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19e dimanche après la Pentecôte

Saint Grégoire le Grand, homélie 38, 2-3, lecture des matines.

Je me souviens de vous avoir déjà dit maintes fois que c’est souvent l’Eglise de la terre qui est appelée Royaume des cieux dans le Saint Evangile. En effet, on désigne l’assemblée des justes sous le nom de Royaume des cieux. Et puisque le Seigneur déclare par la voix du prophète que «le ciel est son trône» (Is 66, 1), que Salomon affirme que l’âme du juste est le trône de la Sagesse (cf. Sg 7, 27-28), et que Paul dit que «le Christ est Puissance de Dieu et Sagesse de Dieu» (1 Co 1, 24), nous devons en conclure avec assurance que Dieu étant la Sagesse et l’âme du juste le trône de la Sagesse, l’âme du juste est bien un ciel, puisqu’on appelle ciel le trône de Dieu. D’où cette parole du psalmiste à propos des saints prédicateurs : «Les cieux racontent la gloire de Dieu.» (Ps 19, 2). Le Royaume des cieux est donc l’Eglise des justes, car ceux-ci ne désirant plus rien sur la terre et soupirant vers les choses d’en haut, le Seigneur règne déjà en eux comme dans les cieux.

Notre texte peut donc dire : «Le Royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils.»

Votre charité comprend bien quel est ce roi, père d’un fils qui est roi lui aussi; c’est celui à qui le psalmiste dit : «O Dieu, donne ton jugement au roi, et ta justice au fils du roi.» (Ps 72, 1)

«Il fit des noces pour son fils.» Dieu le Père fit des noces pour Dieu son Fils lorsqu’il lui unit la nature humaine dans le sein de la Vierge, et quand il voulut que celui qui était Dieu avant les siècles devînt homme à la fin des siècles. Mais ce n’est pas parce que l’union conjugale se fait normalement à partir de deux personnes, que nous pouvons admettre l’idée que la personne de Jésus-Christ, notre Rédempteur, Dieu et homme, résulte de l’union de deux personnes. Nous disons qu’il est de deux natures et subsiste en deux natures, mais nous nous gardons, comme d’un blasphème, de le croire composé de deux personnes.

Il est donc plus clair et plus sûr de dire que le Père fit des noces pour le roi son Fils en lui associant la sainte Eglise par le mystère de l’Incarnation. Le sein de la Vierge Mère fut le lit nuptial de cet Epoux. Aussi le psalmiste dit-il : «Il a dressé sa tente dans le soleil; et lui-même est comme l’époux qui sort de la chambre nuptiale.» (Ps 19, 5-6). Le Dieu incarné est en effet sorti comme un époux de la chambre nuptiale, en quittant le sein non altéré de la Vierge pour s’unir à l’Eglise.

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