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Liturgie - Page 348

  • Premier dimanche de l’Avent

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    Psautier de Saint-Alban, vers 1125

    Ad te… Vers toi. Les deux premiers mots de la première messe de l’année liturgique indiquent l’orientation, l’attitude, le chemin, le but, le regard. Pour toute l’année qui vient. Une trentaine de fois dans les psaumes l’orant dit : « Vers toi ». Le plus souvent « vers toi j’ai crié », ou « ils ont crié », et aussi « j’ai prié », ou « ils ont prié », et enfin comme ici « j’ai élevé mon âme ».

    Ad te, Domine, levavi animam meam… Ce sont les premiers versets du psaume 24, qui seront repris à l’offertoire.

    Le psaume 24 est un psaume de l’Avent déjà par son numéro. Le 2 vient sur le 4. Le Fils de Dieu en deux natures vient dans le monde (les 4 points cardinaux, les 4 éléments, les 4 saisons, les 4 membres de l’homme, la Croix…).

    Le psaume 24 est un psaume alphabétique. Chaque verset commence par une lettre de l’alphabet hébraïque. Il commence donc par la première. Mais il omet mystérieusement la dernière. Car le but n’est pas de terminer l’année liturgique comme on termine l’alphabet, mais d’entrer dans la vie. C’est pourquoi le dernier verset commence par « Délivre-moi », qui en hébreu commence par la lettre P, comme le verset 16 où la lettre P était la première lettre de « Regarde-moi ».

    Le psaume 24 commence par 7 versets de prière. Il se termine de même par 7 versets de prière. Entre les deux prières il y a ce que l’on peut appeler une méditation, de 8 versets, ou plus précisément de 7 versets autour du verset 11 qui est le verset central : « A cause de ton nom Seigneur tu pardonneras mon péché car il est grand. » (Donc une structure analogue à celle du psaume 28).

    Ce psaume est le premier du psautier qui parle du péché et demande à Dieu de le pardonner. Et c’est ce qui importe aussi de faire en ce début d’année liturgique.

    Or ce psaume de pénitence est d’abord un psaume de confiance : dès le deuxième verset il dit : « Mon Dieu en toi j’ai confiance, je ne rougirai pas. » Il chante la bonté, la douceur, la miséricorde de Dieu.

    Et ce psaume du regard (« mes yeux sont toujours vers le Seigneur ») est le psaume de l’attente, avec trois fois ce verbe "sustinere" qui indique une attente… soutenue, intense, une ferme espérance que le Seigneur viendra (mais dans cet introit et l'offertoire, qui viennent du vieux psautier romain, on a "exspectare").

    Et bien sûr comme tout psaume celui-ci est aussi un psaume que dit le Seigneur qui vient. Il vient dans l’humilité d’une crèche, dans l’extrême indigence de la condition humaine abîmée par le péché, et il vient pour mourir sur la Croix, et le Fils unique dit à son Père : « Regarde-moi et aie pitié de moi, car je suis unique et pauvre. »

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Dernière liturgie de la sainte Vierge le samedi après la Pentecôte. Ce soir commence l’Avent.

    Voici le graduel Benedicta et venerabilis es, par les moines de Fontgombault.
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    Benedícta et venerábilis es, Virgo María : quæ sine tactu pudóris invénia es Mater Salvatóris. ℣. Virgo, Dei Génetrix, quem totus non capit orbis, in tua se clausit víscera factus homo.

    Vous êtes bénie et digne de vénération, Vierge Marie, qui avez été mère du Sauveur, sans que votre pureté ait subi d’atteinte. Vierge, Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir, s’est enfermé dans votre sein en se faisant homme.

  • L’Immaculée Vierge Marie de la Médaille miraculeuse

    Fête de ce jour à Paris et « en certains lieux », ce qui veut dire, dans le missel de 1960, partout où un prêtre décide de dire cette messe.

    Je la dédie tout particulièrement aux Franciscains de l’Immaculée, car on a appris récemment que la persécution qu’ils subissent les oblige notamment à enlever la médaille miraculeuse qui était cousue dans leur habit, au motif que cela pourrait laisser croire que cette médaille est miraculeuse… (Le problème étant que cela ne vient pas du Grand Orient, mais du Vatican.)

    Voici donc ce que dit le bréviaire (on est prié de ne pas montrer le dernier paragraphe aux évêques d’Angleterre…) :

    En l’an du Christ mil huit cent trente, selon des témoignages dignes de foi, la sainte Mère de Dieu apparut à une religieuse appelée Catherine Labouré, de la Société des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, et lui ordonna de faire frapper une médaille en l’honneur de son Immaculée Conception. Les indications sur la médaille furent données par une vision portant, sur l’avers, l’image de la Mère de Dieu. Elle y écrase de son pied virginal la tête du serpent, et étend les mains ouvertes sur le globe terrestre placé sous ses pieds et l’éclaire de rayons ; sur le pourtour de la médaille était inscrite cette prière : O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. Sur le revers devait figurer le saint nom de Marie, dominée par le signe de la croix, ajoutés en dessous les deux Cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre percé d’un glaive.

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    La jeune fille obéit aux ordres de la sainte Vierge et des événements apportèrent la preuve des faits divinement connus. A peine la nouvelle médaille fut-elle diffusée dans le peuple qu’aussitôt les fidèles commencèrent à la vénérer à l’envi et à la porter, comme un acte de dévotion rendu à la sainte Mère de Dieu, en France d’abord, et bientôt, avec l’approbation des évêques, dans le monde entier. La vénération et la confiance augmentant, de nombreux miracles se produisirent sous le regard de la Vierge, comme des guérisons corporelles et l’arrachement des âmes de la boue des vices.

    Parmi ces faits dignes de mémoire, il faut rappeler d’abord ce qui advint à Alphonse Ratisbonne à Rome le 20 janvier 1842, selon le témoignage légitime de l’autorité ecclésiastique. Né à Strasbourg dans une famille juive, Alphonse fit halte à Rome au cours d’un voyage en Orient. Là, il se lia d’amitié avec un homme de la noblesse, revenu de l’hérésie au catholicisme et qui, pris de pitié pour le jeune homme, s’efforça de toute son énergie de l’amener à la vraie religion du Christ. Il n’obtint aucun résultat par ses paroles ; il n’obtint qu’une chose : que le juif porte au cou la médaille miraculeuse. Entre temps, on adressait des prières à la Vierge Immaculée. La Vierge ainsi priée ne fit pas attendre longtemps son secours. En effet, alors qu’il était entré par hasard dans l’église Saint-André delle Fratte vers midi, Alphonse trouva soudain le sanctuaire dans l’obscurité, à l’exception de la seule chapelle Saint-Michel, d’où brillait une lumière très vive. Alors que, saisi par la peur, il détourna les yeux, voici que la bienheureuse Vierge Marie lui apparut avec un visage d’une grande douceur, et vêtue comme sur la Médaille miraculeuse. Devant la céleste vision Alphonse changea subitement. Submergé alors de larmes, il se mit à haïr le manque de foi des juifs et confessa la vérité de la religion catholique, que peu de temps auparavant il détestait, et l’embrassa de tout son être, alors. Instruit sur les vérités chrétiennes, il reçut quelques jours après le saint baptême, à la joie commune de la Ville. Afin donc que soit rappelée la mémoire de la si douce puissance et générosité que la Mère de Dieu déploie par la Médaille miraculeuse, le pape Léon XIII accorda un Office et une Messe de la Manifestation de la même bienheureuse Vierge.

  • Saint Pierre d’Alexandrie

    (Mémoire. La fête de ce jour est celle de saint Silvestre abbé.)

    Saint Pierre, le dernier martyr, celui qui scella la persécution de Dioclétien à Alexandrie (+ 311), ainsi que les Grecs le saluent d’un titre d’honneur : sceau et terme de la persécution, est mentionné pour la première fois dans le martyrologe syriaque et, par la suite, par tous les Orientaux, le 24 novembre. Le martyrologe hiéronymien le commémore au contraire aujourd’hui. Son culte, dans l’antiquité, rencontra une grande faveur, si bien qu’il était très populaire même à Antioche. Une si grande célébrité est due, en partie, à la place très importante qu’occupait ce martyr comme patriarche d’Alexandrie, en partie à ses qualités personnelles, et comme directeur du didascaleion d’Alexandrie, et comme auteur sacré. Il est certain que Pierre fut « un splendide exemplaire d’évêque » selon l’attestation d’Eusèbe.

    Les Syriens ont tiré des Actes mêmes de saint Pierre un titre glorieux qu’ils lui attribuent ; ils l’appellent : celui qui passa à travers le mur percé. Les Actes racontent en effet que le peuple d’Alexandrie montait la garde autour de la prison afin qu’aucun des soldats païens ne se hasardât à exécuter la sentence capitale prononcée contre le Patriarche. Que faire ? Il y avait à redouter que la milice se vengeât du peuple soulevé ; alors le saint Pasteur, pour sauver son troupeau, résolut de s’offrir spontanément à la cruauté des bourreaux. Il fit donc savoir secrètement au tribun qu’au cours de la nuit suivante il indiquerait, par des coups, le point où il fallait percer la muraille pour ouvrir un passage à l’intérieur de la prison. Cette nuit-là, par bonheur, un orage avec éclairs, tonnerre et une forte averse, détourna l’attention des sentinelles chrétiennes, de telle sorte que les soldats du tribun purent, sans être dérangés, pratiquer une brèche dans la muraille de la prison. Le saint Patriarche passa donc à travers le mur entr’ouvert et se laissa conduire par les soldats au lieu même que la tradition indiquait comme celui du martyre de saint Marc. Là enfin il fut décapité, et les fidèles ensevelirent son cadavre.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Sainte Catherine

    Comme des rayons de soleil, de tes vertus tu éclairas les philosophes incroyants ; comme la pleine lune pour qui s’avance de nuit, tu dissipas les ténèbres de l’absence de Foi. La souveraine crut en Dieu grâce à toi, et tu confondis le tyran, bienheureuse Catherine, comme épouse élue, avec amour tu rejoignis le Christ. Dans la chambre des Cieux, tu retrouvas ton époux resplendissant de beauté et tu reçus de Sa main la couronne royale. Puisqu’en Sa présence tu te tiens avec les Anges, intercède auprès de Lui pour les fidèles célébrant ta mémoire sacrée.

    Tel est le très beau tropaire de sainte Catherine qu’on trouve sur le site de la schola Sainte-Cécile (pour la paroisse russe de la Sainte-Trinité). Le tropaire habituel est autre. Serait-ce que le premier est slave, et le second grec ?

    Chantons l'illustre épouse du Christ, sainte Catherine, la protectrice du Sinaï, celle qui est pour nous refuge et secours ; elle fit taire en effet avec le glaive de l'Esprit brillamment les sophismes des impies ; désormais, en martyre couronnée, pour nous tous elle implore la grâce du salut.

  • La FSSP en Angleterre

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    Samedi dernier a été célébrée en l’église Sainte-Marie de Warrington (entre Liverpool et Manchester) la grand-messe inaugurant le ministère de la Fraternité Saint-Pierre dans cette église.

    Mgr Malcolm MacMahon, archevêque de Liverpool, présidait cette messe, et le père abbé Cuthbert Madden d’Ampleforth était dans le chœur.

    Le célébrant était l’abbé Armand de Malleray, de la FSSP, qui devient très officiellement recteur du sanctuaire.

    C’était jusqu’ici le monastère d’Ampleforth qui s’occupait de la paroisse, et qui a donné l’église à la FSSP.

    On peut voir des photos de l’événement sur le blog personnel du président de la Latin Mass Society, Joseph Shaw.

  • Saint Jean de la Croix

    Deus, qui sanctum Ioánnem Confessórem tuum atque Doctorem perféctæ sui abnegatiónis et Crucis amatórem exímium effecísti : concéde ; ut, eius imitatióni iúgiter inhæréntes, glóriam assequámur ætérnam. Per Dóminum nostrum.

    Dieu, vous avez inspiré à saint Jean, votre Confesseur et Docteur, un amour sublime de la parfaite abnégation de soi et de la Croix : faites que, nous attachant toujours à l’imiter, nous obtenions la gloire éternelle.

    Certes, saint Jean de la Croix avait pris ce nom par amour de la Croix et de la mortification. Toutefois, ce n’est pas ce qu’on retient d’abord de son œuvre de docteur de l’Eglise. Et il est curieux de voir que sa messe propre insiste pourtant lourdement sur cet aspect. Ainsi l’introït extrait de l’épître aux Galates :

    Mihi autem absit gloriári, nisi in cruce Dómini nostri Iesu Christi, per quem mihi mundus crucifíxus est, et ego mundo.

    Je souhaite de ne jamais me glorifier, sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par laquelle le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde.

    Le graduel :

    Qui vult post me veníre, ábneget semetípsum, et tollat crucem suam, et sequátur me.

    Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.

    Et la secrète :

    Offérimus tibi, Dómine, hóstiam laudis in honórem sancti Ioánnis Confessóris tui atque Doctóris, qui assíduam crucis mortificatiónem in semetípso portans, tibi fuit hóstia grata atque iucúnda : Qui vivis et regnas.

    Nous vous offrons, Seigneur, le sacrifice de louange en l’honneur de saint Jean, votre Confesseur et Docteur, lui qui, en portant en lui-même la mortification persévérante de la croix, fut pour vous un sacrifice agréable et plaisant.

    Bref, si l’on veut connaître un peu le docteur du « nada », il faut aller voir ailleurs…

  • Saint Clément Ier

    La « grande prière » de l’épître de saint Clément aux Corinthiens :

    Tu as ouvert les yeux de nos cœurs afin qu’ils te connaissent,
    Toi « le seul Très-haut au plus haut des cieux,
    Le Saint qui reposes au milieu des Saints,
    Toi qui abaisses l’insolence des orgueilleux,
    Qui déroutes les calculs des peuples,
    Qui exaltes les humbles
    Et qui abaisses les grands ;
    Toi qui enrichis et qui appauvris,
    Qui tues, et qui sauves, et qui vivifies,
    Unique Bienfaiteur des esprits,
    Et Dieu de toute chair ;
    Contemplateur des abîmes,
    Scrutateur des œuvres des hommes,
    Secours des hommes dans les dangers
    Et leur Sauveur dans le désespoir,
    Créateur et Surveillant (évêque) de tous les esprits !
    Toi qui multiplies les peuples sur la terre
    Et qui as choisi au milieu d’eux ceux qui t’aiment
    Par Jésus-Christ ton Fils bien-aimé
    Par qui tu nous as instruits, sanctifiés, honorés.
    Nous t’en prions, ô Maître !
    Sois notre secours et notre soutien
    Sois le salut de nos opprimés,
    Prends pitié des humbles,
    Relève ceux qui sont tombés,
    Montre-toi à ceux qui sont dans le besoin,
    Guéris les malades,
    Ramène les égarés de ton peuple,
    Rassasie ceux qui ont faim,
    Délivre nos prisonniers,
    Fais lever ceux qui languissent,
    Console les pusillanimes,
    Que tous les peuples reconnaissent que tu es le seul Dieu,
    Que Jésus-Christ est ton fils,
    Que nous sommes ton peuple et les brebis de tes pâturages.

    Toi qui par tes œuvres as manifesté l’immortelle ordonnance du monde,
    Toi, Seigneur, qui as créé la terre,
    Toi qui demeures fidèle dans toutes les générations,
    Juste dans tes jugements,
    Admirable dans ta force et ta magnificence,
    Sage dans la création,
    Avisé à affermir les choses créées,
    Bon dans les choses visibles,
    Fidèle envers ceux qui ont confiance en toi,
    Miséricordieux et compatissant,
    Remets-nous nos fautes et nos injustices,
    Nos chutes et nos aberrations.
    Ne compte pas les péchés de tes serviteurs et de tes servantes,
    Mais purifie-nous par ta vérité
    Et dirige nos pas
    Pour que nous marchions dans la sainteté du cœur
    Et que nous fassions ce qui est bon et agréable
    A tes yeux et aux yeux de nos princes.

    Oui, Maître, fais luire sur nous ton visage,
    Pour (nous faire jouir) des biens en paix,
    Nous protéger de ta main puissante,
    Nous libérer de tout péché par ton bras très fort,
    Nous sauver de ceux qui nous haïssent injustement.
    Donne la concorde et la paix,
    A nous et à tous les habitants de la terre,
    Comme tu l’as donnée à nos pères
    Lorsqu’ils t’invoquaient saintement dans la foi et la vérité,
    Rends-nous soumis
    A ton Nom très puissant et très excellent,
    A nos princes et à ceux qui nous gouvernent sur la terre.

    C’est toi, maître, qui leur as donné le pouvoir de la royauté,
    Par ta magnifique et indicible puissance,
    Afin que, connaissant la gloire et l’honneur que tu leur as départis,
    Nous leur soyons soumis
    Et ne contredisions pas ta volonté.
    Accorde-leur, Seigneur, la santé, la paix, la concorde, la stabilité,
    Pour qu’ils exercent sans heurt la souveraineté que tu leur as remise.
    Car c’est toi, Maître, céleste roi des siècles,
    Qui donnes aux fils des hommes
    Gloire, honneur, pouvoir sur les choses de la terre.

    Dirige, Seigneur, leur conseil, suivant ce qui est bien,
    Suivant ce qui est agréable à tes yeux,
    Afin qu’en exerçant avec piété
    Dans la paix et la mansuétude,
    Le pouvoir que tu leur as donné,
    Ils te trouvent propice.
    Toi seul as la puissance de faire cela
    Et de nous procurer de plus grands biens encore.
    Nous te remercions par le grand-prêtre
    Et le patron de nos âmes, Jésus-Christ,
    Par qui soit à toi la gloire et la grandeur,
    Et maintenant et de génération en génération
    Et dans les siècles des siècles. Amen.

  • 26e dimanche après la Pentecôte

    Dernier dimanche de l’année liturgique. La fin de l’année liturgique est liturgiquement la fin du monde. Avec le terrible évangile de saint Matthieu. Mais qui annonce aussi le retour du Christ « avec puissance et majesté » pour « rassembler les élus ».

    Pour chacun de nous la fin du monde c’est d’abord notre mort. Mais si le monde s’écroule, si notre corps s’effondre, nous sommes fixés dans la foi et l’espérance, vivants en Dieu. Et saint Paul nous le dit de façon hardie dans l’épître : « rendant grâces à Dieu le Père, qui nous a rendus dignes d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière, qui nous a arrachés à la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption par son sang, et la rémission des péchés ».

    Transtulit : il nous a déjà transférés dans son royaume, car il nous a arrachés, par sa croix, à la puissance des ténèbres. C’était précisément la mission que Jésus avait donnée à saint Paul : « Je t’envoie aux païens pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils se convertissent des ténèbres à la lumière, et de la puissance de satan à Dieu, et que, par la foi en Moi, ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec les saints. » (Actes 26, 18)

    Le dernier dimanche de l’année liturgique ouvre la porte du royaume où nous sommes déjà si nous avons accepté la rédemption offerte par le Christ, contemplée et vécue au long de l’année écoulée.

  • Présentation de la Sainte Vierge

    Le meurtre du roi de Chypre ayant fait passer l'influence administrative à ses assassins, Philippe de Maizières ne put se résoudre à demeurer dans l'île; il partit peu de jours après la mort de son maître, et se présenta devant le nouveau pape d'Avignon Grégoire XI, vers le mois de février 1371, revêtu du titre honorifique d'ambassadeur du jeune roi Pierre II.

    Une nouvelle carrière s'ouvre alors devant lui. Bien différent de la plupart des pèlerins d'outre-mer, qui revenaient en Occident plus orgueilleux et plus incrédules, Philippe rapportait en France une foi sincère et surtout une passion naïve pour les cérémonies extérieures de l'Église. La liturgie chrétienne de Syrie admettait depuis longtemps la célébration d'une fête de la Sainte Vierge que la piété des Français, chose singulière, n'avait pas encore recueillie : c'était la présentation de Marie au temple. Philippe, ne gardant plus l'espoir de ranimer les croisades, voulut au moins doter sa patrie de cette nouvelle solennité. Dès la première audience qui lui fut accordée par le pape, il plaida la cause de la Vierge, il demanda l'admission d'un nouvel acte de dévotion envers elle, et il soumit à l'approbation du saint-père l'office complet de la présentation, écrit de sa propre main avec la musique notée. (…) Grégoire XI reçut la proposition de notre chancelier de Chypre avec une froideur inattendue ; il allégua le danger des innovations, la crainte du scandale. Philippe, surpris et peut-être humilié des objections, réduisit enfin ses prétentions, non plus à la sanction formelle mais à la tolérance de la fête ; et ce dernier point, il ne l'obtint qu'après une nouvelle résistance et de nouvelles importunités. En racontant sincèrement tous ces ennuis, Philippe justifie les scrupules du pape par le peu de confiance que méritait d'inspirer le solliciteur ; mais, dans le récit de tous les événements auxquels il avait pris part, on sait qu'il avait pour constante habitude de dissimuler ce qui pouvait intéresser sa propre gloire; voilà pourquoi nous sommes disposés à penser que, sans l'autorité de son nom, sans le secours de son éloquence, la présentation de la Vierge au temple n'eût jamais été célébrée en Occident.

    Déterminé par les plus vives instances, Grégoire voulut bien soumettre l'office à l'examen d'un certain nombre de docteurs et de cardinaux : cette espèce de commission supprima dans le manuscrit de Philippe de Maizières plusieurs passages ; mais enfin elle déclara que rien dans la nouvelle liturgie n'était contraire aux dogmes de l'église, et le pape en toléra l'admission dans les paroisses dont les ministres croiraient ainsi mieux honorer la mère du Sauveur. Grâce à cette permission, les frères mineurs d'Avignon, le 21 novembre 1372, célébrèrent pour la première fois dans leur église les nocturnes, vêpres, matines, et enfin la messe de l'office apporté par Philippe de Maizières. On prononça pendant la messe, et ce fait mérite d'être remarqué, un sermon latin pour les clercs, et pendant les vêpres un sermon en langue vulgaire pour le peuple. (…)

    Pour terminer l'histoire de l'introduction en France du nouvel office, nous dirons que longtemps après, en 1385, Philippe de Maizières, qui n'était pas satisfait de la simple tolérance pontificale de Grégoire, quitta son jardin des Célestins et se rendit à Avignon pour y plaider de nouveau la cause de la présentation de la Vierge. Il y fut mieux accueilli cette fois; aussi faut-il avouer que le moment était parfaitement choisi, Clément VII devant au clergé de France et aux conseillers de Charles V la confirmation de son élection longtemps soupçonnée d'être peu canonique. Il suffit de se souvenir des éloges accordés, dans le Salve sancta parens, à l'évêque d'Amiens Rolandi, pour deviner la part que Maizières avait prise à la résolution du roi. Clément VII entra donc parfaitement dans ses pieux sentiments. Il ne se borna plus à tolérer, il créa des indulgences pour ceux qui se montreraient les plus ardents à observer la fête de la présentation ; il ordonna qu'elle fût à jamais célébrée avec toute la pompe réclamée par Philippe.

    Celui-ci tenait aussi beaucoup à la représentation d'une sorte de mystère analogue à la circonstance : le pape consentit à tout avec une bonne grâce qui ne se démentit pas. Ce fut encore dans l'église des frères mineurs d'Avignon que le sacré collège entendit une seconde fois le nouvel office. « Durant la messe, ajoute un témoin anonyme dans lequel il n'est pas difficile de reconnaître l'heureux Philippe de Maizières, il y eut une représentation de quinze petites filles, toutes âgées de trois ans ou de quatre, la plus gracieuse et la plus sage figurant Sainte Marie. Elles étaient toutes vêtues différemment; la Vierge, entourée de personnages bibliques comme Joachim, Anne et plusieurs anges, fut conduite à l'autel. Elle en monta rapidement les degrés, fut présentée au grand prêtre par ses parents, puis ramenée dans le chœur, au concert des voix de Joachim, d'Anne et des anges. Marie prit alors place au milieu des cardinaux, sur le siège le plus élevé, et ce fut là qu'elle attendit la fin de la messe. » L'enfant eut, suivant les apparences, besoin d'une patience assez grande ; car, à l'offertoire, maître Jean de Basle, docteur très-solennel et natif de Germanie, merveille de science et général des augustins, monta en chaire par l'ordre exprès du saint-père, et, bien qu'il n'eût pas eu trois jours entiers pour se préparer, il fut tellement secouru par la grâce de Notre-Dame, qu'au jugement unanime de la docte et vénérable assemblée, jamais, de leur temps, en cour romaine, on n'avait entendu mieux parler en l'honneur de la Sainte-Vierge.

    Nouvelles recherches sur le véritable auteur du “Songe du vergier”, par Paulin Paris, Mémoires de l’Institut royal de France, Académie des inscriptions et belles lettres, tome quinzième, 1842.

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    Une page de l’office de la Présentation au Temple, de la main de Philippe de Maizières, BNF manuscrits latins 14454.