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Liturgie - Page 618

  • Fête Dieu

    Puisque j’ai déjà évoqué hier la Fête Dieu dans l’Eglise grecque melkite catholique, voici le tropaire de la fête, qui sera célébrée jusqu’à jeudi prochain.

    Le Seigneur, ayant aimé les siens, les aima jusqu’à la fin. Il leur donna son corps et son sang en nourriture et en breuvage. Maintenant, nous les adorons tous les deux, les honorant avec respect, et nous disons avec piété : Gloire à ta présence, ô Christ ! Gloire à ta miséricorde ! Gloire à ta tendresse, toi qui seul aimes les hommes !

  • Toi notre vie et notre nourriture

    La Fête Dieu s’est répandue dans l’Eglise grecque melkite catholique à partir du XVIIIe siècle. L’office propre est récent, puisqu’il a été composé par le patriarche Maximos V (1967-2000) et le moine poète Nicolas Sayegh, supérieur général de l’ordre de saint Jean de Choueir. Dans le calendrier melkite catholique, la Fête Dieu est précédée d’une super-vigile de trois jours, dont voici le tropaire :

    Tu es descendu des cieux, ô Compatissant, et tu t’es offert toi-même victime vivante pour nous faire vivre avec toi toujours. O notre vie et notre nourriture, Seigneur, gloire à toi !

    Et voici le kondakion :

    Fidèles, préparons aujourd’hui nos cœurs, tels des vases immaculés, pour recevoir avec une conscience pure le banquet du Seigneur, tandis que nous offrons des hymnes pour la vigile de cette fête.

  • Saint Bernardin de Sienne

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    Saint Bernardin de Sienne fut le grand prédicateur franciscain du XVe siècle. Il avait coutume de prêcher avec une tablette de bois portant le monogramme de Jésus IHS en lettres d’or au centre d’un soleil de flammes, avec laquelle il bénissait la foule. Il convainquit la ville de Sienne d’adopter ce symbole comme blason.

    (IHS sont les trois premières lettres de Jésus selon l’alphabet grec : iota, êta, sigma.)

  • Saint Pierre Célestin

    La date de naissance de Pietro Angeleri, fils de pauvres paysans, va de 1209 à 1221 selon les sources. Il se fit ermite sur le mont Morrone, d’où le nom qu’on lui donna aussi de « Pietro del Morrone » ou « Pierre de Moron ». Sa réputation de grande sainteté lui attira des disciples, et il créa une branche bénédictine qui prit ensuite le nom de Célestins. Puis il se retira dans un autre ermitage. En juillet 1294 les cardinaux allèrent le chercher pour le faire pape. Il y avait 27 mois que le siège apostolique était vacant, et les cardinaux avaient fini par se dire qu’un saint ferait l’affaire. Pietro fut donc sacré évêque et couronné pape, sous le nom de Célestin V, malgré sa volonté. Il n’était pas du tout préparé à une telle tâche, et il fut effrayé par les intrigues politiques qui se tramaient à Rome. Au bout de cinq mois il démissionna et retourna à sa chère solitude.

    On a raconté que le cardinal Caetani l’avait forcé à démissionner pour prendre sa place, et fait mettre en prison, où il mourut, et certains ajoutent : empoisonné. Le cardinal Caetani devint en effet son successeur sous le nom de Boniface VIII. Mais le reste relève de la légende noire. Plusieurs témoignages d’époque le prouvent, dont celui de Pétrarque :

    « Je reviens à Célestin, dont l'abdication, joyeuse et spontanée, montre combien son élévation lui avait été pénible et forcée. J'ai entendu des personnes qui avaient été témoins, rapporter qu'il s'enfuit avec tant de joie et qu'il laissa apercevoir dans ses yeux et sur son visage des marques si sensibles de son contentement intérieur, quand il se retira du consistoire, libre et rendu à lui-même, qu'on eût dit non seulement qu'il venait de briser un joug qui pesait sur ses épaules, mais de retirer sa tête de dessous la hache fatale ; un éclat angélique brillait sur tout son extérieur. »

    Il est établi que le cardinal Caetani avait conseillé dans un premier temps à Célestin V de ne pas démissionner, puis, comme le pape le voulait absolument, lui avait demandé de faire avaliser sa démission par le collège des cardinaux (d’où le consistoire dont parle Pétrarque).

     

    De fait, Boniface VIII fit enfermer son prédécesseur dans la tour d’un château fort. Mais c’était pour éviter un schisme ourdi par des gens qui se réclamaient abusivement de Célestin V. On peut certes reprocher à Boniface VIII d’avoir confiné le saint dans une pièce très étroite. Mais quelques jours avant sa mort (le 12 mai 1296), il dira : « Je n’ai jamais eu de cellule où l’on put aussi bien prier. »

    Célestin V fut canonisé dès 1313, sous le nom de saint Pierre Célestin, par le pape Clément V.

  • La Très Sainte Trinité

    Tous les hommages que la Liturgie rend à Dieu ont pour objet la divine Trinité. Les temps sont à elle comme l'éternité; elle est le dernier terme de notre religion tout entière. Chaque jour, chaque heure lui appartiennent. Les fêtes instituées en commémoration des mystères de notre salut aboutissent toujours à elle. Celles de la très sainte Vierge et des Saints sont autant de moyens qui nous conduisent à la glorification du Seigneur unique en essence et triple en personnes. Quant à l'Office divin du Dimanche en particulier, il fournit chaque semaine l'expression spécialement formulée de l'adoration et du service envers ce mystère, fondement de tous les autres et source de toute grâce.

    On comprend dès lors comment il se fait que l'Eglise ait tardé si longtemps d'instituer une fête spéciale en l'honneur de la sainte Trinité. La raison ordinaire de l'institution des fêtes manquait ici totalement. Une fête est le monument d'un fait qui s'est accompli dans le temps, et dont il est à propos de perpétuer le souvenir et l'influence : or, de toute éternité, avant toute création, Dieu vit et règne, Père, Fils et Saint-Esprit. Cette institution ne pouvait donc consister qu'à établir sur le Cycle un jour particulier où les chrétiens s'uniraient d'une manière en quelque sorte plus directe dans la glorification solennelle du mystère de l'unité et de la trinité dans une même nature divine.

    Dom Guéranger

    (Alexandre II, vers 1070, déclare que l'Eglise Romaine n'a pas accepté cette fête qui se répand un peu partout, parce que chaque jour l'adorable Trinité est sans cesse invoquée par la répétition de ces paroles : Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto, et dans un grand nombre d'autres formules de louange. Elle sera finalement acceptée par Jean XXII, vers 1330.)

  • Samedi de Pentecôte

    Viens, ô Consolateur suprême, espoir du salut, auteur de la vie ; viens avec ta grâce ! Douce ardeur, rosée divine, en l'unique et divine substance tu es le principe de bonté.

    Procédant du Père et du Fils, jamais séparé d'eux, rattaché à l'un et à l'autre par un lien éternel, ardeur et rosée au sein de la divinité, daignent le Père et le Fils te répandre sur nous dans l'abondance de tes dons.

    Ardeur et rosée, parfum aussi qui révèle un Dieu ; cette rosée que répand l'Esprit, plus on la goûte, plus on en est altéré ; l'ardeur de ses feux ne faillit jamais.

    Au commencement de toutes choses il était porté sur les eaux; c'est lui qui maintenant consacre l'eau de laquelle sort le peuple saint. Il est la fontaine d où émane la piété, la fontaine qui purifie du péché, la fontaine jaillissante du sein de la divinité, la fontaine qui rend sacrées toutes les fontaines.

    Feu ardent, onde vive, purifie nos cœurs et rends-les féconds, apporte-nous la grâce ; visite-nous par la flamme de charité, daigne faire de nous une hostie de sainteté à ta gloire.

    Souffle sacré du Père et du Fils, remède de tout péché, sois notre soulagement dans la fatigue, notre consolation dans la tristesse. Amour ardent, amour chaste, guéris par ton onction puissante ceux que brûle une ardeur coupable.

    Voix qui s'énonce sans bruit , voix mystérieuse qu'entend l'oreille du cœur, voix qui descend à l'âme fidèle ; douce voix, voix tant aimée, retentis dans nos âmes ! Lumière qui dissipes l'erreur, lumière qui donnes la vérité, apporte à nous tous vie et santé, et mets-nous en possession de l'éternelle splendeur. Amen.

    (Adam de Saint-Victor) 

  • Vendredi des Quatre Temps de Pentecôte

    Et vous, enfants de Sion, soyez dans l'allégresse, et réjouissez-vous dans le Seigneur votre Dieu, parce qu'Il vous a donné un docteur de justice, et qu'Il fera descendre sur vous la pluie d'automne et la pluie du printemps, comme au commencement.

    Les aires seront pleines de blé, et les pressoirs regorgeront de vin et d'huile.

    Vous mangerez, et vous serez rassasiés, et vous louerez le nom du Seigneur votre Dieu, qui a fait pour vous des merveilles, et Mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion.

    Vous saurez alors que Je suis au milieu d'Israël, que Je suis le Seigneur votre Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre que Moi ; et Mon peuple ne tombera plus jamais dans la confusion.

    (épître de la messe du jour : Joël, 2)

  • Jeudi de Pentecôte

    Au sortir du nuage divin, le prophète dont la langue était tardive promulgua la loi écrite par le doigt de Dieu; guéri de son infirmité, il avait contemplé de l'œil de l'âme celui qui est, et il célébra dans des cantiques sacrés la science de l'Esprit qu'il avait reçu.

    Le grave et auguste Maître avait dit à ses disciples : « Ne vous séparez point, ô mes amis ! lorsque je serai assis sur le trône sublime de mon Père, je répandrai la grâce infinie de l'Esprit dans tout son éclat sur vous qui désirez la connaître. »

    Sa carrière étant terminée, le Verbe, fidèle à sa promesse, remplit leurs cœurs d'un doux recueillement. Ayant achevé son œuvre, il répand sur ses amis d'abord un souffle violent, bientôt des langues enflammées; lui le Christ, il leur donne l'Esprit et dégage ainsi sa parole.

    Le pouvoir divin dépasse toute borne; de gens illettrés il fait des orateurs, leur parole réduira les sophistes au silence, et semblable à un éclair éblouissant, l'Esprit enlèvera à leur nuit profonde des peuples innombrables.

    Cet Esprit tout-puissant, splendide, incorruptible, procédait de la lumière incréée, de la substance que le Père transmet au Fils; aujourd'hui, langue de feu dans Sion, il manifeste aux nations cette lumière qu'il puise dans la divinité.

    Et toi, ô Fils de Dieu qui as réuni deux natures, tu prépares le bain divin de la régénération; l'eau d'un tel bain s'est épanchée de ton côté, ô Verbe, et l'ardeur puissante de l'Esprit en est le sceau.

    Vous êtes les vrais serviteurs du Dieu souverain, vous qui adorez l'essence trois lois lumineuse. Le Christ met aujourd'hui la dernière main à son bienfait surnaturel, envoyant pour notre salut celui qu'exprime le feu, versant sur nous la grâce universelle de l'Esprit.

    Enfants de l'Eglise, fils de la lumière, recevez la rosée enflammée de l'Esprit, et par elle la rémission et l'affranchissement de vos péchés; car aujourd'hui la loi est sortie de Sion, la grâce du Saint-Esprit, sous la forme d'une langue de feu.

    Autrefois on entendit un concert d'instruments qui conviait les hommes à adorer la statue d'or inanimée; maintenant, c'est la grâce lumineuse du Paraclet qui les rend dignes de s'écrier: O Trinité unique, égale en pouvoir, sans commencement, nous te bénissons.

    (Hymne de la liturgie byzantine, de saint Jean Damascène)

  • Célébrer partout la messe dans la « forme extraordinaire »...

    Dans un DVD de la Fraternité Saint Pierre, le cardinal Castrillon Hoyos, président de la Commission Ecclesia Dei, explique que la « forme extraordinaire » du rite romain est un don à toute l’Eglise, pas seulement aux traditionalistes. En conséquence, même quand il n’y a pas de demande spécifique, les prêtres doivent la rendre accessible, car « le Saint-Père veut que cette forme de la Messe devienne normale dans les paroisses ».

    Dans une interview traduite par Eucharistie miséricordieuse, le cardinal Castrillon Hoyos répond à l’objection du manque de prêtres que « le mieux » est de célébrer une des messes dominicales selon l’ancien rite :

    « S'il manque de prêtres dans un diocèse et que seuls trois ou quatre fidèles demandent le rite extraordinaire, le bon sens dit qu’il est difficile de satisfaire cette demande. Cependant, puisque l'intention, la mens du Pape est de concéder ce trésor pour le bien de l'Église, le mieux pour les endroits où il n’y a pas de prêtres, serait d’offrir une célébration selon le rite extraordinaire dans une des Messes dominicales paroissiales. Ce serait une Messe pour tous ; tous, même les jeunes générations, profiteraient de la richesse du rite extraordinaire, par exemple de ces instants de contemplation qui, dans le novus ordo, ont disparu. »

    Et au sujet des « groupes stables » :

    « C’est une question de bon sens : pourquoi faire un problème si les personnes qui demandent le rite viennent de paroisses différentes ? Si elles se réunissent et, ensemble, demandent une Messe, elles deviennent un groupe stable, même si elles ne se connaissaient pas au départ. Même le nombre est une question de bonne volonté. Dans certaines paroisses, en particulier à la campagne, les jours ouvrables, les personnes qui participent à la Messe ordinaire sont trois ou quatre et le même cas se produit dans de nombreuses maisons religieuses. Si ces trois personnes demandent la Messe ancienne, faut-il, d’un point de vue pastoral, la leur refuser ? »

    On notera aussi sa réponse à propos d’un éventuel document d’éclaircissement du Motu Proprio : « C’est le cardinal Bertone qui l’a annoncé, et il a le droit de le faire. Mais moi qui suis un serviteur du Pape, je ne l'annoncerai que quand le Pape me dira de le faire. »

    Et enfin ces bonnes confidences :

    « À présent, j'ai deux fois plus de travail que dans la Congrégation du clergé. »

    « Le 28 mars, j'ai reçu la lettre d'un évêque non catholique qui a décidé d'entrer dans l'Église catholique avec d’autres évêques et des prêtres qui célèbrent la Messe tridentine. »

  • Mercredi des Quatre Temps de Pentecôte

    Reporte ton attention sur ces paroles: « Nul ne vient à mol, si mon Père ne l’attire ». Ne t’imagine pas que tu sois attiré malgré toi: l’âme est entraînée par l’amour. Il est des hommes qui pèsent le sens de toutes les paroles, et qui sont loin de comprendre toutes choses, surtout les choses de Dieu; mais nous n’avons nullement à craindre de les voir nous reprocher ce passage des saintes Ecritures qui se trouve dans l’Evangile, et nul d’entre eux ne nous dira « Comment puis-je croire par la volonté, si je suis attiré? », Car je le dis : ce n’est pas assez d’être attirés par volonté, nous le sommes encore par le plaisir. Qu’est-ce, en effet, qu’être entraîné par le plaisir? « Mets tes délices dans le Seigneur, et il remplira tous les désirs de ton cœur ». Le cœur qui éprouve la douceur du pain céleste ressent un véritable plaisir. Or, s’il est vrai de dire avec le poète [Virgile]: « Chacun est conduit par l’attrait de ses propres penchants »; non par la nécessité, mais par l’attrait du plaisir; non par le devoir, mais par la jouissance: à plus forte raison devons-nous dire que celui-là est attiré vers le Christ, qui trouve ses délices dans la vérité, la béatitude, la justice, l’éternelle vie; car le Christ est tout cela. Quand les sens corporels ont leurs plaisirs, les facultés de l’âme en seraient-elles dépourvues? Et si l’âme n’avait point de jouissances à elle, comment le Psalmiste aurait-il pu dire: « Les enfants des hommes espéreront à l’ombre de tes ailes; ils seront enivrés de l’abondance de ta maison; tu les abreuveras au torrent de tes délices; car, en toi est la source de la vie, et dans ta lumière nous verrons la lumière? » Donne-moi un homme qui aime Dieu, et il éprouvera la vérité de ce que je dis: donne-moi un homme rempli du désir et de la faim de ce pain céleste, engagé dans le désert de cette vie et dévoré par la soif de la justice, soupirant après la fontaine de l’éternelle patrie; donne-moi un tel homme, et il me comprendra.

    (Saint Augustin, traité 26 sur saint Jean)

    [Sur les Quatre Temps de Pentecôte, voir ma note de l’an dernier.]