Allelúia. Exívi a Patre, et veni in mundum : íterum relínquo mundum, et vado ad Patrem. Allelúia.
Allelúia. Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père. Alléluia.
Le texte du second alléluia de la messe de ce dimanche est la phrase clé de l’évangile qui suit immédiatement le chant : l’annonce par Jésus de son Ascension.
La mélodie du verset est étonnante : c’est celle de l’alléluia, indéfiniment répétée. Et cette mélodie répète elle-même un motif qu’on trouve 15 fois. Selon un schéma imposé par les quelque 42 climacus : sans aucun doute un record.
En outre, cette mélodie est calée dans le haut de la gamme, et si solidement accrochée à la dominante (ré) qu’elle ne descend à la tonique que dans les formules finales.
Bref, c’est ce qu’on appelle aujourd’hui une musique répétitive, et planante, en ce sens qu’elle plane dans les hauteurs. Jésus dit qu’il est sorti du Père pour venir dans le monde et qu’il laisse le monde pour aller au Père, mais la musique montre qu’il n’a jamais quitté le Père. Il s’est fait homme tout en restant l’un de la Trinité. Il est remarquable que la mélodie ne cherche en aucune manière à illustrer la descente d’auprès du Père et la remontée vers le Père, ni le contraste entre la kénose et la glorification. L’Ascension, c’est jeudi prochain, mais Jésus parle déjà depuis le ciel, dans la divine et éternelle contemplation. Là où nous devons le rejoindre, dès maintenant, dans nos prières et nos actions.
Par les moines de Solesmes en 1952-53 :
Commentaires
Merci pour ce chant du second alléluia et ces explications.
J’y trouve une explication et commence à mieux comprendre Jn 20, 17 avec la raison de la séparation ou de la dissociation que Notre Seigneur établit.