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Liturgie - Page 81

  • Saint Pierre d’Alcantara

    De quelques avis nécessaires aux personnes qui s’adonnent à l’oraison.

    Entre ces avis, le premier est relatif à la fin que nous devons nous proposer dans ces exercices.

    Pour bien comprendre quelle est cette fin, il faut se rappeler que cette communication avec Dieu étant une chose pleine de douceur et de délices, comme le dit le Sage, il en résulte que plusieurs personnes attirées par la force de cette merveilleuse suavité, qui surpasse tout ce que l'on en peut dire, s'approchent de Dieu et s'adonnent à tous les exercices spirituels, à la lecture des bons livres, à l'oraison, à l'usage des sacrements, à cause du goût extraordinaire qu'elles y trouvent ; de telle sorte que la principale fin qui les porte à ces exercices est le désir de cette merveilleuse suavité. Or, c'est là une très grande erreur, dans laquelle malheureusement l'on voit tomber un grand nombre de personnes. La fin principale de toutes nos œuvres devant être d'aimer Dieu et de chercher Dieu, ces âmes montrent par leur conduite qu'elles s'aiment et se cherchent elles-mêmes plutôt que Dieu, c'est-à-dire qu'elles cherchent leur propre goût et leur contentement, ce qui est la fin que les philosophes se proposaient dans leur contemplation. Cette conduite, comme dit un docteur, est une espèce d'avarice, d'incontinence, et de gourmandise spirituelle, qui n'est pas moins dangereuse que celle des sens.

    Ce qui est encore plus grave, c'est que de cette erreur il en suit une autre qui n'est pas moindre, et qui fait que l'homme juge de lui-même et des autres par ces goûts et par ces sentiments, croyant que chacun a plus ou moins de perfection, selon qu'il a plus ou moins de goût de Dieu, ce qui est se tromper de la manière la plus grossière. Or, contre ces deux erreurs, un remède efficace sera cet avis et cette règle générale : Que chacun comprenne bien que la fin de tous ces exercices, et de toute la vie spirituelle, est l'obéissance aux commandements de Dieu, et l'accomplissement de la divine volonté ; et que pour cela, il est nécessaire que la volonté propre, qui lui est si contraire, meure, afin que de cette manière la volonté divine vive et règne en nous.

    Mais comme une si grande victoire ne peut se remporter sans de grandes faveurs et de grandes consolations de Dieu, une des fins principales pour lesquelles on doit s'exercer dans l'oraison, est d'obtenir ces faveurs et de sentir ces délices qui nous feront réussir dans cette entreprise. Quand on se conduit de cette manière, et que c'est pour une pareille fin qu'on demande et qu'on recherche les délices de l'oraison, cela est très permis, comme nous l'avons dit plus haut ; et c'est ainsi que David les demandait, quand il disait. « Rendez-moi, Seigneur, la joie de votre salut, et confirmez-moi par votre esprit principal. » C'est donc à la lumière de cette vérité que l'homme comprendra la fin qu'il doit se proposer dans ces exercices ; et c'est encore à la lumière de cette vérité qu'il entendra par où il doit estimer et mesurer son avancement et celui des autres : que ce ne doit point être sur les goûts qu'il aura reçus de Dieu, mais sur ce qu'il aura souffert pour l'amour de lui, tant en faisant la volonté divine qu'en renonçant à la sienne propre.

    Que ce doive être là la fin de toutes nos lectures et de toutes nos oraisons, je n'en veux point d'autre preuve que cette divine oraison contenue dans le psaume Beati immaculati in via. Ce psaume, composé de cent soixante-seize versets, et le plus long du psautier, ne renferme pas un verset qui ne parle de la loi de Dieu, et de l'observation exacte de ses commandements. Le Saint-Esprit a voulu qu'il en fût ainsi, afin que les hommes vissent clairement par-là comment toutes leurs oraisons et leurs méditations devaient se rapporter en tout et en partie à cette fin, c'est-à-dire à la garde et à l'accomplissement de la loi de Dieu. Tout ce qui s'écarte de ce principe est un des plus subtils et des plus spécieux artifices de l'ennemi, à l'aide duquel il fait croire aux hommes qu'ils sont quelque chose, n'étant véritablement rien. C'est pourquoi les saints disent très bien que la véritable preuve de l'avancement spirituel de l'homme n'est pas le goût de l'oraison, mais la patience dans la tribulation, le renoncement à soi-même, et l'accomplissement de la loi divine, bien que pour tout cela, l'oraison, ainsi que les goûts et les consolations qui s'y rencontrent, soient d'un très grand secours.

    Conformément à cette vérité, que celui qui veut connaître combien il a avancé dans ce chemin spirituel, considère combien il avance chaque jour dans l'humilité intérieure et extérieure ; comment il souffre les injures que les autres lui peuvent faire ; comment il sait excuser les faiblesses d'autrui ; avec quelle affection il va au secours des nécessités du prochain ; comment il est ému de compassion, au lieu de s'indigner des défauts des autres ; comment il sait espérer en Dieu dans le temps de la tribulation ; comment il gouverne sa langue, comment il garde son cœur, comment il tient sa chair domptée avec tous ses appétits et ses sentiments ; comment il sait tirer profit des prospérités et des adversités ; de quelle manière, avec quelle gravité et quelle discrétion, il se conduit en toutes choses ; par-dessus tout, qu'il considère s'il est mort à l'amour de l'honneur, du plaisir et du monde ; qu'il considère jusqu'à quel point il a avancé ou reculé en tout cela : et qu'il se juge là-dessus, et non sur ce qu'il sent ou ce qu'il ne sent pas de Dieu. Pour ce sujet, il doit toujours tenir un œil, et le principal, fixé sur la mortification, et l'autre sur l'oraison, parce que cette même mortification ne peut parfaitement s'obtenir sans le secours de l'oraison.

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    La statue de saint Pierre d’Alcantara, patron de l’Estramadure, devant la co-cathédrale de Caceres. On remarque les pieds « dorés » par la dévotion populaire.

  • Le pire évêque

    Mgr Pascal Roland est à ce jour le pire évêque français que j’ai vu en ce qui concerne la persécution des catholiques qui veulent garder la liturgie romaine traditionnelle. Et pourtant il y a de la concurrence.

    Mgr Roland a pondu un texte d’une cruauté unique, dans le droit fil évidemment du texte de François qui l’a inspiré et qui est dûment cité. Et avec cette hypocrisie ecclésiastique qui a toujours été l’apanage des prélats de cour, mais qui est devenue une sorte de fleuron particulièrement pourri de l’art épistolaire épiscopal de notre temps.

    On pourra déguster cette prose ici.

    En bref Mgr Roland interdit la messe traditionnelle, avec un luxe de précisions inédites. Mais comme il est extrêmement bon et qu’il veut faire preuve d’une exquise « mansuétude » envers les pauvres crétins qui n’ont toujours pas réussi à s’adapter, il autorise la messe traditionnelle pour trois ans encore dans une unique église du diocèse… sauf le premier dimanche du mois – et seulement la messe, aucun autre sacrement.

    Et au sanctuaire d’Ars, Mgr Roland impose le régime des catacombes (comme François à Saint-Pierre de Rome) : la messe traditionnelle ne peut être célébrée que dans la crypte, et seulement jusqu’au 31 décembre 2023. Après ce sera fini pour de bon.

    Riposte catholique, qui nous apprend tout cela, dit que Mgr Roland « restreint fortement la messe du saint curé d’Ars dans le diocèse de Belley-Ars ». En fait le curé d’Ars n’a jamais célébré la messe que Mgr Roland interdit. La messe du curé d’Ars était celle du rite lyonnais, très différent du rite romain même s’il en avait subi une forte influence. C’est en 1864 que Pie IX, prédécesseur de Paul VI et de François, imposera le rite romain à Lyon.

  • Saint Luc

    Tropaire

    Апо́стольских дея́ний сказа́теля,/ и Ева́нгелия Христо́ва све́тла списа́теля,/ Луку́ препе́таго, сла́вна су́ща Христо́ве Це́ркви,/ пе́сньми свяще́нными свята́го апо́стола похва́лим,/ я́ко врача́ су́ща, челове́ческия не́мощи,/ естества́ неду́ги и я́зи душ исцеля́юща,// и моля́щася непреста́нно за ду́ши на́ша.

    Louons par des cantiques sacrés le saint Apôtre Luc, narrateur des Actes des apôtres et scribe de l’évangile du Christ, car ses écrits sont un témoignage pour l'Eglise du Christ: il est le médecin des faiblesses et infirmités humaines, il guérit les blessures de l’âme, et intercède constamment pour nos âmes.

    Kondak

    И́стиннаго благоче́стия пропове́дника,/ и та́ин неизрече́нных ри́тора,/ звезду́ церко́вную, Луку́ Боже́ственнаго восхва́лим:/ Сло́во бо его́ избра́ с Па́влом му́дрым, язы́ков учи́теля,// Еди́н ве́дый серде́чная.

    Louons le divin Luc : il est le vrai prédicateur de la piété, l'orateur des mystères ineffables et l'étoile de l'Église ; car le Verbe, qui seul connaît le cœur des hommes, l'a choisi, avec le sage Paul, pour être le maître des gentils.

  • Sainte Marguerite-Marie

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    Recueil des écrits de la vénérable Mère Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation Sainte Marie, 3e édition, 1834.

  • Au monastère Sretenski

    Le monastère Sretenski (de la rencontre) a été fondé par le grand prince Vassili en 1397, au lieu où il avait « rencontré », en 1395, l’icône de la Mère de Dieu de Vladimir apportée à Moscou pour protéger la capitale de l’invasion de Tamerlan. C’était près de la Place rouge. Au XVIe siècle il fut transféré au lieu où il se trouve toujours, à savoir rue de la Loubianka, non loin du bâtiment de la terreur soviétique.

    La chapelle du monastère, la « cathédrale de Vladimir », étant devenue après le retour de la liberté religieuse celle d’un autre monastère, il fut décidé d’en construire une autre, une « église sur le sang » (répandu à la Loubianka), dédiée aux « nouveaux martyrs », les martyrs de la révolution bolchevique. Des voix s’élevèrent contre le projet d’une gigantesque église (61 mètres) qui dominerait la Loubianka. Or c’était bien le dessein, qui fut validé par les autorités.

    L’église fut terminée en 2017 et consacrée pour le centième anniversaire de la révolution d’octobre, en présence de Vladimir Poutine.

    Voici un extrait du début de la divine liturgie dominicale dans cette église : l’hymne « Fils unique et Verbe de Dieu » (Edinorodni Siné, en grec O Monogenis), les Béatitudes (la troisième antienne), et le Trisagion. C’était dimanche dernier 9 octobre. La divine liturgie en entier est ici. Celle de ce dimanche est ici. Tous les enregistrements du monastère Sretenski sont sur sa chaîne Youtube.

     

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    Gloire au Père et au Fils et au Saint Esprit, maintenant et toujours et aux siècles des siècles. Amen.

    Fils unique et Verbe de Dieu, toi qui es immortel, et qui daignas pour notre salut t’incarner de la sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et qui sans changement te fis homme, et fus crucifié, ô Christ Dieu, par la mort ayant vaincu la mort, étant l’Un de la Sainte Trinité, glorifié avec le Père et le Saint Esprit, sauve-nous.

    A 2'30"

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    Dans ton Royaume, souviens-toi de nous, Seigneur.
    Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux.
    Bienheureux les affligés, car ils seront consolés.
    Bienheureux les doux, car ils hériteront la terre.
    Bienheureux les affamés et assoiffés de justice, car ils seront rassasiés.
    Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
    Bienheureux les cÏurs purs, car ils verront Dieu.
    Bienheureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu.
    Bienheureux les persécutés pour la justice, car le Royaume des Cieux est à eux.
    Bienheureux serez-vous lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera,
    et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi.
    Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse,
    car votre récompense sera grande dans les cieux.

    A 10'10"

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    Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous (trois fois).
    Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit, et maintenant et toujours et pour les siècles des siècles, amen.

    Saint Immortel, aie pitié de nous.

    Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous.

    (Entre les Béatitudes et le Trisagion sont chantés les tropaires du jour et le kondakion à la Mère de Dieu.)

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    Saint Grégoire le Grand, homélie 38, 2-3, lecture des matines.

    Je me souviens de vous avoir déjà dit maintes fois que c’est souvent l’Eglise de la terre qui est appelée Royaume des cieux dans le Saint Evangile. En effet, on désigne l’assemblée des justes sous le nom de Royaume des cieux. Et puisque le Seigneur déclare par la voix du prophète que «le ciel est son trône» (Is 66, 1), que Salomon affirme que l’âme du juste est le trône de la Sagesse (cf. Sg 7, 27-28), et que Paul dit que «le Christ est Puissance de Dieu et Sagesse de Dieu» (1 Co 1, 24), nous devons en conclure avec assurance que Dieu étant la Sagesse et l’âme du juste le trône de la Sagesse, l’âme du juste est bien un ciel, puisqu’on appelle ciel le trône de Dieu. D’où cette parole du psalmiste à propos des saints prédicateurs : «Les cieux racontent la gloire de Dieu.» (Ps 19, 2). Le Royaume des cieux est donc l’Eglise des justes, car ceux-ci ne désirant plus rien sur la terre et soupirant vers les choses d’en haut, le Seigneur règne déjà en eux comme dans les cieux.

    Notre texte peut donc dire : «Le Royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.»

    Votre charité comprend bien quel est ce roi, père d’un fils qui est roi lui aussi; c’est celui à qui le psalmiste dit : «O Dieu, donne ton jugement au roi, et ta justice au fils du roi.» (Ps 72, 1)

    «Il fit des noces pour son fils.» Dieu le Père fit des noces pour Dieu son Fils lorsqu’il lui unit la nature humaine dans le sein de la Vierge, et quand il voulut que celui qui était Dieu avant les siècles devînt homme à la fin des siècles. Mais ce n’est pas parce que l’union conjugale se fait normalement à partir de deux personnes, que nous pouvons admettre l’idée que la personne de Jésus-Christ, notre Rédempteur, Dieu et homme, résulte de l’union de deux personnes. Nous disons qu’il est de deux natures et subsiste en deux natures, mais nous nous gardons, comme d’un blasphème, de le croire composé de deux personnes.

    Il est donc plus clair et plus sûr de dire que le Père fit des noces pour le roi son Fils en lui associant la sainte Eglise par le mystère de l’Incarnation. Le sein de la Vierge Mère fut le lit nuptial de cet Epoux. Aussi le psalmiste dit-il : «Il a dressé sa tente dans le soleil; et lui-même est comme l’époux qui sort de la chambre nuptiale.» (Ps 19, 5-6). Le Dieu incarné est en effet sorti comme un époux de la chambre nuptiale, en quittant le sein non altéré de la Vierge pour s’unir à l’Eglise.

  • Sainte Thérèse d'Avila

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    Je suis vôtre ; pour vous je suis née,
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Souveraine Majesté, Éternelle Sagesse,
    Bonté qui vous répandez sur mon âme,
    Dieu, Souveraineté, Être unique, Miséricorde,
    Voyez combien est vil l'être
    Qui aujourd'hui proclame votre amour en ces termes :
    Que voulez-vous de moi, Seigneur ?

    Je suis vôtre, puisque vous m'avez créée ;
    Vôtre, puisque vous m'avez rachetée ;
    Vôtre, puisque vous me supportez ;
    Vôtre, puisque vous m'avez appelée ;
    Vôtre, puisque vous m'avez attendue ;
    Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue.
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Que commandez-vous donc, ô bon Maître,
    Que fasse un si vil serviteur ?
    Quelle mission avez-vous donnée
    À ce pécheur esclave ?
    Vous me voyez à vos pieds, ô mon tendre Amour,
    Ô mon tendre Amour, vous me voyez à vos pieds ;
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Voici mon cœur :
    Je le remets entre vos mains.
    Voici mon corps, ma vie et mon âme,
    Mon amour et mon affection.
    Ô doux époux, ô ma Rédemption,
    Puisqu'à vous je me suis consacrée,
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Donnez-moi la mort ou la vie,
    Donnez-moi la santé ou la maladie,
    Donnez-moi la gloire ou le mépris,
    Donnez-moi les combats ou la paix parfaite,
    donnez à ma vie la faiblesse ou la force ;
    À tout je dis oui ;
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Donnez-moi les richesses ou la pauvreté ;
    Donnez-moi des consolations ou des désolations ;
    Donnez-moi de la joie ou de la tristesse ;
    Donnez-moi l'enfer ou donnez-moi le ciel,
    Ma douce vie, ô soleil sans nuage,
    Puisque je me suis remise à vous tout entière,
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Si vous le voulez, donnez-moi l'oraison,
    Sinon, donnez-moi les sécheresses ;
    Si vous le voulez, donnez-moi l'abondance de vos biens, et la dévotion,
    Sinon, la disette
    Ô souveraine Majesté,
    Là seulement je trouve la paix,
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Donnez-moi donc la sagesse,
    Ou si vous ne le voulez pas, par amour pour vous, j'accepte l'ignorance ;
    Donnez-moi des années d'abondance,
    Ou de famine et de disette ;
    Donnez-moi les ténèbres ou la clarté du jour ;
    Retournez-moi ici ou là ;
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Si vous me voulez dans la joie,
    Par amour pour vous je veux me réjouir.
    Si vous me commandez des travaux,
    Je veux mourir à la peine.
    Dites-moi seulement : où, comment, et quand ?
    Parlez, ô doux Amour, parlez.
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Donnez-moi le Calvaire ou le Thabor,
    Le désert ou la terre d'abondance ;
    Que je sois comme Job dans la douleur,
    Ou que je repose comme Jean sur votre cœur ;
    Que je sois une vigne abondante,
    Ou stérile, qu'importe ? si j'accomplis votre volonté,
    Que voulez-vous faire de moi ?

    Que je sois comme Joseph jeté dans les fers,
    Ou comme lui l'Intendant de l'Égypte ;
    Que je sois comme David dans les épreuves,
    Ou comme lui au comble de la gloire ;
    Que je sois comme Jonas englouti dans les flots,
    Ou comme lui rejeté sur le rivage,
    Que demandez-vous de moi ?

    Que je me taise ou que je parle,
    Que je fasse du bien ou que je n'en fasse pas,
    Que la Loi ancienne me découvre mes plaies,
    Ou que je goûte les douceurs de l'Évangile,
    Que je sois dans la peine ou dans la joie,
    Pourvu seulement que vous viviez en moi
    Que voulez-vous faire de moi?
    Je suis vôtre ; pour vous je suis née ;
    Que voulez-vous faire de moi ?

  • Saint Calixte

    L’office du pape martyr saint Calixte (qui a donné son nom au cimetière romain qu’il avait agrandi) n’a rien en propre. Sauf sa collecte. Laquelle pourtant ne cite même pas son nom, et ressemble à une collecte d’un commun, même pas spécifiquement d’un martyr, et en outre il y est question de saints au pluriel. Et pourtant cette collecte a toujours été celle de la fête de saint Calixte, et seulement de saint Calixte, et cela dans tous les livres les plus anciens que nous ayons. C’est pourquoi sans doute quand Pie XII a créé son étrange commun des papes il a gardé cette oraison.

    Deus, qui nos cónspicis ex nostra infirmitáte defícere : ad amórem tuum nos misericórditer per Sanctórum tuórum exémpla restáura.

    O Dieu, qui nous voyez défaillir à cause de notre faiblesse, raffermissez-nous miséricordieusement dans votre amour au moyen des exemples de vos saints.

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    Une vue des catacombes de saint Calixte.

  • Saint Edouard le Confesseur

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    Il y a dans la cathédrale d’Amiens une verrière (du XIIIe siècle ?) consacrée à la vie de saint Edouard et de saint Edmond. A vrai dire on n’y voit pas grand-chose. La meilleure photo que j’ai trouvée vient d’un blog… japonais.

    Le texte ci-dessous, signé Aurélien André (archiviste et bibliothécaire du diocèse d’Amiens), vient de la page Facebook de la cathédrale.

    Très rarement représenté en France, un cycle consacré à saint Edouard le Confesseur, roi d’Angleterre (mort en 1066), figure sur un vitrail de la cathédrale, associé à des épisodes de la vie de saint Edmond, roi d’Est-Anglie (mort en 870).

    Cette verrière, difficilement lisible aujourd’hui, orne la grande fenêtre du bras nord du transept, au-dessus des fonts baptismaux. Elle pourrait avoir été offerte par le roi d’Angleterre Henri III Plantagenêt après sa venue à Amiens le 23 janvier 1264 : ce jour-là, Saint Louis, son beau-frère, rendit dans la cathédrale un arbitrage politique entre le roi d’Angleterre et ses barons révoltés connu sous le nom de Mise d’Amiens.

    Henri III vouait une grande dévotion à saint Edouard, dernier roi saxon d’Angleterre, restaurateur de l’abbaye de Westminster. Il mourut sans enfant le 5 janvier 1066. Guillaume le Bâtard, duc de Normandie, souffla alors le royaume à Harold, et installa une nouvelle dynastie. Edouard fut canonisé par le pape Alexandre III en 1161 et son culte se répandit largement en Angleterre au Moyen Age. Sa fête, célébrée le 5 janvier, fut transférée au 13 octobre par le pape Innocent XI au XVIIe siècle.

    Le vitrail amiénois montre l’entrée triomphale de saint Edouard à cheval et son voyage en bateau vers l’Angleterre. Ces scènes couplées deux à deux sous un arc trilobé, se détachent sur un fond de grisaille.

    Sur saint Edouard, voir

    Les miniatures de l’histoire de saint Edouard (XIIIe siècle).

    La légende du bréviaire, suivie de trois autres références sur mon blog.

  • Férie

    Le 12 octobre est une férie selon le calendrier romain. Mais en Bretagne c’est la fête du bienheureux Charles de Blois.

    Les premiers noms du martyrologe n’ont donc pas eu les honneurs d’une fête. Ce sont pourtant des martyrs de Rome : « Evagre, Priscien et leurs compagnons ». On en nous en dit pas plus.

    En revanche la deuxième notice est impressionnante :

    En Afrique, les saints confesseurs et martyrs, au nombre de quatre mille neuf cent soixante-six, durant la persécution des Vandales, sous Hunnéric, roi arien. Il y avait parmi eux des évêques des églises de Dieu, des prêtres et des diacres, auxquels s'étaient joints de nombreux fidèles. Pour avoir défendu la vérité catholique, ils furent exilés et chassés dans un horrible désert. Les Maures qui les conduisaient exercèrent sur eux leur cruauté, piquant les uns avec leurs javelines pour leur faire hâter le pas, meurtrissant les autres à coups de pierres ; ils en lièrent d'autres par les pieds, les traînant comme des cadavres par des chemins rudes et raboteux, leur déchirant ainsi tous les membres. Enfin, après avoir été diversement torturés, ces chrétiens eurent l'honneur du martyre. Parmi eux, les principaux prêtres du Seigneur étaient les évêques Félix et Cyprien.