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Liturgie - Page 620

  • Dimanche après l’Ascension

    L’évangile de ce dimanche est tout naturellement celui où Jésus annonce qu’il va envoyer le Saint-Esprit.

    Mais il est en même temps, et de façon indissociable, celui où il annonce à ses apôtres qu’ils subiront le martyre.

    C’est pourquoi la couleur liturgique de la Pentecôte est le rouge ; c’est la couleur des langues de feu, et de façon indissociable la couleur de la liturgie des martyrs, la couleur du sang que devront verser les chrétiens illuminés par le Saint-Esprit.

    Et si tous ne versent pas leur sang, tous doivent mourir à ce monde pour naître au Royaume, car à leur baptême ils ont été plongés dans la mort du Christ, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.

  • Invention de la Sainte Croix

    En union avec (notamment ?) le monastère Sainte-Madeleine du Barroux, qui continue de célébrer cette fête supprimée en 1960.

    Hæc est arbor dignissima, in paradisi medio situata, in qua salutis Auctor propria morte mortem omnium superavit, alleluja, alleluja. Crux præcellenti decore fulgida, quam Helena Constantini mater concupiscenti animo requisivit, in qua salutis Auctor propria morte mortem omnium superavit, alleluja, alleluja.

    Voici l’arbre le plus digne, situé au milieu du paradis, sur lequel l’Auteur du salut, par sa propre mort, a vaincu la mort de tous, alléluia, alléluia. La Croix éclatante de suprême beauté, qu’Hélène, la mère de Constantin, avait cherchée de tout le désir de son âme ; sur laquelle l’Auteur du salut, par sa propre mort, a vaincu la mort de tous, alléluia, alléluia.

  • Feue la liturgie des défunts

    Je reviens de l’enterrement de Jean-Claude Varanne. J’ai pu vérifier l’état de totale destruction de la liturgie des défunts. Les seuls vestiges d’une quelconque liturgie, dans ce très long baratin (pieux et digne…), étaient un passage de l’Evangile et le Notre Père…

    L’officiante était une religieuse, en civil, assistée d’une laïque. C’est elle qui nous a appris qu’elle était religieuse. Elle a dit aussi qu’il n’y avait pas de prêtre parce qu’il n’y a pas de prêtre. Pourtant à la porte de l’église il y avait le « planning » des messes dans les environs pour le mois de mai. Il y a donc au moins un prêtre quelque part. Mais sans doute a-t-il des choses plus importantes à faire que de célébrer le saint sacrifice de la rédemption, de l’appliquer à un défunt et de profiter de l’occasion pour faire œuvre d’apostolat.

    Je me disais que cette femme qui se dit religieuse ferait un bon pasteur protestant.

    De fait, je vois sur le site de l’Oratoire du Louvre ce qui est dit de la cérémonie des obsèques dans l’Eglise réformée de France, et je constate que c’est globalement ce à quoi j’ai assisté :

    « Cette cérémonie a trois objectifs:

    Être ensemble, réunir ceux qui ont aimé le disparu pour témoigner du fait que l'on n'est pas seul dans le deuil, mais que la communion humaine et fraternelle est essentielle.

    Rendre grâce à Dieu pour une existence qui nous a été donnée et au bénéfice de laquelle on a été. Ce point est d'ailleurs essentiel puisque souvent les protestants désignent par "service d'action de grâce" le service funèbre.

    Et enfin: entendre l'Évangile, et partager l'espérance commune de notre foi dans le deuil pour dire que l'homme n'est pas condamné à mort, mais qu'il est promis à la vie. »

    « Le service funèbre peut se dérouler de la façon suivante : Orgue - Louange et accueil - Annonce de l'Évangile de la vie - (Cantique) - Confession de foi - (Témoignages d'une ou deux personnes de la famille) - Lectures dans la Bible - Orgue (ou cantique) – Prédication - Orgue (ou cantique) -  Prière et "Notre Père" - Annonces - (Offrande) - Bénédiction de l'assemblée - (Cantique) – Orgue. Si l'on pense qu'il y aura peu de personnes présentes capables de chanter un cantique, il est préférable de ne pas mettre du tout de cantiques et de les remplacer par de la musique (orgue, disque, ou musicien contacté par la famille). »

    En l’occurrence, il s’agissait de disques. Les « trois objectifs » ont été en effet les trois points autour desquels tournaient la prédication de la religieuse. Je remarque toutefois qu’il y a dans l’office protestant une « confession de foi » et des « lectures de la Bible », mais nous n’avons pas eu cela. L’office des défunts, en Seine-et-Marne, c’est l’office protestant, mais substantiellement allégé. Naturellement, la présence d’un prêtre, et la présence réelle du Christ, seraient incongrues.

  • Solennité de saint Joseph artisan

    Le premier Joseph garda en Egypte le pain naturel. Le second Joseph garda en Egypte le pain surnaturel. Tous deux furent les hommes du mystère ; et le rêve leur dit ses secrets. Tous deux furent instruits en rêve, tous deux devinèrent les choses cachées. Penchés sur l'abîme, leurs yeux voyaient à travers les ténèbres. Voyageurs nocturnes, ils découvraient leurs routes à travers les mystères de l'ombre. Le premier Joseph vit le soleil et la lune prosternés devant lui. Le second Joseph commanda à Marie et à Jésus ; Marie et Jésus obéissaient.

    Dans quel abîme intérieur devait résider l'homme qui sentait Jésus et Marie lui obéir, l'homme à qui de tels mystères étaient familiers et à qui le silence révélait la profondeur du secret dont il était gardien. Quand il taillait ses morceaux de bois, quand il voyait l'Enfant travailler sous ses ordres, ses sentiments, creusés par cette situation inouïe, se livraient au silence qui les creusait encore ; et du fond de la profondeur où il vivait avec son travail, il avait la force de ne pas dire aux hommes : le Fils de Dieu est ici.

    Ernest Hello

  • L’Ascension

    En cette solennité, frères très chers, il nous faut considérer avant tout que le décret qui nous condamnait a été aujourd’hui abrogé, et abolie la sentence qui nous vouait à la corruption. Car cette même nature à qui il avait été dit : «Tu es terre, et dans la terre tu iras» (Gn 3, 19), est aujourd’hui montée au ciel. C’est en vue de cette élévation de notre chair que le bienheureux Job, parlant du Seigneur d’une manière figurée, le nomme un oiseau. Considérant que le peuple juif ne comprendrait pas le mystère de l’Ascension, Job déclare à propos du manque de foi de ce peuple : «Il n’a pas reconnu la route de l’oiseau.» (Jb 28, 7). C’est à juste titre que le Seigneur a été appelé «oiseau», puisque son corps de chair s’est élancé vers l’éther. Celui qui n’a pas cru à l’Ascension du Seigneur au ciel n’a pas reconnu la route de cet oiseau.

    C’est de la fête d’aujourd’hui que le psalmiste affirme : «Ta magnificence s’est élevée au-dessus des cieux.» (Ps 8, 2). Et encore : «Dieu est monté au milieu d’une grande joie, le Seigneur au son de la trompette.» (Ps 47, 6). Et enfin : «Montant sur les hauteurs, il a emmené en captivité notre captivité; il a offert des dons aux hommes.» (Ps 68, 19). Oui, montant sur les hauteurs, il a emmené en captivité notre captivité, puisqu’il a détruit notre corruption par la puissance de son incorruptibilité. Il a également offert des dons aux hommes : ayant envoyé du Ciel l’Esprit, il a accordé à l’un une parole de sagesse, à un autre une parole de science, à un autre le pouvoir d’opérer des miracles, à un autre le don des guérisons, à un autre la diversité des langues, à un autre l’interprétation de la parole (cf. 1 Co 12, 8-10). Il a donc bien offert des dons aux hommes.

    C’est aussi de cette glorieuse Ascension que Habacuc a dit : «Le soleil s’est élevé, et la lune s’est maintenue à sa place.» (Ha 3, 11, d’après les Septante). En effet, que désigne le prophète par le terme de soleil, sinon le Seigneur, et par le terme de lune, sinon l’Eglise? Tant que le Seigneur ne s’était pas encore élevé dans les cieux, sa sainte Eglise était paralysée par la crainte des oppositions du monde, tandis qu’après avoir été fortifiée par son Ascension, elle s’est mise à prêcher ouvertement ce qu’elle avait cru en secret. Le soleil s’est donc élevé, et la lune s’est maintenue à sa place, puisque le Seigneur ayant atteint le Ciel, l’autorité de la prédication de sa sainte Eglise s’en est accrue d’autant.

    Au sujet encore de l’Ascension, Salomon prête à cette Eglise la parole suivante : «Le voici qui vient, bondissant sur les montagnes et franchissant les collines.» (Ct 2, 8). Considérant les points saillants des grandes œuvres du Seigneur, l’Eglise dit : «Le voici qui vient, bondissant sur les montagnes.» Car le Seigneur, en venant pour nous racheter, a exécuté, si je puis dire, des bonds. Voulez-vous les connaître, ces bonds, frères très chers? Du Ciel il est venu dans un ventre, du ventre dans la crèche, de la crèche sur la croix, de la croix au sépulcre, et du sépulcre il est retourné au Ciel. Voilà les bonds que la Vérité manifestée dans la chair a accomplis en notre faveur, pour nous faire courir à sa suite, car «le Seigneur s’est élancé joyeux comme un géant pour parcourir sa voie» (Ps 19, 6), afin que nous puissions lui dire de tout notre cœur : «Entraîne-nous après toi, et nous courrons à l’odeur de tes parfums.» (Ct 1, 4)

    (Saint Grégoire le Grand)

  • Prière pour les vivants et les morts

    Omnipotens sempiterne Deus, qui vivorum dominaris simul et mortuorum, omniumque misereris, quos tuos fide et opere futuros esse prænoscis; te supplices exoramus; ut pro quibus effundere preces decrevimus, quosque vel præsens sæculum adhuc in carne retinet, vel futurum jam exutos corpore suscepit, intercedentibus omnibus sanctis tuis, pietatis tuæ clementia, omnium delictorum suorum veniam consequantur. Per Dominum nostrum Jesum Christum…

    Dieu tout puissant et éternel, qui êtes le maître absolu des vivants et des morts, et faites miséricorde à tous ceux que vous prévoyez devoir être de vos serviteurs par leur foi et par leurs œuvres, nous vous supplions humblement que ceux pour qui nous nous sommes proposé de vous offrir des prières, soit que ce monde les retienne encore dans leur chair mortelle, soit qu’ils soient déjà passés dans l’autre après avoir quitté la dépouille de leurs corps, obtiennent de votre clémence, par l’intercession de tous vos saints, le pardon de tous leurs péchés. Nous vous en conjurons par notre Seigneur Jésus-Christ, votre fils, qui, véritable Dieu comme vous, vit et règne avec vous en l’unité du Saint-Esprit, par tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

    (Dernière oraison des Litanies, traduction Pierre Corneille)

  • Bénédiction des champs

    Oramus pietatem tuam, omnipotens Deus, ut fructus terræ, quos aeris et pluviæ temperamento nutrire dignaris, benedictionis tuæ imbre perfundas, et tribuas huic populo tuo de tuis muneribus tibi semper gratias agere, ut fertilitate terræ esurientium animas bonis affluentibus repleas, et egenus et pauper laudent nomen gloriæ tuæ. Per Christum Dominum nostrum.

    Prière précédant la bénédiction des champs, aux jours des Rogations. Traduction littérale :

    Nous prions ta bonté, Dieu tout puissant, de pénétrer de l’ondée de ta bénédiction les fruits de la terre, que tu daignes nourrir d’un juste équilibre (de température) d’air et de pluie, et d’accorder à ce peuple qui est tien de te rendre toujours grâce pour tes dons, afin que tu remplisses de tes biens abondants, par la fertilité de la terre, les âmes de ceux qui ont faim, et que l’indigent et le pauvre louent le nom de ta gloire. Par le Christ notre Seigneur.

    Suit la bénédiction :

    Benedictio Dei omnipotentis, Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, super agros et bona quæcumque loci hujus, plena descendat et maneat semper. Amen.

  • Petite, et dabitur vobis

    Petite, et dabitur vobis. Quærite, et invenietis. Pulsate, et aperietur vobis. (Luc, 11, 9)

    Demandez et l’on vous donnera. Cherchez, et vous trouverez. Frappez, et l’on vous ouvrira.

    Sur les Rogations voir ma note de l’année dernière. Et celle d’hier.

  • 5e dimanche après Pâques

    Il nous faut maintenant expliquer ces paroles de Notre Seigneur : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera ». Déjà, dans les premières parties de ce discours de Notre Seigneur, et à l'occasion de ceux qui demandent certaines choses au Père au nom de Jésus-Christ et ne les reçoivent pas, nous avons dit que demander quelque chose de contraire au salut, ce n'est pas demander au nom du Sauveur ; car lorsque Jésus a dit : « En mon nom », il a voulu faire allusion, non pas au bruit que font les lettres et les syllabes, mais à ce que ce son signifie et représente réellement. Ainsi celui qui pense de Jésus-Christ ce qu'il ne doit pas penser du Fils unique de Dieu, ne demande pas en son nom, bien qu'il prononce les lettres et les syllabes qui composent son nom; il demande au nom de celui dont il se fait l'idée au moment où il formule sa demande. Pour celui qui pense de Jésus-Christ ce qu'il en doit penser, il demande en son nom, et il reçoit ce qu'il demande, s’il ne demande rien de contraire à son salut éternel. Mais il le reçoit quand il doit le recevoir. Il est certaines choses qui ne sont pas refusées, mais qui sont différées, pour être données dans un temps opportun. Il faut donc entendre que, par ces paroles. « Il vous donnera, à vous », Notre Seigneur a voulu désigner les bienfaits particuliers à ceux qui les demandent. Tous les saints, en effet, sont toujours exaucés pour eux-mêmes, mais ils ne le sont pas toujours pour tous, pour leurs amis, leurs ennemis, ou les autres; car Notre Seigneur ne dit pas absolument : « il donnera », mais : « il vous donnera à vous ».

    « Jusqu'à présent », dit Notre Seigneur, « vous n'avez rien demandé en mon nom.  Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit entière. Cette joie qu'il appelle une joie pleine, n'est pas une joie charnelle, mais une joie spirituelle, et quand elle sera si grande qu'on ne pourra plus rien y ajouter, alors elle sera pleine. Donc tout ce que nous demandons pour nous aider à obtenir cette joie, il faut le demander au nom de Jésus-Christ, si nous comprenons bien la grâce divine, et si nous demandons vraiment la vie bienheureuse. Demander tout autre chose, c'est ne rien demander. Sans doute, il y a autre chose; mais en comparaison d'une si grande chose, tout ce que nous pourrions désirer n'est rien. On ne peut pas dire, en effet, que l'homme n'est rien, et cependant l'Apôtre dit de lui : « Il pense être quelque chose, et il n'est rien ». Car, en comparaison de l'homme spirituel qui sait que c'est par la grâce de Dieu qu'il est ce qu'il est, celui qui s'abandonne à de vains sentiments de lui-même n'est rien. Ainsi on peut très bien entendre que, dans ces paroles : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous demandez quelque chose au Père en mon nom, il vous le donnera », Notre Seigneur, par ces mots « quelque chose », a voulu parler, non pas de toute sorte de choses, mais de quelque chose dont on ne puisse dire que ce n'est rien en comparaison de la vie éternelle. Ce qui suit : « Jusqu'à présent vous n'avez rien demandé en mon nom », peut s'entendre de deux manières. Ou bien vous n'avez pas demandé en mon nom, parce que vous n'avez pas connu mon nom comme il doit être connu; ou bien vous n'avez rien demandé, parce qu'en comparaison de ce que vous deviez demander, ce que vous avez demandé doit être regardé comme rien. Aussi, pour les exciter à demander en son nom, non pas rien, mais une joie pleine (car s'ils demandent autre chose, cette autre chose n'est rien), il leur dit : « Demandez, et vous recevrez, afin que votre a joie soit pleine » ; c'est-à-dire, demandez en mon nom que votre joie soit pleine, et vous le recevrez. Car les saints qui demandent avec persévérance ce bien-là, la miséricorde divine ne les trompera pas.

    (Saint Augustin) 

  • Gaude, Virgo, stella maris...

    Réjouissez-vous, ô Vierge, étoile de la mer, épouse chérie du Christ; car voici que le messager de notre salut vient vous apporter le plus grand sujet d'allégresse. Chaste et féconde Mère, purifiez-nous de nos péchés, et annoncez aussi à nos cœurs les joies d'en haut.

    Réjouissez-vous, Mère sans tache, qui, dans votre admirable fécondité, avez enfanté un fils, comme un astre lance son rayon ; par la grâce de votre enfantement, source de notre salut, rendez nous féconds dans le bien, nous jusqu'ici stériles de cœur.

    Réjouissez-vous, ô lis couvert de fleurs, dont les Mages chargés de présents adorent à genoux l'enfant nouveau-né. Heureuse Mère, accordez-nous de pouvoir offrir toujours à Dieu les hommages figurés par leurs dons.

    Réjouissez-vous, ô Mère, dont le fils fut présenté au temple, et placé sur les bras de Siméon qui célèbre sa gloire; donnez-nous de le porter, nous aussi, dans des Meurs purs et sincères.

    Réjouissez-vous, Marie, vous dont l'allégresse fut au comble, au jour où votre fils ressuscita vainqueur des liens de la mort : faites-nous aussi ressusciter de nos péchés, ô très clémente ! élevez en haut notre cœur accablé sous le poids de ses vices.

    Réjouissez-vous, Marie, vous dont les heureux regards suivirent le vol de votre fils remontant au trône de son Père ; donnez-nous de voir sans crainte son retour, lorsque ce monde arrivera à sa fin.

    Réjouissez-vous, Vierge des vierges, que la main du doux Jésus emporta au-dessus des astres, lorsque vous eûtes achevé cette vie mortelle; accordez-nous l'allégement du poids de nos péchés, et après les tribulations présentes, conduisez-nous à la vraie patrie.

    Amen.

    (Séquence d’un ancien missel allemand, dans L’Année liturgique de Dom Guéranger)