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3e dimanche après Pâques

La liturgie de ce dimanche est étonnante. Elle court-circuite littéralement le temps pascal. Alors que celui-ci s’achemine vers la Pentecôte, et qu’après la Pentecôte se déroulera le temps de la vie de l'Eglise sur terre jusqu’à la fin du temps, cette progression est brusquement interrompue. Le 3e dimanche après Pâques nous jette dans la vie du ciel et dans le monde de la résurrection au dernier jour. La résurrection du Christ est prémices de notre résurrection. L’Eglise, avec une miraculeuse impatience, décide de célébrer ce jour-là sans attendre. Jubilate !, dit l’introït. Tout est accompli. Nous sommes sauvés. Nous sommes morts et ressuscités.

La rupture avec le déroulement de l’année liturgique est flagrante dans les matines, où l’on commence à lire l’Apocalypse. Tout à coup les répons de Pâques disparaissent. Ils sont remplacés par des phrases de l’Apocalypse sur le triomphe et le règne de l’Agneau. Saint Augustin évoque la résurrection de la chair, puis il commente l’évangile du jour : « Encore un peu de temps, et vous me verrez, (…) et votre tristesse se changera en joie ». Oui, dit saint Augustin, quand tout sera fini, alors vous comprendrez que c’était « un peu de temps ».

Dans cet évangile Jésus explique son propos en disant que lorsqu’une femme va accoucher elle est dans l’affliction, mais que lorsqu’elle a mis au monde un enfant sa joie lui fait oublier ses souffrances. Cette comparaison renvoie naturellement à notre mort et à notre résurrection. La mort est l’accouchement de notre être dans l’éternité. L’affliction se change en joie éternelle, en cette jubilation dans le Royaume, que l’Eglise veut nous faire sentir dès ce dimanche, sans même attendre l'Ascension et la Pentecôte.

Jubilate !

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