátiæ írriga.

    O combattant très courageux, qui procurâtes à vos perfides bourreaux un breuvage sorti de la pierre, versez sur nous la rosée de la grâce.

    Sit laus Patri, sit Fílio,
    Tibíque Sancte Spíritus :
    Da per preces Venántii
    Beáta nobis gáudia.
    Amen.

    Gloire soit au Père, au Fils, et à vous, Esprit-Saint : accordez-nous, par les prières de Venant, les joies de la béatitude suprême. Amen.

  • La dictature romaine

    Dom Alcuin Reid est un bénédictin connu comme un authentique spécialiste de la liturgie. En 2005 il a publié sa thèse « Le développement organique de la liturgie », avec une préface du cardinal Ratzinger. Puis il a publié plusieurs livres traduits en plusieurs langues, et il a prononcé de nombreuses conférences. Son nom apparaît plus de 6000 fois sur le site « New Liturgical Movement ».

    En 2012 il a fondé un prieuré bénédictin dans le diocèse de Toulon, bénéficiant de la bienveillance de Mgr Rey pour la liturgie traditionnelle. Il en est le prieur, mais il est seulement diacre, et la communauté a besoin d’un prêtre. Ce que trois visiteurs monastiques successifs ont reconnu, le dernier en décembre 2021. Mais Mgr Rey a refusé, pour se conformer à la dictature bergoglienne qui interdit notamment aux évêques d’utiliser l’ancien pontifical.

    Comme aucune autre solution ne paraissait possible, dom Alcuin Reid s’est fait ordonner prêtre secrètement en avril par un évêque en communion avec Rome, à l’extérieur du diocèse de Toulon, et en a informé Mgr Rey. Lequel vient de suspendre le père Reid, ainsi que le moine qui a été ordonné diacre, de tout ministère.

    Qui a procédé aux ordinations ? Le secret paraît bien gardé. On peut rappeler que le 11 juillet 2021 un autre moine bénédictin, du Barroux, non loin de Brignoles, était ordonné prêtre par le cardinal Gerhard Müller…

  • Saint Pascal Baylon

    Martyrologe :

    A Vila-real, en Espagne, saint Pascal, de l'Ordre des Frères Mineurs, confesseur, homme d'une innocence et d'une pénitence admirables. Le pape Léon XIII l'a déclaré patron céleste des congrès eucharistiques et des confréries du Très Saint Sacrement.

    Le roi Charles III fit édifier une nouvelle église en 1767. Il commanda sept retables dont plusieurs furent réalisés par Tiepolo… qui ont été transférés au musée du Prado…

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  • Saint Ubald

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    Le « gonfalon » de saint Ubald à Gubbio. Signé en bas à gauche Sinibaldo de Pérouse, daté en bas à droite 1503.

    Dans sa main gauche il tient un livre avec l’antienne : « Sacerdos et Pontifex, et virtutum opifex, pastor bone in populo, ora pro nobis Dominum. » Ô prêtre et pontife, qui accomplit toutes vertus, bon pasteur pour ton peuple, prie le Seigneur pour nous.

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    Le corps desséché de saint Ubald, dans la basilique de Gubbio qui porte son nom. Des photos en gros plan ici, avec un article selon lequel la conservation de son corps aurait été facilitée par une terrible maladie de peau dont il souffrit les deux dernières années de sa vie.

    Comment saint Ubald (1129-1160), né à Gubbio, chanoine de Gubbio, évêque de Gubbio, mort à Gubbio, est devenu saint Thiébaut de Thann, en Alsace.

    La « fête des cierges » à Gubbio, qui a son pendant dans les trois « sapins » de Thann.

    • Pour tout savoir sur la question : ici.

  • 4e dimanche après Pâques

    Allelúia, allelúia. Déxtera Dómini fecit virtútem : déxtera Dómini exaltávit me.

    Allelúia, allelúia. La droite du Seigneur a fait éclater sa puissance ; la droite du Seigneur m’a exalté.

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    L’alléluia Dextera Domini est dit du quatrième mode parce que son jubilus se termine sur fa-mi. Mais il commence comme un premier mode, et les trois terminaisons Dei, virtutem et Domini sont également du premier mode. Ce qui lui donne un air un peu étrange. Les deux dextera sont en opposition, le premier descendant, le second ascendant, tous deux introduisant Dei et Domini sur des formules à peu près identiques, avant exaltavit me qui donne tout son sens à la mélodie du jubilus qui s’exalte.

    Voici cet alléluia par les moines du Barroux, dans un enregistrement sur cassette de 1994 (historique !).


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    *

    Michael Haydn composa d’innombrables (jolis) motets liturgiques pour la cathédrale de Salzbourg. Ils se ressemblent tous, mais celui sur l’alléluia Dextera Domini sort peut-être du lot.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Miráre utrúmlibet, et élige quid ámplius miréris, sive Fílii benigníssimam dignatiónem, sive Matris excellentíssimam dignitátem. Utrímque stupor, utrímque miráculum. Et quod Deus féminæ obtémperet, humílitas absque exémplo: et quod Deo fémina principétur, sublímitas sine sócio. In láudibus vírginum singuláriter cánitur, quod sequûntur Agnum quocûmque íerit. Quibus ergo láudibus iúdicas dignam, quæ étiam præit? Disce, homo, obedíre; disce, terra, subdi; disce, pulvis, obtemperáre. De Auctóre tuo loquens Evangelísta: Et erat, inquit, súbditus illis. Erubésce, supérbe cinis! Deus se humíliat, et tu te exáltas? Deus se homínibus subdit, et tu dominári géstiens homínibus, tuo te præpónis Auctóri ?

    Étonne-toi de ce que tu veux, et choisis ce qui va t’étonner le plus : ou bien la condescendance si bienveillante du Fils, ou bien la transcendance si excellente de la mère. Double stupeur, double merveille : d’une part, humilité sans précédent, Dieu obéit à une femme ; et d’autre part, sublimité sans égale, une femme commande à Dieu. A la louange de ceux qui sont vierges, on chante à titre unique : « Ceux-là escortent l’Agneau partout où il va. » De quelles louanges juges-tu digne celle qui même le précède ? Homme, apprends à obéir ; terre, apprends à te soumettre ; poussière, apprends à obtempérer. L’évangéliste, parlant de ton Auteur, dit : « Et il leur était soumis. » Rougis, cendre orgueilleuse ! Dieu s’abaisse, et toi, tu t’élèves ? Dieu se soumet aux hommes, et toi, t’efforçant de dominer les hommes, tu te préfères à ton Auteur ?

    Saint Bernard, De laudibus Virginis Matris, 1 : lecture des matines.

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    Annonciation dite d’Oustioug, Novgorod, début du XIIe siècle (238x138 cm).