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Liturgie - Page 78

  • 23e dimanche après la Pentecôte

    Le commentaire de l’évangile de saint Matthieu par saint Jérôme est toujours lapidaire. Celui qu’il fait de l’évangile de ce dimanche est même tellement elliptique qu’il en est mystérieux, et c’est pourtant celui que l’Eglise a choisi comme lecture des matines.

    Le huitième miracle est celui qu’un chef, qui ne veut pas être exclu du mystère de la vraie circoncision, demande à Jésus pour la résurrection de sa fille. Mais voici qu’une femme, affligée d’une perte de sang, se glisse à travers le cortège et est guérie en huitième lieu, de sorte que la fille du chef, déplacée de ce rang, n’a plus que le neuvième, conformément au mot du Psalmiste : « L’Éthiopie s’empressera de tendre ses mains vers Dieu ». Et à celui de l’Apôtre : lorsque « la plénitude des Gentils sera entrée, alors tout Israël sera sauvé ».

    « Et voilà qu’une femme affligée d’une perte de sang depuis douze ans, s’approcha de lui par derrière, et toucha la frange de son vêtement. » Nous lisons dans l’Évangile selon saint Luc que la fille du prince de la synagogue avait douze ans. Cette femme, je veux dire le peuple gentil, commence donc à être malade au temps même où le peuple juif naissait à la foi. Car un vice ne ressort que par le contraste des vertus.

    Or, ce n’est point à l’intérieur d’une maison, ni dans la ville même (en pareil cas le séjour des villes était interdit par la loi) que cette femme, affligée d’une perte de sang, s’approche du Sauveur, mais pendant qu’il était en marche pour s’y rendre ; de sorte qu’en allant vers une personne, il en guérissait une autre. Les Apôtres ont fait aussi de même, comme ils le déclarent : « C’était à vous qu’il fallait d’abord annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous vous jugez indignes de la vie éternelle, voilà que nous nous tournons vers les Gentils. »

    Le huitième miracle accompli par Jésus selon l’évangile de saint Matthieu devait être la résurrection de la fille du chef de la synagogue. Huitième, parce que le huit est le nombre de la résurrection le huitième jour, le nombre du Royaume, et que le chef de la synagogue ne voulait « pas être exclu du mystère de la vraie circoncision », celle du salut apporté par le Christ comme la circoncision charnelle était effectuée le huitième jour après la naissance. Mais la femme qui souffrait d’un flux de sang lui vole la huitième place, et la résurrection de l’enfant sera le neuvième miracle. Cette femme qui n’avait même pas le droit de séjourner en ville, qui était donc d’une certaine façon exclue du peule de Dieu, figure les païens, qui entrent dans l’Eglise avant les juifs, ainsi qu’il est prophétisé dans le très mystérieux psaume 67 : « L’Éthiopie s’empressera de tendre ses mains vers Dieu ». Dans la Bible, les Ethiopiens sont le type du peuple noir, donc chargé de péchés, le type des peuples païens dans les ténèbres, les plus éloignés de la lumière de Dieu. Mais c’est un Ethiopien que Philippe va rejoindre sur son char pour lui expliquer la prophétie d’Isaïe, et l’Ethiopie sera l’un des tout premiers royaumes chrétiens.

    La fille du chef de la synagogue avait 12 ans, et la femme souffrait depuis 12 ans. Ces 12 ans sont tout le cours de l’histoire humaine. « Le peuple gentil commence donc à être malade au temps même où le peuple juif naissait à la foi. » Le peuple juif naît à la foi avec Abel, qui figure déjà l’Eglise (plusieurs pères, dont saint Augustin et saint Jean Damascène, évoquent « l’Eglise depuis Abel jusqu’au dernier élu »), tandis que Caïn est le premier païen. La fille du chef de la synagogue est ressuscitée à 12 ans parce que les juifs entreront dans l’Eglise à la fin du temps.

  • Saint Martin Ier

    Notice du Liturgicon grec-catholique melkite (au 13 avril).

    Saint Martin naquit en Tyrrhénie, la Toscane actuelle, vers la fin du Vie ou le commencement du VIle siècle. Apocrisiaire du Siège Apostolique à Constantinople, il fut élu évêque de Rome en 649. Dans le mois d’octobre de cette même année, il convoqua un synode local au Latran contre les Monothélites : Théodore évêque de Pharan, Cyrus patriarche d’Alexandrie, et trois archevêques de Constantinople : Sergius (610-638), Pyrrhus (638-641) et Paul son successeur. Là il proclama la foi orthodoxe dans des lettres publiques, définit le dogme chrétien et rejeta l’hérésie, de concert avec le synode réuni par lui. Saint Sophrone de Jérusalem étant mort en 638 et le siège patriarcal de Jérusalem restant longtemps vacant, saint Martin établit Jean évêque de Philadelphie topotéréte des sièges d'Antioche et de Jérusalem troublés par les hérétiques, lui enjoignant « en vertu du pouvoir apostolique à lui confié par le Seigneur, par l’intermédiaire de saint Pierre, de rectifier ce qui était défectueux et d’établir dans chaque ville des évêques, des prêtres et des diacres. » Il déposa Paul, archevêque de Thessalonique, qui avait acquiescé a l’hérésie. Alors l'empereur Constant le manda de Rome en 653, le déposa publiquement et l'emprisonna dans le prétoire, puis l’envoya en exil a Cherson en 655. Là il termina courageusement sa vie et s'endormit dans le Seigneur le 16 septembre 656.

  • Saint Martin

    L’hymne Martine par apostolis par les moniales d’Argentan :


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    Martíne, par Apóstolis,
    Festum coléntes tu fove:
    Qui vívere discípulis
    Vis, aut mori, nos réspice.

    O Martin, égal des Apôtres,
    Bénis-nous qui célébrons ta fête :
    Toi qui, pour tes disciples,
    Demeures prêt à vivre ou à mourir.

    Fac nunc quod olim gésseras,
    Tu prǽsules clarífica,
    Auge decus Ecclésiæ,
    Fraudes relíde sátanæ.

    Fais maintenant ce que tu fis autrefois,
    Des pontifes fais briller les vertus,
    De l’Eglise augmente la gloire,
    De Satan déjoue les embûches.

    Qui ter chaos evíceras,
    Mersos reátu súscita:
    Divíseras ut chlámydem,
    Nos índue justítiam.

    Toi qui trois fois a dépouillé l’abîme,
    Sauve ceux que leurs fautes ont engloutis ;
    En souvenir du manteau partagé,
    Revêts-nous de justice.

    Ut speciális glóriæ
    Quondam recordéris tuæ,
    Monástico nunc Ordini,
    Jam pene lapso, súbveni.

    En te rappelant cette gloire
    Qui dans le temps fut tienne à titre spécial
    De l’ordre monastique
    Aujourd’hui presque éteint montre-toi le secours.

    Sit Trinitáti glória,
    Martínus ut conféssus est;
    Cujus fidem per ópera
    In nos et ipse róboret. Amen.

    Gloire soit à la Trinité,
    Dont sa vie Martin fut le confesseur,
    Puisse-t-il faire que chez nous aussi
    La foi soit appuyée par les œuvres.

  • Saint André Avellin

    La messe est du commun des confesseurs, mais la collecte est propre et elle est très belle :

    Deus, qui in corde beáti Andréæ Confessóris tui, per árduum cotídie in virtútibus proficiéndi votum, admirábiles ad te ascensiónes disposuísti : concéde nobis, ipsíus méritis et intercessióne, ita eiúsdem grátiæ partícipes fieri ; ut, perfectióra semper exsequéntes, ad glóriæ tuæ fastígium felíciter perducámur.

    O Dieu, qui, par le vœu héroïque de faire chaque jour des progrès dans la vertu, avez disposé dans le cœur de votre Confesseur, le bienheureux André, des degrés admirables pour s’élever à vous ; accordez-nous, par ses mérites et son intercession, de participer à cette même grâce, de sorte que, tendant toujours au plus parfait, nous parvenions heureusement au faîte de votre gloire.

    Elle fait allusion au vœu qu’avait fait le religieux théatin de faire chaque jour un progrès dans la vertu. Vœu qui peut paraître téméraire mais qui a été en quelque sorte canonisé par cette collecte. Il ne s’agit pas seulement de perfection morale mais d’ascension spirituelle, et on remarque l’emprunt au psaume 83 :

    Beatus vir cujus est auxilium abs te : ascensiones in corde suo disposuit.

    Heureux l’homme dont l’aide vient de toi : il a disposé des ascensions dans son cœur.

    Le psaume dit ensuite que celui-là ira de vertu en vertu et verra le Dieu des dieux en Sion.

  • Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur

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    Lecture du deuxième nocturne des matines.

    Les rites que l’Église observe dans la consécration des temples et des autels, ont été institués par le Pape saint Sylvestre Ier. Bien que, depuis te temps des Apôtres, il existât des lieux dédiés à Dieu et appelés tantôt oratoires, tantôt églises, où, le Dimanche, se tenaient les assemblées et où le peuple chrétien avait coutume de prier, d’entendre la parole de Dieu et de recevoir l’Eucharistie, toutefois ces lieux n’étaient pas consacrés avec tant de solennité, et il ne s’y trouvait pas encore d’autel érigé en titre et oint du saint chrême, pour représenter Jésus-Christ, qui est notre autel, notre hostie et notre Pontife.

    Ce fut quand l’empereur Constantin eut obtenu la santé et le salut par le sacrement du baptême, qu’il fut permis pour la première fois aux Chrétiens, par une loi de ce prince, de bâtir partout des églises ; et il les excita à la construction de ces édifices sacrés, non seulement par son édit, mais encore par son exemple. Il dédia, en effet, dans son palais de Latran, une église au Sauveur, tout près de laquelle il édifia aussi une basilique sous le nom de saint Jean-Baptiste, au lieu même où, baptisé par saint Sylvestre, il avait été guéri de la lèpre de l’infidélité. Ce Pape consacra l’église du Sauveur le cinquième jour des ides de novembre ; et c’est de cette consécration qu’on célèbre aujourd’hui la mémoire, parce que c’est en ce jour que la première dédicace publique d’une église a été faite à Rome et que l’image du Sauveur apparut au peuple romain, peinte sur la muraille.

    Si le bienheureux Sylvestre décréta dans la suite, en consacrant l’autel du prince des Apôtres, que l’on n’édifierait plus désormais d’autels qu’en pierre, et si cependant, celui de la basilique de Latran est en bois, il n’y a pas lieu de s’en étonner ; depuis saint Pierre jusqu’à Sylvestre, les Papes ne pouvaient, à cause des persécutions, résider en un lieu fixe : partout où la nécessité les poussait, soit dans les cryptes, soit dans les cimetières, soit dans les maisons de pieux fidèles, ils offraient le sacrifice sur cet autel de bois, qui était creux et en forme de coffre. Or, la paix ayant été rendue à l’Église, saint Sylvestre le plaça dans la première église, qui fut celle de Latran, et, en l’honneur du prince des Apôtres, que l’on dit avoir offert le Saint Sacrifice sur cet autel, ainsi que des autres Pontifes qui, jusque-là, s’en étaient servis pour la célébration des Mystères, il ordonna qu’aucun autre que le Pape n’y célébrerait jamais la messe.

    La basilique du Saint-Sauveur, successivement endommagée par des incendies, dévastée, renversée par des tremblements de terre, fut restaurée avec grand soin puis reconstruite par les Papes. Le vingt-huit avril mil sept cent vingt-six, le souverain Pontife Benoît XIII, de l’Ordre des Frères Prêcheurs, l’a consacrée solennellement et a décidé qu’on célébrerait en ce jour la mémoire de cette solennelle Dédicace. Selon ce que Pie IX avait projeté d’entreprendre, Léon XIII fit exécuter de grands travaux pour allonger et élargir le chœur du maître-autel, qui allait s’affaissant de vétusté ; il donna l’ordre de restaurer, selon les dessins antiques, les vieilles mosaïques, déjà réparées en beaucoup d’endroits, et de les transporter dans la nouvelle abside, magnifiquement construite et ornée ; il pourvut aussi à l’achèvement de l’ornementation du transept et à la réparation des caissons du plafond ; l’an mil huit cent quatre-vingt-quatre, il ajouta la sacristie, la demeure des chanoines et une galerie contiguë, menant au Baptistère de Constantin.

  • Les quatre saints couronnés

    Martyrologe :

    Rome, sur la voie Lavicane, à trois mille de la Ville, la passion des saints martyrs Claude, Nicostrate, Symphorien, Castorius et Simplice. Mis en prison d'abord, ils furent ensuite cruellement déchirés avec des scorpions, mais comme ils demeuraient inébranlables dans leur Foi au Christ, Dioclétien ordonna de les précipiter dans le fleuve.

    Sur la même voie Lavicane, l'anniversaire des saints Quatre Couronnés, frères : Sévère, Sévérien, Carpophore et Victorin. Sous le même empereur, ils furent si cruellement meurtris avec des cordes garnies de plomb, qu'ils expirèrent sous les coups. Comme on ignorait leurs noms, avant que, bien des années plus tard, ils eussent été révélés par le Seigneur, il fut statué qu'on célébrerait leur anniversaire avec celui des cinq précédents, sous l'appellation des quatre Saints Couronnés, pratique qui s'est conservée dans l'Eglise, même depuis que leurs noms nous ont été révélés.

    La basilique romaine qui leur est dédiée :

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    Les tombes des martyrs sont dans la chapelle Saint-Silvestre. On remarque que les fresques de l’entrée, du XIIIe siècle, respectent encore les canons iconographiques. Ce qui n’est évidemment plus le cas de celles de Raffaelino da Reggio (vers 1575) sur le martyre des « saints couronnés ».

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  • Férie

    Le premier nom du martyrologe, ce jour, est celui de saint Prosdocime, premier évêque de Padoue.

    Le dernier nom est celui de saint Florent, évêque de Strasbourg. On lit sur Introibo :

    20ème évêque de Strasbourg, issu d’une illustre famille d’Irlande, Florent quitte l’Irlande pour venir en Alsace vers 655. Il a vécu en ermite dans la vallée de la Hasel, au pied de la montagne vosgienne du Ringelsberg. Il guérit Rathilde, fille aveugle, sourde et muette du roi Dagobert II. En remerciement, il reçoit des terres dans la vallée de la Hasel qui lui permettent de fonder l’abbaye de Haslach.

    Florent est appelé par saint Dagobert II comme évêque pour prendre la succession de Saint Arbogast en 678. Il réunit de nombreux collaborateurs qui forment une communauté à Strasbourg même, autour d’une église dédiée à Saint-Thomas (qui deviendra ultérieurement l’abbaye Saint-Thomas). Il est mort le 7 novembre 693. Initialement inhumé à Saint-Thomas, son corps est transporté à l’abbaye de Haslach.

    Suit la messe propre, qui est celle du commun des évêques de Toul. Dans l’introït, saint Florent chante avec saint Paul :

    Ecclésiæ factus sum ego miníster secúndum dispensatiónem Dei, quæ data est mihi in vos, ut ímpleam verbum Dei.

    Je suis devenu le ministre de l’Église ; la mission que Dieu m’a confiée, c’est de faire connaître la parole de Dieu.

    Le verset de l’alléluia est original : il est tiré du grand discours de saint Etienne (Actes 7,38) :

    Hic est qui fuit in Ecclesia cum pátribus nostris, qui accepit verba vitæ dare nobis. Allelúia.

    C’est lui qui fut dans l’Église avec nos pères et qui reçut les paroles de vie pour nous les donner.

    Saint Etienne parle de Moïse, et le texte originel dit :

    (Hic est Moyses…) Hic est qui fuit in ecclesia in solitudine cum angelo qui loquebatur ei in monte Sina, et cum patribus nostris : qui accepit verba vitæ dare nobis.

    C’est lui qui fut dans l’Eglise (l’assemblée du peuple de Dieu) dans le désert avec l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï, et avec nos pères, qui reçut les paroles de vie pour nous les donner.

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    Florentius bischoff zu Strassburg, dans le livre Teutscher Nation warhaffte Helden de Heinrich Pantaleon, 1578. (Heinrich Pantaleon était professeur de médecine, de physique et de dialectique à l’université de Bâle, et éditeur – notamment d’Erasme. Son livre Teutscher Nation warhaffte Helden retrace l’histoire de l’Allemagne depuis l’origine du monde sous forme de biographies des héros et hommes illustres. Le premier tome commence par Adam, le deuxième par Charlemagne, le troisième par Maximilien Ier.)

  • 22e dimanche après la Pentecôte

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    Bossuet, méditations sur l'évangile, 37e jour.

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Accéssi, inquit, ad prophetíssam, et in útero accépit et péperit fílium. Quod María prophetíssa fúerit, ad quam próxime accéssit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradíxerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophético affláta spíritu elocúta est. Quid enim ait ? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si ánimum accommodáveris univérsis eius verbis; non útique per dissídium negáveris eam fuísse prophetíssam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m’approchai de la prophétesse, dit-il. Elle conçut et enfanta un fils. » Que Marie soit cette prophétesse dont Isaïe s’approche par une prescience spirituelle, nul ne le niera s’il a présentes à la mémoire les paroles que Marie prononça sous une inspiration prophétique. Que dit-elle en effet ? « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur : il s’est penché sur son humble servante, et désormais tous les âges me diront bienheureuse. » Si vous accordez votre âme à toutes ses paroles, vous ne nierez assurément point, par discorde, qu’elle ait été prophétesse, celle sur qui « l’Esprit du Seigneur est venu et que la puissance du Très-Haut a prise sous son ombre ».

    Commentaire de saint Basile sur Isaïe, lecture des matines.

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    Une icône russe du Magnificat, Величит душа моя Господа (Mon âme magnifie le Seigneur).

  • Les jeunes pré-conciliaires…

    Vers la fin du discours de Mgr Éric de Moulins-Beaufort en ouverture de l’Assemblée plénière d’automne, hier :

    Le dernier sujet est l’application du Motu Proprio Traditionis Custodes et, plus largement encore sa compréhension. (…) Ce sujet n’est pas mince. Il touche à la compréhension de la Tradition vivante de l’Église, de la vérité de l’Eucharistie et des saintes Écritures qui sont la Parole vivante de Dieu, à la nature et la mission de l’Église. Nous ne cessons de nous interroger sur une partie de la jeunesse catholique qui cherche des sources vives dans la liturgie pré-conciliaire et qui ne perçoit pas l’enrichissement considérable apporté par le Concile, non pas une adaptation mais un enrichissement. Cette jeunesse est diverse, elle mérite notre attention, notre écoute, elle a besoin aussi que nous lui indiquions les sources les meilleures.

    Dans les années 70-80, les catholiques qui voulaient garder la messe traditionnelle étaient quelques vieux croutons rassis incapables de comprendre le progrès. Il suffisait d’attendre qu’ils disparaissent. Le problème est qu’aujourd’hui les jeunes qui veulent la messe traditionnelle sont plus nombreux que l’étaient les vieux croutons disparus. Au point d’inquiéter les évêques en réunion plénière. On notera que ces jeunes ont le même défaut que les vieux d’antan : ils ne comprennent pas que la néo-liturgie est un progrès considérable, et que cela ne se discute pas. La question n’est donc pas de prendre en compte ce que ces jeunes auraient à dire, mais à trouver le moyen de leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Tout en appliquant le motu proprio, donc en interdisant progressivement toutes les messes traditionnelles, afin de régler définitivement le problème.