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Liturgie - Page 643

  • Qui confidunt in Domino sicut mons Sion

    Ceux qui se confient dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion. Il ne sera pas ébranlé pour l’éternité, celui qui habite dans Jérusalem.

    Des montagnes sont autour d'elle; et le Seigneur est autour de son peuple, dès maintenant et à jamais.

    Car le Seigneur ne laissera pas la verge des pécheurs sur l'héritage des justes, de peur que les justes n'étendent leurs mains vers l'iniquité.

    Sois le bienfaiteur des bons, Seigneur, et de ceux dont le cœur est droit.

    Quant à ceux qui se détournent en des voies tortueuses, le Seigneur les emmènera avec ceux qui commettent l'iniquité. Que la paix soit sur Israël !

    (psaume 124, sixième cantique des degrés, à sexte)

  • Nisi quia Dominus erat in nobis

    Si le Seigneur n'avait été avec nous, qu'Israël maintenant le dise, si le Seigneur n'avait été avec nous,

    Lorsque les hommes s'élevaient contre nous, ils auraient pu nous dévorer vivants ;

    Lorsque leur fureur s'est irritée contre nous, les eaux auraient pu nous engloutir.

    Notre âme a traversé le torrent, mais notre âme aurait pu se trouver à traverser une eau intolérable.

    Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas donnés en proie à leurs dents.

    Notre âme s'est échappée, comme un passereau, du filet des chasseurs.

    Le filet a été rompu, et nous avons été délivrés.

    Notre secours est dans le Nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.

    (Psaume 123, 5e cantique des degrés, à sexte)

  • Ad te levavi oculos meos

    Vers toi j'ai élevé mes yeux, toi qui habites dans les cieux.

    Ainsi, de même que les yeux des serviteurs sur les mains de leurs maîtres,

    De même que les yeux de la servante sur les mains de sa maîtresse, de même nos yeux sont vers le Seigneur notre Dieu, jusqu'à ce qu'il ait pitié de nous.

    Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous, car nous sommes rassasiés de mépris,

    Car notre âme n'est que trop rassasiée d'être un sujet d'opprobre pour les riches, et de mépris pour les superbes.

    (Psaume 122, quatrième cantique des degrés, à sexte. Dans le texte liturgique, celui de la Vulgate, le mot mépris est « despectio » : ce mot est littéralement l’action de regarder d’en haut vers le bas, « regarder de haut », donc le contraire du regard vers le haut, qui élève vers Dieu.)

  • 17e dimanche après la Pentecôte

    Dans l’évangile de ce dimanche, Jésus cite le premier verset du psaume 109 : « Le Seigneur a dit à mon seigneur : siège à ma droite, jusqu’à ce que j’aie fait de tes ennemis un escabeau sous tes pieds. »

    On constate que le texte du psaume selon Jésus est notablement différent de ce que l’on peut lire dans les traductions modernes du psaume 109 (numéroté 110), tant dans les Bibles que dans la néo-liturgie.

    D’où l’inévitable alternative :

    Ou bien Jésus ne connaissait pas bien les psaumes.

    Ou bien ce sont les traductions modernes qui sont fautives.

    A votre avis ?

    La citation que fait Jésus du psaume 109 est mot pour mot ce que l’on peut lire dans la version grecque des Septante, et (donc) aussi dans la Vulgate.

    Autrement dit, Jésus authentifie la liturgie grecque et la liturgie latine traditionnelle.

    Il y a autre chose ici à remarquer. Le premier mot du psaume, en hébreux, est YHWH, le tétragramme sacré, le Nom de Dieu. C’était l’occasion pour Jésus de nous révéler comment on doit le prononcer, ou ce qu’on doit en faire.

    Eh bien il le fait, en donnant la version liturgique du psaume : YHWH se dit Seigneur, Kyrios, Dominus.

    Ce faisant, il condamne ceux qui prétendent, non seulement connaître les psaumes mieux que lui, le Verbe de Dieu, mais prétendent en outre vocaliser le Nom imprononçable (ce qu'évite, tout de même, la néo-liturgie).

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    L’année dernière je disais que l’évangile de ce dimanche est en deux parties. En fait la première partie doit elle-même être divisée en deux, car elle comprend deux enseignements distincts : d’une part le miracle de la guérison de l’hydropique, d’autre part la guérison effectuée un jour de sabbat.

    Il y a donc trois pôles dans cette péricope : le miracle, le sabbat, l’humilité.

    Jean-Sébastien Bach a composé trois cantates pour ce dimanche, en 1723, 1724 et 1726. Du moins, c’est ce que nous avons. Pour 1725, grand cru pourtant, il ne nous reste curieusement aucune cantate entre fin août et Noël, hormis celle de la fête de la Réforme, le 31 octobre, comme on peut le constater dans le précieux Guide pratique des cantates de Bach, par Philippe et Gérard Zwang (qui ont établi le classement chronologique des cantates).

    Or il se trouve que chacune de ces cantates fait allusion à l’un des aspects de l’évangile : le sabbat en 1723, l’hydropique en 1724, l’humilité en 1726, à savoir les cantates BWV 148, 114, 47, qui sont dans le catalogue Zwang les ZK 45, 90, 152.

    La dernière est celle qui « commente » le plus l’évangile. « Quiconque s’élève sera abaissé, quiconque s’abaisse sera élevé » : le texte oblige quasiment à la mise en œuvre des procédés baroques, et Bach ne se prive pas de multiplier lignes ascendantes et lignes descendantes, sur fond d’affirmation appuyée (c’est l’enseignement de Dieu).

    D’autre part et surtout, si l’on trouve dans cette cantate comme dans les autres des mots particulièrement illustrés, « mis en scène », par la musique, l’une de ces illustrations, et cela est très rare, est en elle-même un enseignement spirituel.

    C’est dans l’air de soprano : « Demut stammt aus Jesu Reich ». L’humilité vient du royaume de Jésus. Stammt veut dire « est issu de », et quand on parle d’une personne, « descend de ». L’humilité vient du Ciel, donc elle descend, elle aussi. Or, à deux reprises, la soprano chante des vocalises ascendantes sur stammt, ce qui est parfaitement contraire au procédé habituel de Bach, qui illustre les mots non seulement selon leur sens mais aussi sans s’occuper du contexte (ainsi peut-il développer des vocalises joyeuses sur Freude même quand il est dit qu’il n’y a pas de joie.)

    C’est donc doublement contraire, puisque non seulement stammt indique une descente, mais qu’il s’agit de l’humilité, qui donc doit se traduire par une ligne descendante.

    Ces étonnantes vocalises sur stammt montrent que Bach était un véritable homme et de foi et de prière, et qu’il avait compris le sens profond de l’évangile. Car il exprime ainsi cette vérité que l’humilité est la vertu qui permet de s’élever à Dieu, qui permet, nous dit la musique, de nous envoler littéralement vers Dieu, et de nous épanouir en lui. Et l’orgue (ou le violon) volette autour de la voix comme des anges souriants qui accompagnent cette montée.

  • Les sept douleurs de la Sainte Vierge Marie

    « Cet enfant est venu, dit le vieillard Syméon en voyant le petit Jésus, comme un signe de contradiction. Et, s'adressant à Marie, il ajouta : Toi-même, un glaive te transpercera l'âme. Et en vérité, Bienheureuse Mère, un glaive a percé ton âme; il n'aurait pu, sinon, sans te percer, atteindre le corps de ton Fils. Lorsque ton Jésus (il est à tous, mais plus spécialement à toi) eut rendu le dernier souffle, la lance, cruelle ouvrit son flanc, sans ménager un corps qui ne pouvait plus souffrir, mais c'est ton âme qu’elle transperça. L'âme de ton Fils déjà n'était plus dans ce corps, mais la tienne ne pouvait s'en arracher, et c'est elle que poignit la douleur. Il faut donc t'appeler plus que martyre, puisque, en toi, la souffrance de compassion l'a emporté si totalement sur la douleur du corps. » (Saint Bernard).

    Si l’on m’avait demandé ce qu’il faudrait modifier dans le calendrier liturgique romain, j’aurais suggéré de supprimer la fête des Sept douleurs de la Sainte Vierge , le 15 septembre. En effet, cela n’a pas de sens de pleurer avec Marie au pied de la Croix au lendemain de la célébration de la gloire de la Croix. Et cela n’a pas de sens non plus que cette fête marque le jour octave de la Nativité de Marie, aurore de la rédemption qui nous a été acquise par la croix glorieuse.

    Il se trouve qu’il existe une autre fête des sept douleurs, au vendredi de la Passion , et que là elle a tout à fait sa place, et mériterait d’être valorisée.

    Or qu’a-t-on fait ? On a supprimé celle de la Passion , et on a gardé celle du 15 septembre...

    Décidément, il n’y a pas moyen d’être d’accord...

    (On peut voir aussi ma note de l’an dernier.)

  • Entrée en vigueur du Motu Proprio

    Les dispositions du Motu Proprio Summorum Pontificum entrent en vigueur aujourd’hui. Tout prêtre a le droit de célébrer la messe selon le missel de saint Pie V dans son édition de 1962. Tout « groupe stable » de fidèles peut demander à son curé qu’une telle messe soit célébrée habituellement.

    Le cardinal Castrillon Hoyos, président de la commission pontificale Ecclesia Dei, (qui va célébrer la messe de saint Pie V à Lorette), répond sur Petrus à l’archevêque de Milan qui a manifesté sa volonté de décourager les tentatives de célébration de la messe traditionnelle :

    « Aucun évêque ne peut interdire à un curé et à un groupe de fidèles de célébrer avec le Missel de 1962, parce que personne n'est au-dessus du Pape. »

    Célébrer l'ancien rite, ajoute-t-il, « signifie comprendre et actualiser pleinement le concile Vatican II. On ne doit pas perdre la richesse de 1000 ans de tradition et de foi... Le geste du Saint-Père est un geste qui augmente la liberté, qui ne la restreint pas. »

    (via evangelium vitae et le Salon beige)

  • Exaltation de la Sainte Croix

    Le Seigneur est livré à ceux qui le haïssent. Pour insulter sa dignité royale, on l'oblige à porter lui-même l'instrument de son supplice. Ainsi s'accomplissait l'oracle du prophète Isaïe : Il a reçu sur ses épaules le pouvoir. En se chargeant ainsi du bois de la croix, de ce bois qu'il allait transformer en sceptre de sa force, c'était certes aux yeux des impies un grand sujet de dérision mais, pour les fidèles, un mystère étonnant : le vainqueur glorieux du démon, l'adversaire tout-puissant des puissances du mal, présentait sur ses épaules, avec une patience invincible, le trophée de sa victoire, le signe du salut, à l'adoration de tous les peuples.

    Comme la foule allait avec Jésus au lieu du supplice, on rencontra un certain Simon de Cyrène, et on fit passer le bois de la croix des épaules du Seigneur sur les siennes. Ce transfert préfigurait la foi des nations, pour qui la croix du Christ devait devenir, non un opprobre, mais une gloire.

    En vérité, le Christ, notre Pâque, a été immolé. Il s'est offert au Père en sacrifice nouveau et véritable de réconciliation, non dans le Temple, dont la dignité avait déjà pris fin, mais à l'extérieur et hors du camp, pour qu'à la place des victimes anciennes dont le mystère était aboli, une nouvelle victime fût présentée sur un nouvel autel, et que la croix du Christ fût cet autel, non plus du Temple, mais du monde.

    Devant le Christ élevé en croix, il nous faut dépasser la représentation que s'en firent les impies, à qui fut destinée la parole de Moïse : Votre vie sera suspendue sous vos yeux, et vous craindrez jour et nuit, sans pouvoir croire à cette vie. Pour nous, accueillons d'un cœur libéré la gloire de la croix qui rayonne sur le monde. Pénétrons d'un regard éclairé par l'Esprit de vérité le sens de la parole du Seigneur annonçant l'imminence de sa Passion : C'est maintenant le jugement du monde, c'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors. et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tout à moi.

    O admirable puissance de la croix ! O gloire inexprimable de la Passion ! En elle apparaît en pleine lumière le jugement du monde et la victoire du Crucifié ! Oui, Seigneur, tu as tout attiré à toi ! Alors que tu avais tendu les mains tout le jour vers un peuple rebelle, le monde entier comprit qu'il devait rendre gloire à ta majesté. Tu as tout attiré à toi, Seigneur, puisque, le voile du Temple déchiré, le saint des saints devenu béant, la figure a fait place à la réalité, la prophétie à son accomplissement, la Loi à l'Evangile. Tu as tout attiré à toi, Seigneur, puisque la piété de toutes les nations célèbre partout, au vu et au su de tous, le mystère qui jusqu'alors était voilé sous des symboles dans un temple unique de Judée.

    Ta croix, ô Christ, est la source de toutes les bénédictions, la cause de toute grâce. Par elle, les croyants tirent de leur faiblesse la force, du mépris la gloire, et de la mort la vie. Désormais, l'unique offrande de ton corps et de ton sang donne leur achèvement à tous les sacrifices, car tu es, ô Christ, le véritable Agneau de Dieu, toi qui enlèves le péché du monde. L'ensemble des mystères trouve en toi seul son sens plénier : au lieu d'une multitude de victimes, il n'y a plus qu'un unique sacrifice.

    (Saint Léon le Grand, sermon 8 sur la Passion)

  • Bonnes nouvelles

    Le pape Benoît XVI a fait allusion hier, lors de son audience hebdomadaire, au saint nom de Marie : « Samedi dernier, nous avons célébré la fête de la Nativité de la Vierge , et aujourd’hui nous commémorons son saint Nom. Que la Céleste Mère de Dieu, qui nous accompagne tout au long de l’année liturgique, vous guide, chers jeunes, sur le chemin d’une adhésion à l’Evangile toujours plus parfaite ; qu’elle vous encourage, chers malades, à accueillir avec sérénité la volonté de Dieu ; qu’elle vous soutienne, chers jeunes mariés, dans la construction quotidienne de la cohabitation familiale, qui s’inspire du style de la maison de Nazareth ».

    La congrégation pour la Doctrine de la foi a publié une déclaration réaffirmant « avec clarté et fermeté » que la doctrine développée par l’ « Armée de Marie » (« Communauté de la Dame de tous les peuples ») est « hérétique ». En conséquence de quoi « quiconque sciemment et délibérément adhère à cette doctrine encourt l’excommunication latae sententiae pour hérésie ». Voilà Rome qui condamne ouvertement pour hérésie. Un langage qu’on croyait oublié. L’Armée de Marie est en effet foncièrement hérétique. En bref, cette secte a été fondée par une femme qui se dit la réincarnation de l’Immaculée. Elle fonde notamment sa doctrine sur des propos de saint Maximilien Kolbe mal compris.

    Le cardinal Castrillon Hoyos, président de la commission Ecclesia Dei, célébrera demain (jour de la mise en application du motu proprio) à Lorette une messe solennelle selon le rite tridentin, en présence de nombreuses personnalités dont l’ambassadeur de Russie. Rappelons que le Patriarche Alexis II avait dit à propos du Motu Proprio : « Le retour et la valorisation de l'ancienne tradition liturgique est un fait que nous saluons positivement. Nous tenons beaucoup à la tradition. »

    Le 22 septembre, le cardinal Castrillon Hoyos confèrera l’ordination sacerdotale à cinq séminaristes de l’Institut du Bon Pasteur, en l’église Saint-Eloi de Bordeaux, en présence du cardinal Ricard.

  • Sine dominico non possumus !

    Sine dominico non possumus ! Sans le don du Seigneur, sans le Jour du Seigneur, nous ne pouvons pas vivre : c'est ainsi que répondirent, en l'an 304, plusieurs chrétiens d'Abitène, dans l'actuelle Tunisie, lorsque, surpris au cours de la célébration eucharistique dominicale qui était interdite, ils furent conduits devant le juge et on leur demanda pourquoi ils avaient célébré le dimanche la fonction religieuse chrétienne, alors qu'ils savaient bien que cela était puni par la mort. Sine dominico non possumus. Dans le mot dominicum/dominico sont liées de façon indissoluble deux significations, dont nous devons à nouveau apprendre à percevoir l'unité. Il y a tout d'abord le don du Seigneur – ce don est Lui-même : le Ressuscité, au contact et à la proximité duquel les chrétiens doivent se trouver pour être eux-mêmes. Cela n'est cependant pas seulement un contact spirituel, intérieur, subjectif : la rencontre avec le Seigneur s'inscrit dans le temps à travers un jour précis. Et, de cette façon, elle s'inscrit dans notre existence concrète, corporelle et communautaire, qui est temporalité. Elle donne à notre temps, et donc à notre vie dans son ensemble, un centre, un ordre intérieur. Pour ces chrétiens, la célébration eucharistique dominicale n'était pas un précepte, mais une nécessité intérieure. Sans Celui qui soutient notre vie, la vie elle-même est vide. Abandonner ou trahir ce centre ôterait à la vie elle-même son fondement, sa dignité intérieure et sa beauté. (...)

    Sine dominico non possumus ! Sans le Seigneur et le jour qui Lui appartient, on ne réussit pas sa vie. Le dimanche, dans nos sociétés occidentales, s'est mué en « week end », en temps libre. Le temps libre, en particulier dans la frénésie du monde moderne, est une chose belle et nécessaire ; chacun de nous le sait. Mais si le temps libre n'a pas un centre intérieur, d'où provient une orientation pour l'ensemble, il finit par être un temps vide qui ne nous renforce pas et ne nous détend pas. Le temps libre a besoin d'un centre, la rencontre avec Celui qui est notre origine et notre but. Mon grand prédécesseur sur la chaire épiscopale de Munich et Freising, le cardinal Faulhaber, l'a exprimé un jour ainsi : « Donne à l'âme son Dimanche, donne au Dimanche son âme ».

    (Extraits de l'homélie de Benoît XVI en la cathédrale de Vienne, dimanche 9 septembre, dans le cadre de son voyage de trois jours en Autriche pour le 850e anniversaire de la fondation du sanctuaire de Mariazell. La veille, à Mariazell, il avait également prononcé une très belle homélie.)