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Liturgie - Page 421

  • O Oriens

    Aujourd’hui c’est la fête de l’apôtre Thomas.

    — Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets pas ma main dans son côté, je ne croirai pas.

    — Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté. Et ne sois plus un sans-foi (apistos), mais un qui a la foi (pistos).

    — Mon Seigneur et mon Dieu !

    — Parce que tu me vois, Thomas, tu crois ; bienheureux ceux qui ne voient pas vu et qui croient !

    *

    Aujourd’hui aux laudes on commémore l'Avent en annonçant que le Seigneur va venir « le cinquième jour » :

    Nolite timere : quinta enim die veniet ad vos Dominus noster.

    Ne craignez point : notre Seigneur viendra à vous dans cinq jours.

    *

    Aujourd’hui l’antienne du Magnificat est O Oriens :

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    O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice : venez et éclairez ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.


  • O Clavis David

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    O Clef de David, et sceptre de la maison d’Israël ; qui ouvrez, et nul ne peut fermer ; qui fermez, et nul ne peut ouvrir : venez, et tirez de la prison le captif qui est assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort.

  • O Radix Jesse

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    O Racine de Jessé, qui êtes comme l’étendard des peuples, devant qui les rois fermeront leur bouche, et dont les Nations imploreront le secours : venez nous délivrer, maintenant ne tardez plus.

  • O Adonai

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    O Adonaï, et Conducteur de la maison d’Israël, qui avez apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent, et lui avez donné la loi sur le Sinaï : venez pour nous racheter par la puissance de votre bras.

  • O Sapientia

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    O Sagesse, qui êtes sortie de la bouche du Très-Haut, atteignant d’une extrémité à une autre extrémité, et disposant toutes choses avec force et douceur : venez pour nous enseigner la voie de la prudence.

  • Saint Eusèbe de Verceil

    Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que le Père. Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IVe siècle - surtout avec saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur. Pour l'empereur, la foi arienne, plus simple, apparaissait politiquement plus utile comme idéologie de l'empire. Pour lui, ne comptait pas la vérité, mais l'opportunité politique: il voulait instrumentaliser la religion comme lien d'unité de l'empire. Mais ces grands Pères résistèrent en défendant la vérité contre la domination de la politique. C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres évêques d'Orient et d'Occident: comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers, comme Osius de Cordoue.

    A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un monastère  avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques. Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques.

    En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme. Il mit fin à l'exil de ces évêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. En 362, il fut envoyé par Anastase pour participer au Concile d'Alexandrie, qui décida de pardonner les évêques ariens s'ils retournaient à l'état de laïc. Eusèbe put encore exercer le ministère épiscopal pendant une dizaine d'années, jusqu'à sa mort, entretenant avec sa ville une relation exemplaire, qui ne manqua pas d'inspirer le service pastoral d'autres évêques de l'Italie du Nord, comme saint Ambroise de Milan et saint Maxime de Turin.

    Benoît XVI

  • 3e dimanche de l’Avent

    "Gaudete  in  Domino semper - Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur (Ph 4, 4). C'est par ces paroles de saint Paul que s'ouvre la Messe du III Dimanche de l'Avent, qui est par conséquent appelé dimanche "gaudete". L'apôtre exhorte  les chrétiens à se réjouir parce que la venue du Seigneur, c'est-à-dire son retour glorieux, est certaine et ne tardera pas. L'Eglise fait sienne cette invitation, alors qu'elle se prépare à célébrer Noël et que son regard se dirige toujours davantage vers Bethléem. En effet, nous attendons avec une espérance sûre la deuxième venue du Christ, parce que nous avons connu  la  première.  Le  mystère  de Bethléem nous révèle le Dieu-avec-nous, le Dieu qui est proche de nous, pas uniquement au sens géographique et temporel. Il est proche de nous parce qu'il a en quelque sorte "épousé" notre humanité. Il a pris sur lui notre condition, en choisissant d'être comme nous en toutes choses, excepté le péché, pour nous faire devenir comme Lui. La joie chrétienne jaillit donc de cette certitude: Dieu est proche, il est avec moi, il est avec nous, dans la joie et dans la douleur, dans la santé et la maladie, comme un ami et un époux fidèle. Et cette joie demeure aussi dans l'épreuve, dans la souffrance même, et elle ne reste pas à la surface, mais au plus profond de la personne qui se confie à Dieu et met en Lui sa confiance.

    Certains se demandent: mais cette joie est-elle encore possible aujourd'hui? La réponse est donnée par la vie d'hommes et de femmes de tout âge et condition sociale, heureux de consacrer leur existence aux autres! La bienheureuse Mère Teresa de Calcutta n'a-t-elle pas été, à notre époque, un témoin inoubliable de la vraie joie évangélique? Elle vivait chaque jour au contact de la misère, de la déchéance humaine, de la mort. Son âme a connu l'épreuve de la nuit obscure de la foi, et pourtant elle a donné à tous le sourire de Dieu. Nous lisons dans l'un de ses écrits: "Nous attendons avec impatience le paradis, où il y a Dieu, mais il est en notre pouvoir d'être au paradis dès ici-bas, et dès ce moment-ci. Etre heureux avec Dieu signifie: aimer comme lui, aider comme lui, donner comme lui, servir comme lui" (La joie du don, Paris, Seuil, 1975). Oui, la joie entre dans le cœur de celui qui se met au service des petits et des pauvres. Dieu établit sa demeure chez celui qui aime ainsi, et son âme est dans la joie. Si, en revanche, on fait du bonheur une idole, on se trompe de chemin et il est vraiment difficile de trouver la joie dont parle Jésus. Telle est malheureusement la proposition des cultures qui mettent le bonheur individuel à la place de Dieu, une mentalité dont l'effet emblématique se trouve dans la recherche du plaisir à tout prix, dans la diffusion de l'usage des drogues comme fuite, comme refuge dans des paradis artificiels, qui se révèlent ensuite totalement illusoires.

    Chers frères et sœurs, on peut aussi se tromper de chemin à Noël, confondre la vraie fête avec celle qui n'ouvre pas le cœur à la joie du Christ. Que la Vierge Marie aide tous les chrétiens, et les hommes à la recherche de Dieu, à parvenir jusqu'à Bethléem, pour rencontrer l'Enfant qui est né pour nous, pour le salut et le bonheur de tous les hommes.

    Benoît XVI, Angelus, 16 décembre 2007

  • Samedi de la deuxième semaine de l’Avent

    A Patre, Unigenite,
    ad nos venis per Virginem,
    baptismi rore consecrans,
    cunctos fide regenerans.

    De coelo celsus prodiens,
    excepit formam hominis,
    victor a morte rediens,
    gaudia vitae largiens.

    Hoc te, Redemptor, quaesumus
    illabere propitius,
    clarumque nostris cordibus
    lumen praebe deificum.

    Deo Patri sit gloria
    ejusque soli Filio
    cum Spiritu Paraclito,
    in sempiterna saecula. Amen.

    Fils unique du Père, vous descendez à nous par la Vierge, pour nous bénir de la rosée baptismale, et nous régénérer tous par la foi.

    Parti des hauteurs du ciel, un Dieu a pris la forme d’un homme, pour retourner ensuite, vainqueur de la mort, en nous laissant les joies d’une vie nouvelle.

    C’est pourquoi nous vous prions, ô Rédempteur ! Descendez dans votre miséricorde, et répandez en nos cœurs les clartés de la lumière déifiante.

    Gloire soit à Dieu le Père, à son Fils unique, et à l’Esprit consolateur, dans les siècles éternels. Amen.

    Hymne du bréviaire mozarabe, traduction Dom Guéranger

  • Sainte Lucie

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    Vers la fin du IVe siècle ou le début du Ve, un veuf, à Syracuse, édifiant à sa femme un tombeau, y gravait cette inscription : « Euskia, l'irréprochable, ayant vécu bonne et  pure pendant vingt-cinq ans environ, mourut dans la fête de ma sainte Lucie, pour laquelle il n'y a pas d'éloge digne d'elle. Euskia fut chrétienne  fidèle, parfaite, multipliant pour son mari les occasions de lui être agréable. » Lorsque des fouilles, en 1894, révélèrent ce  document vieux de quinze siècles, il apparut une fois de plus que l'archéologie comblait les lacunes  de l'histoire, et que l'éloquence des pierres rachetait l'insécurité des textes. Car, pour attester que  sainte Lucie, martyre en 304, avait été rapidement  vénérée, on ne pouvait alléguer, jusque-là, aucun  témoignage écrit plus ancien que le Martyrologe Hiéronymien, qui date du VIe siècle. Quant aux Actes mêmes de la sainte, dont les premières  versions ne paraissent guère antérieures à l'année 550, Tillemont estimait qu'« assez bien écrits, ils ne peuvent pas néanmoins passer pour une autorité fort considérable » ; et Ruinart, dans sa collection d'Actes des Martyrs, les omettait. Mais l'inscription syracusaine que l'année 1894 ramenait à la lumière confirmait d’une façon décisive les allégations des Actes au sujet d'un culte rendu de  très bonne heure à sainte Lucie. Epanchant sur une pierre tombale sa douleur et sa ferveur, un  mari en deuil disait : « ma sainte Lucie, τῆς Ἁγίας μου Λουκίας » ; et puis, insistant, il la déclarait  supérieure à tout éloge ; sa piété, précieusement prolixe, signalait la fête de cette sainte et mentionnait que ce jour-là Euskia, sa femme, avait  cessé de vivre.

    Les premiers interprètes de l'inscription s'arrêtaient devant le nom d’Euskia, qui signifie, en  grec, « bien ombragée » : ils observaient un contraste entre cette idée d'ombre et le flot de lumière qui semble jaillir du nom même de Lucie ; et cette façon d'antithèse les frappait. Euskia, était-ce bien le nom qu'avait effectivement porté la défunte dans sa vie terrestre ? Qui sait si l'ingéniosité de  son mari ne l'avait pas ainsi baptisée, au delà du  trépas, afin de l'ombrager en quelque sorte sous la lumineuse protection de Lucie, à moins qu'il ne voulût faire allusion, peut-être, à quelque mal d'yeux dont naguère Lucie l'aurait guérie ?

    Et tandis que les épigraphistes s'efforçaient à déchiffrer ces pieuses intentions, la vieille pierre tombale attestait que Lucie, la voyante qui fait voir — cette céleste Lucie qu'honorera la dévotion du moyen âge et que l’art de la Renaissance fêtera — avait peut-être prévalu, dès ici-bas, sur les ombres de la cécité, et certainement sur celles de la mort, en baignant d'une radieuse atmosphère, au-delà du sépulcre, Euskia la « bien ombragée ».

    Début de Sainte Lucie, par Georges Goyau, 1922.

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  • Jeudi de la deuxième semaine de l’Avent

    Misericors ac piissime Deus, cujus voluntate ac munere Dominus noster Jesus Christus ad hoc se humiliavit, ut totum genus exaltaret humanum, et ideo ad ima descenderit, ut humilia sublimaret: ac propterea Deus homo nascitur per Virginem, ut in homine perditam cælestem reformaret imaginem: da ut plebs hæc tibi adhæreat, ut quam redemisti tuo munere, tibi semper devota placeat servitute.

    Dieu miséricordieux et clément, par la volonté et la munificence duquel Jésus-Christ notre Seigneur s’est humilié, pour élever le genre humain tout entier, et est descendu au plus bas pour exalter ce qui était misérable, en sorte que Dieu est né homme au moyen d’une Vierge, afin que la ressemblance céleste que l’homme avait perdue fût rétablie en lui ; faites que votre peuple s’attache à vous, et qu’après que vous l’avez racheté par votre bienfait, il vous soit toujours agréable par sa dévote servitude.

    (Prière du sacramentaire gallican en la messe de la vigile de Noël, traduction Dom Guéranger)