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Liturgie - Page 637

  • Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie

    Les mois se succédèrent : l'enfant atteignit deux ans. Joachim dit : « Menons-la au Temple du Seigneur, pour accomplir la promesse que nous avons faite. Sinon le Maître s'irriterait contre nous et rejetterait notre offrande. » Mais Anne répondit : « Attendons sa troisième année, de peur qu'elle ne réclame son père ou sa mère. » Joachim opina : « Attendons. »

    L'enfant eut trois ans. Joachim dit : « Appelons les filles des Hébreux, celles qui sont sans tache. Que chacune prenne un flambeau et le tienne allumé : ainsi, Marie ne se retournera pas et son cœur ne sera pas retenu captif hors du Temple du Seigneur. » L'ordre fut suivi, et elles montèrent au Temple du Seigneur. Et le prêtre accueillit l'enfant et l'ayant embrassée, il la bénit et dit : « Le Seigneur Dieu a exalté ton nom parmi toutes les générations. En toi, au dernier des jours, le Seigneur manifestera la rédemption aux fils d'Israël. »

    Et il la fit asseoir sur le troisième degré de l'autel. Et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle. Et ses pieds esquissèrent une danse et toute la maison d'Israël l'aima.

    Ses parents descendirent, émerveillés, louant et glorifiant le Dieu souverain qui ne les avait pas dédaignés. Et Marie demeurait dans le Temple du Seigneur, telle une colombe, et elle recevait sa nourriture de la main d'un ange.

    (Protévangile de Jacques)

    (Sur cette fête, voir ma note de l’an dernier)

  • Saint Félix de Valois

    J’avais déjà évoqué saint Félix de Valois l’an dernier. Je ne savais pas, alors, que le cofondateur de l’ordre des Trinitaires avait été rayé du calendrier par Paul VI. Raison de plus pour insister.

    Les « experts » qui ont fabriqué le nouveau calendrier ont décidé que saint Félix de Valois n’avait jamais existé. Ce n’était pas original. Le coup avait déjà été fait au XVIIe siècle. Mais le pape Innocent XI (béatifié par Pie XII) confirma la canonisation de Félix et fixa la date de sa fête au 20 novembre.

    Depuis 1970 saint Félix de Valois n’existe donc plus dans le calendrier officiel « ordinaire » de l’Eglise. Ce qui est amusant, comme un joli clin d’œil, est qu’à partir de 1973, alors que les Trinitaires n’existaient plus en France depuis trois siècles, trois maisons furent réinstallées, dont celle de Cerfroid, l’ermitage de saint Félix de Valois, là où celui-ci et saint Jean de Matha, qui était venu le visiter, décidèrent de constituer un ordre pour le rachat des captifs des barbaresques, après la célèbre vision du cerf portant entre ses bois une croix bleue et rouge.

    On trouvera sur le site de la maison des Trinitaires de Cerfroid, précisément, un impressionnant bilan de l’action de ces religieux.

  • Saint Pontien

    Voici que revit d'abord devant nous la figure du pape martyr Saint Pontien (21 juillet 230 - 28 septembre 235): cinq ans de pontificat, de grande action pastorale, d'oppositions, de luttes contre l'hérésie. Le pape Pontien rappelle, par contraste, la figure de son adversaire irréductible Hippolyte (215-235), prêtre romain, antipape. Personnalité de marque dans la Rome chrétienne du IIIe siècle, théologien du clergé de Rome, Hippolyte fut toutefois une figure controversée à cause de ses attitudes d'intransigeance et de contestation à l'égard de l'autorité pontificale. Il était déjà entré en conflit avec le pape Saint Callixte (217-220) pour son rigorisme envers les adultères, auxquels il refusait la réconciliation et le pardon, qui leur étaient concédés par le pape. Aux divergences doctrinales s'ajoutèrent des motifs personnels d'opposition, de jalousie à peine voilée, parce que Callixte lui avait été préféré comme successeur du pape Zéphyrin. On ne peut compter les accusations, les calomnies et les interprétations méprisantes de la personne et de l’œuvre du pape. Hippolyte alla jusqu'à la rupture totale: il se fit ordonner évêque et fonda son église, entraînant dans le schisme une partie du clergé et du peuple de Rome. Le schisme qui dura une vingtaine d'années, continua au cours du pontificat de Pontien, qui réussit toutefois à ramener Hippolyte et son groupe dans le giron de l'Église grâce sa magnanimité. Exilé en 235 en Sardaigne et condamné aux travaux forcés, Pontien donna sa démission peu après son arrivée dans l'île. C'est une première dans l'histoire des papes. Il le fit non seulement pour ne pas créer de difficulté à l'Église de Rome durant son absence, mais aussi et surtout pour faciliter le retour à l'Église d'Hippolyte, avec qui il avait été condamné à l'exil et ad metalla, autrement dit au travail des mines. Il eut en effet la joie d'accueillir sa réconciliation et la grâce de partager avec lui la palme du martyre.

    (Giovanni del Col sur les catacombes de saint Callixte)

  • 25e dimanche après la Pentecôte

    Præsta, quæsumus, omnipotens Deus, ut semper rationabilia meditantes, quæ tibi sunt placita, et dictis exsequamur, et factis. Per Dominum nostrum Jesum Christum...

    Faites, nous vous le demandons, Dieu tout-puissant, que, méditant toujours les choses rationnelles, nous cherchions à réaliser, en paroles et en actes, ce qui vous plaît. Par Notre Seigneur Jésus-Christ...

    Dans les missels, « rationabilia » est souvent traduit par « choses spirituelles ». C’est forcer le sens. Dans une célèbre conférence prononcée en 1998, L’héritage latin, une culture de l’universel, Paul-Augustin Deproost, professeur à l’université catholique de Louvain, soulignait au contraire ce curieusement rationnel « rationabilia » dans cette oraison liturgique, pour illustrer l'héritage romain de l'Eglise. Voici le paragraphe, qui n'est pas sans rapport avec certains propos de Benoît XVI et avec l'enseignement de l'Eglise sur la loi morale naturelle:

    « À Rome, la raison se refuse d'être la « folle du logis », et ses constructions doivent être validées dans l'ordre de l'intelligence, sans doute, mais aussi dans l'ordre du progrès moral des hommes. En ce sens, la ratio définit l'esprit de la loi : comme le dit Cicéron, « la loi est la raison souveraine (ratio summa) incluse dans la nature, qui nous ordonne ce que nous devons faire et nous interdit le contraire. Cette raison, lorsqu'elle s'appuie et se réalise dans la pensée de l'homme est encore la loi. » Quoi de plus romain que cette ancienne collecte latine pour le sixième dimanche après l'Épiphanie : « Praesta, quaesumus, omnipotens Deus, ut semper rationabilia meditantes, quae tibi sunt placita et dictis exsequamur et factis », où l'on demande à Dieu que la méditation des choses rationnelles conduise à la réalisation en actes et en paroles des choses qui lui plaisent, évitant ainsi à l’œuvre de l'esprit les tentations de la stérilité ou de l'amoralité. De Cicéron à saint Augustin, c'est toute la morale d'une raison en acte qui situe la vertu respectivement dans la mise en pratique de ses principes ou dans la conformité avec l'ordre de l'amour. »

  • Saint Diègue

    Aujourd’hui on dit saint Didace, ça fait plus savant. Il s’agit de saint Diègue, et là on comprend mieux : c’est le saint patron de Dom Diègue, et de tous les Diego.

    Entré comme frère convers dans un couvent de franciscains près de Cordoue, il fut envoyé aux Canaries où il devint supérieur de sa communauté, puis à Rome. Il est mort à Alcala en 1463. Sa réputation de sainteté ne fit qu’augmenter après sa mort en raison des miracles qui éclataient sur sa tombe. Le pape Sixte Quint le canonisa en 1588.

    « Dieu éternel et tout puissant, suivant votre admirable providence vous choisissez ce qu’il y a de faible dans le monde pour confondre la force ; dans votre bienveillance, et sur la prière de votre confesseur saint Diègue, faites que dans notre faiblesse nous méritions d’être éternellement glorifiés dans le ciel. »

    Dans le calendrier bénédictin, ce jour est celui de la Toussaint des moines.

  • Venite, exsultemus Domino

    Venite, exsultemus Domino.

    Venez, exultons devant le Seigneur.

    (invitatoire des matines du lundi, début du psaume 94 : Venite, exsultemus Domino, jubilemus Deo salutari nostro…)

  • 24e dimanche après la Pentecôte

    « Mais pendant que les hommes dormaient, son ennemi vint, et sema de l'ivraie au milieu du froment, et s'en alla. » Lorsque les pasteurs de l'Eglise étaient négligents, ou lorsque les apôtres entraient dans le sommeil de la mort, le diable vint, et mêla aux bons ces enfants mauvais que le Seigneur désigne ici. Mais veut-il parler des hérétiques, ou des catholiques dont la conduite est mauvaise ? c'est là une question importante. Car on peut compter aussi les hérétiques au nombre des enfants mauvais, puisque devant leur origine à la même semence de l'Evangile et portant le nom du Christ, ils se sont laissé entraîner vers les enseignements de l'erreur par des opinions dépravées. Mais comme il est rapporté que l'ivraie fut semée au milieu du froment, il semble que l'Evangile désigne ici les chrétiens, unis par la même communion ; toutefois, comme le Seigneur lui-même entend non pas l'Eglise, mais le monde, sous la figure de ce champ, il est permis de voir ici les hérétiques, quoiqu'ils n'appartiennent pas à l'unité de l'Eglise ou de la foi, mais parce qu'ils font partie de la société qui prend le nom de chrétienne et sont, à ce titre, mêlés aux bons dans le monde. Suivant cette interprétation, ceux qui sont mauvais dans le sein de la vraie foi doivent être considérés comme de la paille plutôt que comme de l'ivraie ; car la paille a de commun avec le froment la racine et la tige. Qu'il soit question des mauvais catholiques dans la parabole du filet, où sont recueillis de bons et de mauvais poissons, il n'y a là assurément rien que de raisonnable. Car autre est la mer, qui représente mieux encore le monde, autre est le filet qui semble figurer la communion dans l'unité de la foi ou de l'Eglise. Il y a cette différence entre les hérétiques et les mauvais catholiques, que les hérétiques s'attachent à l'erreur, tandis que ceux-là, tout en croyant la vérité, ne conforment pas leur conduite à leur foi.

    (Saint Augustin, livre de questions sur l’évangile de saint Matthieu, 17, 1)

  • Laudabilis populus

    Laudabilis populus quem Dominus exercituum benedixit dicens : opus manuum mearum tu es, hereditas mea Israel. Beata gens cujus est Dominus Deus, populus electus in hereditatem, quem Dominus exercituum benedixit dicens : opus manuum mearum tu es, hereditas mea Israel.

    Il est digne de louange le peuple que le Seigneur des armées a béni en disant : tu es l’œuvre de mes mains, mon héritage Israël. Bienheureuse la nation dont Dieu est le Seigneur, c’est un peuple élu pour l’héritage, que le Seigneur des armées a béni...

    Note à l’intention des curieux. Ces répons des matines que j’ai cités cette semaine (sauf hier en raison de la fête de la mère des églises) sont formés de centons qui paraissent être repris de textes des prophètes, mais il est impossible de les retrouver tels quels dans la Vulgate. Pourquoi  ? Parce qu’il s’agit de chants composés avant la Vulgate. Ils utilisent une version latine de la Bible , dite Italique, dont nous n’avons plus le texte, hormis des pièces liturgiques comme ces répons, et des citations qu’en font les pères de l’Eglise. A la Renaissance , les experts de l’époque voulurent « corriger » ces textes du bréviaire et du missel, mais les papes de la réforme tridentine exigèrent au contraire qu’on respecte les plus anciens manuscrits.

    Et l'on n'oubliera pas que nous sommes samedi : le troisème répons des matines reste celui de la Sainte Vierge.

    Felix namque es sacra Virgo Maria et omni laude dignissima, quia ex te ortus est sol justitiae, Christus Deus noster. Ora pro populo, interveni pro clero, intercede pro devoto femineo sexu ; sentiant omnes tuum juvamen, quicumque celebrant tuam commemorationem, quia ex te ortus est sol justitiae - Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto - Christus Deus noster.

  • Dédicace de l’archibasilique du Très Saint Sauveur

    Ce fut le bienheureux Pape Silvestre qui établit le premier les rites observés par l'Eglise romaine dans la consécration des églises et des autels. Il y avait bien dès le temps des Apôtres, en effet, certains lieux voués à Dieu, et nommés Oratoires par les uns, Eglises par d'autres ; on y tenait l'assemblée le premier jour de la semaine, et le peuple chrétien avait la coutume d'y prier, d'y entendre la parole de Dieu, d'y recevoir l'Eucharistie : cependant on ne les consacrait pas avec autant de solennité ; on n'y élevait pas d'autel fixe qui, oint du chrême, exprimât le symbole de notre Seigneur Jésus-Christ, pour nous autel, hostie et pontife.

    Mais lorsque l'empereur Constantin eut par le sacrement du baptême obtenu la santé du corps et le salut de l'Ame, une loi émanant de lui fut portée qui pour la première fois permettait dans tout l'univers aux chrétiens de bâtir des églises. Non content de cet édit, le prince voulut même leur donner l'exemple et inaugurer les saints travaux. C'est ainsi que dans son propre palais de Latran, il dédia une église au Sauveur, et fonda le baptistère contigu sous le nom de saint Jean-Baptiste, dans le lieu où lui-même, baptisé par saint Silvestre, avait été guéri de la lèpre. C'est cette église que le Pontife consacra le cinq des ides de novembre ; et nous en célébrons la mémoire en ce même jour où pour la première fois à Rome une église fut ainsi publiquement consacrée, où l'image du Sauveur apparut visible sur la muraille aux yeux du peuple romain.

    Plus tard, ayant à consacrer l'autel du Prince des Apôtres, le bienheureux Silvestre ordonna que les autels ne fussent plus désormais que de pierre. Si cependant l'autel de la basilique de Latran fut de bois, on ne doit pas s'en étonner : de saint Pierre à Silvestre, en effet, les persécutions ne laissaient pas aux Pontifes de demeure stable ; partout donc où les amenait la nécessité, soit dans les cryptes ou les cimetières, soit dans les maisons des chrétiens, c'était sur cet autel de bois, creux en forme de coffre, qu'ils offraient le Sacrifice. Quand la paix fut rendue à l'Eglise, par honneur pour le Prince des Apôtres qu'on dit avoir célébré sur cet autel, et les autres Pontifes qui jusqu'alors s'en étaient servis de même dans les Mystères sacrés, saint Silvestre le plaça dans la première église, au Latran, défendant que nul autre n'y célébrât par la suite, si ce n'est le Pontife romain. Ebranlée et ruinée par les incendies, les incursions ennemies, les tremblements de terre, cette église fut toujours réparée avec grand zèle parles Souverains Pontifes ; à la suite d'une nouvelle restauration, le Pape Benoît XIII, de l'Ordre des Frères Prêcheurs, la consacra derechef en grande pompe, le vingt-huitième jour d'avril de l'an mil sept cent vingt-six, assignant à la mémoire de cette solennité le présent jour. De grands travaux que Pie IX avait entrepris furent menés à bonne fin par Léon XIII; à savoir : l'agrandissement et le prolongement de l'abside qui tombait de vétusté ; la réfection sur le modèle primitif de l'antique mosaïque déjà précédemment renouvelée dans beaucoup de ses parties, et son transfert dans ta nouvelle abside magnifiquement et à grands frais décorée ; le renouvellement delà charpente et des lambris du transept embelli ; œuvre complétée, l'an mil huit cent quatre-vingt-quatre, d'une sacristie, d'habitations pour les chanoines et d'un portique rejoignant les nouvelles constructions au baptistère de Constantin.

    (Bréviaire, traduction donnée dans L’Année liturgique de Dom Guéranger)

  • Aspice, Domine

    Aspice, Domine, quia facta est desolata civitas plena divitiis, sedet in tristitia domina gentium. Non est qui consoletur eam, nisi tu, Deus noster. Plorans ploravit in nocte, et lacrimae ejus in maxiliis ejus. Non est qui consoletur eam, nisi tu, Deus noster.

    Regarde, Seigneur, la cité pleine de richesses est devenue une désolation, la maîtresse des nations se tient dans la tristesse. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu. Pleurant, elle pleurait dans la nuit, et ses larmes coulent sur ses joues. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu.

    (répons des matines)

    Mémoire des "quatre saints couronnés".