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Liturgie - Page 623

  • Saint Benoît

    La fête de la naissance au ciel de saint Benoît, le 21 mars, tombait cette année le vendredi saint. Elle est transférée ce jour, après celles de l’Annonciation et de saint Joseph. (Cette configuration insolite, due à la date très précoce de Pâques, n’arrive qu’une fois par siècle.) Les Eglises byzantines fêtent elles aussi saint Benoît, comme en témoigne cette hymne de leur liturgie.

    J'entreprends, ô Benoît, de célébrer par une hymne ton illustre mémoire ; obtiens-moi par tes prières la grâce du Seigneur, et la rémission de tous mes péchés.

    Dès l'enfance, tu portas la croix au désert, tu suivis le Tout-Puissant, et, mortifiant ta chair, tu méritas la vie, o bienheureux !

    Marchant dans le sentier étroit, tu t'es établi dans les vastes plaines du Paradis, vainqueur des ruses et des embûches du démon, ô bienheureux !

    Semblable à un arbre fécond, tu as été arrosé de tes larmes, ô Benoit ! la vertu de Dieu t'a fait produire en abondance le fruit divin des signes et des prodiges.

    Les membres de ta chair subirent le joug de la pénitence, au milieu des combats de la chasteté, ô bienheureux ! En retour, tes prières ont ressuscité les morts, tu as  rendu  la vigueur  aux boiteux, tu as guéri toutes sortes de maladies, ô Père! qui attirais la foi et l'admiration.

    Ta parole vivifiante, ô bienheureux ! a rendu fécondes des âmes sèches et arides, à la vue de tes prodiges. Pasteur divinement inspiré, tu es devenu la plus éclatante gloire des moines.

    Tu t'adressas au Dieu plein de miséricorde, ô père comblé de sagesse ! comme Elie, tu remplis tout à coup le vase d'une huile miraculeuse, ô bienheureux ! qui attirais la foi et l'admiration.

    Ravi hors de toi-même, à cause de la pureté de ton âme, la terre entière parut à tes regards, comme dans un rayon de la gloire de Dieu, qui daignait t'éclairer de sa lumière, ô bienheureux Benoît !

    Tu commandes au nom du Christ ; et une source d'eau vive se met à couler, par l'effet de ta prière à l'auteur de tout bien; cette fontaine, monument du prodige, coule encore aujourd'hui, ô Benoit!

    Tout éclatant de la splendeur de l'Esprit-Saint, tu as dissipé les ténèbres des démons pervers, ô Benoit, opérateur de prodiges, lumineux flambeau des moines !

    On voulut, ô bienheureux! te faire périr  par un breuvage empoisonné, toi que protégeait la divine main du Créateur de l'univers, ces insensés furent confondus; ta science par l'Esprit-Saint avait deviné leur malice.

    Les chœurs des moines que tu as rassemblés te célèbrent le jour et la nuit ; ils conservent ton corps au milieu du sanctuaire ; de ce sacré corps émane une source abondante de miracles, et une lumière qui éclaire continuellement les pas de tes enfants, ô père plein de sagesse !

    Par ton obéissance aux divins préceptes, ton éclat, ô père, surpasse les rayons du soleil ; élevé jusqu'à cette région où la lumière ne se couche pas, obtiens le pardon de leurs péchés à ceux qui t'honorent avec foi, illustre Benoît!

  • Ite ad Joseph

    Esuriente terra Egypti, clamavit populus ad regem, alimenta petens. Quibus ille respondit : Ite ad Joseph, et quidquid vobis dixerit, facite. Crescebat quotidie fames in omni terra, aperuitque Joseph universa horrea, et vendebat Egyptiis. Ite ad Joseph, et quidquid vobis dixerit, facite.

    Alors que la terre d’Egypte avait faim, le peuple cria vers le roi, demandant à manger. Celui-ci répondit : Allez à Joseph, et tout ce qu’il vous dira, faites-le. La faim augmentait chaque jour sur toute la terre, et Joseph ouvrit tous les greniers, et vendit ce qu’ils contenaient aux Egyptiens. Allez à Joseph, et tout ce qu’il vous dira, faites-le.

    (Répons des matines, soulignant l’un des aspects prophétiques du Joseph de l’Ancien Testament : Joseph est le père du Pain de Vie. La fête de saint Joseph, dont la date est le 19 mars, tombait cette année le mercredi saint. Elle a dû être transférée après la semaine pascale, et après l’Annonciation.)

  • L’Annonciation

    Suscipe verbum,  Virgo Maria, quod tibi a Domino per angelum transmissum est: concipies  et paries Deum et hominem, ut benedicta dicaris inter omnes mulieres. Paries quidem filium, et virginitatis non patieris detrimentum:  efficieris gravida, et eris Mater semper intacta ; ut benedicta dicaris inter omnes mulieres.

    Reçois la parole, Vierge Marie, qui t’es transmise du Seigneur par l’ange : tu concevras et tu enfanteras celui qui est Dieu et homme, de sorte que tu seras dite bénie entre toutes les femmes. Tu enfanteras un fils, et ta viriginité n’en subira aucun dommage ; tu seras enceinte, et tu seras la Mère toujours pure, de sorte que tu seras dite bénie entre toutes les femmes.

    (La fête de l’Annonciation, qui a lieu normalement le 25 mars, est transférée en ce jour car on ne peut célébrer de fête pendant l’octave de Pâques. Ce répons des matines est aussi le premier répons de l’Avent.)

  • La miséricorde

    Le 30 avril 2000, premier dimanche après Pâques, le pape Jean-Paul II canonisait sœur Faustine Kowalska et annonçait que désormais ce dimanche serait la fête de la Miséricorde, selon ce qu’avait demandé le Seigneur à la religieuse polonaise.

    La liturgie reste celle du dimanche. L’évangile (dans tous les calendriers) est celui des deux apparitions de Jésus aux apôtres rassemblés, le soir du jour de Pâques, et le soir du dimanche suivant. Il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez, ils seront retenus à ceux à qui vous les retiendrez. » La rémission des péchés par le sacrement de pénitence (qui découle du cœur du Christ ouvert par la lance sur la croix) est évidemment centrale dans l’œuvre de la miséricorde divine.

    Du 2 au 6 avril aura lieu à Rome un congrès international sur la Miséricorde, qui sera ouvert par une messe que célébrera le pape Benoît XVI. (Le congrès est une façon de célébrer le troisième anniversaire de la mort de Jean-Paul II, le soir du 2 avril 2005, alors que l’on était déjà liturgiquement dans le dimanche de la Miséricorde.)

    J’apprends par l’excellent article de Jeanne Smits dans Présent que trois évêques français vont y participer. Et que l’un d’eux, Mgr de Monléon, évêque de Meaux, se pique de nous expliquer ce qu’est la miséricorde.

    Il ferait mieux de nous expliquer pourquoi « l’Eglise qui est en France » a osé supprimer le mot miséricorde de sa liturgie.

    Je rappelle une fois de plus que dans la version latine officielle des psaumes, le mot misericordia apparaît 129 fois. Et que dans ce qui tient lieu de psautier dans la liturgie francophone (sous copyright aelf), il apparaît deux fois. Et ces deux fois, uniquement pour éviter une répétition avec le mot amour qui est censé traduire tout et n’importe quoi.

    Les psaumes constituent l’essentiel de la prière de l’Eglise. La falsification opérée par « l’Eglise qui est en France » (sous copyright aelf) est diamétralement contraire à la célébration de la Miséricorde, qui d’élément central (« la clef des œuvres de Dieu », ose dire Mgr de Monléon, citant saint Thomas d’Aquin), devient extrêmement marginal.

    Il serait bon que le congrès incite à une profonde révision des psaumes en français (sous copyright aelf), pour que le mot miséricorde y retrouve sa place.

  • Le commencement du huitième jour

    O Christ, Fils de Dieu, repos de nos âmes, qui avez accompli dans le sépulcre le repos du sabbat, ayant voulu que ce même jour où vous vous reposâtes de toutes vos œuvres, fût aussi celui de votre repos dans le sépulcre; vous avez véritablement sanctifié pour nous ce jour dont le soir est déjà le commencement du huitième jour, qui est celui où vous fîtes jaillir la lumière des ténèbres, et où, ressuscité d'entre les morts, vous apparûtes dans votre chair. Daignez diriger le cours de notre vie dans la voie de toute sainteté; afin que durant ces sept jours qui représentent la durée du monde, et dans chacun desquels l'Agneau est immolé et la Pâque célébrée pour nous, nous vivions d'une manière conforme à notre salut. Faites que, chaque jour, nous méritions de célébrer la Pâque sans aucun levain de malice, et que nous nous reposions de toutes nos œuvres en ce jour d'une manière si sainte, que nous avons part à  la consolation du huitième et éternel jour, ayant obtenu de ressusciter glorieux.

    (Capitule du bréviaire mozarabe pour le samedi de Pâques, cité par Dom Guéranger dans son Année liturgique.)

  • La lumière de la science s’est levée

    Aujourd'hui est ressuscité d'entre les morts l'Epoux immortel et céleste : à toi la nouvelle joyeuse, ô Epouse, Eglise de la terre! Bénis ton Dieu, ô Sion, avec une voix d'allégresse.

    Aujourd'hui l'ineffable Lumière de lumière a illuminé tes enfants, illumine-toi, Jérusalem ; car le Christ, ta lumière, est ressuscité.

    Aujourd'hui les ténèbres de l'ignorance ont été dissipées par la triple lumière; et la lumière de la science s'est levée, le Christ ressuscitant d'entre les morts.

    Aujourd'hui est notre Pâque, par l'immolation du Christ; nous tous, renouvelés du vieil homme et du péché, faisons fête avec transport ; disons : Le Christ est ressuscité d’entre les morts.

    Aujourd'hui l'Ange descendu du ciel et tout éclatant de splendeur a effrayé les gardes : il a parlé aux saintes femmes, et leur a dit : Le Christ est ressuscité d'entre les morts.

    Aujourd'hui la grande nouvelle a été apportée à Adam le premier créé : Toi qui dors, lève-toi ; le Christ, Dieu de nos pères, vient l'éclairer.

    Aujourd'hui la voix de ses filles qui portent des parfums retentit aux oreilles d’Eve : Nous avons vu ressuscité celui qui est ta résurrection, le Christ Dieu de nos pères.

    Aujourd'hui les Anges descendant du ciel disent aux hommes : Le crucifié est ressuscite, et il vous fait ressusciter avec lui.

    Aujourd'hui, par ta sainte résurrection, ô Christ, tu as changé la Phase des misères d'Israël dans la Pâque qui sauve les âmes.

    Aujourd'hui, en place du sang des agneaux sans raison, tu nous as donné, ô Agneau de Dieu, ton sang qui opère le salut.

    Aujourd'hui, à la place du rachat des premiers-nés, tu as substitué le rachat des captifs, toi qui es le premier-né d'entre les morts, les prémices de la vie à ceux qui dormaient.

    Aujourd'hui les Anges dans les cieux partagent la joie des hommes ; ils descendent des régions célestes, et viennent dire à ce monde: Triomphez maintenant ; le Christ est ressuscité d'entre les morts.

    Aujourd'hui l'Ange qui veille assis sur la pierre, faisait entendre sa voix éclatante aux saintes femmes qui portaient leurs parfums; il leur ordonnait d'aller dire aux disciples : Triomphez maintenant ; le Christ est ressuscité d'entre les morts.

    Aujourd'hui celui qui est la Pierre de la foi et Jean le bien-aimé couraient ensemble au sépulcre du ressuscité ; et racontant ce qu'ils ont vu, ils disent : Le Christ est ressuscité d'entre les morts.

    Aujourd'hui, nous aussi, dans notre allégresse, illuminons-nous des splendeurs d'une telle fête; Dieu est apaisé; donnons-nous le baiser avec amour, et crions ensemble : Le Christ est ressuscité d'entre les morts.

    (Hymne arménienne de Pâques)

  • « Lundi de Pentecôte »

    Comme prévu, les députés ont voté la proposition de loi UMP visant à rendre de nouveau le « lundi de Pentecôte » férié.

    Il reste aux catholiques à demander que le « lundi de Pentecôte », qui n’est rien d’autre qu’un lundi ordinaire dans le calendrier de Paul VI, redevienne liturgiquement le lundi de Pentecôte. Car c’est la seule raison qu’il soit férié...

  • La femme du petit matin et du juste pressentiment

    Au matin de Pâque, Marie-Madeleine découvrira un corps glorifié. Elle aura bien du mal à la reconnaître. Celui qu’elle prend pour le jardinier devra l’appeler par son nom pour qu’elle l’identifie.

    Ce qu’elle découvre, c’est un corps qui a transité par la mort et qui en garde les cicatrices. Les blessures sont devenues stigmates. Elles ont été traversées par l’Amour. (…)

    Ce corps dénudé et crucifié qu’elle est venu tôt matin parfumer.

    Ce corps transfiguré, qu’elle voudrait saisir et retenir dans son élan vers le Père et comme contenir, ne lui appartient par car il est à l’Église.

    C’est ce sens du corps que Marie-Madeleine nous enseigne aujourd’hui. Le corps qui est révélation de la personne, de son intériorité, de son mystère. Ce corps fait pour le don de soi. Ce corps fait pour la gloire depuis que le Fils fait chair est ressuscité. (…)

    Il y a deux manières d’aller au Christ :

    - Une manière masculine, celle de Pierre, faite de détermination, d’engagement volontaire et résolu. « On retrousse les manches ». Mais nous en découvrons les limites. Au pied de la croix, il ne s’agit plus de faire, mais de se laisser faire. Cette manière masculine est marquée par le reniement, la trahison et l’abandon.

    - Il y a une manière féminine de suivre le Christ. Plus intuitive, plus perspicace, plus disponible, plus en creux parce que plus intérieure : - Celle de Marie, la Mère de Jésus, terre d’accueil de la grâce ; - Celle des saintes femmes ; - Celle de Marie-Madeleine : Marie-Madeleine a le visage du désir, et Jésus a allumé un feu dans son coeur ; elle est la femme du petit matin et du juste pressentiment, l’apôtre des apôtres.

    À travers l’accueil, l’écoute, la liturgie, la prédication et le témoignage évangélique de votre charité fraternelle, à l’école de saint Dominique, votre mission sera donc d’exalter la beauté, la bonté et la vérité du message du Dieu de toute miséricorde que Marie-Madeleine ne cesse depuis 2000 ans de désigner, elle, par qui, comme le chante avec fierté un cantique local, Jésus est né en Provence.

    (Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon, homélie à la Sainte-Baume, le 22 juillet 2002.)

  • L’ennemi écrasé par l’humilité

    D'un seul signe de votre redoutable majesté, vous pouviez briser notre ennemi : vous avez préféré l'abattre par votre propre humiliation. Ainsi vous nous avez fait voir que la tyrannie des princes de l'air, qui sont nos ennemis, n'a rien d'irrésistible en présence de votre majesté, lorsque vous n'avez eu besoin que de nos faibles membres pour réduire à néant tout l'orgueil de votre ennemi. Ce superbe adversaire a senti en gémissant toute la profondeur de sa chute, quand il a vu que c'était par l'humilité même qu'il était écrasé. La Sagesse divine a voulu vaincre de cette manière la ruse de l'ancien serpent : ne voulant pas user de violence contre lui, mais plutôt le renverser légalement. Il se vantait de posséder avec justice l'homme transgresseur de la loi divine, parce qu'il l'avait rendu captif, pour prix de sa docilité ; mais il lui a fallu se reconnaître dépossédé par une sentence juste, le jour où il a osé faire périr celui duquel il n'avait rien à réclamer. C'est avec raison qu'il a été privé du pécheur dont il s'était rendu le maître, lorsqu'il n'a pas craint de mettre à mort, par le supplice de la croix, l'Agneau divin qui ôte les péchés du monde. La croix a brisé les chaînes de l'enfer ; elle a renversé les droits de Satan. Désormais ceux qui croient au Christ émigrent vers le ciel avec le Christ ; et ceux-là demeurent en proie aux tourments de l'enfer auxquels il a plu de se laisser dévorer par le diable.

    (Extrait de la préface de Pâques de l’Eglise gothique d’Espagne, citée par Dom Guéranger)

  • Il a triomphé du démon en prenant ses armes

    Il a triomphé du démon par les moyens mêmes avec lesquels le démon nous avait vaincus ; il a pris ses propres armes pour le combattre. Ecoutez comment: Une vierge, le bois, la mort, avaient été les moyens et les instruments de notre défaite. La vierge était Eve, qui n'avait pas encore connu Adam, lorsqu'elle fut trompée par le démon; le bois était l'arbre, et la mort, la peine imposée au premier homme. Voyez-vous comment une vierge, le bois et la mort ont été les moyens et les instruments de notre défaite? voyez comment ils sont devenus ensuite les principes et les causes de notre victoire. Marie a remplacé Eve; le bois de la croix, le bois de la science du bien et du mal ; la mort de Jésus-Christ, la mort d'Adam. Vous voyez que le démon a été vaincu par les moyens mêmes avec lesquels il avait triomphé. Le démon avait renversé Adam avec le bois de l'arbre, Jésus-Christ a terrassé le démon avec le bois de la croix. Le bois de l'arbre a jeté les hommes dans l'abîme, le bois de la croix les en a retirés. Le bois de l'arbre a dépouillé l'homme de ses privilèges, et l'a enfermé comme un vaincu et un captif dans l'obscurité d'une prison; le bois de la croix a élevé Jésus-Christ, et  l'a montré à toute la terre, nu, cloué, et vainqueur. La mort d'Adam s'est étendue sur ceux qui sont venus après lui; la mort de Jésus-Christ a rendu la vie à ceux qui étaient nés avant lui. Qui racontera les œuvres de la puissance du Seigneur, et qui fera entendre toutes ses louanges? Lorsque nous étions tombés, nous avons été relevés, de vaincus nous sommes devenus victorieux, nous sommes passés de la mort à l'immortalité.

    (Saint jean Chrysostome, homélie sur Pâques)