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Liturgie - Page 350

  • Saint Martin

    On trouve ici ou là une « prière de saint Martin », qui commence ainsi : « Ils sont durs, Seigneur, les combats qu’il faut livrer dans son corps pour ton service. » Cette prière est rapportée par Sulpice Sévère, à la fin de sa vie de saint Martin. Elle est en quelque sorte le développement du mot que Sulpice Sévère a reproduit juste avant, et que la liturgie a repris :

    Domine, si adhuc populo tuo sum neccessarius, non recuso laborem: fiat voluntas tua.

    Seigneur, si je suis encore nécessaire à ton peuple, je ne refuse pas le travail ; que ta volonté soit faite.

    Voici donc cette prière de saint Martin :

    Gravis quidem est, Domine, corporeae pugna militiae, et jam satis est quod huc usque certavi; sed si adhuc in eodem labore pro castris tuorum stare me praecipis, non recuso, nec fatiscentem causabor aetatem ; munia tua devotus implebo ; sub signis tuis, quoadusque ipse jusseris, militabo ; et quamvis optata sit seni missio post laborem, est tamen animus victor annorum, et cedere nescius senectuti. At si jam parcis aetati, bonum est mihi, Domine : fiat voluntas tua : hos vero quibus timeo, ipse custodies.

    Ils sont durs, Seigneur, les combats qu'il faut livrer dans son corps pour ton service : et j'ai assez de luttes que j'ai soutenues jusqu'ici. Mais si tu m'ordonnes de peiner encore pour monter la garde devant ton camp, je ne refuse pas, je n'alléguerai pas pour excuse l'épuisement de l'âge. Je me dévouerai à la tâche que tu m'imposeras : sous les étendards, aussi longtemps que tu l'ordonneras toi-même, je servirai. Sans doute un vieillard souhaiterait un congé après une vie de labeur, mais l'âme est capable de vaincre les années et saura ne pas céder à la vieillesse. Mais si maintenant tu ménages mon grand âge, c’est bien pour moi, c’est ta volonté, Seigneur. Quant à mes frères pour qui je crains, tu les garderas toi-même.

    Et Sulpice Sévère de s’exclamer, et la liturgie avec lui :

    O virum ineffabilem, nec labore victum, nec morte vincendum, (…) nec mori timuit, nec vivere recusavit !

    Ô homme incomparable, qui n’a pas été vaincu par les travaux et que la mort ne pouvait vaincre, qui ne craignait pas de mourir et ne refusait pas de vivre !

    Saint Martin.jpg

    (Bibliothèque de Saint-Gall - On voit au milieu de la page le paragraphe qui commence par "Gravis".)

  • Saint André Avellin

    C'est par ce sentiment d'humilité qu'André Avellin se crut obligé de cacher aux yeux des peuples toutes les bonnes œuvres de sa vie ; mais il y en eut qu'il ne put dérober à leur connaissance, parce que souvent ils en étaient eux-mêmes les objets ; parce que le Seigneur, pour remplir les desseins de sa miséricordieuse providence, le mettait dans l'obligation de faire des actions d’éclat. Il va encore s'y trouver. Ayant fini son supériorat de la maison Saint-Paul de Naples, il voulait mener une vie cachée en Jésus-Christ, et n'avoir plus pour témoin de ce qu'il ferait pour Dieu que Dieu lui-même ; le Père céleste avait des vues sur lui bien différentes des siennes. Saint Charles (Borromée) étant à Rome auprès de son Oncle Pie IV fréquentait souvent la maison de Saint-Silvestre, où il allait voir le Cardinal Sirlet. Il y fut édifié de la régularité des Théatins et forma dès lors le dessein de les établir à Milan. A peine y fut-il de retour qu'il sollicita le Général de lui envoyer quelques-uns de ses religieux. Il le fit, et en choisit quatre à la tête desquels il mit saint André Avellin. Ce saint cardinal alla les recevoir à l'entrée de la Ville et les logea dans une petite maison, d'où ensuite il les transféra dans celle de Saint-Antoine, proche la cathédrale. Cette communauté est une des principales de l'Ordre. Saint Charles ne tarda guère à concevoir de hauts sentiments pour la vertu d'un si digne supérieur ; il lia une étroite amitié avec lui, il le consulta pour la conduite de son diocèse et lorsqu'il eut été témoin du zèle avec lequel il travaillait à la vigne du Seigneur, son estime augmenta, jusqu'à le faire le dépositaire de sa conscience.

    Cette communauté naissante ne s'attira pas moins de vénération par la pureté de sa doctrine que par la régularité de ses mœurs. C'est pour cela qu'elle devint bientôt fort nombreuse, et que tous les gens de bien s’empressaient, les uns d'y entrer eux-mêmes, les autres d'y faire entrer leurs enfants ; c'est pour cela que saint Charles redoubla ses attentions sur elle et qui contribua à sa subsistance, en lui faisant tous les mois une libéralité de 25 écus ; somme qui étoit plus employée aux ornements de l’église qu'à l'entretien de la maison ; mais somme qui n'ayant été acceptée par André Avellin que parce que les peuples étaient dans l'abondance, en fut généreusement refusée lorsqu'ils furent dans la disette ; il pria saint Charles de l'employer à les secourir. Cette démarche parut au cardinal si tendre pour les pauvres qu'il la publia partout, et qu'il ne se lassait point de dire que tous les riches de son diocèse avaient un grand modèle à suivre dans la charité d'André Avellin. Il ajoutait qu'il s'estimait heureux d'avoir fait venir à Milan un homme qui était véritablement saint, et qui par l’éminence de ses vertus autant que par la vivacité de son zèle ne contribuait pas peu à la conversion de son troupeau. En effet un désintéressement si rare parut alors un prodige, et fut la source de la confiance que les grands et les petits eurent ensuite dans notre Saint.

    Il fit donc autant de fruit dans Milan qu'il en avait fait dans Naples, et toujours avec le même regret d'en avoir les hommes pour témoins. Au nombre des conversions que Dieu opéra par le ministère de son fidèle serviteur fut celle d'un pécheur endurci que l'énormité de ses crimes éloignait de la fréquentation des sacrements. II dit au Père André Avellin : Je n'oserai jamais en approcher : mes dérèglements sont trop honteux. Le saint religieux l'assura qu'il prierait Dieu pour lui, et le conjura de prononcer mais de cœur seulement tous les jours cette courte prière : Seigneur, j'ai mille fois violé vos ordres ; mais accordez-moi la grâce de m'y soumettre. Il y a longtemps que je suis à mes passions ; mais touchez mon cœur, pour que je ne sois plus qu'à vous. Mon âme est entre vos mains ; étouffez le penchant quelle a au mal, et inspirez-lui tout l'amour quelle doit avoir pour la vertu. Rendez-moi aussi pénitent que je suis pécheur. Cette prière si humble dite de cœur éteignit enfin le feu des passions dans le cœur de ce coupable ; il répara sa vie scandaleuse par une vie édifiante ; il approcha très souvent de nos augustes mystères, et eut le bonheur de mourir de la mort des Justes.

    Extrait du chapitre 8 de l’Abrégé de la vie de saint André Avellin, par Olympe du Marché, 1713.

  • Dédicace de l’Archibasilique du Très Saint Sauveur

    Extrait de la notice du bienheureux cardinal Schuster :

    Le Latran apparaît pour la première fois dans l’histoire ecclésiastique en l’an 313, alors que, au dire d’Optat de Milève, fut célébré dans son enceinte, sous le pape Melchiade, un concile contre les Donatistes. Convenerunt in domum Faustae, in Lateranis. C’est en effet vers cette époque que Constantin avait donné à l’Église romaine l’antique palais des Laterani, venu probablement en sa possession comme partie de la dot de sa femme Fausta, sœur de Maxence.

    A partir de cette époque, le Latran devint la résidence habituelle des Papes, et, à ce titre, nous pouvons le considérer comme un monument vivant, une pieuse relique de cette longue série de saints Pontifes qui y résidèrent durant près de dix siècles. Que d’histoire, de poésie et d’art enferment ces murailles presque deux fois millénaires, et qui virent une dynastie pontificale encore plus longue que la plus longue dynastie de souverains ?

    C’est là, au Latran, que, à l’instigation du pape Sylvestre, Constantin transforma, ou érigea la première basilique dédiée, à Rome, au Sauveur. C’est ainsi que les salles de bains du vieux palais de Plaute Latran, mort victime de la cruauté de Néron, furent transformées en baptistère chrétien, où triompha cette même Croix que Néron avait voulu arracher de la Ville aux sept collines. Le butin de Néron devint, après trois siècles, l’héritage pacifique des successeurs de saint Pierre.

    La dispute élevée pour savoir si le Latran est la cathédrale de Rome, ou si ce n’est pas plutôt la Basilique vaticane, n’a de sens que pour les siècles passés auxquels nous nous reportons. Ce serait un anachronisme que de parler de cathédrale à Rome durant le haut moyen âge, alors que, grâce à la liturgie stationnale, le Pape officiait, non pas dans une église déterminée mais dans toutes les basiliques et les titres de la Ville et de sa banlieue. Durant le haut moyen âge il résidait bien dans le vieux palais de Fausta, mais quand il devait célébrer quelque solennité, l’Épiphanie, le baptême pascal, l’Ascension, la Pentecôte, les ordinations, le couronnement des rois, c’était toujours à Saint-Pierre que la station avait lieu, parce que c’est là que, dans le baptistère, on conservait la chaire de saint Pierre. C’était donc là aussi que le Pape devait inaugurer son pontificat ; c’est là qu’il devait le clore un jour par sa sépulture.

    Plus tard seulement, alors que l’usage de la liturgie stationnale déclinait, et que se développait la puissance extérieure de la papauté, sous l’influence d’une situation de fait on en vint à considérer le Latran, résidence du Pontife, comme étant aussi sa cathédrale, par rapport aux autres églises titulaires de Rome.

    Cette idée se développa peu à peu, et s’affirma dans toute sa puissante splendeur vers le VIIIe siècle, alors que l’episcopium devint aussi le siège du gouvernement, et que le successeur de Silvestre recueillit sans contestation entre ses mains le double héritage de Pierre et de Constantin.

    En face des diverses juridictions monastiques, capitulaires ou épiscopales qui se disputaient les différents sanctuaires de la Ville, la basilique du Sauveur s’éleva à la hauteur de symbole de l’universelle autorité pontificale. Dès lors, il ne suffit plus que de simples moines ou des prêtres quelconques célébrassent les louanges divines en cette enceinte sacrée. De même que sur les autels des Princes des Apôtres Pierre et Paul, depuis plusieurs siècles déjà, les prêtres des titres voisins se succédaient quotidiennement pour célébrer la messe solennelle, ainsi pour l’autel du Latran on désigna pour remplir les fonctions de célébrants hebdomadiers, dans la cathédrale du Pape, les évêques suburbicaires eux-mêmes. Le premier noyau du collège cardinalice autour du Pontife se trouva dès lors constitué.

  • 24e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile, comme l’épître et les oraisons, est celui du 5e dimanche après l’Epiphanie, qui n’a pas été célébré cette année. C’est l’évangile du bon grain et de l’ivraie (Matthieu 13, 24-30), sans son explication donnée par Jésus lui-même, ensuite, à ses disciples. Il peut paraître bizarre, d’ailleurs, que les disciples demandent cette explication, puisque d’une part la parabole n’est pas difficile à comprendre, et que, surtout, Jésus vient déjà de leur donner l’explication de la parabole de la semence semée sur le chemin, sur les pierres, dans les épines, et dans la bonne terre.

    Mais son explication souligne le côté eschatologique de la parabole, qui devient une prophétie sur la fin du monde : « Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume tous les scandales et ceux qui commettent l'iniquité : et ils les jetteront dans la fournaise ardente, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende. »

    C’est ce qui donne tout son poids à la parabole en cette saison. Car après l’Epiphanie, on y voit surtout le développement de l’Eglise, au sein de laquelle vont cohabiter des bons et des méchants ; mais en cette fin d’année liturgique c’est l’épilogue qui nous presse, et qui fait de la parabole un enseignement qui ne concerne plus seulement l’Eglise, mais chacun de nous individuellement. Ce champ est aussi notre âme, dans laquelle poussent le bon grain des vertus et l’ivraie du diable. Après avoir semé il ne faut pas dormir, mais veiller toujours, car l’esprit est prompt mais la chair est faible, comme dira Jésus à ses apôtres à Gethsémani. La différence est que si dans l’Eglise on ne doit pas tenter d’éradiquer l’ivraie avec une violence qui nuirait au froment, dans notre âme il en va tout autrement : c’est même un labeur constant, et ce sont les violents qui s’emparent du royaume des cieux.

  • Le Missel des ordinariats anglicans

    rm19 divine worship missal[clip].jpgLa Constitution apostolique Anglicanorum coetibus a été édictée il y a six ans (le 4 novembre 2009), et voici que va être publié, dans les prochains jours, le Missel qui sera officiellement en usage, à partir du premier dimanche de l’Avent, dans les ordinariats issus de l’anglicanisme.

    Ce missel a été élaboré par une commission intitulée Anglicanae Traditiones, présidée par Mgr Di Noia, secrétaire adjoint de la Congrégation pour la doctrine de la foi. En font partie notamment des représentants des différents ordinariats (Angleterre, Etats-Unis, Australie) ainsi que le P. Uwe Michael Lang de l’Oratoire de Londres. Afin que « soient maintenues au sein de l'Eglise catholique les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales de la Communion anglicane, comme un don précieux qui nourrit la foi des membres de l'ordinariat et comme un trésor à partager », comme dit la Constitution de Benoît XVI.

    Un premier livre, « Occasional Services », qui est le rituel pour le baptême, le mariage, les funérailles, avait déjà été publié fin avril.

    En bref il s’agit d’une adaptation catholique de la liturgie anglicane, qui avait développé une forme particulière, y compris pour la messe, quant au chant, mais aussi quant au rite. Par exemple les prières préparatoires (avec notamment le Décalogue) ne comprennent pas de rite pénitentiel : celui-ci a lieu avant la Préface eucharistique.

    L’une des questions qui ont été posées, et qui se sont posées, à la commission est de savoir si la langue serait l’anglais de la Renaissance utilisé jusque dans les années 60, ou l’anglais moderne utilisé depuis cette époque dans de nombreuses églises anglicanes.

    La réponse a été que si l’on voulait perpétuer les traditions liturgiques anglicanes il fallait garder l’ancien anglais, et que si des prêtres voulaient célébrer en anglais moderne ils devraient prendre le nouveau Missel romain. Un aveu de plus, émanant de Rome, que la Constitution de Vatican II pour la liturgie n’était qu’un chiffon de papier quand elle édictait que la langue propre de la liturgie latine était le latin…

    On constate d’autre part que, dans ce missel des ordinariats, la prière eucharistique normale est le canon romain. C’est lui qui est utilisé pour la grand-messe. Le missel comporte aussi ce qui est la prière eucharistique II du nouveau Missel romain, mais c’est éventuellement pour les messes de semaine ou les messes avec des enfants. Alors que dans la plupart de nos paroisses c’est la très brève prière eucharistique II qui est devenue la norme, le canon romain ayant quasiment disparu.

    On notera aussi que l’année liturgique conserve la Septuagésime, les Quatre-Temps, les Rogations, et qu’on n’y trouve pas de « temps ordinaire » : il y a un temps après l’Epiphanie, et un temps « après la Trinité ».

    Bref, c’est une sorte de « forme extraordinaire »… issue d’un protestantisme plus traditionnel que la néo-liturgie catholique… (Mais le cycle des lectures sur trois ans n'est pas issu des "traditions anglicanes...)

  • Accessi, inquit, ad prophétissam

    Accessi, inquit, ad prophétissam, et in útero accépit et péperit fílium (Isaïe 8, 3). Quod Maria prophétissa fúerit, ad quam proxime accessit Isaías per prænotiónem spíritus, nemo contradixerit, qui sit memor verbórum Maríæ, quæ prophetico affláta spíritu elocuta est. Quid enim ait? Magníficat ánima mea Dóminum: et exsultávit spíritus meus in Deo, salutári meo. Quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ: ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quod si animum accommodáveris univérsis eius verbis, non útique per dissídium negáveris eam fuisse prophétissam, quod Dómini Spíritus in eam supervénerit, et virtus Altíssimi obumbráverit ei.

    « Je m'approchai de la prophétesse, et elle conçut et enfanta un fils » (Isaïe, 8,3). Que Marie fût la prophétesse, dont s’est approché Isaïe par une prédiction de l’esprit, personne ne dira le contraire, si l’on se souvient des paroles de Marie, qui a parlé sous l’inspiration de l’Esprit. Car que dit-elle ? « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur. Parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante, voici en effet que désormais toutes les générations me diront bienheureuse. » Si tu appliques ton attention à toutes ces paroles, tu ne peux absolument pas nier qu’elle fût la prophétesse, car l’Esprit du Seigneur vint sur elle, et la puissance du Très-Haut la prit sous son ombre.

    Saint Basile, traité sur Isaïe. (Lecture des matines de l’office de la Sainte Vierge le samedi en novembre.)

  • Super muros tuos Jerusalem

    ℟. Super muros tuos Jerusalem constitui custodes: * Tota die et nocte non tacebunt laudare nomen Domini.
    ℣. Prædicabunt populis fortitudinem meam, et annuntiabunt Gentibus gloriam meam.
    ℟. Tota die et nocte non tacebunt laudare nomen Domini.

    Sur tes murs, Jérusalem, j’ai posté des gardes ; tout au long du jour et de la nuit ils ne cesseront de louer le nom du Seigneur. Ils prêcheront aux peuples ma force, et annonceront aux païens ma gloire.

    Répons des matines, d’après Isaïe 27, 6 ou 62, 6, et 66, 19.

    La lecture des matines est Ezéchiel, mais le répons est d’Isaïe, qui pourtant ne figure pas dans les lectures des prophètes assignés au mois de novembre.

    L’antiphonaire de Marseille, du XIIIe siècle, est l’un des rares manuscrits (en tout cas parmi ceux qu’on peut voir sur internet) qui aient ce verset. La plupart ont comme verset la fin d’Isaïe 27,6 et le début de 27,7 (ou 62,6-7 qui est identique) : « Qui reminiscimini Domini, ne taceatis et ne detis silentium ei. » (Vous qui vous souvenez du Seigneur, ne vous taisez pas et ne faites pas silence. »

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  • Les Saintes Reliques

    En de nombreux diocèses on célèbre ce jour – ou le dimanche après la Toussaint - les Saintes Reliques. (Le calendrier monastique a conservé pur sa part la date du 13 mai, qui est celle de la dédicace de la basilique Sainte Marie aux Martyrs, l’ancien Panthéon, où le pape Boniface venait de transférer de nombreuses reliques des martyrs romains.) L’Année liturgique publie une hymne qui a fait partie de l’office de ce jour en certains endroits, que l’on doit à Claude Santeul (ou Santeuil), frère de Jean-Baptiste Santeul (ou Santeuil), l’hymnographe janséniste du « Bréviaire de Cluny », dénoncé par dom Guéranger dans ses Institutions liturgiques (traduction de l’Année liturgique).

    Sanctorum meritis inclyta gaudia
    Pangamus socii, gestaque fortia:
    Gliscens fert animus promere cantibus
    Victorum genus optimum.

    Célébrons dans nos chœurs les sublimes récompenses qu'ont méritées les Saints, leurs exploits héroïques : mon âme brûle d'exalter dans ses chants leur triomphe et leur noblesse insigne.

    Hi sunt, quos fatue mundus abhorruit;
    Hunc fructu vacuum, floribus aridum
    Contempsere tui nominis asseclae
    Jesu Rex bone coelitum.

    Voilà donc ceux qu'eut en aversion la folie du monde ! monde stérile, monde sans fleurs, méprisé de ces fidèles attachés à ton nom, Jésus, doux Roi des cieux.

    Hi pro te furias, atque minas truces
    Calcarunt hominum, saevaque verbera:
    His cessit lacerans fortiter ungula,
    Nec carpsit penetralia.

    Pour toi ils se rirent des fureurs humaines, des farouches menaces, des fouets sanglants ; vaincue, la griffe de fer qui labourait le corps n'atteignit point leur cœur.

    Caeduntur gladiis more bidentium:
    Non murmur resonat, non querimonia;
    Sed corde impavido mens bene conscia
    Conservat patientiam.

    Ils se présentent comme des brebis au glaive : ni plainte aux lèvres, ni murmure ; le cœur tranquille, l'âme sûre d'elle reste patiente.

    Quae vox, quae poterit lingua retexere,
    Quae tu Martyribus munera praeparas?
    Rubri nam fluido sanguine fulgidis
    Cingunt tempora laureis.

    Quelle voix, quelle langue pourra dire les dons que tu réserves à tes Martyrs? Empourprés de leur sang, ils ceignent glorieux le laurier des vainqueurs.

    Te summa o Deitas, unaque poscimus;
    Ut culpas abigas, noxia subtrahas,
    Des pacem famulis, ut tibi gloriam
    Annorum in seriem canant. Amen.

    Déité une et souveraine, écoutez nos prières : effacez nos fautes, écartez tout danger ; donnez la paix à vos serviteurs, pour qu'ils chantent votre gloire dans toute la suite des âges. Amen.

  • Saint Charles Borromée

    A la mort de Pie IV en 1566, Charles se démit de toutes ses fonctions pour aller résider dans son diocèse de Milan. Celui-ci était alors dans un état moral et spirituel désastreux, et aucun de ses archevêques n’y avait résidé depuis plus de quatre-vingts ans.

    Le cardinal Borromée, dès son arrivée, donna dans son diocèse l’exemple de la sainteté et s’attacha à restaurer la discipline selon les normes de la Contre Réformes voulues par le concile de Trente. C’est avec raison qu’il est appelé le modèle des évêques et le restaurateur des vertus, tant il fit preuve pendant son épiscopat d’une science, d’une persévérance et d’un renoncement à l’amour de soi qui justifient ces titres.

    Cette discipline, il se l’imposa d’abord à lui-même, vivant dans l’ascétisme le plus rigoureux, portant le cilice, allant jusqu’à dormir par terre (il avait vendu tous ses meubles précieux pour faire un don en argent aux pauvres) et à ne prendre qu’un repas maigre par jour, voulant ainsi s’offrir lui-même en victime pour les péchés de son peuple, comme le Christ s’immola en croix pour ceux du genre humain tout entier.

    Tout d’abord, il ouvrit un grand séminaire à Milan, un séminaire helvétique pour former des prêtres devant exercer en Suisse menacée par les progrès du protestantisme, et plusieurs petits séminaires pour assurer au clergé une formation convenable. Il imposa également aux communautés religieuses de revenir à l’observance de leur règle et fit remettre les grilles aux parloirs des couvents.
    Dans son œuvre réformatrice il s’appuya sur les Jésuites, les Théatins et les Barnabites, et fonda une nouvelle congrégation, les Oblats de Saint Ambroise en 1578.

    Se dépensant sans compter, Saint Charles s’attacha également à visiter chacune des paroisses de son immense diocèse, fit restaurer ou construire plusieurs églises, monastères et établissements d’enseignement, et, pour s’assurer de la bonne application des réformes qu’il voulait introduire, tint pas moins de onze synodes diocésains et six conciles provinciaux et instaura un conseil permanent pour veiller à l’application de leurs décisions. A ces assemblées, s’ajouta l’interminable et admirable suite des mandements généraux ou spéciaux, lettres pastorales, instructions aux confesseurs, sur la liturgie, la tenue des églises, la prédication, les sacrements : une véritable encyclopédie pastorale, dont l’ampleur grandiose ne laisse pas soupçonner la brièveté de l’existence de leur auteur. (…)

    La sollicitude pastorale de Saint Charles trouva encore à s’exprimer de façon éclatante pendant la famine de 1570 et surtout lors de la peste qui affecta Milan en 1576 et 1577. N’hésitant pas à interrompre une visite pastorale pour rentrer en ville malgré le danger de la contagion, il porta secours aux malades autant qu’il le pouvait. L’Histoire a surtout retenu à cette occasion la grande procession dont il prit la tête, pieds nus et la corde au cou, tenant en mains une croix de bois dans laquelle avait été enchâssée la relique du Saint Clou, à la suite de quoi l’épidémie cessa.

    Extrait de la biographie de saint Charles Borromée sur le site de la paroisse Saint-Charles Borromée de Marseille.

     

  • A facie furoris tui

    . A facie furoris tui, Deus, conturbata est omnis terra: * Sed miserere, Domine, et ne facias consummationem.
    . Domine, Dominus noster, quam admirabile est nomen tuum.
    . Sed miserere, Domine, et ne facias consummationem.

    Par la face de ta fureur, ô Dieu, toute la terre a été ébranlée. Mais aie pitié, Seigneur, et de provoque pas une entière destruction. Seigneur, notre Seigneur, comme ton nom est admirable ! Mais aie pitié, Seigneur, et ne provoque pas une entière destruction.

    Le texte de ce répons vient d’Ezéchiel, qui est la lecture de début novembre aux matines. (Le verset quant à lui vient du psaume 8.)

    On peut remarquer que l’auteur du répons a repris des expressions d’Ezéchiel 4, 26-27 mais en les transformant. Dans Ezéchiel, c’est Dieu qui parle. Dans le répons, c’est le fidèle qui adresse une prière à Dieu.

    Dans Ezéchiel, le prophète constate qu’à « la face de la colère de la fureur (sic) » de Dieu, « toutes les villes ont été détruites » (et non que la terre a été ébranlée). Puis Dieu dit : « Toute la terre sera déserte, mais cependant je ne provoquerai pas une entière destruction ».

    En reprenant un propos divin pour en faire une prière, on est sûr d’être exaucé. Du moins si la situation reste comparable…