L’introït par le Chorstift Kiedrich :
Ecce, advénit dominátor Dóminus : et regnum in manu eius et potéstas et impérium.
Deus, iudícium tuum Regi da : et iustítiam tuam Fílio Regis.
Voilà que vient le Seigneur Maître ; le pouvoir est dans sa main, la puissance et l’empire.
O Dieu, donnez au roi votre jugement et au fils du roi votre justice.
Le chœur de Kiedrich ne chante pas selon les livres officiels actuels mais dans la tradition locale, documentée depuis 1333. C’est le seul endroit où s’est perpétué ce qu’on appelle le « dialecte germanique du chant grégorien », à savoir la notation dite en fer à cheval.
Kiedrich est un bourg de 4.000 habitants, près de Darmstadt (Hesse), dont l’église gothique (basilique mineure) saints Valentin et Denys a l’un des plus anciens orgues (1498). Au milieu du XIXe siècle, Sir John Sutton, le baronnet de Norwood Park (Nottinghamshire), est tombé amoureux de l’endroit, a financé de gros travaux de restauration de l’église et a créé une fondation pour un chœur grégorien permanent. (Il a aussi construit un hospice de religieuses pour enfants et malades, et un quartier de maisons pour les pauvres, et fourni du travail aux chômeurs et des bourses pour étudiants...
En 1963, le Chorstift Kiedrich enregistrait le propre de l’Epiphanie selon les livres locaux. Pour entendre la différence, voici la partition des livres romains (chanté à Solesmes ici) :