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Liturgie - Page 341

  • Le point sur la date de Pâques

    A l’issue d’une réunion des primats anglicans (celle où l’on s’est gravement écharpé sur l’ordination des homosexuels), Justin Welby a déclaré qu’il était en pourparlers avec les catholiques et les autres confessions chrétiennes pour l’établissement d’une date unique de la fête de Pâques, et que cela devrait se faire d’ici dix ans.

    Le propos n’a guère été répercuté, hors d’Angleterre, que par les coptes, qui sont des militants acharnés de la date unique de Pâques depuis qu’ils ont un nouveau patriarche. Celui-ci avait écrit au pape sur le sujet en mai 2014, puis il en avait reparlé en mai 2015, et le pape avait alors publiquement manifesté son accord de principe (mais pas sur la date proposée…).

    En fait il y a deux questions distinctes. Il y a celle d’une date fixe pour la fête de Pâques, qui est celle dont parlent les anglicans, les coptes et le pape. Et il y a la question de la date mobile de Pâques selon les calendriers julien et grégorien, qui fait que la date mobile de Pâques a lieu à deux dates différentes.

    Cette dernière question devait être débattue lors du concile panorthodoxe qui va se réunir, en Crète, en juin prochain. Mais, à l’issue de la réunion des patriarches orthodoxes qui s’est tenue à Chambésy du 21 au 28 janvier (et qui a décidé de la date et du lieu du concile), le patriarche de Moscou a annoncé que la question du calendrier avait été retirée de l’ordre du jour. Parce que l’Eglise orthodoxe russe tient au calendrier julien, mais ne veut pas entrer en conflit avec les Eglises orthodoxes qui suivent le calendrier grégorien (le pire schisme orthodoxe ayant eu lieu pour une affaire de calendrier).

    Ainsi, on sait désormais que le concile panorthodoxe en restera au statu quo.

    A plus forte raison il ne sera pas question d’une date fixe pour la date de Pâques.

    En juin 2015, après les déclarations du patriarche copte et du pape, le vice-président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, Nikolaï Balashov, avait déclaré que si Rome décidait de célébrer Pâques selon le calendrier julien, cette intention serait bienvenue (sic), mais que s’il s’agit d’avoir une date fixe c’est « totalement inacceptable pour l’Eglise orthodoxe », puisque ce serait contraire aux prescriptions du concile de Nicée.

    Cela devrait être tout aussi inacceptable pour l’Eglise catholique, nonobstant la note irresponsable de Vatican II sur le sujet.

    Quoi qu’il en soit des fantasmes de Justin Welby et des désirs des coptes, il ne se passera donc rien. Et heureusement. En l’occurrence ce sont les orthodoxes russes qui sont les garants de la tradition, même si, par… traditionalisme, ils se trompent quant au calendrier…

  • Saint François de Sales

    Ceux qui ont traité de la dévotion ont presque tous regardé l’instruction des personnes fort retirées du commerce du monde, ou au moins ont enseigné une sorte de dévotion qui conduit à cette entière retraite. Mon intention est d’instruire ceux qui vivent ès villes, ès ménages, en la cour, et qui par leur condition sont obligés de faire une vie commune quant à l’extérieur, lesquels bien souvent, sous le prétexte d’une prétendue impossibilité, ne veulent seulement pas penser à l’entreprise de la vie dévote, leur étant avis que, comme aucun animal n’ose goûter de la graine de l’herbe nommée Palma Christi, aussi nul homme ne doit prétendre à la palme de la piété chrétienne, tandis qu’il vit emmy la presse des affaires temporelles. Et je leur montre que comme les mères perles vivent emmy la mer sans prendre aucune goutte d’eau marine, et que vers les îles Chélidoines il y a des fontaines d’eau bien douce au milieu de la mer, et que les pyraustes volent dedans les flammes sans brûler leurs ailes, ainsi peut une âme vigoureuse et constante vivre au monde sans recevoir aucune humeur mondaine, trouver des sources d’une douce piété au milieu des ondes amères de ce siècle, et voler entre les flammes des convoitises terrestres sans brûler les ailes des sacrés désirs de la vie dévote. Il est vrai que cela est malaisé, et c’est pourquoi je désirerais que plusieurs y employassent leur soin avec plus d’ardeur qu’on n’a pas fait jusques à présent; comme, tout faible que je suis, je m’essaie par cet écrit de contribuer quelque secours à ceux qui d’un cœur généreux feront cette digne entreprise.

    Extrait de la préface à l’Introduction à la vie dévote

  • Saint Pierre Nolasque

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  • Saint Jean Chrysostome

    Ce qui suit est un extrait de ce qui est sans doute la dernière lettre de saint Jean Chrysostome à son amie Olympias. Le livre qu’il évoque est celui qui a été édité par les Sources chrétiennes sous le titre Lettre d’exil.

    Sans parler en effet de tout ce que j'ai souffert à Constantinople, vous pouvez vous faire une idée de tout ce que j'ai enduré, depuis mon départ, pendant ce long et pénible voyage ou j'étais sans cesse menacé de mourir, vous pouvez vous imaginer tout ce que j'ai souffert depuis mon arrivée dans ce pays, depuis mon départ de Cucuse, après mon séjour a Arabisse. Eh bien ! nous avons échappé à tant de périls ; nous jouissons à l'heure qu'il est d'une santé parfaite, et nous sommes complètement rassuré. Les Arméniens s'étonnent qu'avec un corps si faible et si maigre je puisse supporter la violence du froid, respirer encore, quand ceux même qui sont habitués à ces rigueurs s'en trouvent si fort incommodés. Or jusqu'à ce jour nous n'avons éprouvé aucun accident : nous avons échappé aux mains des brigands, qui souvent se sont jetés sur nous, nous manquons des choses les plus nécessaires, nous ne pouvons pas même prendre de bains. A Constantinople, nous ne pouvions nous en passer : maintenant nous nous trouvons si fort que nous n'en sentons pas même le besoin; notre santé ne semble plus réclamer cet auxiliaire. Rien n'a pu nous abattre, ni l'intempérie de l’air, ni la solitude des lieux, ni le manque de provisions et de serviteurs, ni l'ignorance des médecins. Nous ne prenons pas de bains, nous sommes sans cesse enfermé dans une chambre, comme si nous étions en prison; nous ne sortons jamais, et la promenade nous était si nécessaire autrefois. Nous sommes sans cesse à côté du feu, inondé de fumée, nous avons a craindre les voleurs qui toujours nous assiègent, et malgré tout cela, malgré bien d'autres inconvénients, nous nous portons mieux qu'à Constantinople ou nous étions si bien soigné. Songez a ce que je viens de vous dire; bannissez toute tristesse a mon sujet, et ne vous infligez pas de peines si fâcheuses et si superflues. Je vous envoie un livre que je viens d'écrire, et dont voici le titre : Personne n'est blessé que par lui-même. C'est là ce que prétend démontrer l'ouvrage que je vous adresse. Parcourez-le souvent, et même si votre santé vous le permet, lisez-le à haute voix. Ce remède vous suffit, si vous le voulez bien. Mais si vous vous obstinez, si vous ne voulez pas vous traiter vous-même, si malgré tant de divertissements et d'exhortations, vous ne voulez pas sortir de ce nuage de tristesse, à notre tour nous ne vous écouterons plus, et nous cesserons de vous écrire si souvent ces longues lettres, dont vous ne savez point profiter pour retrouver le calme. Comment verrons-nous donc que vous êtes consolée ? Sera-ce par votre témoignage ? Non, mais par les effets; car vous venez de nous le dire, c'est la tristesse qui vous a rendue malade. Grâce à cet aveu, nous croirons que votre tristesse a cessé, si vous recouvrez la santé. Puisqu'en effet, d'après vous, la tristesse est la cause de votre maladie, une fois la tristesse bannie, la maladie certainement disparaîtra, et la racine une fois arrachée, les branches périront. Tant que celles-ci fleuriront, se porteront bien, se couvriront de ces malheureux fruits, nous ne pourrons nous persuader que vous aurez enlevé la racine. Donc plus de paroles, mais des effets : si vous recouvrez la santé, vous recevrez encore des lettres plus longues que ne le seraient des discours. N'est-ce pas un grand motif de consolation pour vous que nous vivions, que nous nous portions bien, qu'au milieu de tant d’ennuis, nous ne soyons ni malade ni infirme ? Ah ! nos ennemis s'en attristent et en ressentent une vive douleur. Vous devrez donc de votre côté y puiser une abondante consolation, votre principale consolation. Non, ne dites point que vos amis sont abandonnés : les souffrances qu'ils endurent inscrivent leurs noms dans les cieux.

  • Merci au cardinal Zen

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    Le cardinal Zen (Joseph Zen Ze-kiun), évêque émérite de Hong Kong, a entre autres éminents mérites (dont son opposition virulente au communisme chinois), celui de célébrer régulièrement la messe de saint Pie V. Ce n’est donc pas à proprement parler un événement qu’il la célèbre lors du congrès eucharistique de Cebu, aux Philippines, où il a été invité à parler.

    C’est pourtant un événement dans la mesure où c’est la première fois qu’un cardinal célèbre la messe de saint Pie V aux Philippines depuis la révolution liturgique, et que le fait pour un cardinal de la célébrer au cours d’un congrès eucharistique ne passe évidemment pas inaperçu.

    Or voici que le site de la conférence des évêques des Philippines a publié un texte pour expliquer de quoi il s’agit, et c’est un texte, relativement long, d’une grande bienveillance, entièrement favorable à la messe latine traditionnelle, notamment par les propos rapportés d’un blogueur et d’un diacre. On y apprend qu’en 2007 il y avait trois messes dominicales de saint Pie V aux Philippines, et qu’il y en a 14 aujourd’hui, et d’autres mensuelles ou en semaine.

    Et, grosse surprise, ce texte a été repris quasi intégralement par Asianews, l’agence de l’Institut pontifical des missions étrangères, ce qui lui donne une diffusion mondiale en quatre langues.

  • Saint Polycarpe

    ΑΓΙΟΣ+ΠΟΛΥΚΑΡΠΟΣ+ΜΑΡΤΥΡΙΟ.jpg

    Le 23 Février, mémoire du saint hiéromartyr Polycarpe, évêque de Smyrne.
    Grâce au feu de l'amour donnant beaucoup de fruit,
    Polycarpe est offert au Verbe en holocauste.
    A la rive céleste où son feu le conduit,
    le 23 février, le saint martyr accoste.
    Par ses saintes prières, ô notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.

    Synaxaire byzantin

    Ayant fait pousser en ton âme le raisin de la grâce, en vérité,
    comme vin tu fis couler la parole de la foi,
    qui réjouit le cœur de tous les croyants,
    et tu devins un océan de miracles, Père saint:
    c'est pourquoi tu t'es montré le joyau des Martyrs,
    éprouvé par le feu et digne de l'éternelle clarté.
    Polycarpe, intercède auprès du Christ notre Dieu
    pour qu'il accorde la rémission de leurs péchés
    à ceux qui fêtent avec amour ta mémoire sacrée.

    Cathisme après la 3e ode des matines

    Sur saint Polycarpe :

  • Conversion de saint Paul

    On nous a lu aujourd’hui le passage des Actes des Apôtres où l’on rapporte que l’Apôtre Paul devint, de persécuteur des chrétiens, prédicateur du Christ. Le Christ, en effet, a renversé un persécuteur pour en faire un docteur de l’Église ; le frappant et le guérissant, lui donnant à la fois la mort et la vie. Agneau immolé par des loups, il change les loups en agneaux.

    Dans la célèbre prophétie où nous voyons le patriarche Jacob bénir ses enfants (la main étendue sur ceux qui étaient présents et les yeux fixés sur l’avenir), se trouve prédit ce qui s’est accompli dans Paul. Paul était, comme il l’atteste lui-même, de la tribu de Benjamin. Or, lorsqu’en bénissant ses fils, Jacob fut arrivé à bénir Benjamin, il dit de lui : « Benjamin, loup ravisseur. » Quoi ? Sera-t-il toujours loup ravisseur ? Nullement ; mais « celui qui, le matin, ravit la proie, partage le soir les aliments. » Voilà ce qui s’est accompli dans l’Apôtre saint Paul, que cette prédiction concernait.

    Considérons-le maintenant, si vous le voulez bien, ravisseur le matin, et partageant le soir les dépouilles. Matin et soir sont mis ici pour d’abord et ensuite. Nous entendrons donc ainsi cette proposition : il ravira d’abord, et ensuite il partagera les aliments.

    Voyez le ravisseur : Saul, disent les Actes, ayant reçu les lettres des princes des prêtres, allait (à Damas) afin que partout où il trouverait des chrétiens, il les entraînât et les amenât aux prêtres pour être châtiés. Il allait, respirant et exhalant le meurtre ; c’est-à-dire, ravisseur le matin. Aussi quand Etienne, le premier martyr, fut lapidé pour le nom du Christ, Paul était-il très manifestement présent, et il assistait même au supplice d’Etienne avec des sentiments si hostiles que, pour lui, ce n’était pas assez de le lapider de ses propres mains : afin de se trouver en quelque sorte dans toutes les mains qui lançaient des pierres, il gardait les vêtements de tous les bourreaux, exerçant mieux sa fureur en les secondant tous, que s’il l’eût lapidé de ses propres mains.

    Nous comprenons la première partie de la prophétie : « Il ravira le matin. » Voyons de quelle manière il partage les aliments le soir. Du ciel la voix du Christ le terrasse, il reçoit d’en haut l’ordre de ne plus sévir, et il tombe la face contre terre : il devait être abattu d’abord, puis relevé ; d’abord frappé, puis guéri : car le Christ n'aurait jamais vécu en lui, s'il n'était mort à son ancienne vie de péchés. Or, ainsi renversé, que lui est-il dit: « Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon. — Qui êtes-vous, Seigneur? » reprend-il. Et la voix lui crie du ciel : « Je suis Jésus de Nazareth, que tu persécutes ». C'est la tête dont les membres étaient encore sur la terre, qui criait du haut du ciel. Aussi bien ne disait-elle pas : Pourquoi persécuter mes serviteurs? mais: « Pourquoi me persécuter? » —  Ah ! « que voulez-vous que je fasse? » Déjà il se dispose à obéir, cet ardent persécuteur; déjà ce persécuteur devient prédicateur, ce loup se change en brebis, cet ennemi en défenseur. Il vient d'apprendre ce qu'il doit faire. S'il est devenu aveugle, si la lumière extérieure lui est soustraite pour quelque temps, c'est pour faire briller dans son cœur la lumière intérieure; la lumière est ravie au persécuteur, pour être rendue au prédicateur. Mais quand il ne voyait plus rien, il voyait Jésus. C'est ainsi que sa cécité était le symbole mystérieux des croyants. Celui en effet qui croit au Christ doit le contempler, sans tenir même compte de la créature; dans son cœur la créature doit déchoir toujours et le Créateur être goûté de plus en plus.

    Saint Augustin, début du sermon 278

  • Septuagésime

    Revoici le temps du labeur qui va nous conduire à la Croix et à la Résurrection. Ce n’est pas encore le carême mais l’Eglise nous y prépare sans ménagement. Nous allons porter toute l’histoire du monde, qui est l’histoire de la chute, et gravir le chemin du calvaire où sera déchirée la reconnaissance de dette qui ne s’annule que par la mort.

    Autrefois, aux matines de la Septuagésime, on lisait le récit du péché originel dans la Genèse. Depuis saint Pie V (ou même avant ?) on commence par le commencement : la création, et le récit de la chute n’intervient que mercredi. Et l’étonnant rétrécissement des matines depuis 1960 dans le bréviaire romain a supprimé le texte de saint Augustin sur la chute*, ainsi que les répons qui l’évoquent. Il reste cependant l'antienne du Magnificat des premières vêpres, qui l'annoncent avant même l'adieu à l'alléluia.

    La messe gémit du coup de massue que l’homme s’est infligé lui-même. « L'Introït de la Messe exprime les terreurs de la mort auxquelles Adam et sa race tout entière sont en proie, depuis le péché », dit dom Guéranger :

    Circumdedérunt me gémitus mortis, dolóres inférni circumdedérunt me 

    Les gémissements de la mort m'ont environné, les douleurs de l'enfer m'ont assiégé

    « Cependant un cri d'espérance se fait entendre, au milieu de cette suprême désolation. Adam et sa race peuvent encore implorer la miséricorde céleste. Le Seigneur a fait une promesse, au jour même de la malédiction; qu'ils confessent leur misère, et le Dieu même qu'ils ont offensé deviendra leur libérateur. »

    et in tribulatióne mea invocávi Dóminum, et exaudívit de templo sancto suo vocem meam.

    j'ai invoqué le Seigneur dans ma tribulation, et, de son saint temple, il a écouté ma voix.

    Alors le psaume peut chanter son premier verset :

    Díligam te, Dómine, fortitúdo mea : Dóminus firmaméntum meum, et refúgium meum, et liberátor meus.

    Je vous aimerai, Seigneur, qui êtes ma force ; le Seigneur est mon appui, mon refuge et mon libérateur.

    La collecte constate que nous sommes « justement affligés pour nos péchés », et demande que nous soyons miséricordieusement délivrés pour la gloire du Nom du Seigneur.

    Dans l’épître saint Paul montre le chemin qui s’esquisse, la route du carême, comme une course de fond. Il faut courir de façon à remporter la palme. Ce n’est pas aisé : les Hébreux furent tous baptisés dans la mer Rouge, ont tous mangé du pain spirituel et bu au rocher spirituel, et ils sont quasiment tous morts avant d’arriver dans la terre promise…

    Le graduel implore Dieu au temps de la tribulation… avec espérance, car Dieu n’oublie pas le pauvre qui le cherche.

    Le trait, remplaçant désormais l’alléluia, est le De profundis…

    L’évangile est celui des ouvriers conviés à travailler à la vigne au long des heures de la journée. Quelle que soit l’heure à laquelle on a été appelé, on reçoit son salaire : le denier de la vie éternelle, si l’on a persévéré (sans s’occuper de comparer son labeur avec celui du voisin).

    C’est pourquoi l’offertoire rend grâce avec joie :

    Bonum est confitéri Dómino, et psállere nómini tuo, Altíssime.

    Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut.

    Et l’antienne de communion s’installe dans l’espérance :

    Illúmina fáciem tuam super servum tuum, et salvum me fac in tua misericórdia : Dómine, non confúndar, quóniam invocávi te.

    Faites luire votre visage sur votre serviteur, et sauvez-moi par votre miséricorde ; Seigneur, que je ne sois pas confondu, car je vous ai invoqué.

    _______

    * Texte qui se termine par la phrase magnifique: "Melius enim judicavit de malis bene facere quam mala nulla esse permittere". Dieu a jugé meilleur de tirer le bien du mal que de permettre qu'il n'y ait aucun mal."

  • Sainte Emérentienne

    La fête de saint Raymond de Pegnafort a supplanté au XVIIe siècle celle de sainte Emérentienne (ou Emérance), qui demeure néanmoins une mémoire. Voici ce qu’en dit dom Guéranger, dans un texte très joli et émouvant, mais peu conforme aux canons du dialogue interreligieux…

    emerentienne_copy1.jpgLe troisième jour n’est pas écoulé depuis le martyre de sainte Agnès ; et la Liturgie, fidèle à recueillir toutes les traditions, nous rappelle à son tombeau. Voici que la Vierge Émérentienne, amie et sœur de lait de notre héroïne de treize ans, s’en est allée prier et pleurer sur le lieu où repose celle qui lui a été si tôt et si cruellement ravie. Émérentienne n’a pas encore été régénérée dans les eaux du Baptême ; elle suit encore les exercices du catéchuménat ; mais son cœur est déjà au Christ par la foi et par le désir.

    Tandis que la jeune fille épanche ses regrets et son admiration sur la tombe d’Agnès, des païens surviennent ; insultant à sa douleur, ils veulent troubler ces hommages rendus à leur victime. C’est alors que Émérentienne, enflammée du désir de se réunir au Christ, et d’être bientôt dans les bras de sa douce compagne, puisant un mâle courage sur ce sépulcre glorieux, se tourne vers les barbares, et, confessant Jésus-Christ, maudissant les idoles, leur reproche l’atroce cruauté dont l’innocente Agnès est tombée victime.

    La férocité païenne s’indigne dans les cœurs de ces hommes asservis au culte de Satan, et à peine la jeune fille a cessé de parler, qu’elle tombe sur le sépulcre de son amie, accablée sous les pierres meurtrières que lui lancent ceux qu’elle a osé défier. Baptisée dans son propre sang, Émérentienne laisse sur la terre sa dépouille sanglante ; et son âme s’envole sur le sein de l’Emmanuel, pour jouir éternellement de ses embrassements divins, et de la chère présence d’Agnès.

    Unissons-nous à l’Église, qui recueille avec tant d’amour de si touchants souvenirs ; demandons à Émérentienne la grâce d’être réunis à Jésus et à Agnès, et saluons son triomphe par les prières de la sainte Liturgie.

  • Ça continue

    Sur ordre de François, le cardinal Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, a promulgué un décret par lequel les prêtres peuvent laver les pieds de n’importe qui le Jeudi Saint (de préférence des musulmanes lesbiennes et des transsexuels bouddhistes, cela va de soi).

    Ainsi le pape régularise-t-il (avec effet rétroactif, donc) ses facéties du Jeudi Saint contraires aux rubriques du Missel, mais surtout contraires au symbolisme liturgique du rite (dont il se moque éperdument), mais finalement contraires aussi à la sainte Ecriture. Il appelle cela « corriger le rite ». Sic.

    Si j’étais le cardinal Sarah, j’aurais démissionné. Mais je ne suis pas le cardinal Sarah, et sans doute que « ça ne se fait pas ». Le temps est venu pourtant de faire quelque chose, avant que ce pape détruise complètement l’Eglise.

    N.B. Cette innovation ne concerne évidemment pas la « forme extraordinaire du rite romain ». Tant que François n’en aura pas décidé autrement…

    Nota bene
    Cité du Vatican, 22 janvier 2016 (VIS). Une erreur s'est glissée dans le premier article du bulletin d'hier: La lettre du Saint-Père au Cardinal Sarah remontait au 20 décembre 2014 et non 2015.