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Liturgie - Page 420

  • 6e jour dans l’octave de Noël

    Considérons, dans ce sixième jour de la Naissance de notre Emmanuel, le divin Enfant étendu dans la crèche d’une étable, et réchauffé par l’haleine de deux animaux. Isaïe l’avait annoncé : Le bœuf, avait-il dit, connaîtra son maître, et l’âne la crèche de son seigneur ; Israël ne me connaîtra pas. (I, 3.) Telle est l’entrée en ce monde du grand Dieu qui a fait ce monde. L’habitation des hommes lui est fermée par leur dureté et leur mépris : une étable lui offre seule un abri hospitalier, et il vient au jour dans la compagnie des êtres dépourvus de raison.

    Mais ces animaux sont son ouvrage. Il les avait assujettis à l’homme innocent. Cette création inférieure devait être vivifiée et ennoblie par l’homme ; et le péché est venu briser cette harmonie. Toutefois, comme nous l’enseigne l’Apôtre , elle n’est point restée insensible à la dégradation forcée que le pécheur lui fait subir. Elle ne se soumet à lui qu’avec résistance (Rom. VIII, 20) ; elle le châtie souvent avec justice ; et au jour du jugement, elle s’unira à Dieu pour tirer vengeance de l’iniquité à laquelle trop longtemps elle est demeurée asservie. (Sap. V, 21.)

    Aujourd’hui, le Fils de Dieu visite cette partie de son œuvre ; les hommes ne l'ayant pas reçu, il se confie à ces êtres sans raison ; c’est de leur demeure qu’il partira pour commencer sa course ; et les premiers hommes qu’il appelle à le reconnaître et à l’adorer, sont des pasteurs de troupeaux, des cœurs simples qui ne se sont point souillés à respirer l’air des cités.

    Le bœuf, symbole prophétique qui figure auprès du trône de Dieu dans le ciel, comme nous l’apprennent à la fois Ézéchiel et saint Jean, est ici l’emblème des sacrifices de la Loi. Sur l’autel du Temple, le sang des taureaux a coulé par torrents ; hostie incomplète et grossière, que le monde offrait dans l’attente de la vraie victime. Dans la crèche, Jésus s’adresse à son Père et dit : Les holocaustes des taureaux et des agneaux ne vous ont point apaisé ; me voici. (Hebr. X, 6.)

    Un autre Prophète annonçant le triomphe pacifique du Roi plein de douceur, le montrait faisant son entrée dans Sion sur l’âne et le fils de l’ânesse. (Zachar. IX, 9.) Un jour cet oracle s’accomplira comme les autres ; en attendant, le Père céleste place son Fils entre l’instrument de son pacifique triomphe et le symbole de son sacrifice sanglant.

    Dom Guéranger

  • Dimanche dans l’octave de Noël

    La messe de ce dimanche est en quelque sorte la quatrième messe de Noël.

    L’introït est très impressionnant (c'est aussi l'antienne du Benedictus aux laudes) :

    Dum médium siléntium tenérent ómnia, et nox in suo cursu médium iter háberet, omnípotens Sermo tuus, Dómine, de cælis a regálibus sédibus venit.

     Traduction littérale : « Tandis que tout tenait le milieu du silence, et que la nuit dans sa course était au milieu de son chemin, ta Parole, Seigneur, est venue des trônes royaux. »

    Le texte de la Vulgate (qui n’est pas de saint Jérôme) dit « Sermo », mais le texte grec dit bien « Logos ». Il s’agit du Verbe. Or, dans le contexte du livre de la Sagesse, il s’agit de l’Ange exterminateur qui tue tous les premiers nés de l’Egypte. Cet Ange « Logos » est Jésus qui délivre le peuple d’Egypte, comme le souligne saint Jude dans son épître. Il ne vient pas tuer les premiers nés, il est le Premier né d’une multitude de frères qu’il vient sauver.

    Le graduel et l'alléluia évoquent la royauté de celui qui vient de naître, royauté pleine de gloire, de force et de beauté.

    L’antienne d’offertoire (qui comme l'alléluia est celle de la messe de l'aurore) évoque le Verbe créateur : celui qui vient de naître est de toute éternité. Il a affermi le globe de la terre et en a fait son trône depuis lors.

    Et l’antienne de communion, in fine, nous ramène à l’histoire de la nativité : alors que la sainte famille s’est réfugiée en Egypte, l’ange dit à Joseph de ramener l’enfant et sa mère dans le pays d’Israël, car ceux qui voulaient le tuer sont morts.

    La péricope évangélique de ce dimanche est également étonnante. C’est la suite de l’évangile du 2 février. La deuxième partie de l’épisode de la Présentation au Temple. Mais dépourvue de tout repère de temps et de lieu.

    « Joseph et Marie, la mère de Jésus, étaient dans l’étonnement pour les choses que l’on disait de lui. » Cette première phrase peut donc s’appliquer aux bergers, aux mages, à tous ceux qui vinrent à Bethléem, ainsi qu’à ceux qui vont dire quelque chose dans la suite de cet évangile : Siméon et Anne, et aussi (comme le suggérera l’antienne de communion) aux Egyptiens et aux Juifs d’Egypte qui auront rencontré, nourri, hébergé la sainte famille. Et il n’y a pas de raison de s’arrêter là. Joseph et Marie auront de quoi être dans l’étonnement jusqu’au Calvaire et à la Résurrection.

    Cet évangile est d’ailleurs l’occasion d’entendre la célèbre prophétie de Siméon disant à Marie qu’un glaive transpercera son âme. Et c’est aussi l’occasion de remarquer ce qui, dans ce riche récit, passe souvent inaperçu : la vieille prophétesse Anne « se mit à parler de lui à tous ceux qui attendaient la rédemption d’Israël ». La bonne nouvelle annoncée par les anges le jour de Noël a déjà trouvé une voix pour la propager.

     

    Corrigendum (2021...), surtout de mes réponses aux commentaires. Les premiers pères de l'Eglise employaient très souvent le mot "Sermo" pour désigner le Verbe, parce que Sermo désignait la parole de Dieu dans les vieilles latines. Le mot Verbum ne s'est imposé qu'ensuite (malgré le Prologue de saint Jean).

  • Les Saints Innocents

    Salvete, flores martyrum,
    quos lucis ipso in limine
    Christi insecutor sustulit
    ceu turbo nascentes rosas.

    Vos prima Christi victima,
    grex immolatorum tener,
    aram sub ipsam simplices
    palma et coronis luditis.

    Jesu, tibi sit gloria,
    qui natus es de Virgine,
    cum Patre et almo Spiritu,
    in sempiterna saecula. Amen.

    Salut, ô fleurs des Martyrs ! que, sur le seuil même de la vie, un fer cruel a moissonnés, comme la tempête brise des roses naissantes.

    Premières victimes du Christ, tendre troupeau d’enfants immolés ! sous l’autel, avec simplesse, vous vous jouez dans vos palmes et vos couronnes.

    A vous soit la gloire, ô Jésus ! qui êtes né de la Vierge ; gloire au Père et au Saint-Esprit dans les siècles éternels ! Amen.

    Hymne des vêpres, de Prudence ; traduction dom Guéranger.

  • Saint Jean

    Genite ingeniti Filius Dei summi, qui sacrum illud arcanum pectoris tui dilecto tuo Joanni Apostolo reserasti, cum in sinu tuo recubans Evangelii sui fluenta ex ipso pectoris tui fonte haurire promeruit, tu nos intuere propitius, ut per te abdita cognoscamus, per te bona quae manifesta sunt impleamus ; reserans nobis pectoris tui occulta, quibus possimus cognoscere, et conditionis nostrae infirmitatem, et ad tuae divinitatis pervenire cognitionem ; manifestans de te quid amemus, indicans de nobis quid corrigamus ; quo hujus dilecti tui suffragiis, moribus nostris in melius commutatis, aufugiat pestis, dispereat languor, pellatur mucro ; quidquid adversum est fidei christianae intereat, quidquid prosperum, convalescat ; arceantur fames, sedentur lites, haeresum obtrudantur fautores ; foecundetur frugibus terra, vestiatur virtutibus anima, atque cuncta nobis in commune proveniant bona ; quo tibi Deo nostro fideliter servientes, et his sine peccato utamur concessis, et post deliciis fruamur aeternae possessionis. Amen.

    Fils engendré du Dieu souverain et non engendré, qui avez ouvert à votre bien-aimé Apôtre Jean les divins secrets de votre cœur, lorsque, reposant sur votre poitrine, il lui fut permis d’y puiser les eaux vives de son Évangile : daignez nous regarder favorablement, afin que, par vous, nous connaissions les choses secrètes, et que, par vous, nous accomplissions le bien qui nous est manifesté. Dévoilez-nous les mystères cachés dans votre sein, afin que nous puissions comprendre l’infirmité de notre condition, et parvenir à la connaissance de votre divinité. Manifestez-nous sur vous-même ce que nous devons aimer ; et indiquez-nous, sur nous-mêmes, ce que nous devons corriger. Par le suffrage de ce disciple bien-aimé, que nos mœurs deviennent plus pures, que la peste soit éloignée, que les maladies soient dissipées, que le glaive soit repoussé. Que tout ce qui est contraire à la foi chrétienne soit détruit ; que tout ce qui lui est favorable prenne de l’accroissement. Que la famine s’éloigne, que les discussions s’apaisent, que les fauteurs de l’hérésie soient confondus. Que la terre soit féconde en moissons ; que nos âmes soient ornées de vertus ; enfin que l’ensemble de tous les biens nous advienne ; en sorte que, fidèlement attachés a votre service, ô notre Dieu ! nous usions de vos dons sans péché, et, après cette vie, nous jouissions des délices de votre éternelle possession. Amen.

    (Oraison de la liturgie mozarabe, traduction dom Guéranger)

  • Saint Etienne

    Hier nous avons célébré la naissance temporelle de notre Roi éternel, aujourd’hui nous célébrons la passion triomphante d’un soldat. Hier en effet, notre Roi, revêtu de notre chair, sortant du palais d’un sein virginal, a daigné visiter le monde : aujourd’hui le soldat, quittant la tente de son corps, monte en triomphateur dans le Ciel. Celui-là, conservant toute la majesté de la nature divine et éternelle et prenant l’humble vêtement de la chair, est entré dans le camp de ce siècle pour y combattre ; celui-ci, dépouillé du vêtement corruptible de son corps, est monté dans le palais du Ciel pour y régner éternellement. L’un est descendu couvert du voile de la chair ; l’autre est monté couronné de lauriers, conquis par l’effusion de son sang.

    Celui-ci est monté après avoir été lapidé par les Juifs, parce que celui-là est descendu à la joie des Anges. Hier, les saints Anges chantaient avec jubilation : Gloire à Dieu dans le ciel ; et aujourd’hui, ils ont reçu avec allégresse Étienne dans leur compagnie. Hier, le Seigneur est sorti du sein d’une vierge ; Aujourd’hui, le soldat est sorti de la prison de la chair. Hier, le Christ a été pour nous enveloppé de langes ; aujourd’hui, Étienne est revêtu par lui de la robe de l’immortalité. Hier, l’étroite crèche a porté le Christ enfant ; aujourd’hui, l’immensité du Ciel a reçu Étienne triomphant. Le Seigneur est descendu seul, pour en élever un grand nombre ; notre Roi s’est humilié, afin d’exalter ses soldats.

    Mais il nous est nécessaire, mes frères, de savoir de quelles armes Étienne était muni, pour pouvoir surmonter ainsi la cruauté des Juifs, et pour mériter un si glorieux triomphe. Étienne donc, pour mériter de recevoir la couronne que signifie son nom (1) ; avait pour armes la charité, et par elle, il était partout victorieux. Par charité envers Dieu, il ne céda point à la fureur des Juifs ; et par charité envers son prochain, il intercéda pour ceux qui le lapidaient. Par charité, il reprenait ceux qui erraient, pour les faire rentrer dans la bonne voie ; il priait, par charité, pour ceux qui le lapidaient, afin qu’ils ne fussent point punis. Armé de cette force de la charité il vainquit Saul, qui sévissait alors cruellement contre l’Église, et mérita d’avoir pour compagnon dans le Ciel, celui qu’il avait eu pour persécuteur sur la terre.

    Saint Fulgence (lecture des matines)

    (1) Etienne, c’est Stephanus, en grec στέφανος, stephanos, qui veut dire couronne.

  • Nativité du Seigneur

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    Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur * en exposant le mystère de ce jour. * Le mur de séparation est renversé; * le glaive flamboyant est déposé, * les Chérubins ne gardent plus l'arbre de vie; * et moi, je participe aux délices du Paradis * dont la désobéissance m'avait exclu, * car l'Icône immuable du Père divin, * l'empreinte de son éternité, * prend forme d'esclave en naissant * d'une Mère vierge, sans subir de changement, * et le Dieu véritable demeure ce qu'il était, * assumant ce qui lui était étranger, * l'humanité, par amour des hommes; * aussi chantons à notre Dieu: * Toi qui es né de la Vierge, aie pitié de nous. (2 fois)

    Naissant de la Vierge sainte, le Seigneur * illumine l'univers; * les Bergers passent la nuit dans les champs, * les Mages se prosternent devant Dieu, * les Anges le chantent dans les cieux, * tandis qu'Hérode est troublé, * car Dieu est apparu dans la chair * comme Sauveur de nos âmes. (2 fois)

    Ton règne, Ô Christ notre Dieu, * est un règne pour les siècles, * ton empire, pour les âges des âges. * Toi qui pris Chair du saint Esprit * et de la toujours-vierge Marie, * tu as fait luire sur nous ta clarté * en ton avènement, Ô Christ notre Dieu; * lumière de lumière et le reflet du Père, * tu as illuminé toute la création. * Tout ce qui vit et respire te loue, * marque du Père en sa divine splendeur. * Toi dont l'existence précède les temps * et qui, né d'une Vierge, as brillé comme Dieu, * Seigneur Jésus, aie pitié de nous.

    Ô Christ, que pouvons-nous t'offrir en présent * pour être apparu sur terre en notre humanité? * Chacune de tes créatures, en effet, * exprime son action de grâce en t'apportant: * les Anges, leur chant, * le Ciel, une étoile, * les Mages, leurs cadeaux, * les Bergers, l'émerveillement, * la Terre, une grotte, * le Désert, une crèche * et nous-mêmes une Mère vierge. * Dieu d'avant les siècles, aie pitié de nous.

    Gloire au Père ... Maintenant ...

    Auguste, régnant seul sur le monde habité, * fit cesser la multitude des pouvoirs temporels * et ton incarnation de la Vierge immaculée fit cesser la multitude des faux-dieux; * de même que toutes les cités * furent soumises à un royaume universel, * de même toutes les nations crurent en un seul Dieu souverain; * et tandis que les peuples furent recensés sur l'ordre de César, * nous les fidèles, c'est au nom de notre Dieu, * au registre de la divinité, * qu'en ton incarnation nous fûmes inscrits. * Grande est ta miséricorde, Seigneur, gloire à toi.

    Liturgie byzantine, premières vêpres de Noël, lucernaire.

    Icône d’André Roublev.

  • Vigile de la Nativité du Seigneur

    Hódie sciétis, quia véniet Dóminus et salvábit nos : et mane vidébitis glóriam ejus. (1)

    Aujourd’hui, vous saurez que le Seigneur va venir et qu’il nous sauvera. Et demain matin, vous verrez sa gloire.

    Tóllite portas, principes, vestras : et elevámini, portæ æternáles, et introíbit Rex glóriæ. (2)

    Portes, relevez vos frontons ! Soulevez-vous, portes éternelles, et le Roi de gloire fera son entrée.

    Revelábitur glória Dómini : et vidébit omnis caro salutáre Dei nostri. (3)

    La gloire du Seigneur sera révélée, et toute chair verra le Sauveur que Dieu nous envoie.

    Crástina die delébitur iníquitas terræ : et regnábit super nos Salvátor mundi. Allelúia. (4)

    Demain sera effacée l’iniquité de la terre et sur nous régnera le Sauveur de l’Univers. Alléluia.

     (1) Invitatoire des matines, introït de la messe, première partie du graduel et deuxième antienne des heures, inspiré d’Exode 16, 6-7.

    (2) Antienne de l’offertoire, psaume 23, 7.

    (3) Antienne de la communion, Isaïe 40, 5.

    (4) Quatrième antienne des heures et Alléluia de la messe quand elle tombe le dimanche, inspiré de Daniel 9, 24 et Michée 4, 7.

  • « Nihil operi Dei praeponatur »…

    On lira chez Benoît et moi une très émouvante et instructive interview de Mgr Alfred Xuereb.

    Je retiens ici le propos significatif d’un prêtre disant à Benoît XVI qu’il n’a pas toujours le temps de dire le bréviaire parce qu’il doit s’occuper de beaucoup de fidèles.

    La réponse de Benoît XVI est évidemment excellente : « Ton soin pastoral est très louable, mais rappelle-toi que quand tu pries le bréviaire aussi, tu fais un acte pastoral, parce que tu pries pour tes paroissiens. Tout comme il est important d'aider une personne en l'écoutant et en faisant des choses concrètes pour venir à sa rencontre, il est tout aussi important de l'aider et de la soutenir avec ta prière. Cela, les paroissiens l'apprécient beaucoup, s'ils viennent à l'apprendre. »

    Mais il convient d’ajouter une précision. Conformément à ce qui est pour moi le seul élément antitraditionnel (et anti-œcuménique) de Vatican II, ce que certains appellent encore le « bréviaire » et qui n’est plus que la « liturgie des heures » a été globalement divisé par quatre : les 150 psaumes qu’on disait dans la semaine sont répartis sur quatre semaines. On a fait cela parce que les prêtres disaient qu’ils n’avaient pas le temps.

    On a divisé par quatre et des prêtres disent encore qu’ils n’ont pas le temps…

    Ces prêtres n’ont pas le temps pour la prière… et ils s’imaginent pouvoir avoir un apostolat fécond… alors que c’est la première explication de leur stérilité.

    Au XVIe siècle déjà des prêtres avaient fait valoir qu’ils n’avaient pas le temps, et l’on avait fabriqué un bréviaire plus court. Et saint François Xavier, rapporte son biographe Tursellini, « fournit un grand exemple de religion au sujet de l'office divin, si l'on considère la licence de ces temps. On venait de publier un nouveau bréviaire à trois leçons, appelé le bréviaire de Sainte-Croix, et destiné au soulagement des gens occupés. On en avait dès le commencement concédé l'usage à François, à cause de ses travaux : mais il ne voulut jamais user de cette permission, malgré ses soins immenses et ses affaires si compliquées ; il récita constamment l'ancien bréviaire à neuf leçons, quoiqu'il fût beaucoup plus long ».

    La règle de saint Benoît dit : « Nihil operi Dei praeponatur ». Ne rien préférer à l’œuvre de Dieu, ne rien trouver de plus urgent et de plus important que l’office divin. Et cela ne vaut pas que pour les moines.

     

  • O Emmanuel

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    O Emmanuel, notre Roi et notre Législateur, Attente des nations et leur Sauveur : venez nous sauver, Seigneur notre Dieu.

  • 4e dimanche de l’Avent

    La messe, dans sa composition actuelle, est un sommaire de tout l’Avent. Une fois encore se présentent à nos yeux les trois prédicateurs de l’Avent et nous entendons les paroles typiques qui, pendant tout l’Avent, ont si souvent retenti à nos oreilles. Isaïe répète son « Cieux répandez votre rosée », Jean le Baptiste nous dit encore « Préparez les voies », et nous offrons à Marie la « salutation angélique ».

    Le Prophète Isaïe se tient au seuil (Introït). C’est la place qui lui convient, car il appartient précisément à l’Ancienne Alliance. Nous entendons encore de sa bouche l’immortel appel de l’Avent : « Cieux répandez votre rosée et faites pleuvoir le Juste... ». Ce fut le premier stade et l’impression fondamentale de l’Avent. Nous entrons dans la nef de la maison de Dieu. Nous trouvons devant nous le second prédicateur de l’Avent, le Baptiste. Il marche devant le Seigneur, il conduit l’Époux (le Christ) à son Épouse (l’Église). Il est aussi celui qui crie dans le désert : « Préparez les voies du Seigneur. » Dans la Messe, c’est lui qui domine l’office de la lecture. C’est son véritable rôle, car sa prédication de pénitence est la grande tâche morale de l’Avent.

    Au commencement de l’Offrande, Marie nous conduit enfin à l’autel. Elle se tient déjà dans le sanctuaire. Elle aussi est à la place qui lui convient. Isaïe en effet est Prophète, il se tient encore devant des portes fermées, sur le seuil ; le Baptiste est prédicateur de pénitence et sa place est sur l’ambon de l’avant-messe. Mais Marie incorpore la grâce ; elle nous conduit vers l’autel, sur lequel le Rédempteur descend comme il descendit dans le sein de la Vierge quand l’ange vint la saluer. C’est là le plus haut point de l’Avent ; ce sont les préliminaires de la fête de Noël. Dans le saint sacrifice et dans la communion, l’Église et l’âme sont assimilées mystiquement à la Mère de Dieu, nous devenons nous aussi des porteurs du Christ, qui doit spirituellement être enfanté en nous le jour de Noël. Ces trois figures de l’Avent nous enseignent aussi finalement le sens profond de la liturgie de la messe et du bréviaire : Isaïe représente les matines de nuit, Jean l’avant-messe, Marie le sacrifice de la messe.

    Dom Pius Parsch

    *

    O Rex gentium

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    O Roi des nations, et objet de leurs désirs, pierre angulaire, qui réunissez en vous les deux peuples : venez et sauvez l’homme, que vous avez formé du limon.