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Liturgie - Page 645

  • Ad Dominum cum tribularer clamavi

    Dans ma tribulation j'ai crié vers le Seigneur, et il m'a exaucé.

    Seigneur, délivre mon âme des lèvres injustes et de la langue trompeuse.

    Que te sera-t-il donné, et que te sera-t-il servi, pour ta langue trompeuse ?

    Les flèches aiguës du puissant, avec des charbons dévorants.

    Pauvre de moi ! mon exil s'est prolongé. J'ai demeuré avec les habitants de Cédar ; mon âme a été longtemps exilée.

    Avec ceux qui haïssaient la paix, j'étais pacifique ; quand je leur parlais, ils m'attaquaient sans motif.

    Psaume 119, à Tierce. Premier des cantiques des montées (à Jérusalem) ou des degrés (des marches menant au Temple)

  • De profundis

    Du fond des abîmes je crie vers toi, Seigneur ; Seigneur, exauce ma voix. Que tes oreilles se fassent attentives à la voix de ma supplication.

    Si tu portais attention à nos iniquités, Seigneur, Seigneur, qui se soutiendrait ?

    Mais auprès de toi est la propitiation, et à cause de ta loi je t’ai soutenu. Mon âme s'est soutenue par son Verbe. Mon âme a espéré dans le Seigneur.

    Depuis la veille du matin jusqu'à la nuit, qu'Israël espère dans le Seigneur.

    Car auprès du Seigneur est la miséricorde, et auprès de lui la rédemption est abondante.

    Et lui-même rachètera Israël de toutes ses iniquités.

    (Psaume 129, le mardi aux vêpres)

    NB. Ce psaume était naguère le plus connu de tous, en latin, dans la version de la Vulgate , en raison de son utilisation dans la liturgie des défunts. Il y a une difficulté de traduction, qui réside dans le fait que le verbe sustinuo est utilisé trois fois, dans des sens différents. Il me semble qu’on peut le traduire tout simplement de façon littérale, par « soutenir », ce qui a l’avantage de garder la saveur originelle, mais en ayant conscience de ses divers sens. Ainsi la première fois est-il utilisé dans le sens de subsister, la deuxième fois dans le sens de soutenir un champion (dans le franglais d’aujourd’hui on dit « supporter » par contamination du substantif anglais supporter), la troisième fois dans le sens de se maintenir, rester debout. (Le premier et le troisième sens sont très proches, voire identiques, c’est la deuxième utilisation du mot qui pose problème, comme dans d’autres psaumes.) Du moins c'est comme cela que le comprends...

  • Saint Pie X

    La musique sacrée, en tant que partie intégrante de la liturgie solennelle, participe à sa fin générale : la gloire de Dieu, la sanctification et l’édification des fidèles. Elle concourt à accroître la dignité et l’éclat des cérémonies ecclésiastiques; et de même que son rôle principal est de revêtir de mélodies appropriées le texte liturgique proposé à l’intelligence des fidèles, sa fin propre est d’ajouter une efficacité plus grande au texte lui-même, et, par ce moyen, d’exciter plus facilement les fidèles à la dévotion et de les mieux disposer à recueillir les fruits de grâces que procure la célébration des saints Mystères.

    La musique sacrée doit donc posséder au plus haut point les qualités propres à la liturgie : la sainteté, l’excellence des formes, d’où naît spontanément son autre caractère: l’universalité. (…)

    Ces qualités, le chant grégorien les possède au suprême degré; pour cette raison, il est le chant propre de l’Église romaine, le seul chant dont elle a hérité des anciens Pères, celui que dans le cours des siècles elle a gardé avec un soin jaloux dans ses livres liturgiques, qu’elle présente directement comme sien aux fidèles, qu’elle prescrit exclusivement dans certaines parties de la liturgie, et dont de récentes études ont si heureusement rétabli l’intégrité et la pureté.

    Pour ces motifs, le chant grégorien a toujours été considéré comme le plus parfait modèle de la musique sacrée et on peut établir à bon droit la règle générale suivante : une composition musicale ecclésiastique est d’autant plus sacrée et liturgique que, par l’allure, par l’inspiration et par le goût, elle se rapproche davantage de la mélodie grégorienne, et elle est d’autant moins digne de l’Église qu’elle s’écarte davantage de ce suprême modèle.

    L’antique chant grégorien traditionnel devra donc être largement rétabli dans les fonctions du culte, tous devant tenir pour certain qu’un office religieux ne perd rien de sa solennité quand il n’est accompagné d’aucune autre musique que de celle-là.

    Qu’on mette un soin tout particulier à rétablir l’usage du chant grégorien parmi le peuple, afin que de nouveau les fidèles prennent, comme autrefois, une part plus active dans la célébration des offices.

    Saint Pie X, Tra le sollecitudini, 1903.

  • 14e dimanche après la Pentecôte

    « Nul ne peut servir deux maîtres ; car ou il haïra l’un et aimera l’autre ; ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez pas servir Dieu et Mammon. »

    C’est l’un des rares cas où un mot utilisé par Jésus dans la langue araméenne n’est pas traduit. En l’occurrence, c’est parce qu’il s’agit de la personnification de ce qu’il signifie. « Mammon est un mot syriaque qui veut dire richesses », avait remarqué saint Jérôme. Et saint Augustin constatait que le même mot existait en langue punique, avec le sens de gains, bénéfices.

    Sainte Françoise Romaine, dans sa vision de l’enfer, voit Mammon comme un des trois princes qui commandent sous Lucifer. (Naturellement il préside aux péchés que fait commettre le désir de richesses.)

    Mammon, ce n’est donc pas « l’argent », comme le disent les mauvaises traductions. C’est l’esprit de possession et de lucre, qui éloigne de Dieu, qui est le contraire de la voie chrétienne puisqu’elle consiste à prendre et non à donner, à voir son profit et non le bien des autres. La voie de Mammon est l’avidité à posséder, elle conduit au néant. La voie chrétienne va jusqu’à la dépossession de soi, elle conduit à l’amour.

    Jésus dit bien que Mammon est un maître. Il est le maître tyrannique de ceux qui se font ses esclaves, et celui qui le sert ne peut pas servir Dieu qui est Gratuité.

  • Saint Gilles

    Il quitta l’ermite Vérédôme et s'enfonça dans un désert où trouvant un antre avec une petite fontaine, il rencontra une biche sans doute disposée par Dieu pour lui servir de nourrice, elle venait à des heures fixes l’alimenter de son lait. Les gens du roi vinrent chasser en cet endroit; dès qu'ils virent cette biche, ils laissèrent les autres bêtes et se mirent à la poursuivre avec leurs chiens : comme elle était serrée de près, elle se réfugia aux pieds de celui qu'elle nourrissait. Gilles étonné de ce que la biche bramait contre son habitude, sortit, et quand il eut entendu les chasseurs, il pria le Seigneur de lui conserver celle qu'il lui avait donnée pour nourrice. Or, pas un des chiens n'eut la hardiesse d'approcher de lui plus près que d'un jet de pierre, mais tous revenaient sur les chasseurs en poussant de grands hurlements. La nuit étant survenue, les chasseurs rentrèrent chez eux, et le lendemain, ils revinrent- au même endroit, et furent encore obligés de retourner après s'être fatigués en vain. Le roi, instruit de cela, soupçonna ce qu'il y avait et s'empressa de venir avec l’évêque et une multitude de chasseurs. Mais comme les chiens n'osaient pas s'approcher plus qu'auparavant, et qu'ils revenaient tous en hurlant, on entoura cet endroit que les ronces rendaient inaccessible. Or, un archer, pour débusquer la biche, décocha à la volée un trait qui fit une blessure grave à saint Gilles en prière pour la bête ; après quoi les soldats, s'étant ouvert un passage avec leurs épées, parvinrent à la caverne où ils aperçurent un vieillard en habits de moine, vénérable par ses cheveux blancs et par son âge, et à ses genoux la biche couchée. L'évêque seul et le roi ayant mis pied à terre, allèrent le trouver, après avoir fait rester leur suite en arrière. Ils lui demandèrent qui il était, d'où il était venu, pourquoi encore il s'était enfoncé dans la profondeur de ce vaste désert, et enfin quel était l’audacieux qui l’avait blessé d'une manière aussi grave. Gilles répondit à chacune de leurs questions ; alors ils lui demandèrent humblement pardon, promirent de lui envoyer des médecins pour guérir sa plaie et lui offrirent beaucoup de présents. Mais il ne voulut pas employer les médecins, ne daigna pas même regarder les présents qu'on lui offrait; bien au contraire, convaincu que la vertu se perfectionne dans l’infirmité, il pria le Seigneur de ne pas lui rendre la santé tant qu'il vivrait. Mais comme le roi en lui faisant de fréquentes visites en recevait la nourriture du salut, il lui offrit d'immenses richesses, que le saint refusa d'accepter, donnant conseil au roi d'en fonder un monastère où la discipline de l’ordre monastique serait en vigueur. Et quand le roi l’eut fait, saint Gilles, vaincu par les larmes et les prières du roi, se chargea après bien des résistances, de la direction de ce monastère.

    (Légende dorée)

    N.B. Il s’agit du monastère de Saint-Gilles-du-Gard, avec sa fameuse abbatiale romane. Les armoiries de la ville étaient une biche d’argent percée d’une flèche d’or, avant qu’on invente le logo...

  • Le rosaire mondial du 7 octobre

    Le 7 octobre prochain aura lieu de nouveau la récitation simultanée du Rosaire sur le plan mondial.

    En 2007 « nous célébrons déjà les onze ans de cette œuvre et, avec la bénédiction de notre Mère, la Très Sainte Vierge Marie, année après année, les fidèles sont toujours plus nombreux, tout comme les pays qui s’unissent à la récitation du Rosaire », explique un des organisateurs, le laïc mexicain Guillermo Estevez Alverde.

    Guillermo Estevez a lancé cette initiative avec d’autres laïcs mexicains : « L’idée est née en octobre 1996, lorsque a eu lieu le Rosaire simultané pour le 50e anniversaire de l’ordination sacerdotale de sa sainteté Jean-Paul II. L’événement s’est déroulé dans vingt pays. Au Mexique plus de trois millions de personnes ont prié dans 2.600 localités. Au cours de la Journée mondiale du rosaire du mois d’octobre 2000, plus de 140 pays se sont unis, dans lesquels ont été organisés de nombreux rosaires collectifs dans des églises, des stades, des cathédrales, sur des places, dans des prisons, des hôpitaux, des écoles… et nombre d’entre eux ont été retransmis à la radio ou la télévision. Des millions de personnes y ont participé à travers le monde. »

    Cette année le siège principal de l’événement sera la basilique Notre-Dame de Guadalupe à Mexico. Le groupe « Union de Volontades », chargé de l’organisation, invite chacun à s’unir à l’initiative. Renseignements complémentaires ici.

  • Saint Raymond Nonnat

    Ce saint du XIIIe siècle a deux mots à nous dire aujourd’hui.

    Religieux de l’ordre de la Merci pour la rédemption des captifs, il se rendit en Algérie pour racheter les chrétiens esclaves des barbaresques musulmans. Lorsqu’il n’eut plus d’argent, il se fit otage... et se mit à convertir des musulmans. On lui ferma la bouche avec un cadenas, et il allait être empalé lorsque son ami et supérieur saint Pierre Nolasque réunit la rançon nécessaire à sa libération. Il rentra à Barcelone mais mourut bientôt, prématurément, à 36 ans, des suites de ce qu’il avait subi en Algérie.

    D’autre part, saint Raymond Nonnat est le saint patron des femmes enceintes et du bébé qu’elles portent.

    Nonnat n’est pas son nom de famille. C’est un surnom, Non-natus : non-né. Sa mère, enceinte de sept mois, tomba gravement malade et mourut. Le mari refusa qu’on l’enterre avant d’avoir vu le cadavre de son enfant. Un membre de la famille, avec son poignard, éventra la mère... et le bébé était vivant.

    Saint Raymond Nonnat, saint patron des non-nés.

  • Saint Félix et saint Adaucte

    Félix, prêtre, et son frère, nommé aussi Félix et prêtre comme lui, furent présentés à Dioclétien et à Maximien. L'aîné ayant été amené au temple de Sérapis pour y sacrifier, souffla sur la statue qui tomba à l’instant. Conduit ensuite à la statue de Mercure, il souffla de la même manière et l’idole tomba aussitôt. Traîné en troisième lieu à l’image de Diane, il en fit autant. Il subit la torture du chevalet ; il fut mené en quatrième lieu à un arbre sacrilège, afin qu'il sacrifiât. Alors il se mit à genoux, fit une prière et souffla sur l’arbre qui fut déraciné et qui brisa en tombant l’autel et le temple. Le préfet, en ayant été informé, ordonna qu'on le décapitât au même endroit, et qu'on abandonnât son corps aux loups et aux chiens. Aussitôt un homme sortant du milieu de la foule se déclara de lui-même chrétien. Alors les deux confesseurs s'embrassèrent et furent décapités sur les lieux en même temps. Or, les chrétiens, qui ignoraient le nom du dernier, l’appelèrent adjoint (Adauctus) parce qu'il s'était adjoint à saint Félix pour recevoir la couronne du martyre. Les chrétiens les ensevelirent dans le trou creusé par la chute de l’arbre, et les païens, qui voulurent les en ôter, furent aussitôt saisis par le diable. Ils pâtirent vers l’an du Seigneur 287.

    (Bréviaire, cité par la Légende dorée)

  • Décollation de saint Jean-Baptiste

    Cette fête est également célébrée le 29 août dans la liturgie byzantine. Celle-ci souligne dans le tropaire de la messe que Jean fut le précurseur du Christ sur terre, mais aussi aux enfers :

    « Le souvenir du juste s’accompagne d’éloges. Mais à toi, Précurseur, le témoignage du Seigneur suffit. Tu as été vraiment le plus grand des prophètes, car tu fus jugé digne de baptiser dans les eaux celui qu’ils avaient seulement annoncé. Aussi as-tu combattu courageusement pour la vérité, heureux d’annoncer, même aux captifs des enfers, l’apparition du Dieu fait chair, qui ôte le péché du monde et nous fait grande miséricorde. »

    A noter que chez les Byzantins cette fête est, par exception, un jour de jeûne, pour répondre à l’horreur du banquet homicide d’Hérode.

  • Saint Augustin

    « O Seigneur, je suis votre serviteur ; je suis votre serviteur, et le fils de votre servante. Vous avez brisé mes liens, je vous sacrifierai un sacrifice de louanges (Ps. 115) ! » Que mon cœur, que ma langue vous louent, et que tous mes os s’écrient : « Seigneur, qui est semblable à vous ? » Qu’ils parlent, et répondez-moi ; et « dites à mon âme: Je suis ton salut (Ps. 34). »  Qui étais-je ? et quel étais-je ? Combien de mal en mes actions ; et, sinon dans mes actions, dans mes paroles ; et, sinon dans mes paroles, dans ma volonté ? Mais vous, Seigneur de bonté et de miséricorde, vous avez mesuré d’un regard la profondeur de ma mort, et vous avez retiré du fond de mon cœur un abîme de corruption. Et il ne s’agissait pourtant que de ne pas vouloir ma volonté, et de vouloir la vôtre !

    Mais où était donc, durant le cours de tant d’années, et de quels secrets et profonds replis s’est exhumé soudain mon libre arbitre, pour incliner ma tête sous votre aimable joug, et mes épaules sous votre léger fardeau, ô Christ, ô Jésus, mon soutien et mon rédempteur ? Quelles soudaines délices ne trouvai-je pas dans le renoncement aux délices des vanités ? En être quitté, avait été ma crainte, et les quitter, était ma joie. Car vous les chassiez de chez moi, ô véritable, ô souveraine douceur ! vous les chassiez, et, à leur place, vous entriez plus aimable que toute volupté, mais non au sang et à la chair ; plus éclatant que toute lumière, mais plus intérieur que tout secret ; plus élevé que toute grandeur, mais non pour ceux qui s’élèvent en eux-mêmes. Déjà mon esprit était libre du cuisant souci de parvenir aux honneurs, aux richesses, de rouler dans l’impureté, et d’irriter la lèpre de mes intempérances ; et je gazouillais déjà sous vos yeux, ô ma lumière, ô mon opulence, ô mon salut, Seigneur, mon Dieu !

    (Confessions, livre 9, trad. M. Moreau)