L’icône byzantine du Christ au tombeau (celle-ci est crétoise, du XVe siècle) le représente curieusement debout dans le tombeau, mais manifestement mort (les yeux fermés), avec la Croix derrière lui.
Cette icône est intitulée « Extrême humilité », c’est-à-dire extrême abaissement : c’est le degré le plus bas de la kénose avant la Résurrection.
Elle est parfois appelée « Roi de gloire », car telle est l’inscription sur la Croix : ΟΒCΛΤΔΞ : abréviation de ὁ βασιλεὺς τῆς δόξης, le roi de gloire en grec.
L’expression renvoie au psaume 23 :
Portes, que vos princes vous lèvent ; ouvrez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera.
Quel est donc le Roi de gloire ? C'est le Seigneur fort et puissant, le Seigneur puissant au combat.
Princes, levez vos portes ; ouvrez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera.
Quel est donc ce Roi de gloire ? C'est le Dieu des vertus, c'est lui qui est le Roi de gloire.
Ce sera cette nuit le dialogue entre le prêtre revenant de la proclamation de la Résurrection, frappant à la porte de l’église, et des représentants des enfers à l’intérieur de l’église.
Alors que les stigmates de la Passion sont très visibles et que le Seigneur est mort, la gloire apparaît déjà par le fond or et par l’or répandu sur le corps du Christ lui-même.
Sur certaines icônes on voit de part et d’autre du Christ la lance et l’éponge, comme sur l’icône de la Crucifixion, sur d’autres on voit la Mère de Dieu. (Parfois avec saint Jean de l’autre côté, comme pour la Crucifixion.)
L’icône de l’extrême humilité a inspiré des œuvres occidentales notamment au XVe siècle, avant qu’elle ne soit plus comprise et que le Christ soit montré ressuscitant de ce même tombeau...
(Botticelli)
(Cloitre de Saint-Sernin, Toulouse)