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Liturgie - Page 641

  • Sainte Thérèse d’Avila

    Instar columbæ, cælitum
    Ad sacra templa spiritus
    Se transtulit Teresiæ.

    Sponsique voces audiit :
    Veni soror de vertice
    Carmeli ad Agni nuptias,
    Veni ad coronam gloriæ.

    Te sponse Jesu virginum,
    Beati adorent ordines,
    Et nuptiali cantico
    Laudent per omne sæculum. Amen.

    Voici le jour où, telle une blanche colombe, l’esprit de Thérèse se transporte dans les temples sacrés des cieux. Elle a entendu la voix de l’époux : Viens, ma sœur, du sommet du Carmel aux noces de l’Agneau, viens recevoir la couronne de gloire. Jésus, époux des vierges, que les ordres bienheureux t’adorent, et te louent par un chant nuptial pour les siècles des siècles. Amen.

    (Hymne des laudes de sainte Thérèse, composée par le pape Urbain VIII.)

  • XXe dimanche après la Pentecôte

    Voyez comme il s’enfuit, ce monde qu’on aime! Ces saints auprès de la tombe desquels nous sommes assemblés ont foulé aux pieds avec mépris un monde florissant. On y jouissait d’une longue vie, d’une santé continuelle, de l’abondance matérielle, de la fécondité dans les familles, de la tranquillité dans une paix bien établie. Et ce monde qui était encore si florissant en lui-même était pourtant déjà flétri dans leur cœur. Alors que tout flétri qu’il soit maintenant en lui-même, il demeure toutefois florissant dans nos cœurs. Partout la mort, partout le deuil, partout la désolation; de tous côtés nous sommes frappés, de tous côtés nous sommes abreuvés d’amertumes; et cependant, dans l’aveuglement de notre esprit, nous aimons jusqu’aux amertumes goûtées dans la concupiscence de la chair, nous poursuivons ce qui s’enfuit, nous nous attachons à ce qui tombe. Et comme nous ne pouvons retenir ce qui tombe, nous tombons avec ce que nous tenons embrassé dans son écroulement.
    Si le monde nous a autrefois captivés par l’attrait de ses plaisirs, c’est désormais lui qui nous renvoie à Dieu, maintenant qu’il est rempli de si grands fléaux. Songez bien que ce qui court dans le temps ne compte pas. Car la fin des biens transitoires nous montre assez que ce qui peut passer n’est rien. L’écroulement des choses passagères nous fait voir qu’elles n’étaient presque rien, même quand elles nous semblaient tenir ferme. Avec quelle attention, frères très chers, nous faut-il donc considérer tout cela! Fixez votre cœur dans l’amour de l’éternité; et sans plus chercher à atteindre les grandeurs de la terre, efforcez-vous de parvenir à cette gloire dont votre foi vous donne l’assurance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

    (Fin du 28e sermon de saint Grégoire le Grand)

    Dans la liturgie byzantine, ce dimanche est celui « des saints pères » du deuxième concile de Nicée, contre l’iconoclasme. Cela nous paraît être une très lointaine dispute, et pourtant elle a un rapport direct avec le problème actuel de l’islam, comme je le montrais l’an dernier.)

  • Amplectamur Mariæ vestigia

    Embrassons les pas de Marie, mes frères, et, dans la plus dévote des supplications, roulons-nous à ses pieds bénis. Tenons-les bien et ne la laissons point partir qu'elle ne nous ait bénis, car elle est puissante. Assurément elle est la toison placée entre la rosée et le sable, la femme entre le soleil et la lune : Marie a été établie entre Jésus-Christ et son Église. Mais peut-être vous étonnerez-vous moins de voir une toison humide de rosée qu'une femme vêtue du soleil ? Car si ces mots nous sont familiers, leur rapprochement est pourtant étonnant. En effet, comment une nature si fragile peut-elle subsister dans une si grande chaleur ? Tu as raison de t'en étonner, saint Moïse, et de vouloir voir cette merveille de plus près, mais il faut auparavant que tu ôtes les chaussures de tes pieds, et que tu laisses là toutes les enveloppes des pensées charnelles, si tu désires y accéder.

    (Saint Bernard, sermon du dimanche dans l’octave de l’Assomption, lecture de l’office de la Sainte Vierge les samedis d’octobre.)

    Le 13 octobre est aussi la fête de saint Edouard le Confesseur. Voir ma note de l’an dernier.

  • Inclina Domine aurem tuam

    Penche, Seigneur, ton oreille, et exauce-moi, car je suis indigent et pauvre.

    Garde mon âme, car je suis saint; sauve, mon Dieu, ton serviteur qui espère en toi.

    Aie pitié de moi, Seigneur, car j'ai crié vers toi tout le jour;

    Réjouis l'âme de ton serviteur, car j'ai élevé mon âme vers toi, Seigneur.

    Car tu es, Seigneur, suave et doux, et plein de miséricorde pour tous ceux qui t’invoquent.

    Prête l'oreille, Seigneur, à ma prière, et sois attentif à la voix de ma supplication.

    Au jour de ma tribulation j'ai crié vers toi, parce que tu m'as exaucé.

    Seigneur, parmi les dieux nul ne t’est semblable, et rien n'est comparable à tes œuvres.

    Toutes les nations que tu as créées viendront, et se prosterneront devant toi, Seigneur, et elles rendront gloire à ton Nom.

    Car tu es grand, et tu fais des prodiges; toi seul es Dieu.

    Conduis-moi, Seigneur, dans ta voie, et fais que j'entre dans ta vérité; que mon cœur mette sa joie à craindre ton Nom.

    Je te louerai, Seigneur mon Dieu, de tout mon cœur, et je glorifierai éternellement ton Nom;

    Car ta miséricorde est grande envers moi, et tu as retiré mon âme de l'enfer le plus profond.

    O Dieu, les méchants se sont élevés contre moi, et une troupe d'hommes puissants en a voulu à ma vie, sans qu'ils t’aient eu présent devant leurs yeux.

    Mais toi, Seigneur Dieu, tu es compatissant et clément, patient, plein de miséricorde, et fidèle.

    Regarde-moi, et aie pitié de moi; donne ta force à ton serviteur, et sauve le fils de ta servante.

    Opère un signe en ma faveur, afin que ceux qui me haïssent le voient et soient confondus; car c'est toi, Seigneur, qui m'a aidé et consolé.

    (Psaume 85, le vendredi au matines)

  • Beata es, Virgo Maria

    Antiennes de la fête de la Maternité de la Bienheureuse Vierge Marie (sur cette fête, voir ma note de l’an dernier. J’avais oublié de dire qu’elle avait été instituée lors du 15e centenaire du concile d’Ephèse) :

    Bienheureuse es-tu, Vierge Marie, qui as porté le Créateur de tout.

    Tu as engendré celui qui t’a faite, et tu es restée vierge pour l’éternité.

    Quand j’étais encore petite, j’ai plu au Très-Haut, et de mes entrailles j’ai engendré celui qui est Dieu et homme.

    Sois bénie du Seigneur, ô ma fille, car par toi nous avons reçu le fruit de la vie.

    Les filles de Sion l’ont vue, et l’ont dite bienheureuse, et des reines l’ont louée.

  • La destruction totale de la liturgie catholique en Hollande

    Il y a longtemps que les Hollandais sont en pointe dans la destruction de l’Eglise. Le moins qu’on puisse dire est que ça ne s’arrange pas. Voici des extraits de ce qu’on peut lire sur l’excellent blog de Sandro Magister :

    Nimègue, en Hollande: à l’église des pères augustins, la messe du dimanche est présidée à la fois par un protestant et par un catholique. A tour de rôle, l’un s’occupe de la liturgie de la Parole et du sermon, l’autre de la liturgie eucharistique. Le catholique est presque toujours un simple laïc et souvent une femme.

    En Hollande, toujours, les dominicains sont allés encore plus loin. Ils ont distribué dans chacune des 1 300 paroisses catholiques un livret de 38 pages intitulé “Kerk en Ambt”, Eglise et ministère. Ils y proposent de transformer en règle générale ce qui se pratique de manière spontanée dans différents endroits.

    Les pères dominicains proposent qu’en l’absence de prêtre, une personne choisie par la communauté préside la célébration de la messe: “Peu importe que ce soit un homme ou une femme, un homosexuel ou un hétérosexuel, une personne mariée ou un célibataire“. La personne choisie et la communauté sont invitées à prononcer ensemble les paroles de l’institution de l’eucharistie: “Prononcer ces paroles n’est pas une prérogative réservée au prêtre. De telles paroles constituent l’expression consciente de la foi de la communauté tout entière”.

    Le livret s’ouvre sur l’approbation explicite des supérieurs de la province hollandaise des dominicains.

    L’opuscule s’achève en exhortant les paroisses à choisir "par en bas" les personnes destinées à présider l’eucharistie. Dans le cas où, pour des raisons de discipline, l’évêque ne confirmerait pas ces personnes – parce qu’elles sont mariées ou parce que ce sont des femmes – les paroisses suivraient de toute façon leur route: "Que ces personnes sachent qu’elles sont, quoi qu’il arrive, habilitées à célébrer une eucharistie réelle et authentique à chaque fois qu’elles se réunissent en prière et partagent le pain et le vin".

    Les dominicains ont annoncé une réimpression prochaine du livret. Les 2 500 premiers exemplaires ont été très vite épuisés.

    A lire aussi sur le blog de Sandro Magister, pour se réconforter après ces horreurs, ce qu’il dit de Benoît XVI à Lorette et surtout sur la liturgie pontificale à Vienne.

  • Saint François de Borgia

    « Étant un jour en voyage avec un vieux religieux, il dut coucher sur la paille avec son compagnon, dans une misérable hôtellerie. Toute la nuit, le vieillard ne fit que tousser et cracher ; ce ne fut que le lendemain matin qu’il s’aperçut de ce qui lui était arrivé ; il avait couvert de ses crachats le visage et les habits du Saint. Comme il en témoignait un grand chagrin : "Que cela ne vous fasse point de peine, lui dit François, car il n’y avait pas un endroit dans la chambre où il fallût cracher plutôt que sur moi." Ce trait peint assez un homme aux vertus héroïques. »

    L’anecdote prend un relief tout particulier quand on sait que le saint en question était un grand d’Espagne et avait été, avant de devenir religieux, l’un des principaux personnages de la cour de Charles Quint, grand écuyer de l’impératrice, grand veneur de l’empereur, marquis de Lombay, duc de Gandie, vice-roi de Catalogne...

    C’est François de Borgia, qui était par son père arrière-petit fils du pape Alexandre VI et par sa mère petit-fils de l’archevêque de Saragosse...

    Lui qui signait « François, pécheur », et lisait à genoux les lettres de ses supérieurs, finit être nommé général des jésuites malgré son opposition.

    En 1571, saint Pie V l’adjoint au cardinal Alexandrini dans la légation chargée de rassembler les princes chrétiens contre les Turcs. Il accomplit sa mission, là encore par obéissance, alors qu’il est épuisé. Il meurt à Rome, selon son désir, moins d’un an après la victoire de Lépante, à laquelle il a donc contribué.

    Il sera canonisé en 1670 par le pape Clément X, qui favorisera quatre ans plus tard l’élection de Jean Sobieski comme roi de Pologne en raison de ses victorieux combats contre les Turcs...

    Sainte Thérèse d’Avila l’appelait déjà « le saint ».

  • Saint Jean Leonardi

    Né en 1541 à Lucques en Toscane, saint Jean Leonardi est l’une des grandes figures de la réforme catholique. Pharmacien jusqu'à l'âge de 25 ans, il devient prêtre à trente ans et fonde, deux ans plus tard, la congrégation des Clercs de la Mère de Dieu, vouée à l’éducation. Peu à peu son influence s’étend à toute l’Italie. Il défend la foi catholique menacée par le protestantisme. Ses succès lui valent une violente persécution. Menacé de mort, il s'enfuit à Rome où il prend saint Philippe Néri comme père spirituel. Il conseille le pape Paul V dans l’œuvre de réforme de l’Eglise. En 1603, il fonde avec le cardinal Vivès le séminaire pour la Propagation de la Foi, destiné à la formation des prêtres indigènes pour les missions. Il meurt de la peste qu'il a contractée en se dévouant auprès des malades lors d'une épidémie. Il a été canonisé en 1938 par Pie XI.

    « C’est des paroles du Seigneur que procèdent ses œuvres. Le soleil les éclaire et les contemple toutes. Son œuvre est remplie de la gloire du Seigneur. » (introït de la messe, Ecclésiastique 42, 15-16)

    N.B En ce jour est également fait mémoire de saint Denis.

  • Sainte Brigitte

    Brigitte, est née 1303, d'une famille aristocratique, à Finsta, dans la région suédoise d'Uppland. Elle est connue surtout comme mystique et fondatrice de l'Ordre du Très Saint Sauveur. Toutefois, il ne faut pas oublier que la première partie de sa vie fut celle d'une laïque qui eut le bonheur d'être mariée avec un pieux chrétien dont elle eut huit enfants. En la désignant comme co-patronne de l'Europe, j'entends faire en sorte que la sentent proche d'eux non seulement ceux qui ont reçu la vocation à une vie de consécration spéciale, mais aussi ceux qui sont appelés aux occupations ordinaires de la vie laïque dans le monde et surtout à la haute et exigeante vocation de former une famille chrétienne. Sans se laisser fourvoyer par les conditions de bien-être de son milieu, elle vécut avec son époux Ulf une expérience de couple dans laquelle l'amour conjugal alla de pair avec une prière intense, avec l'étude de l'Écriture Sainte, avec la mortification, avec la charité. Ils fondèrent ensemble un petit hôpital, où ils soignaient fréquemment les malades. Brigitte avait l'habitude de servir personnellement les pauvres. En même temps, elle fut appréciée pour ses qualités pédagogiques, qu'elle eut l'occasion de mettre en œuvre durant la période où l'on demanda ses services à la cour de Stockholm. C'est dans cette expérience que mûriront les conseils qu'elle donnera en diverses occasions à des princes ou à des souverains pour un bon accomplissement de leurs tâches. Mais les premiers qui en bénéficièrent furent assurément ses enfants, et ce n'est pas par hasard que l'une de ses filles, Catherine, est vénérée comme sainte.

    (Jean-Paul II, motu proprio Spes ædificandi, 1er octobre 1999)

  • Serviteurs quelconques…

    Chaque dimanche je pars de chez moi à 10h pour aller à une messe qui commence à 11h. Ainsi chaque dimanche j’écoute dans ma voiture la messe de France Culture.

    Parmi les triviales banalités qui font office de liturgie (mais pas absolument toujours, pour être honnête), je suis souvent effaré par ce que l’on donne à entendre comme étant « l’Evangile ».

    J’en ai déjà dit un mot à propos d’un verbe qu’on ne peut traduire que par « haïr » et qui est devenu « ne pas préférer ».

    Depuis lors, un ami prêtre m’a appris que ce ne sont pas des caprices d’experts inventifs qui ont abouti à cette falsification, mais qu’il s’agit d’une volonté épiscopale explicite : il faut « traduire » l’Ecriture sainte dans un langage que nos contemporains puissent comprendre. C’est toujours cette illusion qu’en faisant tout en langue vernaculaire, en banalisant, en trivialisant, on va faire « comprendre » le… mystère… Et l’on pousse le souci de faire comprendre jusqu’à changer le texte de l’Evangile… C’est pourquoi la traduction dite « liturgique » de la Bible est sous copyright : il s’agit d’une création originale…

    Aujourd’hui, c’était un passage de saint Luc. Donc : adapté de saint Luc.

    « Si vous aviez la foi comme un grain de sénevé » devient : « La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde. » On ajoute « gros », et l’on traduit sénevé par moutarde. Or la moutarde que nous connaissons ne devient jamais un arbre où viennent les oiseaux (comme en parle Jésus ailleurs). Il faut donc garder le mot sénevé, et tant mieux s’il est aujourd’hui inusité.

    « Vous diriez au grand arbre que voici ». Mais ce « grand arbre » a un nom. Le texte grec dit « sycamine ». Un mot inconnu. La Vulgate traduit par « arbor mori », mûrier. Beaucoup traduisent par « sycomore ». Mais saint Luc parle ailleurs du sycomore. Il ne s’agit donc pas du sycomore. Il s’agit peut-être du mûrier, qui ressemble au figuier-sycomore. Si l’on veut rester au plus près du texte grec, on doit garder « sycamine ». Personne ne sait ce que c’est ? Précisément. C’est pour cela qu’il faut le garder. De même que personne ne sait ce qu’est une moutarde qui devient un arbre.

    Mais le plus grave est à venir : « Quand vous aurez fait tout ce que Dieu vous a commandé, dites-vous : Nous sommes des serviteurs quelconques, nous n’avons fait que notre devoir. »

    Passons sur le fait qu’on ajoute Dieu à un propos du Seigneur qui ne le dit pas… Précisons qu’il serait plus juste de dire « esclaves » que « serviteurs ». C’est le mot « quelconque » qui est intolérable. Tout le monde sait que la véritable expression est : « Nous sommes des serviteurs inutiles » (en grec achreios, en latin inutilis). C’est très différent. Nous sommes inutiles parce que Dieu n’a pas besoin de nous pour agir. Nous sommes surtout des « bons à rien », ce qui est selon certains la traduction la plus précise de achreios. Mais aucun de nous n’est quelconque aux yeux de Dieu. Bien au contraire, chacun de nous est unique et irremplaçable, chacun de ces « bons à rien » que nous sommes fait l’objet d’un amour particulier de Dieu. Personne n’aime ce qui est quelconque.

    Je pense que les néo-traducteurs ont falsifié le texte parce qu’ils ne le comprenaient pas : comment ce serviteur pourrait-il être inutile, puisqu’il vient de labourer ? Alors, on change le texte pour le rendre « compréhensible »… et lui enlever sa puissance expressive et sa profondeur spirituelle.

    Ou bien les néo-traducteurs ont voulu montrer qu’il fallait faire preuve d’humilité, mais ils n’ont pas pu aller plus loin que « quelconque » : d’accord, admettons que nous sommes « quelconques », mais nous ne sommes certainement pas « inutiles », puisque nous vous offrons cette superbe traduction…

    En réalité vous n’êtes ni l’un ni l’autre. Vous êtes seulement malfaisants.