Genite ingeniti Filius Dei summi, qui sacrum illud arcanum pectoris tui dilecto tuo Joanni Apostolo reserasti, cum in sinu tuo recubans Evangelii sui fluenta ex ipso pectoris tui fonte haurire promeruit, tu nos intuere propitius, ut per te abdita cognoscamus, per te bona quae manifesta sunt impleamus ; reserans nobis pectoris tui occulta, quibus possimus cognoscere, et conditionis nostrae infirmitatem, et ad tuae divinitatis pervenire cognitionem ; manifestans de te quid amemus, indicans de nobis quid corrigamus ; quo hujus dilecti tui suffragiis, moribus nostris in melius commutatis, aufugiat pestis, dispereat languor, pellatur mucro ; quidquid adversum est fidei christianae intereat, quidquid prosperum, convalescat ; arceantur fames, sedentur lites, haeresum obtrudantur fautores ; foecundetur frugibus terra, vestiatur virtutibus anima, atque cuncta nobis in commune proveniant bona ; quo tibi Deo nostro fideliter servientes, et his sine peccato utamur concessis, et post deliciis fruamur aeternae possessionis. Amen.
Fils engendré du Dieu souverain et non engendré, qui avez ouvert à votre bien-aimé Apôtre Jean les divins secrets de votre cœur, lorsque, reposant sur votre poitrine, il lui fut permis d’y puiser les eaux vives de son Évangile : daignez nous regarder favorablement, afin que, par vous, nous connaissions les choses secrètes, et que, par vous, nous accomplissions le bien qui nous est manifesté. Dévoilez-nous les mystères cachés dans votre sein, afin que nous puissions comprendre l’infirmité de notre condition, et parvenir à la connaissance de votre divinité. Manifestez-nous sur vous-même ce que nous devons aimer ; et indiquez-nous, sur nous-mêmes, ce que nous devons corriger. Par le suffrage de ce disciple bien-aimé, que nos mœurs deviennent plus pures, que la peste soit éloignée, que les maladies soient dissipées, que le glaive soit repoussé. Que tout ce qui est contraire à la foi chrétienne soit détruit ; que tout ce qui lui est favorable prenne de l’accroissement. Que la famine s’éloigne, que les discussions s’apaisent, que les fauteurs de l’hérésie soient confondus. Que la terre soit féconde en moissons ; que nos âmes soient ornées de vertus ; enfin que l’ensemble de tous les biens nous advienne ; en sorte que, fidèlement attachés a votre service, ô notre Dieu ! nous usions de vos dons sans péché, et, après cette vie, nous jouissions des délices de votre éternelle possession. Amen.
(Oraison de la liturgie mozarabe, traduction dom Guéranger)