Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 351

  • A facie furoris tui

    . A facie furoris tui, Deus, conturbata est omnis terra: * Sed miserere, Domine, et ne facias consummationem.
    . Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum.
    . Sed miserere, Domine, et ne facias consummationem.

    Par la face de ta fureur, ô Dieu, toute la terre a été ébranlée. Mais aie pitié, Seigneur, et de provoque pas une entière destruction. Seigneur, notre Seigneur, comme ton nom est admirable ! Mais aie pitié, Seigneur, et ne provoque pas une entière destruction.

    Le texte de ce répons vient d’Ezéchiel, qui est la lecture de début novembre aux matines. (Le verset quant à lui vient du psaume 8.)

    On peut remarquer que l’auteur du répons a repris des expressions d’Ezéchiel 4, 26-27 mais en les transformant. Dans Ezéchiel, c’est Dieu qui parle. Dans le répons, c’est le fidèle qui adresse une prière à Dieu.

    Dans Ezéchiel, le prophète constate qu’à « la face de la colère de la fureur (sic) » de Dieu, « toutes les villes ont été détruites » (et non que la terre a été ébranlée). Puis Dieu dit : « Toute la terre sera déserte, mais cependant je ne provoquerai pas une entière destruction ».

    En reprenant un propos divin pour en faire une prière, on est sûr d’être exaucé. Du moins si la situation reste comparable…

  • Commémoraison de tous les Fidèles défunts

    Fidélium Deus, ómnium Cónditor et Redémptor : animábus famulórum, famularúmque tuárum remissiónem cunctórum tríbue peccatórum ; ut indulgéntiam quam semper optavérunt, piis supplicatiónibus consequántur : Qui vivis…

    O Dieu, Créateur et Rédempteur de tous les fidèles, accordez aux âmes de vos serviteurs et de vos servantes la rémission de tous leurs péchés, afin qu’elles obtiennent, par nos humbles prières, le pardon qu’elles ont toujours désiré. Vous qui vivez…

    Cette antique collecte est un petit chef-d’œuvre qui vaut tout un traité d’ascétique. On y indique d’abord le motif pour lequel Dieu est si bon pour nous : parce qu’il nous a faits. Nous sommes l’œuvre de ses mains ; et non seulement de ses mains, mais le fruit de sa passion, et il nous a achetés ou plutôt rachetés (redemptor) avec son sang. On met ensuite en cause la communion des Saints, qui unit l’Église orante et militante à l’Église souffrante qui expie dans le purgatoire. Quant au motif spécial qui attire sur les âmes du purgatoire la pitié divine, c’est, non seulement notre prière, mais aussi l’espérance de ces pauvres âmes. Durant leur vie et à leur mort, elles ont mis leur confiance et ont espéré non en leur propre justice, mais en la clémence divine : or, dit l’Apôtre : Spes non confundit, car Dieu ne nous donne jamais moins que ce qu’il nous fait espérer par sa grâce.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Toussaint

    Le texte de l'offertoire de la messe (repris d'une des messes des martyrs) vient des trois premiers versets du livre de la Sagesse. Ce n’est pas exactement le texte de la Vulgate, car il a « tormentum malitiae » au lieu de « tormentum mortis ». Les deux expressions visaient à traduire un seul mot grec qui veut dire « tourment » mais dans un sens très fort, d'où : tourment de méchanceté, tourment de mort.

    « La mélodie, nous dit Una Voce, empruntée à un ancien offertoire de la fête de l’Ascension, exprime de façon saisissante le contraste entre les souffrances de la terre et le bonheur et la paix du ciel. Toute la première partie se tient de plus en plus dans le grave jusqu’à rester presque immobile à ras de terre. Puis soudain elle s’élance dans l’aigu en une immense et somptueuse vocalise chantant éperdument la récompense éternelle. »

    Voici cet offertoire par les moines de Kergonan :
    podcast

    emission_radio_toussaint_justorum_animae_2-1.jpg

  • (Vigile de la Toussaint)

    C’est tellement aberrant que d’une année sur l’autre j’oublie et je redécouvre que Pie XII a supprimé, aussi, la vigile de la Toussaint. C’est tellement aberrant que les moines du Barroux continuent de la célébrer. Et dom Pius Parsch, qu’on se plaît tant à montrer comme un des grands inspirateurs de la « réforme liturgique », aurait lui aussi trouvé cela aberrant :

    « Le Seigneur a magnifiquement glorifié ses saints et il les exauce quand ils crient vers lui. » La Vigile d’une fête est moins, actuellement, une nuit de veille qu’un jour de pénitence et de purification ; une purification de la demeure de l’âme pour la grande fête. Les vigiles sont des jours tout indiqués pour la confession. Précisément la vigile d’aujourd’hui a un caractère plus strict aux yeux du peuple à cause du jeûne. Si nous voulions attribuer à la vigile d’aujourd’hui une formule liturgique, nous choisirions probablement la première partie du Confiteor : En présence du chœur de tous les saints, je confesse mes péchés : mea culpa, mea maxima culpa !

    La première phrase est la traduction de la deuxième antienne des matines de la fête :

    Mirificavit dominus sanctos suos et exaudivit eos clamantes ad se.

    cordeliers.jpg

    Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, v. 1300

    Elle introduit le psaume 4, où cette phrase se trouve sous une autre forme :

    (Et scitóte quóniam) mirificávit Dóminus sanctum suum: Dóminus exáudiet me cum clamávero ad eum.

    (Et sachez que) le Seigneur a magnifié son saint : le Seigneur m’exaucera quand j’aurai crié vers lui.

    Littéralement, le saint, c’est le psalmiste, c’est David qui est « saint » parce que Dieu en a fait son oint, son christ, et parce que Dieu l’a revêtu de sa sainteté il l’exaucera.

    A strictement parler, seul Dieu est saint. Pour le chrétien, le psaume parle donc du Christ. Ou plutôt, c’est le Christ qui parle. Et Dieu a en effet exaucé le Christ en le ressuscitant des morts, et il a magnifié son Saint.

    Si David, ici comme ailleurs, prophétisait le Christ, il prophétisait aussi tous ceux qui seraient « revêtus du Christ », les baptisés qui sont d’autres christs, et qui sont donc saints de la sainteté du Christ. C’est pourquoi, pour la Toussaint, l’antienne fait du singulier du psaume un pluriel : ce sont tous les saints qui se l’approprient.

  • A l’évêché de Cahors

    Le tout nouvel évêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade (sacré le 4 octobre dernier), a nommé vice-chancelier du diocèse le chanoine Sébastien Goupil, de l’Institut du Christ Roi Souveraine Prêtre. Il est précisé que l’évêque « donne délégation pour signer les autorisations de mariage mixte, les dispenses de mariages avec un non-baptisé ou les autres autorisations concernant les demandes de mariages, selon le droit, à Monsieur le chanoine Michel Cambon, chancelier et à Monsieur le chanoine Sébastien Goupil, vice-chancelier à compter du 25 octobre 2015 ».

    camiade+baladou.jpg

    Le chanoine Sébastien Goupil (à la droite de l’évêque sur la photo) réside à la maison de l’ICRSP de Rocamadour, que le nouvel évêque a visitée dans la semaine qui a suivi son sacre.

    Il célèbre la messe tous les dimanches et fêtes à 10h45 en l’église Saint-Paul de Rivet, Brive-la-Gaillarde.

  • Tua est potentia

    . Tua est potentia, tuum regnum, Domine: tu es super omnes gentes: * Da pacem, Domine, in diebus nostris.
    . Creator omnium Deus, terribilis et fortis, justus et misericors.
    . Da pacem, Domine, in diebus nostris.

    A toi est la puissance, à toi le règne, Seigneur, tu es au-dessus de tous les peuples ; donne la paix, Seigneur, à notre temps. Dieu créateur de toutes choses, terrible et fort, juste et miséricordieux, donne la paix, Seigneur, à notre temps.

    La position de ce répons des matines dans le bréviaire en fait une fois de plus une prière des Maccabées. Mais le début provient en fait du cantique de David dans le premier livre des Chroniques (29), et le Da pacem in diebus nostris de l’Ecclésiastique (50, 25), étant entendu que nulle part dans la Bible on ne trouve l’expression exacte « Da pacem ». Le verset quant à lui vient bien des Maccabées, premier livre, 1, 24.

    Saint-Gall.jpg

    Antiphonaire de Saint-Gall, XIIe siècle (après le signe qui ressemble à cela, , à la première ligne, c'est la fin de l'antienne précédente...).

  • Congregati sunt inimici nostri

    . Congregati sunt inimici nostri, et gloriantur in virtute sua: contere fortitudinem illorum, Domine, et disperge illos: * Ut cognoscant, quia non est alius qui pugnet pro nobis, nisi tu Deus noster.
    . Disperge illos in virtute tua, et destrue eos protector noster, Domine.
    . Ut cognoscant, quia non est alius qui pugnet pro nobis, nisi tu Deus noster.

    Nos ennemis se sont assemblés, et ils se glorifient de leur force. Brise leur puissance, Seigneur, et disperse-les, afin qu’ils sachent qu’il n’y a personne d’autre qui combatte pour nous sinon toi, notre Dieu. Disperse-les par ta puissance, et détruis-les, Seigneur, qui es notre protecteur.

    Le texte de ce répons ne se trouve nulle part dans la Bible, même si toutes les expressions s’y trouvent… C'est une sorte de résumé des prières des Maccabées. (Le verset quant à lui provient du verset 12 du psaume 58.)

    congregati.jpg

    Antiphonaire de Marseille, XIIIe siècle, Bibliothèque nationale de France.

  • Saints Simon et Jude

    Simon.jpg

    Simon 2.jpg

    Simon 3.jpg

    Bienheureux cardinal Schuster

  • (Vigile des saints Simon et Jude)

    Dans mon bréviaire, imprimé juste avant la suppression de la plupart des vigiles par Pie XII, c’est aujourd’hui la vigile de la fête des apôtres Simon et Jude. Un de ces si nombreux jours de pénitence dont nous n’avons plus besoin, bien sûr. En supprimant cette vigile on a supprimé sa messe propre (même si elle est constituée d’emprunts aux messes des martyrs), et la lecture des matines, qui est le début du sermon 80 de saint Augustin sur l’évangile de saint Jean, commentant l’évangile du jour (Jean 15 1-7) :

    Cet endroit de l'Evangile, mes frères, où Notre Seigneur dit à ses disciples qu'il est la vigne et qu'ils en sont les sarments, doit s'entendre en ce sens que Jésus-Christ homme, médiateur entre Dieu et les hommes (1), est le chef de l'Eglise et que nous sommes ses membres. La vigne et ses sarments sont de même nature; c'est pourquoi, comme il était Dieu et que nous n'avons pas la nature divine, il s'est fait homme, afin que la nature humaine fût en lui comme une vigne, dont nous autres hommes nous pourrions être les sarments.

    Mais que veut dire : « Je suis la vraie vigne? » En ajoutant le mot « vraie », a-t-il voulu dire qu'il se rapporte à cette vigne d'où la comparaison est tirée ? Il est en effet appelé vigne par comparaison, et non par appropriation, comme il est appelé brebis, agneau, lion, rocher, pierre angulaire et autres choses qui sont vraiment ce que leur nom signifie; mais qui, dans le cas présent, servent à établir une comparaison et non à indiquer l'existence de propriétés réelles. Aussi, quand Jésus dit : « Je suis la vraie vigne », c'est pour se distinguer de celle à qui il est dit : « Comment as-tu dégénéré jusqu'à devenir une fausse vigne (2) ? » Car peut-on dire qu'elle était une vraie vigne, celle dont on attendait du raisin et qui a produit des épines (3) ?

    « Je suis la vraie vigne », dit Jésus-Christ, « et mon Père est le vigneron. Il retranchera tous les sarments qui ne portent point de fruit en moi, et il émondera tous ceux qui portent du fruit, afin qu'ils en portent davantage ». Le vigneron et la vigne sont-ils donc la même chose ? Jésus-Christ est la vigne selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père est plus grand que moi (4) ». Mais selon la nature qui lui permet de dire : « Le Père et moi nous sommes un (5) », il est lui-même le vigneron ; non pas un vigneron comme ceux qui en travaillant ne peuvent donner que des soins extérieurs, mais un vigneron capable de donner l'accroissement intérieur. « Car ce n'est pas celui qui plante ni celui qui arrose qui est quelque chose, mais c'est Dieu qui donne l'accroissement (6) ». Or, Jésus-Christ est vraiment Dieu; car « le Verbe était Dieu », ce qui fait que le Père et lui ne sont qu'un; et si « le Verbe s'est fait chair », ce qu'il n'était pas, il est cependant resté ce qu'il était.

     (1) I Tim 2, 5. (2) Jérémie 2, 21. (3) Isaïe 5, 4. (4) Jean 14, 28. (5) Jean 10, 30. (6) I Cor 3, 7.

  • In hymnis et confessionibus

    ℟. In hymnis et confessionibus benedicebant Dominum: * Qui magna fecit in Israël, et victoriam dedit illis Dominus omnipotens.
    ℣.Ornaverunt faciem templi coronis aureis, et dedicaverunt altare Domino.
    ℟. Qui magna fecit in Israël, et victoriam dedit illis Dominus omnipotens.

    Avec hymnes et acclamations ils bénissaient le Seigneur, qui a fait de grandes choses pour Israël ; et il leur a donné la victoire, le Seigneur tout-puissant. Ils ornèrent la façade du temple de couronnes d'or et dédicacèrent l'autel au Seigneur, qui a fait de grandes choses pour Israël ; et il leur a donné la victoire, le Seigneur tout-puissant.

    Répons des matines, inspiré de II Maccabées 10, 38 et I Maccabées 4, 56-57.

    La partition dans l’Antiphonaire de Hartker (début XIe siècle, Saint-Gall) :

    844536335.jpg