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Liturgie - Page 622

  • Les pèlerins d’Emmaüs et la joie éternelle

    Toute cette semaine, les antiennes du Benedictus et du Magnificat mettent en contrepoint l’épisode des « pèlerins d’Emmaüs » et les propos du Christ dans l’évangile de dimanche.

    Au Benedictus les antiennes rappellent que Jésus explique aux pèlerins ce qui le concernait dans les prophéties, qu’ils l’obligent à rester avec eux parce que le soir approche, et qu’il rompt le pain comme il l’avait fait à la Cène. Au Magnificat, les antiennes soulignent le propos de Jésus aux apôtres : ils seront dans la peine, mais leur tristesse se changera en joie, et personne ne pourra leur ôter cette joie.

    Il y a là tout un réseau de correspondances qui se situent au cœur de la foi. Les pèlerins sont dans la peine parce que Jésus est mort, les apôtres seront tristes quand Jésus mourra, puis quand il partira, mais la tristesse se changera en joie comme le pain se change en le corps du Christ, car il est ressuscité et il avec nous non seulement dans le soir qui vient, mais sur notre chemin jusqu’au dernier soir du monde, et cette joie sera éternelle pour quiconque sera passé comme lui par la Croix.

  • Saints Tiburce, Valérien et Maxime

    Valérien [le mari de Cécile] et [son frère] Tiburce donnaient la sépulture aux corps des saints que le préfet Almachius faisait tuer. Almachius les fit mander devant lui et les interrogea sur les motifs qui les portait à ensevelir ceux qui étaient condamnés comme criminels. « Plût au ciel, répondit Tiburce, que nous fussions les serviteurs de ceux que tu appelles des condamnés ! Ils ont méprisé ce qui paraît être quelque chose et n'est rien ; ils ont trouvé ce qui paraît ne pas être, mais qui existe réellement. » Le préfet lui demanda: « Quelle est donc cette chose? » « Ce qui paraît exister et n'existe pas, répondit Tiburce, c'est tout ce qui est dans ce monde, qui conduit l’homme à ce qui n'existe pas ; quant à ce qui ne paraît pas exister et qui existe, c'est la vie des justes et le châtiment des coupables. » Le préfet reprit : « Je crois que tu ne parles pas avec ton esprit. » Alors il ordonne de faire avancer Valérien, et lui dit : « Comme la tête de ton frère n'est pas saine, toi, au moins, tu sauras me donner une réponse sensée. Il est certain que vous êtes dans une grande erreur, puisque vous dédaignez les plaisirs et que vous n'avez d'attrait que pour tout ce qui est opposé aux délices. » Valérien dit alors qu'il avait vu, au temps de l’hiver, des hommes oisifs et railleurs se moquer des ouvriers occupés à la culture des champs, mais au temps de l’été, quand fut arrivé le moment de récolter les fruits glorieux de leurs travaux, ceux qui étaient regardés comme des insensés furent dans la joie, tandis que commencèrent à pleurer ceux qui paraissaient les plus habiles. « C'est ainsi que nous, poursuivit Valérien, nous supportons maintenant l’ignominie et le labeur ; mais plus tard, nous recevrons la gloire et la récompense éternelle. Quant à vous, vous jouissez maintenant d'une joie qui ne dure pas, mais plus tard, aussi, vous ne trouverez qu'un deuil éternel. »

    (…) Alors les saints furent livrés à la garde de Maxime. Celui-ci leur dit : « O noble et brillante fleur de la jeunesse romaine ! ô frères unis par un amour si tendre! Comment courez-vous à la mort ainsi qu'à un festin? » Valérien lui dit que s'il promettait de croire, il verrait lui-même leur gloire après leur mort : « Que je sois consumé par la foudre, dit Maxime, si je ne confesse pas ce Dieu unique que vous adorez, quand ce que vous dites arrivera ! » Alors Maxime, toute sa famille et tous les bourreaux crurent et reçurent le baptême d'Urbain qui vint les trouver en secret.

    Quand donc l’aurore annonça la fin de la nuit, Cécile s'écria en disant : « Allons, soldats du Christ, rejetez les œuvres des ténèbres, et revêtez-vous des armes de la lumière. » Les saints sont alors conduits au quatrième mille hors de la ville, à la statue de Jupiter; et comme ils ne voulaient pas sacrifier, ils sont décapités l’un et l’autre. Maxime affirma avec serment qu'au moment de leur martyre il avait vu des anges resplendissants, et leurs âmes comme des vierges qui sortent de la chambre nuptiale. Les anges les portaient au ciel dans leur giron. Quand Almachius apprit que Maxime s'était fait chrétien, il le fit assommer avec des fouets armés de balles de plomb, jusqu'à ce qu'il eût rendu l’esprit. Cécile ensevelit son corps à côté de Valérien et de Tiburce.

    (Légende dorée)

  • 3e dimanche après Pâques

    La liturgie de ce dimanche est étonnante. Elle court-circuite littéralement le temps pascal. Alors que celui-ci s’achemine vers la Pentecôte, et qu’après la Pentecôte se déroulera le temps de la vie de l'Eglise sur terre jusqu’à la fin du temps, cette progression est brusquement interrompue. Le 3e dimanche après Pâques nous jette dans la vie du ciel et dans le monde de la résurrection au dernier jour. La résurrection du Christ est prémices de notre résurrection. L’Eglise, avec une miraculeuse impatience, décide de célébrer ce jour-là sans attendre. Jubilate !, dit l’introït. Tout est accompli. Nous sommes sauvés. Nous sommes morts et ressuscités.

    La rupture avec le déroulement de l’année liturgique est flagrante dans les matines, où l’on commence à lire l’Apocalypse. Tout à coup les répons de Pâques disparaissent. Ils sont remplacés par des phrases de l’Apocalypse sur le triomphe et le règne de l’Agneau. Saint Augustin évoque la résurrection de la chair, puis il commente l’évangile du jour : « Encore un peu de temps, et vous me verrez, (…) et votre tristesse se changera en joie ». Oui, dit saint Augustin, quand tout sera fini, alors vous comprendrez que c’était « un peu de temps ».

    Dans cet évangile Jésus explique son propos en disant que lorsqu’une femme va accoucher elle est dans l’affliction, mais que lorsqu’elle a mis au monde un enfant sa joie lui fait oublier ses souffrances. Cette comparaison renvoie naturellement à notre mort et à notre résurrection. La mort est l’accouchement de notre être dans l’éternité. L’affliction se change en joie éternelle, en cette jubilation dans le Royaume, que l’Eglise veut nous faire sentir dès ce dimanche, sans même attendre l'Ascension et la Pentecôte.

    Jubilate !

  • Regina cæli

    Regina cæli, lætare, alleluia, quia quem meruisti portare, alleluia, resurrexit, sicut dixit, alleluia, ora pro nobis Deum, alleluia.

    Reine du ciel, réjouis-toi, alléluia, parce que celui que tu as mérité de porter, alléluia, est ressuscité, comme il l’avait dit, alléluia, prie Dieu pour nous, alléluia.

    Le grand cri de joie mariale qui remplace l’Angelus au temps pascal est aussi l’antienne du Benedictus et du Magnificat dans l’office de la Sainte Vierge le samedi.

  • Saint Léon le Grand

    Le Concile de Chalcédoine - repoussant l'hérésie d'Eutichios, qui niait la véritable nature humaine du Fils de Dieu - affirma l'union dans son unique Personne, sans confusion ni séparation, des deux natures humaine et divine. Cette foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, était affirmée par le pape dans un important texte doctrinal adressé à l'évêque de Constantinople, qui s'intitule Tome à Flavien, qui, lu à Chalcédoine, fut accueilli par les évêques présents avec une acclamation éloquente, dont la description est conservée dans les actes du Concile : « Pierre a parlé par la bouche de Léon », s'exclamèrent d'une seule voix les Pères conciliaires. C'est en particulier de cette intervention, ainsi que d'autres effectuées au cours de la controverse christologique de ces années-là, qu'il ressort de manière évidente que le pape ressentait avec une urgence particulière la responsabilité du Successeur de Pierre, dont le rôle est unique dans l'Eglise, car « à un seul apôtre est confié ce qui est communiqué à tous les apôtres », comme affirme Léon dans l'un de ses sermons pour la fête des saints Pierre et Paul (83, 2). Et le pape sut exercer ces responsabilités, en Occident comme en Orient, en intervenant en diverses circonstances avec prudence, fermeté et lucidité à travers ses écrits et au moyen de ses légats. Il montrait de cette manière que l'exercice du primat romain était alors nécessaire, comme il l'est aujourd'hui, pour servir efficacement la communion, caractéristique de l'unique Eglise du Christ.

    Conscient du moment historique dans lequel il vivait et du passage qui se produisait - à une période de crise profonde - entre la Rome païenne et la Rome chrétienne, Léon le Grand sut être proche du peuple et des fidèles à travers l'action pastorale et la prédication. Il anima la charité dans une Rome éprouvée par les famines, l'afflux des réfugiés, les injustices et la pauvreté. Il fit obstacle aux superstitions païennes et à l'action des groupes manichéens. Il relia la liturgie à la vie quotidienne des chrétiens : en unissant par exemple la pratique du jeûne à la charité et à l'aumône, en particulier à l'occasion des Quatre Temps (*), qui marquent pendant le cours de l'année le changement des saisons. Léon le Grand enseigna en particulier à ses fidèles - et aujourd'hui encore ses paroles restent valables pour nous - que la liturgie chrétienne n'est pas le souvenir d'événements passés, mais l'actualisation de réalités invisibles qui agissent dans la vie de chacun. C'est ce qu'il souligne dans un sermon (64, 1-2) à propos de la Pâque, à célébrer à chaque époque de l'année « pas tant comme quelque chose de passé, mais plutôt comme un événement du présent ».

    Benoît XVI, 5 mars 2008

    (*) Il est hélas significatif que tous les comptes-rendus et toutes les traductions, y compris sur le site du Saint-Siège, laissent l’expression Quattro Tempora, comme s’il s’agissait d’une antique tradition italienne qui ne correspond plus à rien aujourd’hui, et qu’on se garde bien de traduire, ne sachant pas trop ce qu’elle veut dire. On remerciera le pape d'avoir tenté de le rappeler.

  • Les joies enivrantes de cette saison

    Allons, frères ! que nos chants éclatants et remplis d'harmonie
    Célèbrent, en s'unissant, les joies enivrantes de cette saison riche et printanière,
    dans laquelle le Christ daigna rouvrir pour nous les espérances de la patrie céleste.

    A cette heure Pharaon gémit de sentir enlevés à sa tyrannie les esclaves qu'il écrasait d'un joug de mort.
    Rendons grâces au Roi suprême qui nous a rachetés de l'abîme ;
    Et puisque, comme Israël, nous sommes dégagés du joug égyptien, préparons aussi nos âmes, et immolons une victime mystique.

    Du sang divin de cette victime, marquons la maison de notre âme, et nous ne craindrons plus le glaive vengeur de l'Ange qui vient frapper les coupables.
    Pour manger dignement la chair sacrée de l'Agneau, ôtons le levain du péché, et vivons dans la sincérité.
    Ainsi nous mériterons que la lumière céleste nous arrache à nos noirs ennemis, dans le désert de cette vie.

    Affranchis de notre adversaire par les eaux purifiantes du Christ, nous chanterons, à la louange du libérateur, le cantique de Moïse qui délivra son peuple opprimé par le cruel Pharaon, en submergeant cet ennemi dans les sombres gouffres de la mer.

    Donc à l'envi chantons avec allégresse le Seigneur tout-puissant.
    Que nos dévotes prières frappent à la porte de sa sublime miséricorde ; afin que lui qui, par sa mort, a brisé l'empire de la mort, daigne garder ceux qu'il a rachetés ; qu'il les préserve de revenir sur leurs pas, mais plutôt qu'il les aide à monter au royaume promis. Amen.

    (Séquence de l’ancien missel de Saint-Gall, citée, et sans doute traduite, par Dom Guéranger)

  • Voici le jour glorieux

    Voici le jour glorieux : la lumière succède aux ténèbres, la résurrection à la mort. Que la joie fasse place à la tristesse ; car la gloire est plus grande que ne fut l'ignominie. L'ombre fuit devant la vérité, l'antique loi devant la nouvelle; la consolation a remplacé le deuil.

    Venez fêter la Pâque nouvelle; que les membres espèrent pour eux-mêmes la gloire qui déjà brille en leur chef. Notre nouvelle Pâque, c'est le Christ, lui qui souffrit pour nous, Agneau sans tache.

    L'ennemi qui rôde autour de nous avait saisi sa proie; le Christ la lui arrache. C'est la victoire que figurait Samson, lorsqu'il déchira le lion furieux; et David, jeune et robuste, lorsqu'il sauva le troupeau de son père des griffes du lion et de la dent de l'ours.

    Samson immolant par sa mort ses nombreux ennemis, présageait encore le Christ, dont la mort a été la victoire; Samson, dont le nom exprime le Soleil, rappelle le Christ, lumière des élus que sa grâce illumine.

    Sous le pressoir sacré de la croix, la grappe s'épanche dans le sein de l'Eglise bien-aimée; exprimé par la violence, le vin coule, et sa liqueur plonge dans une joyeuse ivresse les prémices de la gentilité.

    Le sac lacéré par tant de blessures devient un ornement royal : cette chair qui a vaincu la souffrance est transformée en une parure de gloire.

    Pour avoir immolé le roi, le juif a perdu le royaume ; nouveau Caïn, il est exposé en exemple, et le signe dont il est marqué ne s’effacera pas.

    La pierre qu'il a rejetée et réprouvée est maintenant la pierre élue ; posée à la tête de l'angle, elle y brille comme un trophée. Par elle le péché est ôté, mais non la nature ; elle donne à l'homme un nouvel être, et réunis par elle, les deux peuples n'en forment plus qu'un seul.

    Donc soit gloire au Chef, et concorde entre les membres ! Amen.

    (Une des belles séquences de Pâques d’Adam de Saint-Victor, que Dom Guéranger donne à lire en ce jour dans son Année liturgique.)

  • Deus, qui in Filii tui humilitate

    Deus, qui in Filii tui humilitate jacentem mundum erexisti, fidelibus tuis perpetuam concede lætitiam, ut quos perpetuæ mortis  eripuisti casibus, gaudiis facias perfrui sempiternis. Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum…

    O Dieu, qui par l’abaissement de ton Fils a relevé le monde qui gisait, accorde à tes fidèles la joie perpétuelle, afin que, ceux que tu as arrachés à la peine de la mort perpétuelle, tu les fasses jouir des joies éternelles.

    (Collecte du 2e dimanche après Pâques et de toute cette semaine.)

  • Saint Isidore de Séville

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    On peut lire ici et là en surfant sur le web que saint Isidore, évêque de Séville et docteur de l’Eglise (mort le 4 avril 636), est le saint patron d’Internet. En réalité, si l’on en a beaucoup parlé entre 1999 et 2002, et si cette année-là la décision de Jean-Paul II paraissait imminente, saint Isidore n’est toujours pas officiellement le saint patron d’internet.

    Le Service d’observation sociales du Conseil pontifical pour les communications sociales avait mené une enquête, en 1999, d’où il ressortait que le saint le plus apprécié parmi les internautes était saint Isidore. L'étude concluait que « le saint qui a écrit les Étymologies [la première encyclopédie universelle] a donné à son œuvre une structure qui ressemble énormément au concept de la base de données. Saint Isidore a réalisé son œuvre en faisant un effort de cohérence énorme, pour qu'elle soit complète et que ses éléments soient complémentaires les uns des autres. »

    L’université de Boston a installé son centre de bases de données dans une ancienne chapelle, où saint Isidore veille sur les chercheurs qu’il illumine du haut de son vitrail…

    Voici une prière, dont je ne connais pas l’origine, qui a anticipé la nomination de saint Isidore.

    Ante colligatiónem in rete contexto, necnon in Foro Catholico, Omnípotens aetérne Deus, qui secúndum imáginem Tuam nos plasmásti et omnia bona, vera, pulchra, praesértim in divína persóna Unigéniti Fílii Tui Dómini nostri Iesu Chrísti, quaérere iussísti, praesta quaésumus ut, per intercessiónem Sancti Isidóri, Epíscopi et Doctóris, in peregrinatiónibus per rete contéxtum, et manus oculósque ad quae Tibi sunt plácita intendámus et omnes quos convenímus cum caritáte ac patiéntia accipiámus. Per Christum Dóminum nostrum. Amen.

    Avant de nous connecter à l’Internet et au forum catholique, Dieu Eternel et Tout Puissant qui nous a créés à Ton image et nous ordonne de rechercher ce qui est bon, vrai et beau, spécialement dans la personne divine de Ton Fils unique notre Seigneur Jésus Christ, nous T’implorons par l’intercession de Saint Isidore Évêque et Docteur, de nous aider pendant nos voyages à travers l’Internet, à diriger nos mains et nos yeux vers ce qui T’est agréable, et à accueillir avec charité et patience tous ceux que nous rencontrerons. Par le Christ notre Seigneur, Amen.

  • Ad cœnam agni providi

    Ad cœnam agni providi
    Et stolis albis candidi
    Post transitum Maris Rubri
    Christo canamus Principi.

    Cujus Corpus sanctissimum
    In ara Crucis torridum
    Cruore ejus roseo
    Gustando vivimus Deo.

    Protecti paschæ vespere
    A devastante angelo,
    Erepti de durissimo
    Pharaonis imperio.

    Jam pascha nostrum Christus est,
    Qui immolatus Agnus est,
    Sinceritatis azyma
    Caro ejus oblata est.

    O vere digna hostia,
    Per quam fracta sunt tartara,
    Redempta plebs captivata,
    Reddita vitæ praemia.

    Consurgit Christus tumulo,
    Victor redit de barathro,
    Tyrannum trudens vinculo
    Et reserans paradisum.

    Quæsumus, Auctor omnium,
    In hoc paschali gaudio:
    Ab omni mortis impetu
    Tuum defende populum.

    Gloria tibi Domine,
    Qui surrexisti a mortuis,
    Cum Patre et Santo Spiritu,
    In sempiterna gloria. Amen.

    Après avoir passé la mer Rouge, allons, revêtus d'habits blancs, au festin de l'Agneau, et chantons les louanges de Jésus-Christ notre Roi.

    Son saint corps a été dans les souffrances; comme dans un feu, sur l'autel de la croix : en goûtant le sang qui en est sorti, nous vivons pour Dieu.

    Par ce sang nous avons été délivrés de l'ange exterminateur au soir de la Pâque, et nous avons été affranchis de la rigoureuse tyrannie de Pharaon.

    Ainsi Jésus-Christ est notre Pâque, c'est l'Agneau qui a été immolé pour notre salut; sa chair offerte pour nous est le vrai pain sans levain, et l'azyme de sincérité dont nous devons nous nourrir.

    O victime d'un prix infini, par vous les portes de l'enfer ont été brisées, les captifs ont été rachetés, et la vie a été rendue aux morts.

    Jésus-Christ ressuscite du tombeau, il revient victorieux de l'enfer : il a enchaîné le tyran, et il a ouvert le paradis.

    O Dieu Créateur de toutes choses, nous vous prions, dans cette joie sainte que nous donne la solennité de Pâques, de défendre votre peuple contre toutes les attaques de la mort.

    Gloire vous soit rendue, ô Seigneur, qui êtes ressuscité d'entre les morts : et soyez honoré avec le Père et le Saint-Esprit dans toute l'éternité. Ainsi soit-il.

    Hymne des vêpres au temps pascal (version authentique, telle qu’elle figure dans le bréviaire monastique, les bénédictins ayant refusé les tripatouillages du pape poète Urbain VIII). Traduction de Bossuet.