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Liturgie - Page 423

  • Premier dimanche de l’Avent

    Écoutons ces premiers accents, ces premiers accords. Les antiennes des Vêpres nous donnent l’image exacte de tout le temps. Nous ne devons pas réciter ces antiennes d’une manière superficielle, elles donnent la note fondamentale du chant qui doit nous accompagner pendant tout l’Avent. Ces antiennes, le dimanche, sont chantées quatre fois : aux premières et aux secondes Vêpres, à Laudes et aux petites Heures ; bien plus, nous les récitons encore pendant la semaine suivante aux stations du jour (de Prime à None). Il en est de même pour les antiennes des dimanches suivants, dont le contenu est tout à fait semblable. C’est pourquoi il me semble que rien n’est meilleur pour entrer dans la vie, la pensée et le chant de l’Avent, que de répéter sans cesse ou même de chanter ces antiennes. C’est pourquoi nous les reproduisons dès le début de l’Avent.

    In illa die stillabunt montes dulcedinem et colles fluent lac et mel, Alleluia.

    En ce jour les montagnes distilleront la suavité et les collines laisseront couler le lait et le miel, Alléluia. (Joël 3, 18)

    Jucundare, filia Sion et exsulta satis, filia Jerusalem, Alleluia.

    Réjouis-toi, fille de Sion, et tressaille d’allégresse, fille de Jérusalem, Alléluia. (Zacharie 9, 9)

    Ecce Dominus veniet ; et omnes sancti ejus cum eo : et erit in die illa lux magna, Alleluia.

    Voici que le Seigneur va venir et tous ses saints avec Lui ; et dans ce jour se lèvera une grande lumière, Alléluia. (Zacharie 14, 5)

    Omnes sitientes, venite ad aquas : quaerite Dominum dum inveniri potest, Alleluia.

    Vous tous qui avez soif, venez à la source, cherchez le Seigneur tant qu’on peut le trouver, Alléluia. (Isaïe 55, 1)

    Ecce veniet Propheta magnus et ipse renovabit Jerusalem, Alleluia.

    Voici que vient le grand Prophète et il créera une Jérusalem nouvelle, Alléluia.

    Les antiennes de l’Avent ont un caractère très accusé, comme on n’en trouve pas d’exemple dans l’année liturgique. Celui qui est familier avec elles et possède leur mélodie dans l’oreille le sentira, avant même de pouvoir en donner les raisons. On perçoit le souffle de l’Esprit de Dieu même dans les mélodies de la sainte liturgie. — Le caractère dominant des antiennes de l’Avent est la joie : 1° tantôt une gaieté enfantine, 2° tantôt la joie profonde de la contemplation, 3° tantôt la joie stupéfaite et admirative, le saisissement devant la grandeur du Roi qui va venir.

    Dom Pius Parsch

     

  • Sandro Magister propagandiste du plain chant

    Hier, sur son blog en français, Sandro Magister annonçait qu’il allait mettre en ligne six introït grégoriens, ceux des dimanches de l’Avent, de Noël et de l’Epiphanie. Avec chaque fois l’enregistrement de la pièce par les Cantori Gregoriani de Fulvio Rampi, la partition tirée du "Graduale Romanum Triplex", la traduction du texte latin, et un guide d’écoute rédigé par Fulvio Rampi.

    Et il publiait déjà un texte de Fulvio Rampi expliquant ce qu’est le plain chant et pourquoi il est indispensable à la liturgie latine.

    Aujourd’hui, veille du premier dimanche de l’Avent, il publie donc l’introït de ce dimanche: texte, traduction, partition, explications, enregistrement.

    On lit avec intérêt l’explication donnée par Fulvio Rampi, encore qu’elle soit sommaire, et on écoute avec intérêt son interprétation, encore qu’elle soit bien plus « musicologique » que liturgique, et ne corresponde pas exactement avec la partition…

    Quoi qu’il en soit bravo et merci à Sandro Magister.

  • Saint André

    Parce que Jean était ainsi « l’ami de l’Époux », il ne cherchait pas sa propre gloire, mais il rendait témoignage à la vérité. A-t-il voulu retenir près de lui ses disciples et les empêcher de suivre le Seigneur ? Au contraire, il leur montra celui qu’ils devaient suivre ; car ils considéraient leur maître comme étant l’Agneau. Mais lui : Pourquoi portez-vous sur moi votre attention ? Je ne suis point l’Agneau ; « le voilà, l’Agneau de Dieu. » Auparavant il avait déjà dit à son sujet : « Voici l’Agneau de Dieu » Et de quelle utilité nous est l’Agneau de Dieu ? Voici, ajoute-t-il, celui qui ôte le péché du monde. « Ayant ouï cela, les deux disciples qui étaient avec Jean suivirent Jésus.

    Voyons la suite : « Voici l’Agneau de Dieu », c’est Jean qui le proclame. « Les deux disciples l’entendirent parler ainsi et suivirent Jésus », Ils ne le suivirent pas encore comme pour s’attacher à sa personne ; le moment où ils devinrent définitivement ses disciples nous est connu, car Jésus les appela lui-même, alors qu’ils se trouvaient dans leur barque. En effet, l’un de ces deux disciples était André, comme vous venez de l’entendre ; or, André était le frère de Pierre, et nous savons par l’Évangile que, le Seigneur ayant vu Pierre et André dans leur barque, les appela en disant : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Et dès ce moment, ils s’attachèrent à lui pour ne plus le quitter. »

    Si donc, maintenant, ces deux disciples suivent Jésus, ils ne le suivent pas encore comme ne le devant point quitter ; mais ils voulaient voir où il habitait et pratiquer ce qui est écrit : « Que ton pied use le seuil de sa porte ; va le trouver assidûment dès le point du jour et instruis-toi de ses préceptes » (Ecclésiastique 6, 35-36). Jésus leur montra où il demeurait ; ils y allèrent, et restèrent avec lui (ce jour-là). Quelle heureuse journée ils passèrent ! Quelle heureuse nuit ! Qui nous dira ce qu’ils ont recueilli de la bouche du Seigneur ? Édifions aussi nous-mêmes et préparons en notre cœur, une maison où le Sauveur vienne nous enseigner et s’entretenir avec nous.

    Saint Augustin, traité 7 sur saint Jean, lecture des matines de la Vigile de saint André, hélas supprimée en 1955.

  • Jésus le grand prêtre

    Aujourd’hui c’est, aux matines, le tour du livre de Zacharie, le prophète des Rameaux, des 30 deniers et du coup de lance (notamment). Avec aussi cet étonnant chapitre 3 :

    Le Seigneur me fit voir Jésus, le grand prêtre, debout devant l'Ange du Seigneur; et Satan se tenait à sa droite pour s'opposer à lui. Et le Seigneur dit à Satan: Que le Seigneur te réprime, Satan! que le Seigneur te réprime, Lui qui a élu Jérusalem! Celui-ci n'est-il pas un tison tiré du feu?

    Or, Jésus était couvert de vêtements souillés, et il se tenait debout devant l'Ange.

    Et l'Ange, prenant la parole, dit à ceux qui étaient debout devant Lui: Otez-lui ses vêtements souillés. Et Il dit à Jésus: Voici, Je t'ai enlevé ton iniquité, et Je t'ai revêtu d'habits de rechange.

    Et Il dit: Mettez sur sa tête une tiare pure. Et ils mirent sur sa tête une tiare pure, et ils le revêtirent d'un vêtement; et l'Ange du Seigneur se tenait là.

    Et l'Ange du Seigneur fit à Jésus cette déclaration et dit:

    Ainsi parle le Seigneur des armées: Si tu marches dans Mes voies et si tu observes Mes ordres, toi aussi tu jugeras Ma maison, et tu garderas Mes parvis, et Je te donnerai pour marcher avec toi, quelques-uns de ceux qui sont maintenant ici.

    Ecoute, Jésus, grand prêtre, toi et tes amis qui sont auprès de toi, car ce sont des hommes qui figurent l'avenir; voici, Je vais amener Mon Serviteur l'Orient.

    Car voici la pierre que j'ai mise devant Jésus: il y a sept yeux sur cette seule pierre. Voici, Je graverai Moi-même ce qui doit y être gravé, dit le Seigneur des armées, et J'enlèverai en un jour l'iniquité de ce pays.

    Et ce jour-là, dit le Seigneur des armées, l'ami appellera son ami sous la vigne et sous le figuier.

    (Traduction Fillion)

    [Jésus était effectivement le nom du grand prêtre lors du retour de la captivité de Babylone – de même que Jésus était effectivement le nom du chef qui fit entrer les Hébreux dans la terre promise. Il est dommage de les appeler « Josué » pour les distinguer du Christ, alors qu’ils en sont de remarquables préfigurations. Rappelons que Jésus veut dire: "Dieu sauve".]

  • Bâtissez ma maison

    Les deux dernières semaines de l’année liturgique, l’Eglise lit aux matines les douze « petits prophètes ». Aujourd’hui c’est le tour d’Aggée, dont voici le premier chapitre (qui est la moitié du livre…) :

    La seconde année du roi Darius, le sixième mois, le premier jour du mois, la parole du Seigneur fut adressée, par l'intermédiaire du prophète Aggée, à Zorobabel, fils de Salathiel, chef de Juda, et à Jésus, fils de Josédec, grand prêtre, en ces termes:

    Ainsi parle le Seigneur des armées: Ce peuple dit: Le temps de bâtir la maison du Seigneur n'est pas encore venu.

    Alors la parole du Seigneur fut adressée, par l'intermédiaire du prophète Aggée, en ces termes:

    Est-ce le temps pour vous d'habiter dans des maisons lambrissées, pendant que cette maison est détruite?

    Voici donc ce que dit le Seigneur des armées. Appliquez vos cœurs à considérer vos voies.

    Vous avez semé beaucoup, et vous avez peu recueilli; vous avez mangé, et vous n'avez pas été rassasiés; vous avez bu, et vous n'avez pas été désaltérés; vous vous êtes vêtus, et vous n'avez pas été réchauffés; et celui qui a amassé de l'argent l'a mis dans un sac percé.

    Ainsi parle le Seigneur des armées: Appliquez vos cœurs à considérer vos voies; montez sur la montagne, apportez du bois, bâtissez Ma maison, et elle Me sera agréable, et Je serai glorifié, dit le Seigneur.

    Vous avez compté sur beaucoup, et voici, vous avez eu moins; vous l'avez porté chez vous, et J'ai soufflé dessus. Et pourquoi? dit le Seigneur des armées. Parce que Ma maison est déserte, pendant que vous vous empressez chacun vers la sienne.

    C'est pour cela que les cieux ont été empêchés de vous donner leur rosée, et la terre a été empêchée de donner ses produits; et J'ai appelé la sécheresse sur la terre, sur les montagnes, sur le blé, sur le vin, sur l'huile, sur tout ce que le sol produit, sur les hommes, sur les bêtes, et sur tout le travail des mains.

    Zorobabel, fils de Salathiel, Jésus, fils de Josédec, grand prêtre, et tous les restes du peuple, entendirent la voix du Seigneur leur Dieu, et les paroles du prophète Aggée, que le Seigneur leur Dieu avait envoyé vers eux; et le peuple fut saisi de crainte devant le Seigneur.

    Et Aggée, messager du Seigneur, dit au peuple de la part du Seigneur: Je suis avec vous, dit le Seigneur.

    Et le Seigneur suscita l'esprit de Zorobabel, fils de Salathiel, chef de Juda, l'esprit de Jésus, fils de Josédec, grand prêtre, et l'esprit de tous les restes du peuple; et ils se mirent à travailler à la maison du Seigneur des armées, leur Dieu.

    (Traduction Fillion)

  • Saint Goustan

    Trouvé sur le "blog des deux îles".

    La Saint-Goustan est un peu le pardon de l’île d’Hoedic. Chaque année, le dernier dimanche de  novembre, une soirée de chants à La Trinquette précède une messe rassemblant tout le village, suivie d’une procession vers le grand feu de la Saint-Goustan, un apéritif offert par la paroisse et le repas des anciens.

    L’hagiographie dit que saint Goustan, originaire des Cornouailles anglaises, fut abandonné à Ouessant par des pirates saxons, en raison d’une blessure au pied. Goustan fut recueilli à Ouessant par Félix et l’accompagna, par la suite, lorsque Félix fût intronisé abbé de l’abbaye de Saint-Gildas-de-Rhuys. Goustan et Rioc (disciple et successeur de Félix) s'installèrent à Hoedic, territoire alors désert de l’abbaye de Saint-Gildas, pour fonder, avec quelques familles de la presqu’ile de Rhuys, une colonie et un prieuré.

    Au début des années 1890, le tombeau de saint Goustan (en l'église de Saint-Gildas de Rhuys) fut ouvert et ses os identifiés par sa blessure au pied. Le 27 novembre 1896, l’abbé Le Vu, recteur d’Hoedic, procèda à la translation d’une relique du saint à Hoedic. Il dota aussi le chœur de l’église de superbes vitraux évoquant la vie de Goustan. De cette époque date la célébration du saint à Hoedic... 

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  • Saint Silvestre, abbé

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    Vies des Pères, des Martyrs et des autres principaux Saints, ouvrage traduit librement de l'anglais, d'Alban Butler,, par l'Abbé Godescard, chanoine de Saint-Honoré, nouvelle édition, 1811.

  • Sainte Catherine d’Alexandrie

    ℟. Virgo flagellatur, crucianda fame religatur, carcere clausa manet, lux cælica fusa refulget ; * Fragrat odor dulcis, cantant cæli agmina laudes.
    ℣. Sponsus amat sponsam, Salvator visitat illam. Fragrat odor dulcis, cantant cæli agmina laudes.
    Gloria Patri et Filio, et Spiritui Sancto.
    Fragrat odor dulcis, cantant cæli agmina laudes.

    La vierge est flagellée, chargée de liens elle est soumise au tourment de la faim, elle demeure emprisonnée, une lumière céleste emplit la prison de splendeur ; Un doux parfum se fait sentir, on entend les cantiques des phalanges des cieux. L’Époux aime l’épouse, elle reçoit la visite du Sauveur. Un doux parfum se fait sentir, on entend les cantiques des phalanges des cieux. Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Un doux parfum se fait sentir, on entend les cantiques des phalanges des cieux.

    (Troisième répons du deuxième nocturne, bréviaire dominicain ; traduction de l'Année liturgique.)

  • 27e et dernier dimanche après la Pentecôte

    N’est-ce pas un coup de maître de la part de l’Église de faire passer sous le regard de notre esprit, au dernier dimanche de l’année liturgique, l’acte final du drame de la rédemption, le retour du Christ ? Comment nous comporter devant ce grand événement qui doit nous intéresser tous puisque nous y assisterons tous ? Que dit l’histoire à ce sujet ? Nous pouvons distinguer trois périodes : celles du Christ, de l’antiquité chrétienne et du Moyen Age.

    a) Le Christ parle souvent de son retour ; et il le fait d’une façon particulièrement détaillée dans son grand discours eschatologique auquel est emprunté l’Évangile d’aujourd’hui. Le chrétien vivant avec l’Église devrait connaître ce discours, du moins son analyse. Le Christ n’entend pas alors satisfaire notre curiosité ; le but de son discours est de donner à la vie chrétienne un puissant développement. Il atteint, en effet, son point culminant dans cette pensée : l’heure de la fin est incertaine (cela est vrai aussi de la mort ; la mort est le retour du Christ pour chacun). La grande conséquence est celle-ci : « Nous devons être toujours prêts. Pour souligner plus fortement cette conséquence, le Christ emploie quatre paraboles qui toutes ont le même sens : celles du voleur, de l’intendant, des vierges sages et des vierges folles, et des talents.

    b) Quelle est l’attitude de l’antiquité chrétienne en face du retour du Christ ? Nous le savons. Elle attend le retour du Seigneur avec un ardent désir. Elle va, joyeuse, à la rencontre du Seigneur, avec la couronne des vierges et la palme des martyrs. Maranatha, c’est-à-dire : Viens, Seigneur, était le refrain de toutes ses prières.

    c) Tout autre est l’attitude du Moyen Age. Une crainte salutaire faisait trembler à la pensée du jugement dernier. Le « Dies irae » de la messe des morts nous donne une idée de l’intense émotion du Moyen Age. « Ah ! Que dirai-je, malheureux que je suis ? à quel défenseur me vouer, quand des justes eux-mêmes manquent d’assurance ?.. Je suis là en accusé ; la honte fait rougir mes joues... »

    d) Et nous ? L’antiquité avait le désir ; le Moyen Age, la crainte ; nous n’avons ni l’un ni l’autre. Nous ne parvenons pas à concevoir le désir ; la crainte ne remplit pas notre cœur. Nous n’avons plus l’enthousiasme de l’antique Église, mais nous n’avons pas non plus la foi naïve du Moyen Age. Que devons-nous faire ? Revenons à la pensée du Sauveur sur le jugement : Soyons toujours prêts ! La vie à la lumière du second avènement. Adaptons cette préoccupation à l’édifice divin de notre foi. Nous croyons au second avènement ; c’est aussi cette foi qui est l’objet des méditations de l’Église dans la liturgie. Comme elle nous rappelle ta possibilité de devenir, en considérant le second avènement, riches en fruits de bonnes œuvres, la possibilité de croître dans la patience et la persévérance (Ép.) ! En vérité, ce sont des pensées que nous ne pouvons jamais oublier ; l’Église fait succéder l’acte à la parole. Nous rappeler ces pensées était le but de l’avant-messe ; mais le Saint-Sacrifice met à notre portée, sous une forme mystique, le retour du Seigneur ; car le Saint-Sacrifice est déjà lui-même un retour du Seigneur ; à la vérité, sous une autre forme. C’est un retour par la grâce : « mes pensées sont des pensées de paix et non de châtiment. » Mais c’est aussi un jugement. Le jugement de punition, il l’a pris sur lui dans sa mort qui est maintenant commémorée. Pour lui l’arrêt de mort sur la croix ; pour nous cette parole : « Venez, les bénis de mon Père... »

    Dom Pius Parsch

     

  • Saint Clément Ier

    Extrait de son épître aux Corinthiens :

    Tous ne sont pas bons préfets, ni tribuns, ni centurions, ni officiers ; il ne se trouve dans un corps, ni cinquante préfets des soldats, ni cinquante officiers des grades suivants ; mais chacun dans son rang exécute les ordres du général ou des autres chefs.

    Les grands ne peuvent être sans les petits, ni les petits sans les grands. Partout cette fusion existe, elle est nécessaire pour le service. Voyons notre corps : la tête sans les pieds n’est rien, ni les pieds sans la tête ; les moindre parties sont utiles, nécessaires au corps entier : toutes conspirent au même but : sa conservation, et toutes dans cette vue sont soumises à une même dépendance.

    Qu’ainsi se conserve tout ce corps que nous formons en Jésus-Christ ; que chacun de nous soit soumis à son frère selon la mesure de grâce qui lui a été départie.

    Que le fort n’outrage point le faible, que le faible respecte le fort ; que le riche fasse du bien au pauvre, et que le pauvre rende grâce à Dieu de lui avoir donné le riche pour l’aider dans sa misère.

    Que le sage montre sa sagesse, non par de vains discours, mais par de bonnes œuvres ; que celui qui est vraiment humble ne se rende pas témoignage à lui-même, mais qu’il laisse ce soin à d’autres.

    Que celui dont le corps est pur ne s’enfle pas d’orgueil. Qu’il sache que c’est d’un autre que lui que vient le don de la continence.

    Rappelons-nous, mes frères, de quelle matière nous avons été formés, ce que nous étions, dans quel état nous sommes entrés dans ce monde, sortant comme d’un sépulcre et du sein des ténèbres.

    Le Dieu auteur de notre être nous a introduits dans ce monde, son ouvrage, où ses dons nous étaient préparés d’avance.

    Puisque nous avons tout reçu de lui, nous devons lui rendre grâce de tout : à lui donc la gloire dans tous les siècles des siècles.