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Liturgie - Page 422

  • Saint Damase

    Le pape saint Damase est connu pour avoir demandé à saint Jérôme une nouvelle traduction latine du Nouveau Testament. Et aussi pour avoir orné d’épitaphes de très nombreux tombeaux des martyrs. Epitaphes gravées dans le marbre, comme j’en donnais un exemple l’an dernier.

    Saint Damase avait composé sa propre épitaphe, mais on n’en a pas la gravure. En voici le texte (et une vague traduction que chacun pourra améliorer) :

    Qui gradiens pelagi fluctus compressit amaros
    Vivere qui praestat morientia semina terrae
    Solvere qui potuit Lazaro sua vincula mortis
    Post tenebras fratrem post tertia lumina solis
    Ad superos iterum Marthae donare sorori
    Post cineres Damasum faciet quia surgere credo

    Celui qui en marchant comprima les flots âpres de la mer
    Qui fait vivre les graines mourantes de la terre
    Qui put délier Lazare des liens de la mort
    Après les ténèbres, après la troisième lumière du soleil
    rendre le frère à sa sœur Marthe au monde des vivants
    De ses cendres il fera ressusciter Damase, je le crois.

  • Mardi de la deuxième semaine de l’Avent

    Dignum et justum est, vere et nobis per omnia expedibile, tuam nos clementiam, omnipotens Pater, quibus possumus semper laudibus praedicare ; qui bonitate nos ingenuitateque condidisti, ac serpentis antiqui fraude decepti, gratuita miseratione a morte velis eripere ; qui Filium tuum, quem pro nobis in carne missurus eras, ad terras venturum nasciturumque de Virgine longe antea praedixisti, ejus nativitatis adventum praetonantibus sanctis praenuntiasti ; ut expectatus diu qui fuerat repromissus, magnum mundo faceret gaudium in plenitudine temporum praesentatus. Unde petimus et rogamus ut qui plasma tuum, sicut vere pius et misericors, perire non passus es ; sed per humilem adventum Filii tui Domini nostri, quod perierat revocasti ; quod iam inventum et reparatum ac revocatum est, sic protegas, sic custodias, sic sanes, sic defendas, sic liberes : ut in illo adventu terribili quo iterato illos venturus est judicare, a quibus est judicatus, tales inveniat quos redemit, ut in aeternum possideat quos pretioso sui sanguinis acquisivit.

    C’est une chose digne et juste, et vraiment avantageuse pour nous, de faire retentir sans relâche vos louanges, ô Père tout-puissant ! vous qui nous avant créés dans un état de sainteté et de noblesse, daignâtes, par une miséricorde insigne, après que nous eûmes été séduits par la fraude de l’ancien serpent, nous arracher à la mort. Vous annonçâtes longtemps d’avance que votre Fils, que vous deviez nous envoyer dans la chair, viendrait sur cette terre et naîtrait d’une Vierge ; et vous chargeâtes vos Saints de proclamer d’une voix éclatante l’Avènement de ce Messie, afin que le monde, préparé par une longue attente , conçût une plus grande joie au jour ou, la plénitude des temps étant accomplie, le Sauveur lui serait enfin donné. Donc, nous vous prions et supplions que, de même que, dans votre clémence et miséricorde, vous n’avez pas voulu souffrir que votre créature pérît entièrement, mais l’avez rappelée à la vie par l’humble Avènement de votre Fils notre Seigneur ; de même, aujourd’hui, vous daigniez protéger, conserver, guérir, défendre et délivrer ce qu’une première fois vous avez retrouvé, réparé, rappelé à la vie ; afin qu’en ce terrible Avènement où il doit reparaître pour juger ceux par lesquels et pour lesquels il a été jugé lui-même, il retrouve ceux qu’il a rachetés en tel état de fidélité, qu’il puisse les posséder éternellement, lui qui les a acquis au prix de son sang.

    Préface du 4e dimanche de l’Avent dans le missel mozarabe, traduction Dom Guéranger

  • La préface de l’Avent

    Aujourd’hui il n’y a pas de messe célébrant un saint, et hier c’était l’Immaculée Conception, donc il est logique de célébrer la messe du 2e dimanche de l’Avent.

    Et peut-être de porter attention à la superbe préface de l’Avent. D’après le peu que je sais, il semble que cette préface était l’apanage du diocèse de Paris. Puis qu’elle fut admise peu à peu « dans certains diocèses », comme disent les livres des années 1950-60. Et dans la « forme extraordinaire » (le missel de 1962), elle est étendue "ad libitum".

    Il y aurait beaucoup à dire sur ce texte, mais je me contente ici d’attirer l’attention sur les oppositions du passage commençant par « cujus veritas » :

    Le Sauveur vient pour que sa vérité instruise les ignares, pour que sa sainteté justifie les impies, pour que sa force aide les infirmes.

    On note que le mot « virtus » veut dire « force », et non « vertu », conformément à l’usage de l’Ecriture, et particulièrement des psaumes. Ce qui vient encore plus clairement de l’Ecriture, et particulièrement des psaumes, est l’affirmation selon laquelle la sainteté du Seigneur justifie les impies. Car le contraire du juste, ce n’est pas tant l’injuste que « l’impie », comme on le voit dès le premier psaume : « Le Seigneur connaît la voie des justes, mais le chemin des impies périra. » Car la « justice » biblique dépasse de très loin ce que le droit, la société, ou même la philosophie, entend par justice. Dans cette préface il s’agit de la justice de Dieu, mais l’homme doit devenir juste à la manière de Dieu. Cette justice (la seule chose que demande l’oraison de prime pour toute la journée) est très proche de la sainteté. C’est pourquoi c’est la sainteté du Seigneur qui justifie les impies : qui rend justes, capables du Royaume, ceux qui étaient impies.

     

    … per Christum Dóminum nostrum.

    Quem pérdito hóminum géneri,
    Salvatórem miséricors et fidélis promisísti :

    cuius véritas instruéret ínscios,
    sánctitas iustificáret ímpios,
    virtus adiuváret infírmos.

    Dum ergo prope est ut véniat quem missúrus es,
    et dies affúlget liberatiónis nostræ,
    in hac promissiónum tuárum fide
    piis gáudiis exsultámus.

    Et ídeo cum Angelis et Archángelis…

     

    … par le Christ notre Seigneur.

    Lui qu’en votre miséricorde et votre fidélité
    vous avez promis comme Sauveur au genre humain en perdition :

    dont la vérité instruirait les ignorants,
    dont la sainteté justifierait les impies,
    dont la force soutiendrait les faibles.

    Maintenant donc qu’approche le moment où doit venir celui que vous allez envoyer
    et que luit déjà le jour de notre délivrance,
    confiants en vos promesses,
    nous exultons de saintes joies.

    C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges…

  • Immaculée Conception

    Immaculée Conception : ces mots sont sortis de la bouche même de l’Immaculée ; donc ils doivent montrer de la façon la plus précise et la plus essentielle qui elle est. (…)

    Qui es-tu, Immaculée Conception ? (…)

    Le Père engendre le Fils, et l’Esprit procède du Père et du Fils. Dans ces quelques mots se trouve le mystère de la vie de la très Sainte Trinité et de toutes les perfections dans les créatures qui ne sont pas autre chose que des échos variés, un hymne de louange, dans des tons multicolores, de ce mystère premier et le plus beau. (…)

    Qui est le Père ? Quelle est sa vie personnelle ? Engendrer, car il engendre le Fils dans les siècles des siècles, toujours.

    Qui est le Fils ? L’Engendré, car toujours et depuis les siècles, il naît du Père.

    Et qui est l’Esprit ? Il est le fruit de l’amour du Père et du Fils. Le fruit de l’amour créé est une conception créée. Mais le fruit de l’Amour, prototype de cet amour créé, est nécessairement lui-même "conception". L’Esprit est donc la Conception incréée, éternelle, le prototype de toutes les conceptions de la vie dans l’univers.

    Le Père engendre, le Fils est engendré, l’Esprit est Conception procédante et c’est là leur vie personnelle, par laquelle ils se distinguent entre eux. Mais ils sont unis par la même nature, l’existence divine.

    L’Esprit est donc cette Conception très sainte, infiniment sainte, Immaculée.

    Saint Maximilien Kolbe

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  • Saint Ambroise

    Vous vous êtes donc approchés de l’autel, vous avez reçu la grâce du Christ, les sacrements célestes. L’Église se réjouit de la rédemption d’un grand nombre et c’est pour elle une allégresse spirituelle de voir près d’elle sa famille vêtue de blanc. Tu trouves cela dans le Cantique des cantiques. Dans sa joie, elle appelle le Christ ; elle a préparé un banquet tel qu’il doit sembler digne d’un festin céleste. C’est pourquoi elle dit : « Que mon frère descende dans son jardin et cueille les fruits de ses arbres. » Que sont ces arbres fruitiers ? Tu étais devenu un bois sec en Adam ; mais à présent, par la grâce du Christ, vous poussez des rejetons comme des arbres fruitiers. Le Seigneur Jésus a accepté volontiers et il a répondu à l’Eglise avec une bonté céleste : « Je suis descendu, dit-il, dans mon jardin. J’ai vendangé la myrrhe avec mes parfums, j’ai mangé mon pain avec mon miel et bu mon vin avec mon lait. Mangez, dit-il, mes frères, et enivrez-vous. » « J’ai vendangé ma myrrhe avec mes parfums. » Qu’est-ce que cette vendange ? Cherchez à connaître la vigne, et vous reconnaîtrez la vendange. « Tu as transplanté, dit-il, ta vigne d’Egypte », c’est-à-dire le peuple de Dieu. Vous êtes la vigne, vous êtes la vendange : plantés comme une vigne, vous avez donné du fruit comme une vendange. « J’ai vendangé la myrrhe avec mes parfums », c’est-à-dire en vue de l’odeur que vous avez reçue. « J’ai mangé mon pain avec mon miel. » Tu vois qu’il n’y a nulle amertume dans ce pain, mais qu’il est toute douceur. « J’ai bu mon vin avec mon lait. » Tu vois que c’est une sorte de joie qui n’est salie par aucune souillure de péché. Chaque fois, en effet, que tu bois, tu reçois la rémission des péchés, et tu es enivré par l’Esprit. C’est pour cela que l’apôtre dit encore : « Ne vous enivrez pas de vin, mais remplissez-vous de l’Esprit. » Car celui qui s’enivre de vin chancelle et titube ; celui qui s’enivre de l’Esprit est enraciné dans le Christ. C’est donc une excellente ivresse qui produit la sobriété de l’âme.

    Saint Ambroise, De sacramentis, livre V

  • Saint Nicolas

    Après s'être reposée quelque temps à Manfredonia, Brigitte partit avec ses compagnons pour Bari, afin d'y honorer les reliques du grand Archevêque Nicolas, et de voir de ses propres yeux l'huile miraculeuse qui découle des ossements du glorieux Saint. Tout le long du voyage, elle fut un modèle de perfection chrétienne, et montra une humilité et une patience admirables. Elle fut reçue en tous lieux avec un affectueux respect, et partout on se disputait l'honneur de .lui donner l'hospitalité. Mais, quand elle le pouvait, elle préférait s'arrêter dans les hospices, où elle consacrait les heures du repos à servir les malades, à les consoler, à les exhorter et à ramener les âmes à Dieu par les charmes de sa charité.

    Ce fut au prix de peines et de fatigues considérables que les voyageurs accomplirent le long voyage de Manfredonia à Bari. En pénétrant dans le temple qui renferme le tombeau du grand saint Nicolas, Brigitte ressentit une joie inexprimable; elle se prosterna avec une humble dévotion devant les saintes reliques, et sa pensée médita le symbolisme de l'huile qui en découlait... A ce moment apparut à ses yeux une forme vénérable, toute brillante et comme ointe d'un baume odorant. La céleste vision lui dit : « Je suis l'Évêque Nicolas; je vous apparais sous cette forme pour vous révéler l'état dans lequel se trouvait mon âme aux jours de ma vie terrestre; mes membres étaient adroits et souples au service de Dieu, comme l'est un instrument frotté d'huile sous la main de celui qui le manie. Et si mon âme tressaillait toujours d'allégresse et de bonheur, si ma bouche ne prêchait que la parole de Dieu, si enfin la patience reluisait dans toutes mes œuvres, c'est que j'aimais et pratiquais dans la perfection les saintes vertus d'humilité et de chasteté. Écoutez donc : de même que la rose exhale un agréable parfum, de même que le raisin donne un jus plein de douceur, ainsi mes ossements ont reçu de Dieu le rare privilège de distiller une huile salutaire. En effet, le Tout-Puissant n'honore et n'exalte pas seulement ses élus dans le ciel; il les glorifie également sur la terre, pour l'édification d'un grand nombre, qui participent ainsi aux grâces accordées aux Saints.»

    Brigitte se réjouit grandement de la faveur dont elle venait d'être l'objet; elle en rendit grâces à Dieu et à saint Nicolas. Elle voulait ne s'arrêter que peu de temps à Bari, et retourner ensuite à Rome, s'il était possible, avant Noël ; mais Dieu en ordonna autrement. Au moment de reprendre sa route, elle tomba tout d'un coup gravement malade, par suite peut-être des fatigues du pèlerinage et des austérités qu'elle pratiquait. Elle endura de grandes souffrances et fut bientôt dans un état de complet épuisement. On était dans l'Avent, époque de jeûnes sévères et d'abstinence continue pour elle et ses compagnons; il lui restait à peine assez d'argent pour acheter du pain et des médicaments, à tel point que le dénuement où ils se trouvaient éprouva quelques-uns de sa suite. La Sainte ne se préoccupait point de ses propres douleurs et de ses privations; elle ne songeait qu'aux autres. Dans sa détresse, elle se réfugia près du cœur de son Sauveur, qui, lui donna d'abord le conseil suivant : « Fais dire en mon nom à l'Archevêque de cette cité : «Toutes les aumônes m'appartiennent, aussi bien que toutes les Églises; donne donc, à moi-même et à mes amis, de ce qui est à moi... Ainsi toi, le père et le maître des veuves, fais du bien à cette veuve avec ce qui est à moi. Car bien que je puisse toutes choses sans ton concours, tandis que tu ne peux rien sans moi, néanmoins je veux maintenant jouir de ta charité à son égard». Brigitte chargea Alphonse de Jaen de porter ce message à l'Archevêque de Bari qui, ravi de pouvoir rendre à la Sainte un service, la fit pourvoir dans tous ses besoins.

    Vie de sainte Brigitte de Suède

  • Salus æterna

    Salus æterna, indeficiens mundi vita,
    Lux sempiterna et redemptio vera nostra,
    Condolens humana perire sæcula per tentantis numina,
    Non linquens excelsa, adisti ima propria clementia.
    Mox tua spontanea gratia assumens humana,
    Que fuerant perdita omnia salvasti terrea,
    Ferens mundo gaudia.
    Tu animas et corpora nostra Christe, expia
    Ut possideas lucida nosmet habitacula.
    Adventu primo justifica,
    In secundo nosque libera,
    Ut cum, facta luce magna, judicabis omnia,
    Compti stola incorrupta, nosmet tua subsequamur mox vestigia quocumque visa. Amen.

    Salut à jamais durable, inépuisable vie du monde;
    Lumière qui ne s'éteint pas, ô Rédempteur vraiment à nous !
    Emu de compassion, à la vue des générations qui mouraient aux pieds des idoles du tentateur,
    Sans quitter les hauteurs du ciel, vous descendîtes aux profondeurs où vous attirait votre clémence.
    Puis, par l'élan de votre amour prenant  l'humanité,
    Vous avez, sur la terre, sauvé tout ce qui était perdu,
    Apportant la joie au monde.
    O Christ ! venez purifier et nos corps et nos âmes.
    Faites-en, pour y habiter, vos pures et lumineuses demeures.
    Au premier Avent, justifiez-nous ;
    Au second,délivrez-nous;
    Afin qu'au jour de grande lumière, où vous jugerez l'univers,
    Ornés de la robe immaculée, nous marchions sur vos traces, partout où s'imprimeront vos  pas.  Amen.

    "Prose pour le temps de l’Avent, composée au XIe siècle et tirée des anciens missels romains-français", dans L’Année liturgique. Traduction de dom Guéranger. Le même chant est indiqué comme « hymne pour toute l’année » dans les livres du rite de Sarum.

  • Saint Pïerre Chrysologue

    Le Christ, pour envoyer ses apôtres vers les peuples accablés de souffrances multiples, leur a donné la force de l’esprit, leur a donné un pouvoir céleste, leur a donné la grâce des guérisons; grâce à tout cela, ils parcouraient le monde en rendant la vue aux aveugles, l’usage des jambes aux estropiés, l’ouïe aux sourds, et pour ne pas vous retarder par chacune de ces guérisons, ils rendaient la santé à tous ceux qui étaient atteints d’une maladie; grâce aux dons qu’ils avaient reçus, ils se glorifiaient à leur retour en disant: En ton nom nous avons même soumis les démons (Luc, X, 17). Et le Seigneur de les tempérer par ces paroles: ne vous glorifiez pas parce que vous avez soumis les démons. Réjouissez-vous plutôt parce que vos noms sont écrits aux cieux (Luc, X, 20). Par conséquent, afin qu’ils ne perdent pas par orgueil ce qu’ils avaient acquis par leur peine, et qu’ils ne s’attribuent pas ce qu’ils avaient obtenu par une grâce divine, il les rappelle à l’humilité, qui est la mère de son enseignement, en évoquant cet exemple: qui de vous, s’il a un esclave qui cultive les champs ou qui garde les troupeaux, lui dirait à son retour des champs: entre vite et mets toi à table, et ne lui dit pas plutôt: prépare-moi de quoi dîner, mets ton tablier, sers moi jusqu’à ce que je finisse de manger et de boire puis tu mangeras et boiras à ton tour? Après avoir achevé leur mission et fait montre de grands et nombreux exemples de vertus, les apôtres s’estimaient suffisamment utiles; ils ignoraient qu’ils s’embourbaient dans la fange de la chair, dans la vase de ce corps et qu’ils étaient inutiles; mais ils sont pris en faute lorsque Judas trahit, que Pierre renie, que Jean fuit, que tous abandonnent, si bien qu’il apparaît comme le seul en qui, et le seul par qui existait toute utilité. Mais lorsqu’il dit : et tu mangeras après, il conseille à ses disciples de vivement désirer s’unir au Seigneur après son ascension dans ce bonheur céleste. En tout état de cause, Celui-ci approuve ceux qui auront tout abandonné: il les arme à endurer toute épreuve, les forme aux épreuves de son service. Dès lors, les apôtres ont servi celui qui était à table aussi longtemps qu’ils ont préparé, au milieu des cuisines des pécheurs et des foyers des peuples, en mémoire éternelle, le repas du Seigneur sur les autels de l’Eglise. Celui qui est baptisé connaît ce repas, celui qui ne le connaît pas et désire le connaître, qu’il se fasse baptiser.

    Fin du sermon 161 de saint Pierre Chrysologue, traduction de Pierre Sarr. Ce sermon est tout entier un commentaire de « Qui de vous, s’il a un esclave… » et parle de l’esclavage. Il est un important témoignage que l’on doit traduire le grec doulos, le latin servus, par esclave, et non par serviteur.

  • Saint François Xavier

    La liturgie de la messe est toute pleine de la pensée des missions. A l’Introït, tous les peuples sont invités à remercier le Seigneur pour sa miséricorde et sa fidélité, pour la grâce de la conversion ; nous apprenons en même temps comment François se tient devant les rois pour confesser le Christ (l’Introït s’écarte de l’ancienne tradition : l’antienne et le verset appartiennent à deux psaumes différents). L’Épître est un peu difficile : elle indique l’importance du missionnaire. Sans un prédicateur envoyé par Dieu, les hommes ne peuvent pas recevoir la foi. C’est pourquoi Isaïe vante de là les messagers de la foi : “Qu’ils sont beaux les pas de ceux qui annoncent la paix, qui apportent le joyeux message !” Chez François Xavier s’est accomplie la parole du psaume : “Dans tout l’univers a retenti leur cri et jusqu’aux extrémités de la terre s’est étendue leur prédication.” A l’Évangile nous entendons l’ordre de mission donné par le Christ et, en même temps, la promesse des miracles qui s’est réalisée dans la vie de notre saint. La Communion : “Bienheureux le serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera vigilant ; en vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens” exprime la récompense de saint François, elle doit être la nôtre aussi, au moment où nous approchons de la Sainte Table. Pendant l’Avent cette antienne a un sens tout particulier. Durant sa vie saint François a apporté à tant d’âmes un accroissement de vie divine, serait-il possible qu’au jour de sa mort il ne nous obtienne pas une grâce plus abondante ?

    Dom Pius Parsch

  • Sainte Bibiane (ou Viviane)

    La basilique de cette martyre fut érigée par le pape Simplice (467) près du nymphée de Licinius Gallien sur l’Esquilin, mais sa fête n’entra dans le calendrier romain que sous Urbain VIII, à l’époque où l’on découvrit son corps et qu’on en fit la reconnaissance canonique. Pourtant nous trouvons, dans le haut moyen âge, la mémoire de cette sainte en grande vénération, et nous savons en outre que Léon II transféra, du cimetière ad sextum Philippi à son église, les corps des martyrs, Simplice, Faustin et Viatrix, dans le but d’augmenter la dévotion envers ce sanctuaire. Un très ancien monastère de religieuses y était aussi annexé ; elles y restèrent jusqu’au XVe siècle. La messe est celle du Commun des Vierges martyres Me exspectavérunt. Le verset pour l’entrée du célébrant est tiré du psaume 118. Les pécheurs attendirent pour me perdre ; d’abord ils voulurent perdre mon âme, et ensuite mon corps. Moi cependant je me souvins de vos préceptes et ne cédai pas. La voie par laquelle ils me conduisirent à la mort put sembler étroite. Pourtant elle est bordée par vos commandements, et pour moi elle est devenue une région spacieuse, celle de la glorieuse éternité.

    Sainte Bibiane fait partie du groupe auquel appartiennent les martyrs Jean et Paul, Gallican, etc. que l’on dit avoir été mis à mort sous Julien l’Apostat quoiqu’on ne puisse parler de persécution véritable à cette époque sinon en Orient. C’est l’un des nombreux points obscurs de l’histoire de l’Église, auxquels de nouveaux documents devront apporter de la lumière. Ce qui demeure toutefois hors de tout débat, c’est la personnalité de Bibiane, son culte très ancien et l’histoire de ses reliques, qui semblent avoir eu leur premier tombeau dans l’habitation même de la martyre, transformée par le pape Simplice en église : Et aliam basilicam intra urbem, iuxta palatium Licinianum, beatae martyris Bibianae, ubi corpus eius requiescit.

    Bienheureux cardinal Schuster