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Liturgie - Page 639

  • Somno refectis artubus

    Somno refectis artubus,
    Spreto cubili, surgimus:
    Nobis, Pater, canentibus
    Adesse te deposcimus.

    Te lingua primum concinat,
    Te mentis ardor ambiat,
    Ut actuum sequentium
    Tu, Sancte, sis exordium.

    Cedant tenebræ lumini
    Et nox diurno sideri,
    Ut culpa, quam nox intulit,
    Lucis labascat munere.

    Precamur iidem supplices
    Noxas ut omnes amputes,
    Et ore te canentium
    Lauderis in omne tempore.

    Præsta, Pater piissime,
    Patrique compar Unice,
    Cum Spiritu Paraclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Le sommeil a refait nos membres ; méprisant le lit, nous nous levons; Père, nous t'en prions, sois avec ceux qui chantent.

    Que d'abord te chante notre langue, qu'ardent notre esprit te recherche, pour que, des œuvres qui vont suivre, toi, Saint, tu sois le principe.

    Que l'ombre cède à la lumière et la nuit à l'astre du jour, pour que le péché apporté par la nuit s'efface au don de la lumière.

    Nous t'en prions et supplions : daigne extirper tous nos forfaits, et notre bouche qui te chante en tous temps te glorifiera.

    Exauce-nous, Père très bon, et toi, l'Unique égal au Père, avec l'Esprit Consolateur, qui règnes aux siècles des siècles. Amen.

    (Hymne des matines du lundi, VIe siècle, attribuée à saint Ambroise)

  • Christ Roi

    C'est ici Notre tour de pourvoir aux nécessités des temps présents, d'apporter un remède efficace à la peste qui a corrompu la société humaine. Nous le faisons en prescrivant à l'univers catholique le culte du Christ-Roi. La peste de notre époque, c'est le laïcisme, ainsi qu'on l'appelle, avec ses erreurs et ses entreprises criminelles.

    Comme vous le savez, Vénérables  Frères, ce fléau n'est pas apparu brusquement; depuis longtemps, il couvait au sein des Etats. On commença, en effet, par nier la souveraineté du Christ sur toutes  les nations; on refusa à l'Eglise le droit - conséquence du droit même du Christ - d'enseigner le genre humain, de porter des lois, de gouverner les peuples en vue de leur béatitude éternelle. Puis, peu à peu, on assimila la religion du Christ aux fausses religions et, sans la moindre honte, on la plaça au même niveau. On la soumit, ensuite, à l'autorité civile et on la livra pour ainsi dire au bon plaisir des princes et des gouvernants. Certains allèrent jusqu'à vouloir substituer à la religion divine une religion naturelle ou un simple sentiment de religiosité. Il se trouva même des Etats qui crurent pouvoir se passer de Dieu et firent consister leur religion dans l'irréligion et l'oubli conscient et volontaire de Dieu.

    Les fruits très amers qu'a portés, si souvent et d'une manière si persistante, cette apostasie des individus et des Etats désertant le Christ, Nous les avons déplorés dans l'Encyclique Ubi arcano. Nous les déplorons de nouveau aujourd'hui. Fruits de cette apostasie, les germes de haine, semés de  tous côtés; les jalousies et les rivalités entre peuples, qui entretiennent les querelles internationales et retardent, actuellement encore, l'avènement d'une paix de réconciliation; les ambitions effrénées, qui se couvrent bien souvent du masque de l'intérêt public et de l'amour de la patrie, avec leurs tristes conséquences: les discordes civiles, un égoïsme aveugle et démesuré qui, ne poursuivant que les satisfactions et les avantages personnels, apprécie toute chose à la mesure de son propre intérêt. Fruits encore de cette apostasie, la paix domestique bouleversée par l'oubli des devoirs et l'insouciance de la conscience; l'union et la stabilité des familles chancelantes; toute la société, enfin, ébranlée et menacée de ruine.

    La fête, désormais annuelle, du Christ-Roi Nous donne le plus vif espoir de hâter le retour si désirable de l'humanité à son très affectueux Sauveur. Ce serait assurément le devoir des catholiques de préparer et de hâter ce retour par une action diligente; mais il se fait que beaucoup d'entre  eux ne possèdent pas dans la société le rang ou l'autorité qui siérait aux apologistes de la vérité. Peut-être faut-il attribuer ce désavantage à l'indolence ou à la timidité des bons; ils s'abstiennent de résister ou ne le font que mollement;  les adversaires de l'Eglise en retirent fatalement un surcroît de prétentions et d'audace. Mais du jour où l'ensemble  des fidèles comprendront qu'il leur faut combattre, vaillamment  et sans relâche, sous les étendards du Christ-Roi, le feu de l'apostolat enflammera les cœurs, tous travailleront à réconcilier avec leur Seigneur les âmes qui l'ignorent ou qui l'ont abandonné, tous s'efforceront de maintenir inviolés ses droits.

    Mais il y a plus. Une fête célébrée chaque année chez tous les peuples en l'honneur du Christ-Roi sera souverainement efficace pour incriminer et réparer en quelque manière cette apostasie publique, si désastreuse  pour la société, qu'a engendrée le laïcisme. Dans les conférences internationales et dans les Parlements, on couvre d'un lourd silence le nom très doux de notre Rédempteur; plus cette conduite est indigne et plus haut doivent monter nos acclamations, plus doit être propagée la déclaration des droits que confèrent au Christ sa dignité et son autorité royales.

    (Pie XI, Quas Primas, 11 décembre 1925)

    Sur cette fête voir aussi ma note de l’an dernier.

  • Quid dicebas, o Adam ?

    Qu'avais-tu donc à dire ô Adam : « La femme que vous m'avez donnée m'a présenté du fruit de l'arbre et j'en ai mangé? » Ce sont là de méchantes paroles; elles ajoutent à ta faute, loin de la diminuer. Mais la sagesse a vaincu la malice, quand elle a trouvé, dans les inépuisables trésors de sa bonté, cette occasion de pardon que Dieu voulait par sa question, te donner le moyen de lui fournir, et qu'il te donna en vain. Voilà une femme qui prend la place d'une autre femme; mais l'une est sage et l'autre était insensée, l'une est humble et l'autre était orgueilleuse; aussi au lieu de t'offrir, ô Adam, du fruit de l'arbre de mort, elle te donne à goûter du fruit de l'arbre de vie, et à la place de l'amertume d'une nourriture empoisonnée, elle produit pour toi un fruit éternel d'une grande douceur. Change donc tes injustes accusations en paroles d'action de grâces, et écrie-toi : Seigneur, la femme, que vous m'avez donnée, m'a présenté du fruit de l'arbre de vie et j'en ai mangé, je l'ai trouvé plus doux que le miel à mon palais, parce que dans ce fruit vous m'avez donné la vie. Voilà en effet, pourquoi l'Ange a été envoyé à une vierge. O Vierge admirable et vraiment digne de tout honneur ! O femme singulièrement respectable, admirable par-dessus toutes les autres femmes, vous réparez le mal qu'ont fait nos aïeux et vous rendez la vie à tous leurs descendants.

    (saint Bernard, 2e sermon sur Missus est)

  • Jubilate Deo omnis terra

    Jubilate Deo, omnis terra ; servite Domino in lætitia.

    Introite in conspectu ejus in exsultatione !

    Scitote quoniam Dominus ipse est Deus ; ipse fecit nos, et non ipsi nos :

    Populus ejus, et oves pascuæ ejus. Introite portas ejus in confessione ; atria ejus in hymnis : confitemini illi.

    Laudate nomen ejus, quoniam suavis est Dominus, in æternum misericordia ejus, et usque in generationem et generationem veritas ejus.

    Acclamez Dieu, toute la terre ; servez le Seigneur avec joie. Entrez en sa présence avec allégresse ! Sachez que c'est le Seigneur qui est Dieu ; c'est lui qui nous a faits, et non pas nous-mêmes. Nous sommes son peuple, et les brebis de son pâturage. Franchissez ses portes avec des louanges, ses parvis en chantant des hymnes; célébrez-le. Louez son Nom, car le Seigneur est suave, sa miséricorde est éternelle, et sa vérité demeure de génération en génération.

    Psaume 99

    (Sur saint Evariste, voir ma note de l’an dernier)

  • Saints Chrysanthe et Darie

    C’est une bien belle histoire que celle de Chrysanthe et Darie.

    Chrysanthe était né à Alexandrie, en Egypte. Son père, sénateur, l’amena avec lui à Rome. Chrysanthe cherchait la vérité, et la trouva bientôt dans le christianisme, dont il devint un ardent propagandiste. Son père essayait par tous les moyens de le faire revenir au paganisme. En désespoir de cause, il fit venir des femmes pour séduire son fils. Mais ce fut une série d’échecs. Finalement il fit appel à Darie, qui était une des vierges affectées au culte de Minerve. Elle était intelligente et d’une grande beauté. Il ne s’agissait plus de coucher avec Chrysanthe, mais de l’amener à se marier. Darie tenta de convaincre Chrysanthe de renoncer à sa foi, mais au fil des discussions c’est elle qui se convertit. Tous deux décidèrent de se « marier », du moins aux yeux de la société. Tout le monde était content, mais les vierges époux, au lieu de fonder une bonne petite famille païenne, se mirent à prêcher l’évangile avec la plus grande ardeur. Et les conversions se multipliaient. Le préfet ordonna au tribun Claude de les arrêter et de les forcer à sacrifier aux dieux. Comme Claude n’y arrivait pas, il fit torturer Chrysanthe, mais chaque fois cela se terminait par un miracle. A la fin Claude se convertit, avec sa femme, sa famille et 70 soldats. Ils furent tous massacrés sur ordre de l’empereur.

    Pendant ce temps-là, Darie avait été emmenée dans un lupanar, et un jeune homme fut chargé de la violer. Mais un lion échappé d’une cage se jeta sur le jeune homme, qui se convertit, et fut exécuté.

    Après avoir tenté de nouveau de les torturer, on les condamna à être enterrés vifs (ce qui était un supplice très rare, réservé aux vestales qui avaient fauté).

    C’était vers 285.

  • Beati omnes qui timent Dominum

    Bienheureux tous ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent dans ses voies.

    Parce que tu mangeras des travaux de tes mains, bienheureux es-tu, et ce sera bien pour toi.

    Ta femme sera comme une vigne féconde sur les flancs de ta maison.

    Tes enfants seront autour de ta table comme de jeunes plants d'olivier.

    C'est ainsi que sera béni l'homme qui craint le Seigneur.

    Que le Seigneur te bénisse de Sion, et puisses-tu voir la prospérité de Jérusalem tous les jours de ta vie !

    Et puisses-tu voir les enfants de tes enfants, et la paix sur Israël !

    (Psaume 127, 9e cantique des degrés, à None)

  • Nisi Dominus aedificaverit domum

    Si le Seigneur ne bâtissait la maison, c'est en vain que travailleraient ceux qui la bâtissent.

    Si le Seigneur ne gardait la cité, c'est en vain que veillerait celui qui la garde.

    C'est en vain que vous vous levez avant le jour. Levez-vous après vous être reposés, vous qui mangez le pain de la douleur,

    Car il aura donné le sommeil à ses bien-aimés. Voici l’héritage du Seigneur, des enfants; sa récompense, le fruit des entrailles.

    Comme les flèches dans la main d'un homme vaillant, ainsi sont les fils de ceux qui ont été secoués.

    Heureux l'homme qui en a rempli son désir. Il ne sera point confondu lorsqu'il parlera à ses ennemis à la porte de la ville.

    (Psaume 126, 8e cantique des degrés, à None)

  • In convertendo Dominus captivitatem Sion

    Quand le Seigneur a ramené les captifs de Sion, nous avons été consolés.

    Alors notre bouche a été remplie de joie, et notre langue d'allégresse. Alors on disait parmi les nations: Le

    Seigneur a fait de grandes choses pour eux.

    Le Seigneur a fait pour nous de grandes choses; nous en avons été remplis de joie.

    Ramène, Seigneur, nos captifs, comme un torrent dans le midi.

    Ceux qui sèment dans les larmes moissonneront dans l'allégresse.

    Ils allaient et venaient en pleurant, en jetant leurs semences. Mais ils reviendront avec allégresse, portant leurs gerbes.

    (Psaume 125, 7e cantique des degrés, à None)

    In convertendo captivitatem… Converte captivitatem… Il s’agit en effet des Israélites que Dieu fait revenir de la captivité de Babylone. Il n’en demeure pas moins que, littéralement, « converte captivitatem » veut dire aussi : convertis-nous de notre captivité (du péché), et que ce sens sous-tend le psaume. Que c’est son vrai sens spirituel. D’où l’intérêt du latin, qui donne tous les niveaux du texte.

  • 21e dimanche après la Pentecôte

    Le royaume des cieux est semblable à un roi qui voulait faire rendre compte à ses serviteurs. Et ayant commencé à le faire, on lui en présenta un qui lui devait dix mille talents. Mais, comme il n’avait pas de quoi lui rendre, son maître commanda qu’on le vendît, lui, sa femme et ses enfants et tout ce qu’il avait. Ayant enfin trouvé grâce auprès de son maître, il ne fut pas plus tôt sorti que, rencontrant un de ses compagnons qui lui devait cent deniers, il le prit à la gorge et l’étouffait presque en lui disant : Rends-moi ce que tu me dois. Et son maître, ému de colère, le livra entre les mains des bourreaux jusqu’à ce qu’il payât tout ce qu’il devait. Remarquez, mes frères, dans ces paroles, quelle est la différence des péchés qui regardent Dieu d’avec ceux qui ne regardent que les hommes, et qu’il y a encore beaucoup moins de proportion entre ces péchés qu’il n’y en a entre dix mille talents et cent deniers. Cette inégalité si grande vient de la grande différence des personnes, c’est-à-dire de Dieu et des hommes; et de la grande multitude des fautes que nous commettons contre Dieu presque à tout moment. Nous rougissons au moins de pécher devant les hommes, lorsqu’ils nous voient, mais nous ne rougissons point de pécher devant Dieu, qui est toujours présent, et qui pénètre jusqu’au fond de notre coeur. Nous ne craignons point de dire et de faire devant lui ce qui l’offense et ce qu’il condamne. Il est aisé de voir par là quelle est la grandeur de nos péchés. Mais les dons et les grâces infinies dont Dieu nous a honorés, les augmentent beaucoup encore.

    (…)

    Le serviteur se jetant à ses pieds, le conjurait en lui disant: Seigneur, ayez un peu de patience et je vous rendrai tout. Alors le maître de ce serviteur étant touché de compassion, le laissa aller et lui remit sa dette. Admirez cet excès d’amour et de tendresse. Le serviteur ne demande qu’un peu de délai, et son maître lui donne plus qu’il ne demande en lui remettant toute sa dette. Il avait résolu d’abord de lui faire cette grâce, mais il voulait qu’il contribuât de sa part à l’obtenir par ses prières, afin qu’il ne demeurât pas sans récompense. Ce n’est pas que cette miséricorde ne soit toute gratuite, et qu’elle ne soit due tout entière à la bonté du maître; car, bien que le serviteur se jette à ses pieds, et qu’il lui demande miséricorde, on voit assez néanmoins par l’Evangile même, quelle est la cause du pardon qu’il reçoit : le maître, dit l’Evangile, étant touché de compassion, lui remit toute sa dette. Il voulait néanmoins que ce serviteur parût avoir contribué pour quelque chose à la remise de sa dette, afin d’épargner sa pudeur; et que sa propre expérience lui apprît à être charitable envers ses frères.

    (Saint Jean Chrysostome, sermon 61)

  • A propos du site sur la « liturgie catholique »

    J’ai l’impression que l’histoire de la messe de Paul VI est déjà oubliée, ou qu’elle n’est pas connue des jeunes générations. J’attendais qu’un lecteur commente mon texte d’hier à propos du site de la « liturgie catholique », en évoquant l’article 7 de l’Institutio generalis du Novus Ordo Missae. Puisque cela ne vient pas, je le fais moi-même.

    La messe de Paul VI fut publiée en 1969, précédée d’une introduction, l’Institutio generalis. L’article 7 disait ce qu’est la messe. Il disait que la messe, la « Cène », est une assemblée du peuple de Dieu, présidée par un prêtre, qui célèbre le mémorial du Seigneur.

    Comme il n’y avait ensuite rien qui vienne préciser que ce « mémorial » était un sacrifice, le sacrifice du Fils de Dieu qui se donne à manger aux hommes pour qu’ils aient la vie éternelle, il en résultait qu’il s’agissait à la messe, à la « Cène », de seulement faire mémoire de ce qui s’était passé il y a 2000 ans. Il était seulement ajouté qu’ainsi « l'Eglise locale réalise de façon éminente la promesse du Christ : "Lorsque deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d'eux." Telle était la seule présence du Christ à la messe (à la Cène).

    Face à cette définition si clairement protestante, les critiques furent si vives que dans l’édition suivante cet article fut modifié, et toute la doctrine catholique y fut ajoutée : le prêtre agissant in persona Christi, la messe sacrifice eucharistique qui perpétue le sacrifice de la Croix, le Christ qui se rend réellement présent, substantiellement et durablement, sous les espèces eucharistiques.

    La première version de l’article 7 montre bien quelles étaient les intentions de ceux qui ont fabriqué la messe de Paul VI…

    On croyait que cela n’était plus qu’un mauvais souvenir. Mais voici que le site officiel de la « liturgie catholique », garanti par les évêques, sous la responsabilité de Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse et président de la Commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle, revient, comme si de rien n’était, à la messe où l’on « fait mémoire », non seulement en omettant la doctrine catholique de la messe, mais en précisant lourdement que cette mémoire est « comme » celle que l’on met en œuvre avec le gâteau d’anniversaire…