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Liturgie - Page 644

  • Un an

    Ce blog a aujourd’hui un an. Je l’ai commencé le 12 septembre 2006, « par hasard », et ce fut une preuve, s’il en était besoin, que le hasard n’existe pas.

    L’idée me trottait dans la tête depuis quelque temps. Puis vint le 11 septembre 2006. A partir de ce jour-là, la personne qui à National Hebdo met en ligne, sur le site de l’hebdomadaire, mon « billet quotidien », était en vacances pour trois semaines. Je me suis dit que c’était l’occasion de créer mon blog, où je pourrais apporter chaque jour mon grain de sel sur l’actualité, sans dépendre d’une autre personne.

    Mon blog commencerait donc le lendemain. Le lendemain, c’était la fête du saint nom de Marie. Une fête instituée pour commémorer la victoire des troupes chrétiennes contre les Turcs, à Vienne, le 12 septembre 1683.

    Le « hasard » faisait donc bien les choses, puisque ce blog, avais-je décidé, commencerait chaque jour par une note liturgique ou spirituelle – et comment mieux commencer qu’en invoquant le nom de Marie, qui est la source du salut ; et puisque dans ce blog je défendrais la chrétienté et dénoncerais l’islam et l’islamisation de l’Europe.

    Ainsi fut-il donc fait, selon les desseins de la providence.

    La fête du saint nom de Marie n’existe pas dans le nouveau calendrier. Celle-là aussi a été supprimée. Alors qu’on a plus que jamais besoin d’invoquer ce saint nom, et plus que jamais besoin de se battre contre l’islam qui n’est plus aux portes de Vienne mais partout en Europe.

    Telle est aussi une des différences entre la « forme ordinaire » et la « forme extraordinaire » du rite latin...

    A Czestochowa, sur la colline lumineuse (Jasna Gora), on invoque chaque jour le saint nom de Marie devant l’icône miraculeuse. Ce nom est celui de la Reine de Pologne. Chaque matin retentit une fanfare. Les trompettes annoncent le lever de la Reine. Alors monte lentement la lourde plaque de métal qui cache l’icône, et la Reine apparaît, somptueusement vêtue, et elle vous regarde, de son regard de sereine compassion, avec son Fils qui tient d’une main l’Evangile et de l’autre pointe du doigt vers le visage de sa Mère : regardez-là. Contentez-vous de la regarder. Respice Mariam. Alors commencent les louanges de la Mère de Dieu, et la première messe. Puis il y aura le rosaire : Zdrowas Mario, laskis pelna… Swieta Mario, Matko Boza…

    Le soir, après la dernière messe, la fanfare retentit de nouveau. Les trompettes annoncent le coucher de la Reine. Et la lourde plaque redescend devant l’icône.

    Le 15 août 1683, devant la Reine était agenouillé le roi de Pologne, Jean III Sobieski. L’empereur l’avait appelé au secours, car l’armée ottomane, venue de Belgrade, assiégeait la ville. Peu avant, Sobieski avait brisé le siège de Lwow. Il était l’homme de la situation. Mais cette fois il s’agissait de tout autre chose. C’était le vizir en personne qui dirigeait les opérations. Non pas pour prendre Vienne, mais pour s’emparer de l’Occident au nom du sultan et d’Allah. Jean Sobieski était convoqué pour sauver la chrétienté. Il le savait. C’est pourquoi il avait décidé de partir de ce lieu, ce jour. Car le général des troupes chrétiennes ne peut être que Marie, qui est comme une armée rangée en ordre de bataille et qui a vaincu toutes les hérésies. Elle avait déjà vaincu les Turcs à Lépante, elle devait les vaincre à Vienne.

    Sobieski part donc de Czsestochowa le jour de l’Assomption. Le 30 août il est à Vienne, à la tête de 74.000 hommes, dont 26.000 Polonais, les troupes impériales conduites par Charles de Lorraine, et celles de plusieurs princes allemands (Naturellement la France de Louis XIV est absente…). Le pape, le bienheureux Innocent XI, a dépêché comme aumônier le capucin Marco d’Aviano. Le bienheureux Marco d’Aviano galvanise les troupes par des prêches enflammés, modérément pacifistes et légèrement islamophobes. En face, les Ottomans sont plus de 200.000.

    La situation ne cesse de se détériorer. Les assaillants multiplient les brèches. Le matin du 12 septembre, après la messe que célèbre Marco d’Aviano et que sert le roi de Pologne, c’est la contre-attaque. Mais en fin d’après-midi, malgré les exploits de Charles de Lorraine, la situation est indécise, et tout le monde est épuisé. C’est alors que Sobieski, sabre au clair, déboule à la tête de ses fameux « hussards volants » sur le camp du vizir. La surprise est telle que c’est la panique chez les Turcs, qui s’enfuient en abandonnant tout sur place. Sobieski s’installe dans la tente du vizir, et il envoie un message au pape, en quatre mots : « Venimus, vidimus, Deus vincit ». Ce sont les paroles de César, magnifiquement transposées en langage chrétien : il dit « nous », pas «  je », et ce n’est pas le roi qui a vaincu, mais Dieu.

    Pour célébrer la victoire, les boulangers de Vienne inventent le croissant, et avec le café abandonné par les Turcs on invente une boisson qu’on appelle capuccino, en hommage à Marco d’Aviano.

    Sobieski repart avec ses troupes. Il passe par la Hongrie, où il écrase l’arrière-garde de l’armée du vizir. Puis il rentre en Pologne : à Czestochowa, où il s’agenouille devant l’icône, et dépose la tente du vizir et quelques joyaux du butin pris sur les Turcs. Cette tente et ces joyaux (d’autres sont au musée du palais royal du Wawel à Cracovie) sont visibles dans le musée du monastère de Jasna Gora.

    Le 12 septembre, c’était, cette année-là, le dimanche dans l’octave de la Nativité de la Sainte Vierge. Le pape décrète que désormais on célébrera en ce dimanche la fête du saint nom de Marie. Lorsqu’il réformera le calendrier pour que le dimanche ne soit pas sans arrêt supplanté par la fête d’un saint, saint Pie X établira la fête du saint nom de Marie à la date anniversaire de la victoire de Vienne, à savoir le 12 septembre. Il se trouve que le 12 septembre est le jour de clôture de la fête de la Nativité de la Mère de Dieu dans le calendrier byzantin… Non, le hasard n’existe pas.

    Et aujourd’hui il faudrait faire comme si cette geste de Dieu, de Marie, de la chrétienté et de Rome, devait être oubliée ? Pauvres de nous.

  • Le saint nom de Marie

    « Et le nom de la vierge était Marie. » Disons quelques mots sur ce nom de Marie, qui veut dire étoile de la mer. Ce nom convient merveilleusement à la Vierge mère ; c'est en effet très justement qu'elle est comparée à un astre, car de même que l'astre émet le rayon de son sein sans en éprouver aucune altération, ainsi la Vierge a enfanté un fils sans dommage pour sa virginité. D'un autre côté, si le rayon n'enlève rien à l'éclat de l'astre qui l'émet, de même le Fils de la Vierge n'a rien diminué à sa virginité. Elle est en effet la noble étoile de Jacob qui brille dans les cieux, rayonne dans les enfers, illumine le monde, réchauffe les âmes bien plus que les corps, consume les vices et enflamme les vertus. Elle est belle et admirable cette étoile qui s'élève au dessus du vaste océan, qui étincelle de qualités et qui instruit par ses clartés. Toi, qui que tu sois, qui flottes sur les eaux agitées de la vaste mer, et qui vas à la dérive plutôt que tu n'avances au milieu des orages et des tempêtes, regarde cette étoile, fixe tes yeux sur elle, et tu ne seras pas englouti par les flots. Quand les fureurs de la tentation se déchaîneront contre toi, quand tu seras assailli par les tribulations et poussé vers les écueils, regarde l’étoile, invoque Marie (respice stellam, voca Mariam). Quand tu gémiras dans la tourmente de l'orgueil, de l'ambition, de la médisance, et de l'envie, regarde l'étoile, invoque Marie. Si la colère ou l'avarice, si les tentations de la chair assaillent ton esquif, regarde Marie. Si, accablé par l'énormité de tes crimes, confus des plaies hideuses de ton cœur, épouvanté par la crainte des jugements de Dieu, tu te sens entraîné dans le gouffre de la tristesse et sur le bord de l'abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, dans les angoisses, dans les perplexités, pense à Marie, invoque Marie (Mariam cogita, Mariam invoca). Que ce doux nom ne soit jamais loin de ta bouche, jamais loin de ton cœur ; mais pour obtenir une part à la grâce qu'il renferme, n'oublie pas les exemples qu'il te rappelle. En suivant Marie, on ne s'égare pas, en priant Marie, on ne craint pas le désespoir, en pensant à Marie, on ne se trompe pas ; si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas, si elle te protège, tu n'auras rien à craindre, si elle te conduit, tu ne connaîtras pas la fatigue, et si elle t’est favorable, tu es sûr d'arriver ; tu comprendras ainsi par ta propre expérience pourquoi il est écrit : « Le nom de la vierge était Marie. »

    (saint Bernard, 2e homélie sur Missus, 17)

  • D'autres bonnes nouvelles américaines du Motu Proprio

    Selon un correspondant aux Etats-Unis du Forum catholique, deux séminaires américains ont décidé que pour accéder au sacerdoce il faudrait désormais savoir dire la messe traditionnelle. Il s’agit du séminaire de Kenrick-Glennon et du séminaire du Mount Saint-Mary.

    Le premier est le séminaire du diocèse de Saint-Louis, dont l’évêque est Mgr Burke. Dans l’autre, la décision a été prise par le conseil d’administration qui comprend 18 évêques. Ce séminaire accueille des jeunes gens de 32 diocèses différents...

    Daniel Hamiche nous apprend d’autre part qu’une messe traditionnelle va être dite tous les dimanches à l’université Notre-Dame de l’Indiana, et que la communauté de Mère Angelica (la fondatrice d'une célèbre chaîne de télévision catholique) a voté par 39 voix contre 7 la célébration quotidienne de la messe traditionnelle (pardon, de la « forme extraordinaire », qui va donc devenir ordinaire).

  • Saint Prote et saint Hyacinthe

    Deux frères que la mort pour le Christ éleva sous Valérien de la condition servile aux premiers rangs de la noblesse des cieux. Du cimetière de Saint-Hermès où ils furent déposés sous des tissus d'or, Protus était depuis plus de mille ans rentré triomphalement dans les murs de la Ville éternelle, lorsque, en l'année 1845, la découverte des ossements calcinés d'Hyacinthe en sa tombe primitive vint faire époque dans l'histoire des cimetières souterrains et de l'archéologie chrétienne.

    (Année liturgique)

    Explication :

    Aux huitième et neuvième siècles, les Papes retirèrent des cimetières souterrains les reliques honorées d’un culte public. Aussi les fouilles modernes, qui ont fait découvrir tant de sanctuaires historiques et d’inscriptions dédiées à des martyrs célèbres, n’ont-elles plus retrouvé ceux-ci dans leurs tombes primitives. Une exception doit être citée : le corps de saint Hyacinthe, martyrisé avec saint Protus sous Valérien, reposait encore au cimetière de Saint-Hermès, sur l’ancienne voie Salaria.
    Au quatrième siècle, le cubiculum des saints Protus et Hyacinthe était devenu inaccessible. Saint Damase la dégagea, fit creuser plusieurs autres chambres à l’entour, éclaira par un luminaire la crypte ainsi agrandie, et construisit un escalier afin de donner accès aux pèlerins.
    Par une singulière fortune, l’une des sépultures qu’il avait fallu découvrir et déterrer dès cette époque échappa aux recherches quand les Papes, quatre ou cinq siècles plus tard, se livrèrent dans les catacombes dévastées au sauvetage des corps saints. Les reliques de saint Protus furent alors transportées dans Rome : comme le souvenir des deux martyrs était inséparable, on s’accoutuma à croire que l’église ou les églises qui possédaient les reliques de l’un possédaient aussi celles de l’autre. En réalité, saint Hyacinthe reposa jusqu’au milieu du XIXe siècle dans sa tombe inviolée. Le récit de la découverte de cette tombe expliquera une exception aussi singulière.
    En 1845, le P. Marchi dirigeait des fouilles dans la catacombe de Saint-Hermès. Le soir du vendredi saint, 21 mars, un des terrassiers vint le trouver, tenant à la main un papier sur lequel se lisaient ces mots : DP. III. IDVS SEPTEBR. YACINTHVS MARTYR, copiés d’après une pierre fermant un tombeau. Le savant jésuite, qui croyait avec tout le monde que les corps des deux martyrs avaient été transportés dans Rome, par conséquent que le tombeau d’Hyacinthe avait été ouvert, demeura fort surpris. Cependant il se rendit, deux jours après, dans le cubiculum où la découverte avait eu lieu, constata que le marbre était bien en place, que les mots copiés s’y lisaient, et que le sépulcre était clos. De plus, il ramassa parmi les décombres un fragment de dalle de marbre, portant cette épitaphe en caractères damasiens : SEPVLCRVM PROTI M(artyris).
    Le doute n’était plus possible : la chambre, comme l’indiquaient, du reste, les deux escaliers qui y menaient, le vaste luminaire qui l’éclairait, avait contenu les sépultures des célèbres martyrs : l’un d’eux y dormait encore.
    Une question restait à résoudre : pourquoi, en retirant de la catacombe le corps de saint Protus, y laissa-t-on celui de saint Hyacinthe? La réponse devint facile quand, le 19 avril, le P. Marchi fut venu ouvrir le tombeau, accompagné du sacristain du Pape, de plusieurs dignitaires ecclésiastiques, et de quelques terrassiers. Une des restaurations faites dans la chapelle, soit au quatrième siècle, par le pape Damase, soit à la fin du cinquième, par le pape Symmaque, avait été un pavage entièrement nouveau, construit en tuf et en ciment : dans ce lieu humide, exposé par un luminaire à toute l’action des éléments, ce sol artificiel ne tarda pas à prendre la dureté de la pierre. Le tombeau de saint Hyacinthe avait été creusé dans la muraille, au niveau de la plus basse rangée des loculi. A l’origine, il était au-dessus du sol ; quand le nouveau pavage eut été superposé à l’ancien, le tombeau se trouva comme prisonnier, le niveau du sol arrivant maintenant au milieu de son ouverture, et le fermant à moitié. Pour enlever la plaque de marbre qui closait la bouche du loculus, il eût fallu briser une partie de ce pavage devenu si dur : or, comme le tuf dans lequel cette chapelle est creusée n’a aucune consistance, il était évident qu’une fois ce soutien enlevé et le tombeau ouvert, tout un côté de la muraille devait s’écrouler. Cela arriva, en effet, quand le P. Marchi eut fait l’ouverture : au bout de quelques jours l’éboulement eut lieu : la chambre n’est plus aujourd’hui qu’un amas de ruines. Évidemment, la crainte d’un tel désastre avait empêché d’ouvrir le tombeau de saint Hyacinthe en même temps que celui de saint Protus, qui occupait probablement une place plus favorable.
    Le tombeau nouvellement découvert était une toute petite niche, qui ne correspondait pas aux dimensions de la pierre de forme oblongue, semblable à celle des loculi ordinaires, par laquelle il était fermé. Un corps entier n’eût pu y être inhumé. A première vue, cette cavité parut ne contenir que de la boue. Les assistants purent craindre que tant de surprise et d’espérances n’aboutissent à une déception. Le P. Marchi les rassura : il expliqua que, toutes les fois que l’eau de pluie pénétrait par un luminaire, elle entraînait des parties considérables du sol extérieur : une boue liquide finissait ainsi par s’insinuer dans les tombes ouvertes au niveau du pavé : mais, si elle dissolvait les ossements mous et encore peu formés des enfants, elle était sans action sur ceux d’un homme fait, comme saint Hyacinthe. En effet, l’explorateur, dégageant avec un roseau la couche de boue qui remplissait la niche, découvrit bientôt quelques cendres, mêlées d’ossements qui tous paraissaient avoir subi l’action du feu. Un subtil parfum d’essence de roses s’en exhalait encore après tant de siècles.
    Quand ces reliques eurent été transportées dans le palais du Pape et examinées en pleine lumière, le P. Marchi remarqua, mêlés à la terre et aux ossements, quelques fils d’or entrelacés. Il les recueillit, et les soumit à l’examen d’un professeur de sciences naturelles, qui déclara que le corps avait été enveloppé dans une étoffe précieuse, soit drap d’or, soit toile ou soie brodée d’or, il ne pouvait décider lequel, le tissu ayant péri et quelques fils d’or seuls ayant été conservés. Dans beaucoup de tombes des cimetières souterrains ont été ainsi trouvés de fragments d’étoffe d’or, soit le vêtement du mort, soit le linceul où il avait été enseveli.
    Une autre circonstance de la sépulture de saint Hyacinthe reste à expliquer. Le tombeau du martyr est un simple trou, creusé presque au niveau du sol, dans la chambre funéraire. Comment les premiers fossores ne songèrent-ils pas à lui donner des dimensions plus convenables et une place plus digne? L’explication de cette apparente négligence est dans la date même du martyre. Valérien est le premier persécuteur qui ait interdit aux chrétiens l’entrée des cimetières sous peine de mort. On comprend que des fidèles, s’introduisant en secret dans une catacombe, porteurs de quelques ossements et de quelques cendres ramassés dans le bûcher, aient enfoui à la hâte, dans une cavité rapidement creusée, ce précieux dépôt. Cependant une seconde question se pose. Comment, après la persécution, et particulièrement a l’époque où le sol de la crypte fut exhaussé au point de recouvrir presque entièrement le tombeau d’Hyacinthe, ne songea-t-on point à transférer les reliques de ce saint dans un lieu plus convenable? Il est évident, répond M. de Rossi, que même dans des circonstances si exceptionnelles on n’osa pas changer le lieu de la sépulture. Cet exemple montre mieux que tout autre quel fut le scrupule des premiers fidèles, qui craignaient de troubler de quelque manière le repos des saints, cineres sanctos vexare piorum. Et quand, plus tard, ce scrupule ayant cessé, on transporta des tombes primitives jusque dans Rome les corps des martyrs, ce qui restait de celui d’Hyacinthe demeura oublié, le tombeau restant presque entièrement caché par l’exhaussement du sol de la crypte.
    (Paul Allard, les dernières persécutions du troisième siècle)

  • Saint Nicolas de Tolentino

    Marie enfant sourit au lis dont fait hommage à son berceau le représentant d'un grand Ordre. Admis dans la famille religieuse des Ermites de Saint-Augustin au moment où elle se groupait et se constituait sous la direction du Vicaire du Christ, Nicolas mérita d'en être le thaumaturge. Quand il mourut, en 1305, l'exil d'Avignon commençait pour les Pontifes romains; sa canonisation, retardée près d'un siècle et demi par les troubles de ces temps, marqua la fin des lamentables dissensions qui suivirent l'exil.

    La paix perdue depuis tant d'années, la paix dont désespéraient les plus sages: c'était l'ardente prière, la solennelle adjuration d'Eugène IV, lorsque, au soir d'un laborieux pontificat, il confiait la cause de l'Eglise à l'humble serviteur de Dieu placé par lui sur les autels. Ce fut, au témoignage de Sixte Quint, le plus grand des miracles de saint Nicolas; miracle qui porta ce dernier Pontife à ordonner la célébration de sa fête sous le rit double, en un temps où pareil honneur était rare.

    (Année liturgique)

  • Une censure épiscopale du Christ

    Comme chacun sait la traduction française de la Bible utilisée dans la « forme ordinaire » de la liturgie latine est sous copyright. C’est comme si saint Matthieu ou saint Luc avaient fait le tour des premières communautés chrétiennes pour leur faire payer des droits chaque fois que leur évangile était recopié. On ne m’a pas encore expliqué en quoi ce n’est pas de la simonie.

    Non seulement l’épiscopat français a mis la parole de Dieu sous copyright, mais il a falsifié la parole de Dieu qu’il vend comme « liturgique ».

    Ainsi, ce dimanche, dans l’évangile sous copyright de la « forme ordinaire », on fait dire à Jésus « sans me préférer », quand il a dit « et ne hait pas ». Tous les textes et toutes leurs traductions avaient toujours respecté, jusqu’ici, la parole du Seigneur. Il n’y a aucune ambiguïté sur le mot, et il n’y a qu’une traduction possible.

    Mais nos prudes évêques étaient effrayés d’avoir à dire « si quelqu’un vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses fils… »

    Et au lieu d’expliquer ce que cela veut dire, ils censurent la parole de Dieu, ils censurent le Verbe. Et ils en sont tellement fiers qu’ils protègent leur forfait par un copyright.

  • 15e dimanche après la Pentecôte

    L'Ecriture ne nous parle que de trois morts ressuscités par le Christ. Il est sûr que le Sauveur a ressuscité beaucoup d'autres morts, mais ce n'est pas sans motif qu'il n'est fait mention que de trois.

    Il a ressuscité d'abord la fille du prince de la synagogue qui le priait de venir la délivrer de sa maladie. Il ressuscita aussi ce jeune homme, fils de veuve, qui nous a donné occasion de faire à votre charité ces réflexions, que le Sauveur même daigne nous inspirer. On vient de vous rappeler comment eut lieu cette résurrection. Il ressuscita enfin Lazare, dans lé tombeau même.

    Ces trois morts désignent trois espèces de pécheurs, ressuscités par le Christ, maintenant encore. La fille du chef de synagogue était restée dans la maison de son père, elle n'en avait pas encore été emportée publiquement. C'est dans l'intérieur de la demeure qu'elle fut ressuscitée et rendue vivante à ses parents. Quant au jeune homme, il n'était plus dans sa maison, et pourtant il n'était pas encore dans le tombeau; il avait quitté le foyer, mais il n'était pas encore déposé dans la terre; et la même puissance qui avait ressuscité la jeune fille encore sur son lit, ressuscita ce jeune homme qu'on avait sorti du sien, sans l'avoir encore Inhumé. Une troisième chose restait à faire, c'était de ressusciter un mort dans le tombeau : Jésus fit ce miracle sur Lazare.

    Venons à l'application. Il y a des hommes qui ont le péché dans le cœur, quoiqu'il ne paraisse pas encore dans leur conduite. Ainsi quelqu'un ressent un mouvement de convoitise; et comme le Seigneur dit lui-même : « Quiconque aura regardé une femme pour la convoiter, a déjà commis l'adultère dans son cœur » ; quoique le corps ne l'ait pas approchée, dès que le cœur consent au crime, il est mort ; mais ce mort reste encore dans sa demeure, et on ne l'a point emporté. Or, il arrive quelquefois, nous le savons et plusieurs l'expérimentent chaque jour, que ce mort soit frappé en entendant la parole dé Dieu, comme si le Seigneur lui disait en personne Lève-toi. Il condamne alors le consentement qu'il a donné au mal, et ne respire plus que salut et justice. C'est le mort qui ressuscite dans sa demeure, c'est un cœur qui recouvre la vie dans le sanctuaire de sa conscience, et cette résurrection de l'âme qui s'opère en secret, se produit en quelque sorte au foyer domestique.

    Il en est d'autres qui après avoir consenti au mal l'accomplissent. Ne dirait-on pas qu'ils emportent un mort, et qu'ils montrent en public ce qui était dans le secret? Faut-il, toutefois, désespérer d'eux? Mais ce jeune homme n'a-t-il pas aussi entendu cette parole: « Lève-toi, je te le commande? » N'a-t-il pas, lui aussi, été rendu à sa mère ? C'est ainsi que même après avoir commis le crime, on ressuscite à la voix du Christ, on revient à la vie, lorsqu'on se laisse toucher et ébranler par la parole de vérité. On a pu faire un pas de plus vers l'abîme, mais on ne saurait périr éternellement.

    Il en est enfin qui en faisant le mal s'enchaînent dans des habitudes perverses; ces habitudes ne leur laissent déjà plus voir la malice de leurs actes; ils justifient le mal qu'ils font, et s'irritent quand on les reprend. Ceux qui sont ainsi accablés sous le poids de la coutume, sont déjà comme inhumés; il y a plus, mes frères, on peut même dire d'eux, comme de Lazare, que déjà ils sentent mauvais. La pierre qui pèse sur le sépulcre est comme la tyrannie de l'habitude qui pèse sur l'âme, sans lui permettre, ni de se relever, ni de respirer. Après avoir consenti au mal, on le commet; puis le péché devient habitude; on est alors comme dans un état désespéré, on est un mort de quatre jours, sentant déjà mauvais. C'est alors que vient le Seigneur. Tout lui est facile, mais il veut te faire sentir combien pour toi la résurrection est difficile. Il frémit en lui-même, il montre combien il faut de cris et de reproches pour ébranler une habitude invétérée. A sa voix, néanmoins, se rompent les chaînes de la tyrannie, les puissances de l'enfer tremblent, Lazare revient à la vie. Le Seigneur, en effet, délivre de l'habitude perverse les morts même de quatre jours.

    Saint Augustin, 44e sermon sur les paroles du Seigneur ou 98e sermon détaché sur l'Ecriture.

  • Nativité de la Sainte Vierge

    Nativitas tua Dei genitrix virgo, gaudium annuntiavit universo mundo. Ex te enim ortus est sol justitiae, Christus Deus noster, qui solvens maledictionem, dedit benedictionem ; et confundens mortem, donavit nobis vitam sempiternam. Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui. Ex te enim ortus est sol justitiae, Christus Deus noster, qui solvens maledictionem, dedit benedictionem ; et confundens mortem, donavit nobis vitam sempiternam

    Ta naissance, ô Vierge, Mère de Dieu, a annoncé la joie à tout l'univers ; car c’est de toi que s'est levé le Soleil de justice, le Christ notre Dieu, qui, nous libérant de la malédiction, nous a donné la bénédiction, et confondant la mort, nous a donné la vie éternelle. Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton ventre est béni. Car c’est de toi que s'est levé le Soleil de justice, le Christ notre Dieu, qui, nous libérant de la malédiction, nous a donné la bénédiction, et confondant la mort, nous a donné la vie éternelle.

    (Répons des matines)

  • Laetatus sum

    Je me suis réjoui de ce qui m'a été dit : Nous irons dans la maison du Seigneur.

    Nos pieds se sont arrêtés sur tes parvis, ô Jérusalem.

    Jérusalem, qui est bâtie comme une ville, dont toutes les parties se tiennent ensemble.

    C'est là que montaient les tribus, les tribus du Seigneur, témoignage d’Israël, pour célébrer le Nom du Seigneur.

    Là ont été établis les trônes de la justice, les trônes de la maison de David.

    Demandez ce qui donnera la paix à Jérusalem, et l'abondance pour que ceux qui t'aiment.

    Que la paix soit dans tes forteresses, et l'abondance dans tes tours.

    A cause de mes frères et de mes proches, j'ai demandé pour toi la paix.

    A cause de la maison du Seigneur notre Dieu, j'ai cherché pour toi le bonheur.

    (Psaume 121, à Tierce, troisième cantique des montées)

  • Levavi oculos meos in montes

    J'ai levé les yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours.

    Mon secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre.

    Qu'il ne permette pas que ton pied chancelle, et qu’il ne s’endorme pas, celui qui te garde.

    Non, Il ne sommeillera pas ni ne dormira, celui qui garde Israël.

    Le Seigneur te garde, le Seigneur te protège, se tenant à ta droite.

    Pendant le jour le soleil ne te brûlera pas, ni la lune pendant la nuit.

    Le Seigneur te garde de tout mal ; que le Seigneur garde ton âme.

    Que le Seigneur garde ton entrée et ta sortie, dès maintenant et à jamais.

    (Psaume 120, à Tierce, deuxième cantique des montées)