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Liturgie - Page 640

  • Chronique de la falsification

    Dans la « forme ordinaire » de la liturgie latine, l’évangile de demain est la parabole de la veuve importune (Luc 18).

    D’après le texte sous copyright des évêques de France, Jésus commence ainsi : « Il y avait dans une ville un juge qui ne respectait pas Dieu et se moquait des hommes. » (© Copyright AELF - Paris - 1980 - Tous droits réservés).

    Le texte latin (le texte officiel de l’Eglise latine, qui dit la même chose que le texte grec originel), évoque un juge « qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes » (qui Deum non timebat et hominem non reverebatur).

    La crainte de Dieu est évacuée de l’Evangile. La crainte de Dieu est pourtant un thème essentiel. Et complexe. Mais plutôt que de garder un mot qui ne plaît pas à nos contemporains, et de laisser le prédicateur expliquer ce qu’il veut dire, on le supprime. On censure saint Luc. Ce qui pose ici un autre problème. Comme on a remplacé craindre par respecter, et que l’on trouve, juste après, le mot respecter, il faut aussi remplacer respecter par un autre mot…

    L’agence Zenit publie chaque samedi un commentaire de l’évangile du lendemain par le P. Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale. C’est souvent intéressant. Cette fois, il commente le tout début, et fait une belle remarque sur la prière :

    L’Evangile commence ainsi : « Jésus disait une parabole pour montrer à ses disciples qu'il faut toujours prier sans se décourager ». Il s’agit de la parabole de la veuve importune. A la question : « Combien de fois faut-il prier ? », Jésus répond : toujours ! La prière, comme l’amour, ne supporte pas le calcul des « fois ». Se demande-t-on peut-être combien de fois par jour une maman aime son enfant, ou un ami son ami ? On peut aimer à des degrés différents mais pas à des intervalles plus ou moins réguliers. Il en est de même pour la prière.

  • Beata Mater

    Beata Mater et intacta Virgo, gloriosa Regina mundi, intercede pro nobis ad Dominum.

    Bienheureuse Mère et Vierge pure, glorieuse Reine du monde, intercède pour nous auprès du Seigneur.

    (Office de la Sainte Vierge , antienne du Magnificat)

  • La "liturgie catholique" ?

    L’agence Zenit a publié une dépêche qui commence ainsi :

    La « Liturgie catholique » est plus que jamais à la portée de tous grâce à un portail complet, passionnant et très pédagogique. Le titre est simple et clair, à l’adresse : www.liturgiecatholique.fr. Le site est édité par le Service National de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle (SNPLS) de la Conférence des évêques de France (CEF). Il a pour mission « d’assurer sur Internet la présence officielle de l’Eglise catholique de France en matière de liturgie et de pastorale sacramentelle », en vertu de la mission conférée au SNPLS par la commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle, présidée par Mgr Robert Le Gall, archevêque de Toulouse et membre de la congrégation romaine pour le Culte divin et la Discipline des sacrements. « Cette initiative de la commission épiscopale de liturgie voudrait comme l’Apôtre Paul en son temps, transmettre au plus grand nombre et avec les moyens d’aujourd’hui, le trésor de la liturgie de l’Eglise », écrit Mgr Le Gall au visiteur du site.

    Or ce site est affligeant, pour rester poli et mesuré.

    Le concile Vatican II a rappelé que la langue de la liturgie est le latin, et que les clercs doivent dire l’office divin en latin. On ne trouve absolument rien en latin ni sur le latin sur ce site. Sauf dans une interview de Mgr Le Gall à propos du motu proprio (et l’on sait, hélas, ce qu’il en pense)...

    Le concile Vatican II a rappelé que le chant grégorien est le chant propre de l’Eglise latine. Il n’y a pas un mot sur le chant grégorien sur ce site, à moins d’aller chercher, dans l’article de Jean-Rodolphe Kars sur Olivier Messiaen, le paragraphe qui fait allusion au fait que pour Messiaen la seule musique liturgique était le grégorien et que son œuvre en est pétrie.

    (Mgr Le Gall a été pendant des années père abbé de l’abbaye bénédictine de Kergonan, où l’on chante la messe en latin et en grégorien. Je dois dire que son attitude m’est proprement incompréhensible.)

    Mais il y a beaucoup plus grave. L’article sur la messe ne dit absolument rien de ce qu’est la messe. Et l’article « pour aller plus loin » explique qu’à la messe on « fait mémoire ». On fait « l’expérience de rencontrer les autres, d’écouter et de répondre, de prendre le pain… » « Comme votre gâteau d’anniversaire rend présente et tangible la réalité spirituelle de vos amitiés (...) les symboles chrétiens rendent présent le Christ et son œuvre de salut. (...) En prenant part au partage du pain, vous devenez « complices » du Christ pour qui l’homme réussit sa vie quand il la donne… » « Le geste de la fraction du pain me rappelle notre vocation à faire en sorte que tous aient à manger. » « Que réveille en vous l’acte de tracer sur vous la croix avec et sans l’eau bénite, (...) de participer à la prière eucharistique, de manger le même pain que des inconnus… ? »  « Le cœur du mémorial, de l’anamnèse, c’est l’annonce de la présence du Christ mort, ressuscité et qui a promis de venir. »

    Il n’y a strictement rien sur le Sacrifice du Christ présent sur l’autel. Rien sur la présence du Christ dans le Sacrement (sauf si, arrivé jusque-là, on clique sur le mot « présence », qui renvoie à une note sur les diverses « présences » du Christ).

    Ceux qui veulent « aller plus loin » dans la connaissance de ce qu’est la messe catholique apprennent donc qu’on y prend le pain, qu’on partage le pain avec des inconnus, et que le cœur de la messe, c’est « l’annonce » de la présence du Christ.

    Il y a beaucoup de luthériens qui seraient scandalisés de lire de tels propos.

    Et c’est sur le site officiel des évêques de France...

    Là encore, on attendra désespérément qu’un évêque élève la voix...

  • Saint Pierre d’Alcantara

    Remède contre les pensées importunes, la constance à les combattre courageusement et l'humilité devant Dieu. - Le remède contre les tentations des pensées importunes qui ont coutume de nous assaillir dans l'oraison, est de les combattre avec courage et avec persévérance. Toutefois cette résistance ne doit pas se faire avec trop de fatigue et d'angoisse d'esprit, parce que ce n'est pas tant une œuvre de la force que de la grâce et de l'humilité. C'est pourquoi, lorsque quelqu'un se trouve dans cet état, attendu qu'en cela il n'y a point de sa faute, ou qu'elle est très légère, il doit, sans scrupule et sans désespoir, se tourner vers Dieu, et lui dire en toute humilité et dévotion : « Vous voyez ici, ô Seigneur de mon âme, ce que je suis. Que pouvait-on attendre de ce fumier, sinon de semblables odeurs ? Que pouvait-on espérer de cette terre que vous avez maudite, sinon des ronces et des épines ? Voilà, Seigneur, le fruit qu'elle peut produire, si vous n'avez la bonté de la purifier. » Et cela dit, qu'il reprenne le fil de son oraison comme auparavant, et qu'il attende avec patience la visite du Seigneur qui jamais ne manque aux humbles. Si cependant les pensées continuent de vous inquiéter, et si de votre côté vous leur résistez avec persévérance, faisant ce qui dépend de vous, vous devez tenir pour certain que vous avancez beaucoup plus par cette résistance, que si vous étiez à jouir de Dieu, le cœur tout inondé de délices.

    (Saint Pierre d’Alcantara, extrait de "La ferveur de l’esprit". L’an dernier j’avais reproduit une belle citation du même saint sur l’humilité.)

  • Saint Luc

    68410f67bdbf7add8dc57e309559d7d7.jpgOn dit habituellement que saint Luc n’était pas un témoin direct de la vie du Christ, et qu’il rapporte dans son évangile ce dont il s’est soigneusement enquis auprès des témoins et des acteurs des événements. Cette idée reçue vient du prologue de son évangile, traduit ainsi : « après m'être informé exactement de tout depuis les origines », ou « après avoir fait des recherches exactes sur toutes ces choses depuis le commencement »,

    Sylvie Chabert d’Hyères, spécialiste du Codex Bezae, qui contient sans doute le plus ancien texte grec connu et l’un des plus anciens textes latins des Evangiles et des Actes, montre que ces traductions sont fautives. Saint Luc, qui connaissait bien le grec, utilise une expression que l’on trouve chez Démosthène (et aussi chez Flavius Josèphe), dont le verbe, parikolouthikoti, a le sens d’« accompagner de près » : on le trouve aussi, et ainsi traduit, dans deux épîtres de saint Paul (la différence est que chez Démosthène il s’agit comme chez saint Luc d’avoir accompagné les événements, d’avoir suivi de près ce qui s’est passé, tandis que chez saint Paul il s’agit d’accompagner quelqu’un).

    Le sens du prologue est donc le contraire de ce que l’on dit. Saint Luc affirme solennellement qu’il a décidé d’écrire cet évangile parce qu’il a « accompagné tous ces événements de près depuis le début », parce qu’il les a suivis en personne depuis la naissance de saint Jean Baptiste.

    Dans la Vulgate (et dans le texte latin du Codex Bezae), le mot est assecuto. En latin classique, adsequere veut dire atteindre, et l’on ne peut pas le traduire ainsi dans la phrase de saint Luc. Mais si l’on oublie le préfixe ad, il reste secuto, de sequere : suivre. Or on trouve précisément ce verbe, avec le préfixe, dans le sens de suivre, dans la notice sur saint Luc du Canon de Muratori (2e siècle) : « à la mesure de ce qu’il avait pu suivre (asequi) il commença à le dire à partir de la nativité de Jean ».

    S’il en est ainsi, les deux premiers chapitres de l’évangile de saint Luc (annonciation et conception de saint Jean Baptiste, Annonciation et conception du Christ, Visitation, nativité de saint Jean Baptiste, Nativité du Christ, circoncision, Présentation au Temple, Jésus face aux docteurs : il y a là les cinq mystères joyeux du Rosaire) sont encore plus bouleversants.

    (Source : le site de Sylvie Chabert d’Hyères sur le Codex Bezae, qui est passionnant.)

    NB. Le thème traditionnel de saint Luc peignant l'icône de la Theotokos accrédite aussi cette interprétation.

  • Une curieuse interprétation du Motu Proprio

    Selon un moine de Solesmes qui publie un guide pratique de chant grégorien pour la liturgie de Paul VI (il ne va pas en vendre beaucoup...), l’autorisation de célébrer la messe de saint Pie V a pour but de « faire évoluer » celle-ci vers la messe de Paul VI qui, elle, ne changera pas... On lit cela dans un entretien que publie l’agence Zenit :

    « L'influence mutuelle des deux formes de l'unique rite romain ne sera pas symétrique. Le Motu proprio – on ne l'a pas assez remarqué – va permettre à la forme tridentine d'évoluer, mais elle le fera d'une manière organique et naturelle, exactement comme un vivant se développe. Elle va se rapprocher de la forme voulue par Paul VI : le calendrier et les lectures peuvent dès maintenant être empruntés à la forme de Paul VI ; viendront peut-être ensuite – l'avenir le dira – la récitation de la prière eucharistique à voix haute, la concélébration, l'emploi d'autres prières, etc. La forme de Paul VI, de son côté, ne changera pas, si ce n'est que les prêtres ont le devoir de cultiver toujours plus le sens du sacré, ce qui passe en particulier à travers le respect des rubriques – ces deux points ont été soulignés par Benoît XVI. »

    La messe de saint Pie V évoluera de façon organique et naturelle vers la messe de Paul VI qui ne changera pas... Voilà qui laisse perplexe. La messe de Paul VI est un idéal absolu vers lequel ne peut que tendre naturellement la messe de saint Pie V...

    « Le calendrier et les lectures peuvent dès maintenant être empruntés à la forme de Paul VI. » Ce n’est ni dans le motu proprio, ni dans la lettre aux évêques, et je n’ai pas connaissance d’un document de la commission Ecclesia Dei qui le dise.

    Benoît XVI a écrit que le missel de saint Pie V pourrait s’enrichir de nouveaux saints et de nouvelles préfaces. Il n’a en aucun cas « souligné » que la messe de saint Pie V allait devenir semblable à celle de Paul VI et que celle-ci resterait inchangée...

  • Sainte Marguerite-Marie Alacoque

    « Seigneur Jésus-Christ, qui avez de façon admirable révélé les insondables richesses de votre Cœur à la vierge sainte Marguerite-Marie, par ses mérites et son exemple, donnez-nous de vous aimer en tout et par-dessus tout, pour avoir dans votre Cœur notre demeure permanente. »

    C’est la collecte de la messe, qui fait explicitement référence au passage de l’épître de saint Paul aux Ephésiens sur les dimensions de « l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ».

  • La messe de saint Pie V à Saint-Germain l’Auxerrois

    La messe de saint Pie V sera célébrée en l’église Saint-Germain l’Auxerrois à partir du premier dimanche de l’Avent. Du lundi au vendredi à 18h 30, le dimanche à 10h.

    Mais elle sera supprimée à la chapelle Notre-Dame du Lys.

    Ce n’est donc pas une messe supplémentaire, mais c’est une messe paroissiale, et dans la paroisse des rois de France...

    (L’AFP, qui diffuse cette information dans deux dépêches successives, croit bon de préciser que la « messe traditionnelle en latin » est également célébrée, à Paris, à Saint-Nicolas du Chardonnet « et dans plusieurs églises de rite grec melkite, syriaque, arménien ». Espérons qu’une bonne âme leur expliquera que les rites grec, syriaque et arménien ne sont pas des rites... latins. Il y a cependant quelque chose de vrai : les liturgies de ces rites sont en effet restées traditionnelles.)

  • Sainte Hedwige

    Sainte Hedwige est née vers 1178, elle était la fille de Bertold IV, duc de Moravie. Elle passa plusieurs années de sa jeunesse au couvent des bénédictines où elle reçut une instruction soignée, supérieure pour l'époque, et s'imprégna du climat religieux de l'endroit.

    A 12 ans, elle fut donnée en mariage au duc Henri le Barbu ce, afin d'allier les ducs de Silésie à l'Empire. Hedwige était très pieuse et menait une vie ascétique. Profitant de sa position et de sa fortune, elle secourait les indigents et les malades, ce qui lui valut, de son vivant déjà, respect et adoration. A la sanglante bataille de Legnica contre les Mongols (1241), son fils, Henri le Pieux, chef des armées silésiennes, trouva la mort. Hedwige, qui séjournait fréquemment au monastère de Trzebnica construit par ses soins, décida d'y passer la fin de ses jours. Lorsqu'elle s'éteignit en 1243, sa dépouille fut déposée dans la chapelle de l'église Saint-Pierre, attenante au monastère.

    Déjà en 1267, et suite aux démarches des Piast de Silésie, la pieuse princesse fut déclarée sainte par la bulle du pape Clément IV. Son culte se répandit rapidement en Pologne, en Bohême et en Hongrie. Sainte Hedwige devint la patronne de la Silésie. Par milliers, les pèlerins se rendaient auprès de son tombeau, parmi eux le roi polonais Ladislas ler le Bref et le roi de Hongrie Mathias Corvin. Depuis 1680, la fête de sainte Hedwige (16 X) est célébrée par l'Eglise catholique.

    (Texte du site de l’Office national polonais du tourisme. Pas mal, non ? C’est d’abord pour nous dire que la basilique Sainte-Hedwige de Trzebnica « compte parmi les plus prestigieux monuments de l'architecture baroque de Silésie » (ce qui est vrai), et que « depuis des siècles, elle attire la foule des pèlerins qui viennent se recueillir sur le tombeau de la sainte » (mais quand j’y fus il n’y avait personne ; il est vrai que la basilique était en pleins travaux de restauration et théoriquement fermée au public... Intéressante précision: c'était à l'époque du communisme, et la personne qui m'accompagnait me fit remarquer que l'importante garnison soviétique de Legnica était composée exclusivement de soldats d'Asie centrale, de type mongol...)

  • Sainte Thérèse d’Avila

    Instar columbæ, cælitum
    Ad sacra templa spiritus
    Se transtulit Teresiæ.

    Sponsique voces audiit :
    Veni soror de vertice
    Carmeli ad Agni nuptias,
    Veni ad coronam gloriæ.

    Te sponse Jesu virginum,
    Beati adorent ordines,
    Et nuptiali cantico
    Laudent per omne sæculum. Amen.

    Voici le jour où, telle une blanche colombe, l’esprit de Thérèse se transporte dans les temples sacrés des cieux. Elle a entendu la voix de l’époux : Viens, ma sœur, du sommet du Carmel aux noces de l’Agneau, viens recevoir la couronne de gloire. Jésus, époux des vierges, que les ordres bienheureux t’adorent, et te louent par un chant nuptial pour les siècles des siècles. Amen.

    (Hymne des laudes de sainte Thérèse, composée par le pape Urbain VIII.)