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Le bienheureux Charles de Blois

Si Charles de Blois dut faire la guerre, il la fit à son corps défendant, à l’encontre de ses goûts et de ses attraits. Pendant la guerre il travaillait pour la paix, il n’aspirait qu’à la paix.

Sa vie renferme des leçons tout aussi opportunes pour la paix que pour la guerre.

Notre Jeunesse ardente et généreuse veut refaire une âme à la Bretagne. Où trouvera-t-elle un modèle plus séduisant ?

Charles fut un chaste. Pour dompter ses passions il recourut à la prière et à la pénitence. Ses contemporains ont pris soin de noter son inaltérable fidélité à son épouse. Après saint Louis, mort en 1270, il est peut-être, en France, le seul homme marié et père de famille qui ait été mis sur les autels depuis six cents ans.

L’homme public ne fut pas inférieur à l’homme privé. La passion de la justice, base de la prospérité des Etats, le domina constamment. Il la voulait éclairée, prompte et gratuite.

Nul plus que ce grand seigneur n’eut la haine de l’arbitraire et de l’autoritarisme. Son respect profond de la dignité humaine, sa crainte du jugement de Dieu qu’il aurait à subir, le faisaient recourir en toute occasion au conseil de ses barons. Promoteur des institutions municipales, il ne crut pas diminuer l’autorité ducale en concédant les franchises populaires. Jamais gouvernement ne fut plus doux, jamais prince ne fut plus bienveillant et plus accessible.

Les pauvres ne connurent pas seulement sa charité, ils éprouvèrent les mille nuances de sa délicatesse. Précurseur de nos modernes confrères de Saint-Vincent-de- Paul, il avait la liste des malheureux de sa ville de Guingamp et les visitait dans leurs logis. Sachant que l’aumône ne doit être qu’un secours transitoire, il s’appliquait à rendre sa charité ingénieuse et féconde, mariant les orphelines sans dot, mettant les jeunes gens en apprentissage, faisant étudier ceux qui paraissaient intelligents.

Les artistes peuvent saluer en lui un amateur du beau sous toutes ses formes. Si, malgré les dépenses nécessitées par la guerre, il trouva moyen de déployer tant de luxe pour le culte divin, que n’aurait-il pas fait en temps de paix ?

Les liturgisants peuvent à bon droit se réclamer du prince pieux dont toute la religion, sans amulettes, visions ni révélations, reposa uniquement sur l’office divin, pratique officielle et authentique de l’Eglise.

A leur tour les régionalistes ont de qui tenir. Ils aimeront à se rappeler qu’en épousant Jeanne de Penthièvre, le fils du comte de Blois épousa la Bretagne avec ses traditions et le culte de ses saints.

Tous trouveront dans le Bienheureux Charles de Blois un des plus beaux spécimens de l’humanité.

Extrait de l'introduction des

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par le R.P. Antoine de Sérent (en lecture libre)

Les miracles post mortem de Charles de Blois.

Le tombeau de Charles de Blois.

La canonisation de Charles de Blois.

 

Commentaires

  • En plus, ce qui ne gâte rien, ce texte, est de grand style. Merci

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