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Liturgie - Page 642

  • Saint Bruno

    Comment pourrais-je parler dignement de cette solitude, de son site agréable, de son air sain et tempéré ? Elle forme une plaine vaste et gracieuse, qui s’allonge entre les montagnes, avec des prés verdoyants et des pâturages émaillés de fleurs. Comment décrire l’aspect des collines qui s’élèvent légèrement de toutes parts, et le secret des vallons ombragés, où coulent à profusion les rivières, les ruisseaux et les sources ? Il n’y manque ni jardins irrigués, ni arbres aux fruits variés et abondants.
    Mais pourquoi m’arrêter si longtemps sur ces agréments ? Il y a pour l’homme sage d’autres plaisirs, plus doux et bien plus utiles, parce que divins. Pourtant, de tels spectacles sont souvent un repos et un délassement pour l’esprit trop fragile, quand il est fatigué par une règle austère et l’application aux choses spirituelles. Si l’arc est tendu sans relâche, il perd de sa force et devient moins propre à son office.

    Ce que la solitude et le silence du désert apportent d’utilité et de divine jouissance à ceux qui les aiment, ceux-là seuls le savent, qui en ont fait l’expérience. Ici en effet, les hommes forts peuvent se recueillir autant qu’ils le désirent, demeurer en eux-mêmes, cultiver assidûment les germes des vertus, et se nourrir avec bonheur des fruits du paradis. Ici on s’efforce d’acquérir cet œil dont le clair regard blesse l’Epoux d’un amour pur et limpide qui voit Dieu. Ici on s’adonne à un loisir bien rempli et l’on s’immobilise dans une action tranquille. Ici Dieu donne à ses athlètes, pour le labeur du combat, la récompense désirée: une paix que le monde ignore et la joie dans l’Esprit-Saint.

    (Extrait de la lettre de saint Bruno à son ami Raoul Le Verd, prévôt du chapitre de Reims)

    – Sur la devise des chartreux, Stat crux dum volvitur orbis, voir ma note de l’an dernier.

  • Saint Placide

    Un certain jour, alors que le vénérable Benoît se tenait en cellule, ledit Placide, cet enfant attaché à la personne du saint homme, sortit pour puiser de l'eau dans le lac. Tenant son récipient, il eut un geste imprudent en le mettant dans l'eau, et entraîné par ce mouvement, il y tomba lui aussi. Aussitôt, le courant le saisit, l'éloigna du bord et le tira vers le large jusqu'à la distance d'un jet de flèche ! Or l'homme de Dieu, à l'intérieur de sa cellule, eut aussitôt conscience de ce qui s'était passé et appela Maur en toute hâte : « Frère, lui dit-il, cours ! L'enfant qui était allé puiser de l'eau est tombée dans le lac et le courant l'a déjà entraîné fort loin ! »

    Chose admirable et qui ne s'était pas reproduite depuis l'apôtre Pierre ! Voici: la bénédiction ayant été demandée et reçue, Maur, stimulé par l'ordre de son Père gagna cet endroit et, se croyant toujours sur la terre ferme, il continua sa course sur l'eau jusqu'à l'endroit où l'enfant avait été emporté par le courant : il le saisit par les cheveux et revint toujours en courant. A peine eut-il touché terre et repris ses esprits qu'il jeta un regard derrière lui et voici que, ce qu'il n'aurait jamais cru possible, étonné et tout tremblant, il le voyait accompli !

    De retour chez le Père, il lui rendit compte de cet exploit. Le vénérable homme de Dieu, Benoît, lui, se mit à attribuer la chose non à ses propres mérites mais à l'obéissance de son disciple. Maur, au contraire, disait que c'était dû uniquement à son ordre : il était bien conscient que cela ne venait pas de sa propre vertu puisqu'il avait agi inconsciemment. Mais voici que dans cet assaut d'humilité, réciproque et amical, l'enfant sauvé intervint comme arbitre. Car il disait : « Moi, lorsque j'étais retiré de l'eau, je voyais au-dessus de ma tête la melote du Père Abbé, et j'avais conscience que c'était lui qui me conduisait hors de l'eau. »

    (Oui, je sais, j’ai déjà cité cette page de saint Grégoire le Grand l’an dernier. Mais je ne m’en lasse pas.)

  • Saint François d’Assise

    Tu es saint Seigneur seul Dieu,
    toi qui fais des merveilles.
    Tu es fort, tu es grand, tu es très haut,
    tu es père saint,
    roi du ciel et de la terre.
    Tu es trine et un
    Seigneur Dieu des Dieux,
    tu es le bien, tout bien, bien total,
    Seigneur Dieu vivant et vrai.
    Tu es amour, charité ;
    tu es sagesse,
    tu es humilité,
    tu es patience,
    tu es beauté,
    tu es mansuétude,
    tu es sécurité,
    tu es repos,
    tu es gaieté,
    tu es notre espérance et notre joie,
    tu es justice,
    tu es tempérance,
    tu es toute notre richesse à suffisance,
    Tu es beauté,
    tu es mansuétude,
    tu es protecteur,
    tu es notre gardien et défenseur ;
    tu es vigueur,
    tu es fraîcheur.
    Tu es notre espérance,
    tu es notre foi,
    tu es notre charité,
    tu es toute notre douceur,
    tu es notre vie éternelle :
    Grand et admirable Seigneur,
    Dieu tout puissant,
    Miséricordieux sauveur.

    (Saint François, Louange au Dieu Très-Haut)

  • Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

    – Que feriez-vous si vous pouviez recommencer votre vie religieuse ?

    – Il me semble que je ferais ce que j’ai fait.

    Il ya dix ans, Jean-Paul II proclamait sainte Thérèse de Lisieux docteur de l’Eglise. Il y a 80 ans, Pie XI, deux ans après avoir canonisé Thérèse, proclamait la petite religieuse cloitrée patronne des missions à l’égal de saint François Xavier. Il y a 50 ans, Pie XII publiait son encyclique sur la mission (Pie XII est aussi le pape qui fit de Thérèse une patronne secondaire de la France). A Lisieux, 2007 est l’année de la mission. A cette occasion, le pape Benoît XVI a écrit une lettre au préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples :

    « Je souhaite donc, que les célébrations qui ont lieu à Lisieux en cette Année de la Mission affermissent chez tous les baptisés leur sens missionnaire, par la prière, le témoignage de vie et l’engagement chrétien sous toutes ses formes, pour que tout fidèle soit missionnaire là où il demeure et que naissent aussi des vocations pour l’annonce de l’Évangile aux hommes qui ne le connaissent pas encore. »

    (Sur la date de cette fête et le rapport entre sainte Thérère et saint Dosithée, voir ma note de l'an dernier.)

  • Les saints Anges gardiens

    « Ange du Ciel, mon fidèle et charitable guide, obtenez-moi d’être si docile à vos inspirations et de régler si bien mes pas que je m’écarte en rien de la voie des commandements de mon Dieu. »

    (Sur cette fête, voir aussi ma note de l’an dernier.)

  • Saint Remi

    « Sache votre dilection qu'elle doit célébrer solennellement la fête du bienheureux Rémi ; car s'il n'est point Apôtre à l'égard d'autres, il l'est du moins pour vous. Rendez donc honneur tel à votre Apôtre et Père, que vous méritiez, selon la divine parole, de vivre longtemps sur la terre, et parveniez par ses prières à posséder la béatitude éternelle. »

    (Saint Léon IX, le 1er octobre 1049, à Reims, après la consécration de l’abbatiale reconstruite.)

  • 18e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile de ce dimanche est l’un des passages les plus impressionnants des livres saints, qui en comportent pourtant une multitude. Car c’est l’une des très rares fois où Jésus déclare publiquement, et en acte, sa divinité.

    En effet, il remet au paralytique ses péchés. Or seul Dieu peut remettre les péchés. C’est évidemment ce que disent ceux qui assistent à la scène, et les scribes en concluent : Il blasphème. Alors Jésus guérit le paralytique, montrant ainsi qu’il peut guérir invisiblement les âmes comme il peut guérir visiblement les corps, et que donc il ne blasphème pas : il est Dieu. Et il accomplit cela par sa Parole. Il est le Verbe.

    Ce passage est si impressionnant qu’on ne fait pas attention à la première phrase. Elle est pourtant importante. Chaque mot a été soigneusement choisi.
    « Montant dans un petit bateau, Jésus traversa et vint dans sa ville. »
    Comment ça, « sa » ville ? Comment celui qui dit par ailleurs que le fils de l’homme n’a pas une pierre pour poser sa tête, et qui est perpétuellement sur les routes, peut-il aller dans une ville qui serait la sienne ?

    Certes, si on lit très attentivement les évangiles sous ce rapport, on constate que Jésus avait, dirait-on aujourd’hui, un « point de chute » à Capharnaüm, dans la maison de saint Pierre. Mais cela ne fait pas pour autant de Capharnaüm « sa » ville. La seule ville qui pourrait être la « sienne », en raison de l’aspect symbolique, serait Jérusalem.

    Saint Matthieu ne dit pas « Capharnaüm », il dit « sa ville ». Cela renvoie à l’évangile de saint Jean : il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu.

    Jésus vient chez les siens, après avoir traversé la mer (transfretavit). Il traverse l’abîme qui sépare le monde de la Sainte Trinité de notre terre, qui est « sa » terre puisqu’il l’a créée, sur un frêle esquif qui est son corps, et il vient pour sauver les âmes et les corps.

    Cette première phrase de la péricope exprime l’Incarnation, et ce qui suit en est la conséquence logique. Dieu s’incarne dans notre monde pour nous guérir du péché et nous donner la vie éternelle. Le paralytique subitement guéri se leva. « Surrexit », dit la Vulgate.

    Mais la « traversée » du Christ ne sera achevée que lorsque les scribes (c’est pour cela qu’ils sont là) l’auront fait condamner à mort pour blasphème, lorsqu’il aura traversé la mort (que symbolise la mer). Ainsi tout l’évangile est-il résumé dans ce bref passage.

  • Saint Michel

    Prière à saint Michel, de Léon XIII, recommandée aux fidèles par Jean-Paul II lors du Regina Caeli du 24 avril 1994 :

    Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat ; soyez notre secours contre la perfidie et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui Son empire, nous le demandons en suppliant. Et vous, prince de la milice céleste, refoulez en enfer, par la Vertu divine, Satan et les autres esprits malins qui errent dans le monde pour la perte des âmes. Amen.

    (Sur l’évolution de cette fête, voir ma note de l’an dernier.)

  • Saint Venceslas

    Pourquoi tous les Tchèques s’appellent-ils Vaclav ? Parce que c’est le nom tchèque du saint patron de la Bohême, saint Venceslas.

    Venceslas (Vaclav, donc – cela se prononce vatslav) était duc de Bohême, à une époque où le paganisme était encore puissant et s’opposait violemment à l’Eglise naissante. Sa mère était païenne, et au centre des complots contre l’Eglise, et contre son propre fils, avec son autre fils, Boleslas.

    Un jour Boleslas invita son frère à un festin dans sa ville de Boleslava, avec l’intention de le tuer. C’était le 27 septembre 829, jour des saints Côme et Damien, et Venceslas se rendit d’abord à la messe dans l’église de Boleslava qui leur était dédiée (peut-être était-ce même le jour de la consécration de cette église). Il devait être tué à la fin du festin, mais alors il porta un toast en disant : « En l'honneur du bienheureux Archange Michel, buvons cette coupe, et prions le qu'il daigne introduire nos âmes dans la paix de l'allégresse éternelle. » Les participants, subjugués, répondirent tous : Amen. L’assassinat fut reporté au lendemain.

    Il eut lieu à la porte de l’église Saints Côme et Damien, où Venceslas s’était rendu de nouveau pour prier. C’était la veille de la fête de saint Michel, qui allait introduire son âme dans la paix de l’allégresse éternelle.

    Son corps fut d’abord inhumé dans l’église de son martyre, mais il s’y produisit tant de miracles que Boleslas consentit à le transférer à la cathédrale de Prague. Laquelle porte le nom de saint Vit (saint Guy) parce que Venceslas y avait déposé le bras de saint Vit que lui avait offert l’empereur Othon Ier.

    Il est aujourd’hui de bon ton (jusque dans les missels, bien sûr) de prétendre que saint Venceslas fut une victime politique et non un martyr, car son assassinat fut la conséquence d’une révolte contre son allégeance au roi de Germanie Henri l’Oiseleur. Comme si les deux explications s’excluaient, alors qu’évidemment elles se combinent : le complot des païens prit prétexte de cette allégeance pour supprimer le duc chrétien qui avait voulu éviter une guerre désastreuse à son peuple. Saint Venceslas est martyr et protecteur de la Bohême.

  • Saints Côme et Damien

    Côme et Damien étaient frères. Arabes d'origine, et de noble extraction, ils naquirent dans la ville d'Eges. Médecins de profession, ils guérissaient les maladies même incurables, autant par la puissance de Jésus-Christ que grâce à leur science. Or, sous les empereurs Dioclétien et Maximien, le préfet Lysias ayant eu connaissance de leur religion, se les fit amener pour les interroger sur leur foi et leur genre de vie. Comme ils s'avouaient hautement chrétiens et proclamaient que la foi chrétienne était nécessaire au salut, Lysias leur ordonne d'adorer les dieux ; sinon des supplices et une mort cruelle les attendent. Mais, comprenant bientôt l'inutilité de ses menaces : Pieds et poings liés, s'écrie-t-il, qu'on les torture par les plus raffinés tourments. L'ordre s'exécute, et Côme et Damien cependant restent fermes. Toujours enchaînés, on les précipite au fond de la mer ; ils en sortent sains et saufs et déliés. Ce qu'attribuant à la magie, le préfet ordonne de les conduire en prison, d'où, tirés le lendemain, il les fait jeter sur un bûcher en feu ; mais la flamme s'écarte des Saints. Après donc divers autres essais cruels, il commande qu'on les frappe de la hache. Ainsi leur fut acquise, dans la confession de Jésus-Christ, la palme du martyre.

    (Bréviaire)